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3,3

sur 112 notes
Quel étrange livre que l'Usine…déroutant de la première à la dernière page. L'Usine est une véritable ville, avec son gigantesque ensemble de bâtiments, d'innombrables cantines, commerces, espaces verts, cours d'eau, réseau de transport et même logements…Trois nouveaux embauchés, comme contractuels, viennent d'arriver. Il y a Yoshio Ushiyama, jeune homme qui a perdu son job mais a pu se faire pistonner par sa copine qui bosse dans une agence d'intérim. Il va devoir s'atteler à la correction, manuelle et non informatisée, de textes sans queue ni tête dont on ne sait pas à quoi ils servent…Sa soeur Yoshiko est également embauchée, quant à elle au service reprographie, à la machine à déchiqueter les documents. Quant à Furufué, il est censé étudier les mousses, sacro-saintes et pléthoriques sur le site, et s'atteler, en prenant surtout tout son temps, à la végétalisation des toitures, qui seront peut-être d'ailleurs réalisées par des filiales. Ces protagonistes vont découvrir peu à peu cet univers déstabilisant, avec leurs collègues, pour la plupart féminines, aussi prévenantes qu'un peu farfelues et désoeuvrées, sa faune à la fois non endémique à l'usine et qui semble pourtant s'être adaptée spécifiquement à son milieu (les ragondins gris, les lézards des lave-linge et surtout les cormorans de l'Usine), ou encore son étrange déculotteur, un mystérieux maniaque sexuel qui décidément ne se montre pas beaucoup…Tout ce monde-là évolue en vase clos dans cette entreprise dont on ne sait finalement pas bien quelle est son activité, dans un ennui mortel, où nos protagonistes ont souvent du mal à ne pas piquer du nez les après-midi…Sans parler du pervers de la forêt, qui souligne peut-être quelques déviances de vieux messieurs et leur goût pour les culottes de lycéennes par exemple ? Ou encore ces animaux hors normes, comme symbole des atteintes à l'environnement ?

Car derrière cette curieuse histoire à l'action ténue, apparaissent me semble-t-il des thématiques à problèmes pour le Japon. Ce texte sonne comme une dénonciation de l'organisation du système productif japonais, avec ses conglomérats gigantesques (keiretsu), son emploi à vie ne facilite plus aujourd'hui le dynamisme et la créativité, remplacé par une précarisation galopante guère plus enthousiasmante pour des jeunes qui doivent souvent se satisfaire de petits boulots. L'auteure semble dénoncer l'absurdité du monde de l'entreprise, avec sa spécialisation des tâches à outrance, son management défaillant, son étonnant retard dans la numérisation des tâches, dans l'appropriation de l'informatique et de l'anglais par chacun, qui ne permet plus au Japon de lutter avec agilité en ce XXIè siècle où l'ogre chinois a clairement pris le dessus.

Le style est assez surprenant également, les personnages se succédant sans transition pour parler à la première personne, ce qui ne permet pas toujours de savoir aisément qui parle. de plus, il est justement parlé, très courant, sans apprêt. L'histoire progresse assez peu, et la fin apparaît un peu précipitée, sombrant dans un fantastique facile et pas très heureux à mon sens, comme si l'auteure avait finalement calé, ne sachant plus quoi faire de ses personnages. On reste sur sa faim, car entre le déculotteur évoqué et non exploité, et les animaux étranges, on pensait s'acheminer vers un passionnant thriller. L'impression générale est donc mitigée, mais ce récit a le mérite de se démarquer de certains romans japonais à succès en France à coloration feel good quelque peu en décalage avec les côtés sombres de la société japonaise.

Je remercie babelio pour cet envoi dans le cadre de masse critique, et les éditions Christian Bourgois, qui nous font découvrir pour la première fois en France cet auteure, qui a pour un autre livre obtenu en 2014 le prix Akutagawa.
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L'Usine est un gigantesque complexe de couleur grise, une ville dans la ville, qui attire des talents venus de tous le Japon. Travailler à l'Usine est communément considéré comme un gage de réussite sociale, un privilège dont les travailleurs devraient se sentir reconnaissant. Dans cette usine à la réputation si prestigieuse, nous suivons trois protagonistes qui viennent justement d'y être embauchés.

