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4,18

sur 437 notes
Alors… Déjà je ne pensais pas acheter ce livre de base, j'avais juste vu son résumé et je m'étais dit que ça pourrait être super bien de lire un livre avec un personnage principal aromantique et asexuel parce que c'est tellement rare de voir ça dans les romans. Et après, j'ai vu que les avis babélio étaient très bons, et je suis tombée dessus à la librairie. J'hésitais entre lui et un autre mais pour les raisons citées précédemment, je me suis décidée pour lui.

Mais tout ça pour dire que, quand je l'ai commencé, j'avais beaucoup d'attentes dessus. Je voulais vraiment que ce soit un beau roman, qui me touche, dans lequel je pourrais peut être me reconnaître via certaines phrases (bien que n'étant pas asexuelle ni aromantique). En plus, en le feuilletant, j'avais vu que les chapitres étaient très courts, ce qui fait un autre point positif bonus au roman.

Sauf que, la note que j'ai donné n'est pas incroyable pour plusieurs raisons.

Premièrement, et ça je l'ai su dès que j'ai lu les premiers chapitres, Georgia n'est pas du tout comme je m'y attendais, mais alors vraiment pas.
Parce que, normalement, elle est censé être étudiante, avoir fini le lycée donc avoir entre 19 et 20 ans. Sauf que là, dans ses pensées et sa manière d'être, on a plus l'impression qu'elle est en seconde/première grand max.
Et ça m'a relativement agacé, parce que ça apportait un véritable côté ‘'enfantin'' à l'histoire, les décisions qu'elle prenait n'étaient pas tellement logiques, et ça m'a empêché de m'attacher à elle vu que j'avais envie de lui dire deux mots à chaque action stupide qu'elle faisait.

Ensuite, j'ai trouvé que c'était un chouïa trop, too much.
Parce que, bien sûr, il y a des tonnes de gens queers (ou lgbt+ je ne sais jamais quel terme utiliser) et c'est super bien, rien a dire dessus. Mais, que chaque personne que Georgia rencontre soit queer, j'ai trouvé que ça faisait un peu ‘'trop''.
Argh, je ne sais pas comment exprimer ça sans passer pour quelqu'un d'horrible, mais promis, je suis sympa en vrai.
Mais j'ai trouvé que, en voulant représenter le plus de gens possible, ça en devenait trop ‘'fake'', et que même si le livre tourne autour de la recherche de soi et l'acceptation de son identité sexuelle, ça n'oblige pas à ce que tous les autres personnages soient queers (à part Jason mais c'est l'exception qui confirme la règle), je pense que ça finit par de ridiculiser un peu le message. Mais bon, encore une fois, ce n'est que mon avis et j'ai rien du tout contre la communauté lgbt+ !! Je vous adore :D

À part ça, c'est sympa à lire, sans grosse prise de tête, et on reconnaît la plume d'Alice Oseman pour ce côté là. Et, même si j'ai lu les Heartstopper en anglais et lui en français (je suis pas bilingue non plus), c'est bien de retrouver sa petite touche personnelle.

Mais bon, je suis un peu déçue quand même parce que le roman n'a pas été assez profond pour moi, il ne m'a pas touché plus que ça et je n'ai pas trop aimé Georgia.
En fait je m'attendais pas à ce type d'ambiance dans l'histoire.
Je pense qu'il faut plus le lire en se disant que c'est grave intéressant et que le message final est important, mais ne pas attendre trop de développement non plus (à part peut-être sur le personnage de Rooney). Et je crois que le problème qui fait que je n'ai pas vraiment aimé ce livre, c'est le fait que je ne me sois pas reconnue en aucun personnage, et qu'aucune des paroles de Georgia ne m'a marqué. C'est pour ça que j'en ressors légèrement déçue.
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Georgia Warr est fan de romance et elle adore les fan-fictions mais elle n'a toujours connu aucune relation sentimentale ou sexuelle à la fin de son année de lycée dans le Kent. Aussi, lorsqu'elle part à l'université de Durham avec ses deux amis, Felipa Quintana - lesbienne - et Jason Farley-Shaw, elle décide de prendre son destin en main. Elle est logée dans une chambre du collège Saint-John qu'elle va partager avec Rooney Bach, une jeune femme extravertie qui enchaîne les aventures sexuelles, elle pense que sa nouvelle amie va pouvoir lui donner de bons conseils. Elle rencontre aussi Sunil Jha, un étudiant plus âgé chargé de la guider à l'université et président de l'association LGBTQIA+ de l'université.


