C'est un fait : les romans sur l'asexualité et l'aromantisme écrits / traduits en français sont rares, ce qui est très dommage car les "orientations invisibles" méritent plus de visibilité. Dès que j'ai vu
Loveless dans la vitrine de la librairie près de chez moi, je suis entrée et je l'ai acheté. C'est d'ailleurs le premier roman d'
Alice Oseman que j'ai lu.
Nous suivons la quête identitaire de Georgia qui vient juste de graduer le lycée et entre à l'université. Elle n'a jamais été amoureuse, jamais eu de petite.ami.e, jamais embrassé personne. A vrai dire, l'idée de contacts physiques et sexuels la dégoûte. Or, c'est une chose qu'elle souhaite ardemment, en grande romantique qu'elle est et parce qu'elle se sent en décalage avec ses camarades et ne comprend ce qui "ne va pas" chez elle.
J'ai trouvé la représentation de l'asexualité et l'aromantisme chez Georgia (rappelons qu'il n'y a pas qu'une seule manière d'être ace) très authentique. Cela ne m'a semblé ni caricatural, ni insultant. C'est vraiment LE point fort du livre. Et pour cause : il s'agit d'un roman "own voice",
Alice Oseman s'identifiant elle-même comme ace.
On retrouve également une belle représentation LGBTQIA+ en général. Les personnages sont attachants et font du sens.
L'histoire, quant à elle, n'a rien de bien exceptionnel mais n'est pas déplaisante. J'ai trouvé le personnage Georgia plutôt autocentrée, ce qui est courant dans les romans YA, parfois agaçante à cause de ça car il apparaît évident aux lecteurs que ses actes ne seront pas bien reçu par d'autres personnages. Mais cela sert très bien la morale finale.
Au final,
Loveless n'est pas seulement un roman sur l'asexualité et l'aromantisme, ni sur l'amour avec un grand A. C'est un roman sur toutes les formes d'amour. Il vaut largement le détour, ne serait-ce que pour la représentation fidèle qu'il propose de l'aromantisme et l'asexualité.