A travers eux, l'auteure pointe du doigt ces grandes entreprises qui se font fortes de promouvoir le bien-être de leurs salariés, alors qu'elles ne font que leur saper insidieusement leur volonté, leurs désirs et les robotiser. Elle dénonce la précarité du travail – j'ai été surprise de la forte dimension de ségrégation sociale inhérente au type de contrat de travail (plein temps, intérim, contractuel) – et ces emplois vides de sens qui vous grignotent peu à peu l'âme jusqu'à la dessécher. La solitude des êtres au sein de cette usine grouillante de monde est également palpable.

L'originalité de ce roman tient selon moi à son atmosphère étrange et confinée. Il commence de manière très réaliste et factuel avec le quotidien de nos trois personnages dans des emplois aux tâches répétitives, dont la finalité est inconnue ou aux objectifs inatteignables. La division des taches est tellement optimisée que qu'on ne sait même pas ce que cette usine produit ! Puis, il glisse subrepticement vers une déstructuration de la réalité et vers le fantastique, même si la portée est plus symbolique que fantastique. de petites touches surréalistes et de légers décalages temporels sont introduits de manière anodine pour accentuer cette distorsion avec la réalité. Personnellement, je n'en suis pas friande mais je reconnais qu'ils conviennent à cette histoire et concourent à installer cette ambiance particulière à la froideur métallique.

Mais les personnages y perdent sans doute en consistance. Ils sont un peu trop statiques selon moi. Cette absence d'évolution m'a gênée, d'autant qu'ils ne suscitent pas particulièrement l'empathie. La fin y aurait d'ailleurs gagné en force. Là, elle passe presqu'inaperçue, alors que pourtant elle a une valeur symbolique forte…