Alice Oseman a commencé sa carrière d'autrice avec le roman L'année solitaire traduit et paru chez Nathan en 2015. Il racontait les mésaventures d'une héroïne, Victoria Spring dite Tori et de sa meilleure amie, Rebecca Allen dite Becky, au lycée de Harry Green ou Higgs, séduites par l'arrivée de deux nouveaux lycéens de terminale, Michaël Holden et Lucas Ryan. Elles étaient confrontées à la pagaille consécutive au piratage du système informatique du lycée appelant à la désobéissance et à la défense du frère de Tori, Charlie, victime d'homophobie alors qu'il passe son temps avec son compagnon, Nick qui est le seul à pouvoir lui permettre de ne pas céder à ses attaques de panique.

Alice Oseman a ensuite suscité un phénomène international en publiant en ligne des scènes sous forme de roman graphique racontant à la fois l'idylle de Charlie et Nick et les troubles anxio-dépressifs de Charlie. le roman graphique, traduit chez Hachette romans, est devenu un best-seller dont le succès fulgurant a été appuyé par l'adaptation de la série sur Netflix. Elle a aussi publié deux novellas autour de l'univers de Heartstopper, Nick & Charlie et Cet hiver traduits en 2021.

Nathan profite par ailleurs de ce succès pour rééditer en 2023 le roman Silence radio publié en 2017.

Alice Oseman continue à explorer la diversité sexuelle et met en scène dans ce nouveau roman, une jeune femme, fan de romance qui rêve de connaître enfin sa première idylle mais celle-ci va découvrir peu à peu qu'elle est à la fois aromantique et asexuelle, une identité sexuelle appelée aro/ace dans la communauté LGBTQIA+. Alice Oseman joue avec tous les codes du teen novel décrivant la vie quotidienne d'une bande de jeunes étudiants au sein de l'université avec leur vie au sein de leur collège, leurs sorties et surtout leurs activités associatives et notamment ici la création d'une troupe de théâtre autour de l'oeuvre de William Shakespeare. le récit est dynamique avec des chapitres courts comme des instantanés successifs d'une année universitaire avec aussi de nombreux échanges WhatsApp et de nombreux dialogues durant les soirées étudiantes. Enfin, ce roman est d'autant plus sensible et émouvant qu'il est largement inspiré par la vie d'Alice Oseman qui se définit elle-même comme aro/ace. Loveless est déjà un best-seller et a obtenu le YA Book Prize en 2021.

Couup de coeur.
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Je ne sais sincèrement pas comment commencer cette critique. Faut dire qu'écrire un avis en pleurant c'était pas ma meilleure idée, je l'admets. Mais j'ai vraiment envie de le faire, juste pour montrer à quel point ce livre est magnifique.

Pour faire un bref résumé, on suit Georgia Qui entrent à l'université et qui du coup a envie d'expérimenter pas mal de trucs, surtout concernant les relations amoureuses et sexuelles, les soirées etc. Parce qu'elle a jamais eu aucun crush, aucune attirance, rien du tout. Elle essaye donc de faire des expériences, expériences qui vont semer la pagaille dans ses relations amicales. Au fur et à mesure, elle découvre finalement des mots qui pourraient représenter son identité: aromantique, asexuelle et tente de se les approprier.

Je pense que l'une des choses qui m'a le plus plus dans ce livre, c'était la représentation. Il y a plein de personnes queers, racisées, Des rôles féminins importants, donc tout pour me plaire !

Les personnages sont tous absolument géniaux, J'aimerais trouver qui est mon personnage préféré mais c'est très compliqué. Iels ont toustes plein de défauts, mais c'est ce qui les rend aussi incroyables. Mais je pense que ce que je préfère, ce n'est pas vraiment les personnages en eux-mêmes , mais plutôt les relations qu'iels entretiennent avec les autres personnages. La relation entre Georgia et Rooney est si touchante, j'aime beaucoup la dynamique de ce duo.

