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Citations sur Des vies d'oiseaux (111)

Mon cœur en sautoir

Ce souvenir toujours de son petit corps, de sa grâce, de sa texture de peau, de son haleine, de son odeur, de sa voix, emmêlées l'une dans l'autre, la moiteur de cou, la finesse de ses bras, le délié parfait de chacun de ses muscles minuscules et sublimes, comment garder ces gestes dans le souvenir, comment être sûre de ne jamais rien oublier de tout cela, de pouvoir s'en servir et le réactiver quand elle sera vieille, puiser dans son trésor de souvenirs et d'images, la peau bronzée de Paloma, son grain un peu sec et salé, la connaissance que Vida en avait, qui semblait être une chose tangible et d'éternel, mais cette connaissance même n'existait que le temps que la chose connue existât, ses cheveux désordonnés et longs qui lui donnaient l'allure d'une sauvageonne, sa blondeur iodée d'enfant, la pulpe de ses lèvres, l'immensité de ses yeux (qui paraissaient à une autre échelle que les autres éléments de son visage), l'arc de ses sourcils noirs et fatals (des sourcils de femme). Vida voudrait prendre la totalité de ces fragments parfaits et en faire un trésor réellement inaltérable. Et quand elles étaient ensemble elle savait que c'était impossible et cette impossibilité la plongeait dans un désespoir infini. Elle avait l'impression que sa beauté, sa tendre enfance lui échappaient déjà. Qu'elles s'en allaient en particules dans l'air, comme des filaments de sa perfection.
Elle se disait, "Il faut que je la photographie, que je l'enregistre " mais toutes ces opérations étaient vaines et elle échouait à conserver la douceur éphémère de cette fusion de leurs deux corps allongés dans une chambre estivale, l'une à côté de l'autre, les bras de la petit autour de son cou et les lèvres de la petite sur ses paupières. Elle savait ce qui la faisait rire alors elle l'a faisait rien et ce rire d'enfant, ce rire qui s'en allait déjà à toute vitesse, lui piétinait le cœur
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Lorsqu'elle rencontra Vida, la mère de Gustavo, aussi poudrée qu'un gâteau au sucre, l'embrassa du bout des lèvres, comme si elle était porteuse d'un bacille tueur,la tenant à distance de sa main droite, imaginant peut-être que Vida aurait la tentation de se jetersur ses genoux pour la couvrir de baisers humides et débordants de gratitude.
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Paloma est heureuse et, pendant quelques jours Adolfo oublie ses préoccupations. Puis de nouveau il s'assombrit. Quand elle l'interroge, il lui fait une réponse bizarre, il lui dit que ce qu'il veut, c'est rester auprès d'elle parce qu'elle est comme un ensemble de molécules dans un vent stellaire et qu'il a peur qu'elle ne s'éparpille dans l'espace.
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Le bonheur privé ordonnait et conférait du sens à sa vie, Paloma [sa fille] était son seul système de repères et sa balise, elle se rendait compte du danger de cette unique lorgnette, et elle en ressentait une étrange douleur amoureuse (une sorte de chagrin qui oppresse la poitrine, mais un chagrin délicieux parce que exclusif, un chagrin qui vous dit combien vous êtes vivante et combien ce que vous aimez est précieux), elle savait bien que les dés étaient pipés, et que, quel que soit son comportement, elle aimerait toujours plus sa fille que celle-ci ne l'aimait. (p. 78)
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C'est toujours étrange les conversations imaginaires qu'on a avec ses proches au milieu de la nuit. On y règle ses comptes. On argumente. On y est très pertinent et toujours à son avantage.
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Le sol de la cuisine est en grès, comme dans toute la maison . C'est une pierre étrange qui semble adapter sa tempèrature à la vôtre , Vida marche pieds nus, ce qui agace Gustavo, et elle sait parfaitement pourquoi cette habitude l'agace, il pense qu'elle lui vient de son enfance au village.
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Gustavo ne comprend pas pourquoi elle passe tant de temps dans cette cuisine. Elle reste assise à boire du thé, un coude sur la table et les yeux fixés sur les agaves qui descendent le long du chemin vers la route et sur la mer qui miroite au loin comme si elle abritait un trésor.
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L'évitement est certainement l'une des manières de vivre à deux.
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Alors Paloma a dû ressentir au coeur ce pincement spécial que ressentent tous les enfants quand ils se rendent compte que leurs parents leur étaient inconnus, qu'ils avaient une vie sexuelle, des désirs, des secrets ou des envies de mort volontaire, c'est un pincement spécial qui les accuse d'avoir été inattentifs et égocentrés, c'est un pincement jaloux et consterné.
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Elle savait ce qui la faisait rire,alors elle la faisait rire et ce rire d'enfant,le rire qui s'en allait déjà à toute vitesse lui piétinait le coeur.
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