Ce roman assez sombre a une approche pour le moins intéressante et originale mais ne porte peut-être pas suffisamment « la plume dans la plaie », comme le dirait Albert Londres, d'autant que le thème dominant est l'aliénation au travail. du coup, le soufflé à tendance à retomber. C'est un premier roman. L'auteure en a écrit d'autres depuis que je tenterai surement par curiosité.
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Dès le début de ce récit on entre dans un univers très "kafkaïen", aussi banal que déroutant. Une usine très vaste traversée par un large fleuve qui se jette dans la mer et et une forêt. Que produit-elle exactement ? Tout y est opaque et très ordonné en apparence, reflet d'une société déshumanisante où chacun est associé à une tâche dont il ne comprend pas toujours le sens. Trois personnes y ont été embauchées, à des périodes différentes, par le même responsable des relations publiques, l'une pour déchiqueter des documents, une autre pour les corriger, une autre pour étudier des mousses et végétaliser les toits. Dans cette usine rôde un pervers. Des animaux sauvages, dont des cormorans au plumage noir, y prolifèrent de façon étrange, des ouvriers s'activent mystérieusement autour d'un pont... Dans ce récit tout est étouffant, névrotique, d'une névrose collective. Les personnages sont confinés à leur fonction, à leur solitude, manquent de relief. Quand ils communiquent, cela reste très superficiel, voire accidentel. Mais cette réalité cache peut-être quelque chose de plus terrifiant encore? Il ne s'agit pas d'un véritable thriller, plutôt d'un récit d'atmosphère, avec cette façon si particulière d'appréhender les choses qu'ont les auteurs japonais.
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L'Usine est un complexe si vaste que c'est une ville dans la ville, enclos par une enceinte, traversé par un fleuve, bordé par l'océan.
Trois personnes vont y être embauchées : Ushiyama comme déchiqueteuse de documents, Furukué doit végétaliser les toits des bâtiments et sera logé sur place, Yoshiko qui est le frère de Ushyama sera correcteur de notices en tout genre.
Jusque-là, ça va. Très vite cependant on s'aperçoit que quelque chose ne va pas. Il y a d'abord les boulots en question qui s'avèrent tous plus absurdes les uns que les autres : introduire pendant 7 heures des pages une à une dans une déchiqueteuse, récolter des mousses, lire des documents sans queue ni tête… Les personnages ont conscience que leur travail n'en est pas un, ce qu'on appelle aujourd'hui un bull shit job, mais il faut bien manger.
D'ailleurs cette préoccupation de la nourriture est très présente : pauses déjeuner, qualité des cantines et restaurants très nombreux dans l'Usine, description des repas pris, des friandises ingurgitées…
A cela s'ajoute des créatures étranges : le déculotteur dont on parle mais que l'on en voit pas, et des animaux qui se sont adaptés au biotope de l'Usine : les ragondins gris, les lézards des lave-linge et surtout les cormorans de l'Usine.
J'ai été très désarçonnée par ce roman. J'ai bien compris qu'il s'agissait d'une métaphore sur l'aliénation au travail mais la façon de présenter les choses ne m'a pas convaincue et notamment la chute. En outre, j'ai eu des difficultés à m'y retrouver dans les personnages. On passe sans transition de l'un à l'autre et on se demande sans cesse qui parle.
Le style est en outre bien plat.
Je suis déçue moi qui avait si séduite par la belle 1ère de couv. Bien fait pour moi.
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Livre surprenant, dans la lignée des intrigues de Abe Kobo. Ambiance assez kafkaïenne. Il me fait penser aussi à un roman de Philippe Claudel : "l'enquêteur". On suit l'embauche de deux employés, une jeune femme et un jeune homme, dans cet immense complexe, à cheval sur les deux rives d'un fleuve, à son embouchure. A priori embauchés pour des emplois sans intérêt ou incongru. L'auteure ne décrit pas vraiment cette usine, se contentant d'y laisser errer, mais sans vraiment s'y perdre non plus, ces deux protagonistes. La nature est aussi très présente : les cormorans près de la mer, les ragondins qui ont établi leur territoire dans les canalisations et les lézards dans les lave-linges. Hiroko Oyamada entraîne le lecteur dans cet espace-temps qui semble déconnecté de la réalité. Les contacts humains sont pour le moins étranges - même si au Japon, les relations sont très différentes de l'Occident - les personnages ne semblent pas vraiment se connaître, mais se parlent assez facilement dans des rapports assez superficiels mais sans animosité. C'est un livre qui n'est pas sans longueur - bien que pour décrire un tel univers, il faille prendre un peu son temps - mais le lecteur se fatigue vite du monde de cette usine.
A lire pour son étrangeté, et tout de même, pour découvrir une certaine vision du japon et de sa littérature.
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L'Usine mérite bien sa majuscule. C'est une vraie cité, immense et tentaculaire, qui possède ses propres restaurants, lignes de bus et autres facilités pour ses employés. Son activité ? Multisectorielle, semble t-il, mais à vrai dire, bien malin qui pourrait la définir. Hiroko Oyamada cultive l'étrange comme beaucoup d'autres écrivains japonais, Yôko Ogawa, par exemple, et cette allégorie sur l'aliénation du travail réussit parfaitement à mettre de l'inconfort dans la lecture, en brouillant les repères, y compris temporels. Trois narrateurs alternent, chacun d'entre eux salarié de l'Usine, embauché plus ou moins à contrecoeur et accomplissant des tâches invariablement absurdes et dont l'utilité pour leur entreprise reste énigmatique. L'humour d'Oyamada est noir, forcément, dans une atmosphère très sombre où la menace est symbolisée par la prolifération d'animaux, ragondins et cormorans, dont l'apathie semble se transmettre aux humains. On pense à La métamorphose de Kafka, dans cet univers oppressant qui finit par vaincre toute velléité de résistance. Les personnages du livre deviennent de plus en plus flou, ils ne sont plus que des ombres au service d'une tâche qu'ils ne comprennent pas, leur personnalité s'effaçant au fil du temps. le livre est fascinant mais c'est davantage son ambiance fantastique qui hypnotise plutôt que sa progression dramatique, assez aléatoire.