Le seul personnage qui ne m'a pas vraiment plu, c'est Jason. Je n'ai pas vraiment compris ce qu'il avait d'intéressant, à part pour sa relation avec le personnage principal. Pourtant, l'autrice est très forte pour me faire apprécier des personnages et me faire m'identifier à eux, mais pas avec lui.

J'ai adoré que cette histoire parle d'aromantisme et d'asexualité, deux sujets encore trop peu et mal traités dans la littérature. Il m'a cependant été douloureux parfois de lire tous les questionnements de Georgia, qui me rappelaient bien trop les miens. J'attendais avec une réelle impatience de la voir se trouver, j'avais presque envie de rentrer dans le livre et de l'aider à faire ses recherches, alors même que je sais qu'il s'agit de quelque chose qu'on a envie de faire seul.e.

En bref, un très bon livre avec plein de personnes queers et de drama comme on les aime.
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Après avoir entendu que du bien de ce bouquin j'ai voulu moi aussi le découvrir . Je débute encore dans la lecture en vo mais pour ce livre j'ai tout compris de A à Z c'est un livre qui se lit vraiment très facilement et pour ceux qui aimeraient passer à la lecture en anglais ce roman est parfait pour débuter .

Avec ce roman j'ai découvert deux choses , tout d'abord l'auteur : Alice Oseman qui est une talentueuse auteure ! J'ai trouvé que ça plus était très belle et entraînante . J'ai de plus en plus l'impression que la plume des auteurs anglais est bien plus belle que celle de la plus part de nos auteurs français .
J'ai ensuite découvert une deuxième chose , l'asexualité qui est un sujet bien trop sous côté , je ne savais pas que ça existait et qu'autant de personne ressentaient ça , j'avais toutefois déjà entendu ce mot quelque part mais je n'y avais pas porté d'attention . Dans ce roman l'auteur aborde aussi l'aromantiquité ( aucune idée de l'écriture correcte française , désolé ) . Je ne comprends vraiment pas pourquoi ces orientations sexuelles ne sont pas plus abordées car elles touchent quand même pas mal de personnes ( je tiens quand même à préciser que ce n'est pas une maladie , c'est quelque chose de NORMAL ! )

Les personnages sont super bien fait et ce que j'ai adoré c'est que l'auteur à vraiment fait des personnages auquel on pourrait se référé car chaque personnage à vraiment sa propre personnalité , une personnalité unique . On a aussi beaucoup de diversité dans ce roman et même si à cause de mon rythme de lecture lent ( c'est à cause du fait que je ne suis pas encore habitué à lire en anglais ) j'ai lu ce livre en une semaine j'ai adoré chaque soir me replonger dans cet univers . C'est vraiment un très très beau livre qui aborde un sujet qui je le redis est sous côté . Tout au long de ce livre nous suivons l'évolution du personnage principale qui va réussir au fil du temps à s'accepter comme elle est et à s'assumée .

Dommage que ce livre ne sois pas encore traduis car il mériterais d'être lu par un plus grand publique même si je pense que si ce livre était traduis la plume de l'auteure serait différente mais le message que celle-ci veut faire passer serait toujours aussi fort .
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Incontournable Mars 2022


"Loveless" a été amorcé en mars, mais voilà que Décembre s'achève, ainsi que l'année 2022, donc je dois amoindrir ma pile-à-lire de libraire jeunesse si je veux commencer mon année sans 25 livres à finir. Donc, malheureusement, j'ai du abréger ma lecture. Ce n'est pas un mauvais roman, au contraire, mais il est costaud et je pense en avoir cerné l'essentiel. Et puis, je dois avouer que cela me fait très plaisir d'avoir un personnage qui correspond à la lettre "A" du LGBTQIA+.


Notre protagoniste se nomme Georgia Warr et a 17 ans, elle fait parti de ces filles qui, en dépit d'un amour et d'un certaine idolâtrie pour les histoires romantiques, n'a jamais été en couple. La future universitaire se met beaucoup de pression à trouver un jeune homme avec qui former un couple, mais elle semble avoir un certain dégout pour tout ce qui est rapprochement intimes, même les baisers. Espérant sortir un peu de sa coquille, la jeune femme intègre une équipe de théâtre, une fois rendue à l'université. Entre ses anciennes amitiés profondes et les nouvelles, Georgia sera appelée à redéfinir sa vision des choses quant à son orientation sexuelle et l'importance de ses amitiés. Après tout, être asexuelle ne signifie nullement être incapable d'amour.


