AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213632315
391 pages
Fayard (13/03/2008)
5/5   1 notes
Résumé :
Inspiré de faits réels qui touchèrent dans les années 1950 la communauté tsigane d'un village de Hongrie, le récit s'ouvre sur les prémonitions d'une vieille centenaire : la fin du monde est proche, " un fléau digne du Jugement dernier " guette les habitants du quartier et s'abattra sur eux " comme la résultante de banals agissements ". Mais nul n'écoute cette vieille femme excentrique qui, quelques heures plus tard, mettra fin volontairement à ses jours, laissant o... >Voir plus
Que lire après Joska Atyin n'aura personne pour le lui rendreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On trouve peu de livres sur les Tsiganes en France, il en existe encore moins qui soient écrits par les Tsiganes eux-mêmes. Béla Osztojkan, décédé l'année dernière, était considéré comme une figure majeure de l'élite culturelle et politique rom, lit-on sur la quatrième de couverture (excellente, ce qui est rare !). Né en 1948 dans le Nord-Ouest de la Hongrie près de la frontière roumaine, il a situé tous ses récits dans cette région où vivent actuellement de nombreux Tsiganes.
Publié en 1997 en Hongrie, ce roman au titre énigmatique et pour le moins original, fait figure d'événement : culturel, puisque ce livre nous permet de découvrir ce peuple de l'intérieur ; et littéraire, car il s'agit là d'un roman structuré de façon très déroutante, bien au-delà d'un effet de style voulu, qui en rend la lecture tonique et fascinante. Réel et légendaire étroitement mêlés vont nourrir une histoire inspirée de faits qui ont touché la communauté tsigane près de la frontière roumaine dans les années cinquante : une histoire qui n'est pas contée de façon linéaire, mais en fonction de la façon dont les Tsiganes eux-mêmes l'ont vécue. Parmi ces faits réels, on pourra citer le mystérieux empoisonnement d'un étang artificiel créé par les Tsiganes et collectivisé de force par les autorités et la tentative d'assimilation forcée par les communistes.
Le roman débute avec celle qui sera le personnage principal, même après sa mort : Eszti Harango, une centenaire un peu sorcière, vendeuse de sangsues, vivant avec un orphelin, un gamin d'une dizaine d'années, Mojna, et qui s'évertue à annoncer l'imminence de la fin des temps... Un personnage profondément attachant et inoubliable grâce à une scène hallucinante où elle explique au prêtre du village, tout en virevoltant autour de lui, pourquoi Dieu n'a pas créé le monde en sept mais en huit jours... Ce mot "attachant" s'applique également aux nombreux autres personnages qui gravitent autour d'Eszti, lesquels s'appliquent tout comme elle à colporter légendes sur légendes, toutes tissées à partir de leur vision d'une réalité qu'ils ne comprennent pas.
Ce livre, somme toute inracontable, est une merveille, et offre un immense plaisir de lecture : lecture que l'on cesse par moments, tout simplement, pour se délecter de la relecture immédiate de tel ou tel passage. Et ensuite, comblé par une littérature si majestueuse, le lecteur reprend le cours du récit avec un bonheur plus extasiant encore. On ne répètera jamais assez que ce tout petit pays qu'est la Hongrie est l'un des plus riches, originaux et inventifs en matière de littérature. Ce livre est là pour le confirmer. Tout comme le recueil de nouvelles publié en même temps que le roman, avec un titre superbe : le Bon Dieu n'est pas chez lui. On saluera enfin le remarquable travail de la traductrice, Patricia Moncorgé, sans qui on n'aurait pu découvrir ce brillant écrivain.
Lien : http://www.atoutlivre.com/Jo..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Une fois, elle emmena le garçon avec elle. Ce fut pour lui l'occasion de voir par quels enchantements elle attrapait ces annélides médicinaux : pénétrant dans le lac jusqu'aux chevilles, elle posait ses mains sur ses hanches et commençait à agiter l'eau d'un pied. Elle entonnait en même temps à pleine gorge d'indescriptibles chants. Les sangsues, comme si elles n'attendaient que cet instant, affluaient vers elle, et celles qui réussissaient à atteindre sa jambe en mouvement s'y accrochaient avec une frénésie sanguinaire. Eszti Harangos ressortait du lac les deux jambes complètement noires."
Commenter  J’apprécie          20
« Malédiction ! Comme le malheur s’acharne sur cette bande de voyous ! », s’exclama-t-elle en levant les mains au ciel tout en songeant aux tempêtes d’adversité qui avaient sévi, même imperceptiblement, parmi les habitants de l’îlot, « et comme il s’acharne aussi sur moi depuis que je me suis mêlée à eux! Eh bien, le boîteux, apostropha-t-elle brusquement le voïvode, pitoyable larbin des diables, tu l’ouvres ton sale bec? Où donc traînais-tu avec ton père aux pieds fourchus ? Il aurait mieux fait celui-là de t’écrabouiller au fin fond des ténèbres plutôt que de t’envoyer dans ce monde infortuné ! »
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : empoisonnementVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Béla Osztojkan (1) Voir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Avion et compagnie....

Antoine de Saint-Exupéry

Voltaire
Vol en enfer
Vol de nuit
Vol en séries

7 questions
33 lecteurs ont répondu
Thèmes : aikido , zoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}