Ce que je sais de Vera Candida, roman de
Véronique Ovaldé, récompensé par le prix des lectrices de Elle, France Télévision et surtout le prix Renaudot des lycéens en 2009 m'a déçu. Au risque d'être dissonant dans toutes ces louanges qui s'ajoutent à nombre critiques élogieuses des lecteurs, j'éprouve un profond malaise.
Personne dans cet ouvrage n'est véritablement digne de notre humanité, les victimes comprises, sauf une pondération pour Itxaga, le compagnon de Vera Candida. Il n'est cependant pas exempt de critiques. Comment peut-il qualifier sa compagne "ma douce" et ne pas se précipiter pour la rejoindre dans sa traversée du désert sinon son dernier calvaire ? Comment revendiquer un réel amour - ce n'est pas mon avis mais celui du personnage à travers l'auteur - et ne pas rejoindre sa bien aimée sachant où elle est allée se soustraire pour ne pas être une charge pour ceux qu'elle aime ? Que penser de Monica Rose, la fille de Vera Candida, jeune femme cultivée -études en art- adulte, la vingtaine qui ne se précipite pas pour, à défaut de soulager, tenir compagnie à sa mère en fin de vie ? Que penser des mères qui acceptent le départ de leur fille encore enfant sans autre réaction que le déplorer ?
Non la pauvreté au sens dénuement ne rime pas avec absence de coeur et absence d'intelligence. Non le monde nous offre au contraire des femmes, des mères exemplaires malgré le dénuement. Non les femmes nous ont montré leur ardeur à compenser auprès de leurs enfants le défaut d'un père digne voire l'ignominie de certains hommes.
En fait ce roman me fait penser à des unes de Paris Match qui n'ont d'autre finalité que choquer pour appâter. Non, un bon roman, un chef d'oeuvre littéraire nécessite de contribuer positivement au service de la dignité humaine, à notre humanité. Certes, ce livre, par l'histoire de ses trois femmes, participe aux cris de détresse des femmes blessées, meurtries par les hommes mais il faut un peu d'espoir. C'est trop désolant que Monica Rose, la fille de la quatrième génération, insensible ne soit pas la femme qui récompense tous les efforts et toutes les souffrances de ces trois femmes : Rose Bustamente, Violette, Vera Candida.
Des lecteurs se font des gorges chaudes du style, or je le trouve d'une pauvreté désolante et trop souvent l'argot ou la vulgarité participent également à mon malaise: connard, siphonné, bite, merdeux, conne, etc... Ces expressions peuvent se concevoir dans un échange entre protagonistes dans un contexte exceptionnel mais pas pour relater une pensée, des émotions un ressenti encore moins un souvenir.
Je suis cependant accueillant à toutes vos critiques sur mon modeste et bien isolé avis.