J'aimerais préciser un aspect concernant l'asexualité: comme toutes les autres orientations, elle ne possède pas une définition nette et finale. Georgia est ce qu'on appelle "asexuelle aromantique", ce sont ceux et celles qui ont très peu, voir pas d'appétit sexuel pour les autres, mais qui ont en outre très peu ou pas d'attrait envers les genres. En ce sens, certain.es. sont hétéromantiques, homoromantiques ou même panromantiques: ils/elles ont peu ou pas d'appétit sexuel, mais sont tout-de-même attirés par un/des genre.s, que ce soit le même qu'eux ou non. En outre, certain.e.s pratiquent la masturbation, d'autres non. Certain.es. seront en couple sans sexe, d'autres en auront, que ce soit dans une relation de longue date qui a un aboutissement en ce sens ou qu' avec le temps, des compromis ont été faits sur cette question. Bref, si on y regarde de plus près, il existe bien des façons d'être asexuel.le, et généralement, leur trait commun est leur très faible libido et leur attrait vraiment bas pour le sexe. Georgia n'est donc qu'une façon de l'être, mais certainement pas la seule.


Ce personnage semble avoir un dégout pour tout ce qui est rapports intimes, dont le fait d'être embrassé. En outre, elle semble surtout victime de la pression sociale. N'oublie pas que nous sommes dans une ère hypersexualisé, après de longues périodes historiques ou le sexe a été diabolisé et condamné. Ce retours de balancier ne vient pas sans heurts: Il semble que maintenant , le sexe soit devenu un sport national: il régit les codes esthétiques corporels, il s'émissent dans la culture, autant dans les romans que les films, il soumet les hommes à la pression d'être ultra-performants même en âge avancé, aux femmes d'être des bombes sexuelles ultra-désirables, aux ados d'être précoces et même, s'amalgame beaucoup trop à la notion "d'amour". Nous en avons des exemples flagrants avec des romans comme les Twilight, ou la seule préoccupation de l'adolescente est de baiser le beau vampire, quitte à se mettre en danger et à se déshumaniser pour cela, dans les Fantasy comme Palais de Roses et d'épines, ou on surutilise le sexe pour augmenter la tension "de désir" ( je n'ose pas dire "amour", ce n'en est pas) ou dans les douze romans École de la nuit, ou une ado collectionne les mâles toxiques, trop beau et ténébreux. Pire, si on regarde les romans ado et jeune adulte seulement, on remarque même que les personnages féminins sont souvent envoyés au sexe comme un passage obligé et histoire de mettre du drame, on les confine au rôle de petite brebis vierge pure et gentille. Enfin, les personnages féminins sont d'abord utilisés comme des objets de romance, comme si la seule finalité des filles était d'être en couple. Ce n'est vraiment pas le cas des personnages masculins, en revanche, pour qui la romance est plus souvent un bonus, et ce avec une fille qui a toutes les qualités. Bref, oui, l'hypersexualisation met de la pression, parce qu'elle est partout et qu'elle régit plusieurs sphères sociales. Imaginez maintenant être asexuel.le dans ce monde là.


La fin du roman s'ouvre justement sur la question de la pression sociale en matière de sexualité, spécialement chez les ados. Pour certains, devenir adulte, c'est baiser une première fois. Quand entend-on plutôt que c'est le premier amour, ou le premier travail ou même que c'est vers 25 ans, quand le cerveau humain est enfin pleinement opérationnel ( le cortex pré-frontal finit de se développer à 25 ans)? Aussi, c'est entre nous que cette pression s'exerce et ce souvent de manière inconsciente. On ne se rend pas compte dans notre façon de ridiculiser les célibataires, dans notre façon de glorifier les couples sur les réseaux sociaux et de mettre autant d'importance sur le "statut" que nous créons un monde qui met la pression à être en couple, et pour les mauvaises raisons en plus. Combien de livres ai-je lu ou des petites ados effarouchées sortaient "pour de faux" avec des bad boys ténébreux..."Faire semblant d'être en couple", pour mieux le devenir après, est un comble de fausseté relationnel, mais il se vend comme des petits pains chauds, parce que c'est socialement ce qui est voulu: être un célibataire, c'est être "loser", tous les moyens sont bons pour redorer son image, quitte à sortir avec un salaud. Terrible, je trouve.