Un grand merci aux éditions Christian Bourgois et à la Masse critique de Babelio.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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“Sans travail on est rien”, clame l'un des personnages de ce livre. Et un autre “ Un homme à une mission dans la vie, gagner assez d'argent pour manger à sa faim.”

Ils sont jeunes, ils ont encore le temps de trouver mieux mais pourquoi ne pas intégrer la vaste usine ? Si vaste qu'elle est plus grande qu'une ville, on y trouve : des quartiers résidentiels, des immeubles d'habitation, des supermarchés, de nombreux équipements de loisirs, des étangs de pêches, des librairies, des opticiens, des agences de voyages, la montagne, la mer, la forêts, un fleuve et elle a même son décorateur attitré, qui attaque tout le monde sauf les personnes en tailleur ou en costume. Un vaste monde à part…

Nous entrons dans le quotidien de trois salariés sur plusieurs décennies, depuis leur embauche.
Au départ, ni les uns, ni les autres ne voulaient travailler dans cette usine réputée et peuplée de cormorans et de ragondins.
Qu'est-ce qui a fait que Furufué qui étudie les mousses dans le but de végetaliser les toits de l'usine,Yoshiko Ushiyama qui travaille au service des déchiqueteuses de documents et l'ancien ingénieur système qui a pour mission de corriger des textes qui paraissent n'avoir aucun lien avec l'usine au stylo rouge, soient restés à des postes si vides de sens pour eux depuis tant d'années ? Des postes déshumanisants et aliénants.

Que fabrique-t-on dans cette usine au juste ?

Je suis mitigée par cette lecture, je n'ai jamais été transportée, la fin était plus ou moins attendue, j'ai trouvé ce roman assez banal. 
J'ai bien aimé la première partie, lorsque les personnages principaux passent leurs entretiens d'embauches assez surréalistes.
Puis le temps de l'adaptation était intéressant à lire, l'intégration au sein des équipes, les restaurants le midi avec l'équipe et les discussions entre collègues.
La construction narrative n'était pas très claire par moment, cela passe d'un personnage à l'autre dans le même chapitre, et même à une année différente.
J'ai moins aimé les passages trop longs au restaurant, il y en avait assez souvent et je les ai trouvés inutiles pour l'avancement du récit.
J'ai lu en diagonale les descriptions des animaux qui peuplent l'usine, soit les ragondins, les cormorans et les lézards des lave-linge.
La chute est très kafkaïenne, ce qui est assez plaisant mais attendu.

Ce livre fait réfléchir à ce que nous sommes prêt à donner en termes de temps et de soi-même à une entreprise, à un poste. Ce que nous allons y chercher. de quoi se nourrir ou s'épanouir et quelles sont les limites entre les deux pour ne pas être totalement absorbé ? Mitigée mais très pertinent en ce qui concerne les réflexions sur le monde du travail. Vaste sujet
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S'il y a un style de littérature que j'affectionne particulièrement, c'est bien la littérature japonaise. C'est, souvent, une écriture empreinte de beaucoup de douceur et de sensibilité. Il s'y dégage une sorte de « respect » pour les mots.

Je n'ai donc pas hésité quand j'ai dû choisir ma nouvelle lecture parmi une vingtaine de romans. « L'usine » de Hiroko Oyamada est dans ma PAL depuis un petit moment. de ce fait, je ne me rappelais absolument pas du synopsis.

Au départ, donc, j'y vais un peu à tâtons. J'essaie de comprendre de quoi il s'agit. L'écriture ne ressemble pas tellement aux romans japonais que je lis habituellement. Elle est moins douce mais elle est suffisante et juste. Certes, il y a une mini-déception mais je ne m'arrête pas là-dessus et continue mon immersion dans L'Usine.

Très vite, on se rend compte qu'il s'y passe des choses étranges : le personnel qui vieillit plus vite que de raison, des machines de sport qui apparaissent, des ragondins étrangement gros ... En tant que lecteur, on perçoit ces étrangetés et pourtant le personnel de l'Usine, lui, ne le voit pas. Il est ancré dans une habitude, une sorte d'obligation, il est enchaîné à cette Usine.

