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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Eprouvant !
Etre Russe dans la deuxième partie du XXe s. est le propre de Ludmila Oulitskaïa. Moscovite plus particulièrement.

Pour partie biographique présenté sous forme de fiction, ce livre raconte la destinée de trois garçons mais aussi d'une quantité impressionnante de personnages qui gravitent autour d'eux dans les années du dégel krouchtchévien jusqu'à celles de la perestroïka de Gorbatchev et l'effondrement de l'URSS.

Ce qui m'a le plus dérangée, ce sont les rebonds fréquents. L'un des trois garçons meurt p. 138 sans que l'on sache grand' chose de son histoire d'adulte, puis il ressuscite 150 pages plus loin pour ne plus quitter la scène. C'est fréquent et déstabilisant. La multiplicité des personnages alourdit aussi l'histoire et a eu raison de ma joie de lire.

Cependant, ce que je retiendrai de ce roman, c'est la personnalité remarquable du prof de lettres de ces enfants, qui leur a ouvert les yeux durant leur cycle d'études secondaires, les sortant momentanément d'une époque misérable et malade pour les conduire dans un univers où fonctionnait la pensée, où vivaient la liberté, la musique et les arts de toutes sortes. Chaque mercredi, il conduisait sa classe dans les hauts lieux littéraires de Moscou et leur racontait des anecdotes mémorables. Jusqu'à ce qu'il soit jugé indésirable puis condamné à une purge de sept ans et enfin, émigré. Il a été le révélateur de l'orientation de ces jeunes vies et ne sera jamais oublié.

Gloire soit rendue à ces profs qui savent éveiller les vocations et l'envie de connaître !

Autres pages très visuelles : la bousculade homérique et meurtrière dans les rues de Moscou le jour des funérailles de Staline en mars 1953, l'état constant de tension et de dissimulation, les soupçons, les arrestations arbitraires, les méthodes éprouvées des interrogatoires du KGB et le rôle des dissidents qui distribuaient leurs idées ou les romans de certains écrivains feuille à feuille au risque d'être emprisonnés, torturés, déportés.

Ludmila Oulitskaïa souffre et résiste avec ses protagonistes, et ne mâche pas ses mots sur cette période post-stalinienne qui n'a pas su se renouveler pour entrer dans le XXIe s. Le livre se termine par le décès du dissident et prix Nobel de littérature, exilé, Joseph Brodsky.

Voilà un livre, percutant sans doute, mais que je ne relirai pas. J'ai du mal à le conseiller aussi puisque je l'ai trouvé long et parfois très embrouillé.


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Ludmila Oulitskaïa est née en 1943, dans l'Oural. Elle a grandi à Moscou et fait des études de biologie à l'université. Auteur de nombreuses pièces de théâtre et scénarios de films, depuis le début des années 1980 elle se consacre exclusivement à la littérature après que ses premiers récits soient parus à Moscou, dans des revues. Son dernier roman, le Chapiteau vert, paru en 2014, vient d'être réédité en poche.
Le livre est une vaste fresque historique couvrant l'histoire de la Russie entre 1953 et 1996 à travers trois personnages, Ilya, Sania et Micha, trois camarades d'école au début du roman qui coïncide avec la mort de Staline, pour s'achever l'année du décès du poète Joseph Brodsky. Ilya est un grand maigre amateur de photo, Sania avec des « cils de demoiselle » est musicien et Micha tient le rôle du rouquin juif. Dans cette société Soviétique en pleine reconstruction, riche en turbulences dangereuses, un homme va avoir un rôle essentiel dans l'avenir de ces trois-là, Victor Iouliévitch, leur professeur de lettres (on ne peut s'empêcher de vaguement penser au film, le Cercle des poètes disparus) qui « les emmenait hors d'une époque misérable et malade, les transportant dans un univers où fonctionnait la pensée, où vivait la liberté, la musique et les arts de toutes sortes. »
Le roman est dense comme on l'imagine aisément, quarante ans d'histoire, qui plus est lorsqu'il s'agit de ce pays, il y a à dire. Se mêleront au récit, les vies personnelles et sentimentales des uns et des autres, l'histoire avec un grand « H » qui passera par le samizdat (système clandestin de circulation d'écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel) et la déportation en camp, l'exil en Amérique et le retour en Europe etc. En fil rouge, la littérature toujours présente par ses grands écrivains russes ou pas.
Objectivement, je ne peux faire aucune critique négative de ce livre, Ludmila Oulitskaïa est un très bon écrivain, le bouquin est très réussi techniquement parlant, son propos puissant (dénonciation du totalitarisme) mais… comment dire… ça ne m'a pas enthousiasmé plus que cela. D'abord c'est beaucoup trop long pour mes goûts personnels et enfin, au risque de vous faire hurler, il s'agit d'un nième roman sur le totalitarisme, un de plus dirai-je, ce à quoi vous me répondrez justement, qu'il n'y en a jamais assez quand on dénonce le Mal. Ce n'est pas faux.
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En voilà un roman foisonnant dans lequel en compagnie des héros, on revisite quarante ans de l'histoire de cet immense pays. En bons slaves, les personnages luttent autant contre le pouvoir que contre eux-mêmes. Les thèmes développés sont riches et complexes, le sujet est puissant, mais les incessants aller-retours dans la chronologie m'ont plus d'une fois déstabilisée et ont fini par émousser mon intérêt. Je suis contente de l'avoir lu, mais je n'ai pu m'empêcher pousser un ouf de soulagement lorsque je l'ai enfin refermé.
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