Il faut dire aussi que comme Georgia nous le montre, le fantasme amoureux peut devenir vicieux, quand nos seules références relèvent des histoires écrites par des filles qui n'en savent elles-mêmes pas grand chose ou qui se réfèrent à des fantasmes. Carburer aux romans sentimentaux et érotiques n'est pas une mauvaise chose en soit, mais elle peut néanmoins biaiser la réalité, quand on en sait pas distinguer la réalité de la fiction . Georgia nous en parle, elle aime ces histoires où tout est tendre et parfait, mais malheureusement, la réalité est que la première fois sexuelle est bien souvent maladroite et risque d'être décevante, que les "Amour avec un grand A" sont rares et que le couple requiert beaucoup plus qu'un état de béatitude stupide. Je remarque donc que ce personnage a de quoi être déçue parce qu'elle a des attentes irréalistes. Pire que ça, elle ne tient pas compte du fait que tout ce côté sexualisé ne lui convient pas. Georgia tient surtout compte de la norme, à tout le moins sa conception de ce qui est la norme, en fait, cette espèce de ligne directrice qui veut que "les filles aiment le sexe et les rapports amoureux et que l'un oblige l'autre". le danger de suivre ce qui ressemble à la normalité est que nous risquons aussi de ne pas remettre en question ou explorer de ce convient à nous.


Autre élément: le sexe et l'amour ne sont pas forcément reliés. On peut aimer sans faire l'amour, autant qu'on peut baiser sans amour. le problème est qu'encore une fois, on présente la sexualité comme un incontournable de l'amour, parfois même un prérequis à l'amour et très souvent on présente l'acte seuxel comme le paroxysme de la romance, l'aboutissement final, autant dans la culture littéraire que la culture cinématographique. Quand on sort de cette fausse logique, on se rend compte, et c'est particulièrement vrai pour les asexuels, que c'est la personne qui devrait être au centre du sentiment amoureux, pour sa personnalité, sa complicité, ses projets communs, ses qualités, son charisme et/ou son intelligence. En claire, aimer la personne pour son fond et non sa forme. Dans le roman, on joue sur ce thème, parce que le jeu des apparences est quelque peu faussé pour Georgia, qui navigue avec la fausse logique sexe=amour.


"Je ne veux pas finir sans amour", disait Georgia. Ce qui est intéressant dans ce roman et qui peut être très pertinent autant pour les asexuels que les autres groupes sexuels est le fait que tous les humains ont besoin d'amour. C'est la base, c'est même l'enjeu le plus évident en matière de sain développement de l'humain. Cependant, dans nos sociétés. peu importe laquelle, nous avons hissé le couple au dessus de tout, comme l'ultime réussite sociale et affective. Une erreur, je pense. Après tout, qu'en est-il des amitiés sincères? Des familles tissées serrées? Des communautés ? On oublie que le/la conjoint.e n'est pas le seul garant d'affection. Dans le roman, on le voit bien se profiler: Qu'importe si Georgia n'est pas en couple, elle a des amis en or, impliqués, présents, complices et tendres. Pour certains humains, avoir une famille et des amis aimant est suffisant et même plus important que ce couple tant glorifié. Et ça compte. Toutes les affections saines comptent.


En même temps, c'est une réelle inquiétude pour les gens ne ne pas finir seuls, en cela, la préoccupation de Gergia est légitime. Nous sommes des animaux grégaires, nous évoluons et vivons en groupe. Avoir le sentiment d'être inclus, d'être apprécié et de recevoir de l'affection est donc naturel, voir essentiel. Mais comme je le disais, le calcul que ne faisait pas Georgia était de considérer d'être possiblement "entourée" autrement que par un homme avec qui elle formerait un couple.