C'est à ce moment qu'on comprend que ce roman dépeint l'aliénation professionnelle. C'est quelque chose de très présent dans la culture japonaise où il y a une sorte « d'obsession » pour le travail et la réussite. Une aliénation qui peut nous faire accepter tout et n'importe quoi, qui nous emmène à nous déconnecter de ce que nous sommes profondément. L'auteur parle principalement du Japon, mais c'est quelque chose qui existe partout ailleurs. Quelque chose qu'on trouve étrange lorsqu'on en est pas victime et que pourtant les victimes trouvent « normal, c'est le monde du travail ». Et quand on leur demande pour quelle raison ils obéissent, il n'y a plus de réflexion ... juste un : « parce que c'est mon travail et que c'est les ordres ». On a un peu l'impression que l'humain oublie d'être humain face aux obligations sociétales, il accepte de devenir une chose.

Niveau personnages, on ne s'y attache pas forcément. Comme s'il n'existait pas vraiment, comme s'ils n'avaient pas vraiment d'importance. Finalement le seul personnage important, n'est autre que l'Usine elle-même. Elle qui adopte, fait grandir et transforme ses salariés.

Alors oui, ce roman est relativement sombre ... mais parfois sombrer dans les ténèbres peut peut-être nous donner envie de retrouver la lumière.
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L'Usine est un roman sombre, critique du monde du travail. L'Usine pourrait être n'importe quel gros complexe industriel, les trois protagonistes pourraient être n'importe quel travailleur que vous croisez dans le métro le matin. Ce monde est normal, si réel, si ancré dans notre réalité et pourtant tout nous semble irrél tant certaines situations sont ridicules, aberrantes, mornes.

Nos trois protagonistes font partie de cette entreprise sans trop savoir pourquoi ils ont été embauchés tant leurs tâches leur semblent invraisemblables, vides de sens et futiles. L'une déchiquette des papiers à longueur de journée, l'un corrige des feuilles qui ne font aucun sens et n'a jamais aucun retour et le dernier a été engagé pour un projet lié à l'implantation de mousses végétales dans le complexe mais sans avoir de lignes directives et sans posséder vraiment de savoir-faire. Ils sont là à leur poste, sans avoir de réelles ambitions, ils sont là car ils doivent bien travailler. Tout est à leur disposition dans ce grand complexe : restaurants, salles de sport, parcs, activités, logements... le temps passe, les heures défilent, les chronologies se mélangent. La monotonie de leurs tâches nous envahit et nous interroge sur l'aliénation au travail.

L'ambiance est sombre, le rythme est lent. On avance à pas de loup pour mieux comprendre cet univers qui représente bien le monde du travail et qui pourtant nous semble si éloigné, comme si ce complexe se trouvait dans un brouillard dont les employés ne peuvent plus sortir car ils ne savent même plus qu'ils y sont...

Un roman étrange, et révélateur de nos sociétés.
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Trois candidats à l'embauche arrivent successivement à l'Usine, énorme complexe industriel comprenant aussi des commerces, des restaurants, des logements. L'un, chercheur en biologie, est chargé de la végétalisation des toits, mais avec des consignes vagues et un projet sans consistance. L'autre se retrouve à charger de documents une déchiqueteuse, à longueur de journées. le troisième corrige des documents divers et sans rapport avec la production de l'Usine. Que produit-elle, d'ailleurs ?
L'adjectif « kafkaïen » est employé dans la quatrième de couverture, j'ai pensé plutôt à Ismaïl Kadaré ou alors à Yoko Ogawa… en tout cas, on se trouve dans une critique du monde du travail teintée d'une touche de fantastique. Quelques détails intriguent d'abord, et puis quels sont ces oiseaux qui ne se trouvent qu'aux abords de l'Usine et dont le comportement surprend ? Une lecture aussi rapide que prenante qui donne envie de lire le deuxième roman paru en français de cette jeune autrice, intitulé « le trou »…
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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