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L'Usine" m'a happée dans un univers déstabilisant, comme le font si bien certains romans japonais.
Raconté à la première personne, le récit croise les points de vue de plusieurs employés ayant rejoint
l'Usine.
Au départ, on peut imaginer un roman sur la culture d'entreprise nippone. Et par certains aspects, le sujet est bien abordé même si dès le départ, ce sont les trois nouveaux employés qui éveillent notre intérêt, avec leur embauche, la découverte de leur poste. Puis le rythme s'accélère. La temporalité n'est plus si évidente. L'absurdité de certaines situations ressort.
Ce rom
an aux accents kafaïens m'a rappelé mes quelques lectures de Murakami où l'impossible (ou l'improbable) se mêlent au quotidien. Ici, la perte de repères est progressive. L'inattendu pressenti rapidement prend de l'ampleur au fur et à mesure que le récit avance.
Malgré son étrangeté, le texte reste vif et centré en apparence sur les rapports humains, l'analyse des situations personnelles, le quotidien d'employés de
l'Usine. Je m'attendais à un texte sombre. Il l'est, en quelque sorte, sans pour autant tomber dans une atmosphère pesante. La toute puissance de l'Entreprise et l'impact de l'activité économique sur l
a nature sont deux thèmes auxquels je m'attendais en ouvrant ce roman. Les voilà détournés dans un récit trompeur où l'ont suit avec fascination trois personnages – dont on ne sait au final rien ou presque – dans leurs missions répétitives et aberrantes.
Très particulier (comme souvent avec les récits japonais) mais passionnant si vous aimez vous laisser surprendre .
(Avis complet sur le blog - davantage de détails sur l'intrigue)
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