Je remarque que je parle peu de l'action du livre, en fait. Il faut dire que je me suis rendue au tiers et lu la fin. Je dirais que l'action est plutôt lente et que ma nature introspective passait son temps à philosopher à chaque constat pertinent, ce qui me ralentissait encore plus. Je retiens surtout que c'est une jeune femme qui découvre l'université, un univers beaucoup plus libre que l'école secondaire ( surtout que les jeunes états-uniens ne connaissent pas le Cégep, qui constitue une excellente préparation et transition vers l'université au Québec) et qui favorise une ouverture différente sur le monde. le théâtre est un thème récurent chez les auteurs des États-Unis, je trouve, comme si c'était la seule avenue possible pour les introvertis de se découvrir une expression de soi, ce qui tend à m'agacer un peu. Néanmoins, ça reste un roman pertinent sur le sujet de la scolarité, des amitiés et de la vie des vieux ados qui amorcent leur vie de jeunes adultes.


Autrement, le rythme est lent, le traitement doux, comme le furent les heartstoppers de l'autrice. Je déplore encore ce titre en anglais, absolument pas nécessaire et facilement traduisible. Un bon roman pour les lecteurs qui apprécient les tranche-de-vie et les histoires de coeur qui sortent des sentiers battus ( pour ne pas dire "asphaltés" rendu à ce niveau de déjà-vu), ainsi que ceux et celles qui souhaiteraient découvrir une des façon d'être asexuel.le.


Pour un lectorat à partir du second cycle secondaire, 15-17 ans+
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"Loveless", c'est un roman sur L'aromantisme, L'asexualité et l'université. Et purée ce que j'avais besoin de lire un livre comme celui-ci. Je me suis retrouvée dans tant de dialogues et de personnages. C'était beau, violent parfois, avec une magnifique quête de soi.

J'ai envoyé tout un passage à une amie, avec qui j'avais eu une discussion et elle était, mot pour mot, comme dans le roman. Ça m'a vraiment fait rire, et au vu du sujet, pincer le coeur aussi, je vous avoue.

Je me suis sentie moins seule, et ça c'est énorme, bien que je ne pense pas être aro/ace, il y a tellement de remise en question dans ce roman, de sujet abordé, que certains ont vraiment fait écho en moi. Et pour ça je ne peux que remercier Alice Osmean.

Bref, Loveless c'est un roman à lire absolument, qui parle d'amour, d'amitié, de sexualité et qui le fait avec une douceur incomparable. J'ai besoin de plus de roman d'Alice Osmean dans ma vie...

Avec tout mon amour loéva
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Si vous n'avez jamais entendu parler d'Alice Oseman, et plus précisément de Heartstopper, c'est que vous vivez dans une grotte. ^^
J'hésitais depuis longtemps à me lancer dans cette lecture, parce que si j'ai adoré son style dans les romans graphiques, j'apprécie beaucoup moins son écriture, ce que j'ai pu constater en lisant les deux novellas Heartstopper.
J'ai lu Loveless en anglais, du coup la relative pauvreté de son style m'a moins interpellée, mais toujours est-il qu'elle se confirme. J'aime les styles simples et percutants mais celui d'Alice Oseman manque vraiment trop, à mon goût, du petit quelque chose qui le rend agréable à lire. A chaque fois que je la lis, hors graphiques, j'ai l'impression de lire un journal intime d'adolescent griffonné à la va-vite. Bon voilà, je ne vais pas m'acharner plus longtemps sur la forme, je crois que vous avez compris ! 😅
Pour ce qui est du fond... bon, c'était une lecture globalement plaisante, si on n'est pas trop exigeante là non plus. L'histoire aborde beaucoup de sujets, pour la plupart liées à la queerness, et c'est ce qui m'a plu ici. Oseman connaît son sujet et aborde tout ça avec beaucoup de sensibilité. Mais là encore, je trouve que c'est un peu desservi par un personnage narrateur pas très bien raconté, qui tourne beaucoup en rond. Alors, oui, tout le sujet de ce roman, c'est l'asexualité/aromantisme et Georgia qui cherche à trouver sa place dans ce spectre, mais un roman entier à tourner autour de ça, avec très peu de vraies "péripéties" pour ancrer le discours, j'avoue que j'ai trouvé ça un peu redondant.
Bon, je me suis surtout concentrée sur les défauts mais comme je le disais plus haut, j'ai tout de même apprécié cette lecture. On voit sortir de plus en plus de romans queer et je trouve ça vraiment génial, mais on parle encore assez peu du spectre ace. Les personnes asexuelles et/ou aromantiques existent et ne relèvent pas d'un quelconque trouble psychologique, et le monde a besoin de le savoir.
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Commençons par le plus important : il FAUT que vous lisiez ce livre. Il faut que les profs et les parents fassent lire ce livre aux ados, autant pour le message qu'il renvoie sur la sexualité et l'identité de genre que sur la tolérance. Vraiment, dès le début, j'ai été transporté. La justesse de l'écriture fait que les moindres pensées de Georgia — notre personnage principal — m'ont rappelé celles que j'avais à son âge. Ses questionnements sont tellement pertinents, tellement plein de vérité, ça peut que faire réfléchir.
Peu importe que vous sachiez ou non avec certitude quelle est votre sexualité, vous arriverez forcément à vous reconnaître dans les propos de Georgia. Ce sont ceux d'une femme qui entre dans l'âge adulte et honnêtement, même à 27 ans, je me suis reconnu encore maintenant dans ce qu'elle pensait. Au début c'était très perturbant de voir mes propres interrogations et émotions étalés sur les pages, mais au fur et à mesure, ça m'a fait me sentir moins seule et ça fait du bien ❤
Pour en revenir au roman, l'histoire reste simple : c'est celle d'une jeune femme de 18 ans qui arrive à la fac et qui commence à se poser des questions. Entourée de ses amis qui ont chacun leur propre identité sexuelle, Georgia va donc essayer de comprendre ce qu'elle est tout en gérant ses préoccupations d'étudiante, comme son groupe de théâtre ou les états d'âme de sa colocataire !
C'est très simple à lire, c'est fluide et la trame de fond est relativement légère. Si vous aimez les ref, vous allez en avoir à foison, puisque Georgia a les mêmes films préférés que moi et des rituels pop culture que vous êtes sûrement nombreux à avoir aussi ! Bref, c'est certes une lecture teen/YA, mais le message véhiculé est vraiment super important. C'est si rare (voire inexistant) d'avoir en personnage principal une personne aro-ace que c'en est autant rafraîchissant pour nous que nécessaire pour les jeunes qui pourraient tomber sur ce livre.
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Ce livre est destiné aux adolescents mais ça n'empêche pas les adultes de le lire. Je trouve qu'il est important que ce genre de littérature existe pour aider ces jeunes qui se sentent différents des autres. On se rend compte aujourd'hui qu'il existe tellement de possibilité à la sexualité : homosexuelle, bi-sexuelle, transsexuelle, asexuelle etc ... Je ne connais même pas tout l'éventail des possibilités ...

Georgia est une jeune adulte, elle n'a jamais été amoureuse de sa jeune vie mais elle veut ressembler à ses ami(e)s qui eux ont déjà franchi le pas. Ce n'est pas facile à cet âge là, 17 ans, d'être différent alors elle va essayer de rentrer dans le moule. Mon Dieu comme elle va essayer ... Dans ce monde hypersexualisé a-t-elle un autre choix ?

Quand elle entent parler du mot asexuel, des questions vont se poser et surtout l'une d'elle, est-elle vouée à rester sans amour ? La route va être longue jusqu'à l'acceptation et c'est tout ce chemin que l'on découvre dans cette histoire. Les personnages sont vraiment attachants, chacun ayant sa propre identité ...

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture et j'ai été émue à plusieurs reprises, c'est un chemin douloureux (pression sociale, acceptation de soi ...) et sans doute aussi parce que je m'y suis un peu retrouvée et que je me suis enfin à 57 ans comprise et acceptée. Cette histoire ne me permet pas encore d'accepter à 100 % mon asexualité, romantique pour moi, mais j'aperçois une petite lumière au bout du tunnel grâce à ce livre, je sais maintenant pourquoi mes ami(e)s sont si importants pour moi et que j'ai si peur de les perdre, tout simplement parce que je les aime sans aucune ambiguïté
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Alors autant j'ai dévoré "silence radio" livre qui a été écrit par le même auteure, autant celui ci j'ai eu dû mal à en venir au bout ! Je le trouve long et plat ,il ne se passe pas grand chose ! Pourtant le thème m'a beaucoup touchée et intéressé ! Donc je suis un peu déçu, peut être que l'engouement de face à "silence radio" m'a un peu desservi ! Mais ce n'est pas pour autant que je laisserai tomber les livres écrits par Alice Oserman car je trouve qu'elle est plutôt atypique, elle ose des sujets qui ne sont pas beaucoup exploiter !
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