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Silvain Chupin (Traducteur)
EAN : 9782267043105
192 pages
Christian Bourgois Editeur (14/01/2021)
3.3/5   111 notes
Résumé :
L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville, s'étend à perte de vue. C'est là qu'une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L'un d'entre eux est chargé d'étudier des mousses pour végétaliser les toits. Un autre corrige des écrits de toutes sortes dont l'usage reste mystérieux. La dernière, elle, est préposée à la déchiqueteuse de documents.
Très vite, la monotonie et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 111 notes
Quel étrange livre que l'Usine…déroutant de la première à la dernière page. L'Usine est une véritable ville, avec son gigantesque ensemble de bâtiments, d'innombrables cantines, commerces, espaces verts, cours d'eau, réseau de transport et même logements…Trois nouveaux embauchés, comme contractuels, viennent d'arriver. Il y a Yoshio Ushiyama, jeune homme qui a perdu son job mais a pu se faire pistonner par sa copine qui bosse dans une agence d'intérim. Il va devoir s'atteler à la correction, manuelle et non informatisée, de textes sans queue ni tête dont on ne sait pas à quoi ils servent…Sa soeur Yoshiko est également embauchée, quant à elle au service reprographie, à la machine à déchiqueter les documents. Quant à Furufué, il est censé étudier les mousses, sacro-saintes et pléthoriques sur le site, et s'atteler, en prenant surtout tout son temps, à la végétalisation des toitures, qui seront peut-être d'ailleurs réalisées par des filiales. Ces protagonistes vont découvrir peu à peu cet univers déstabilisant, avec leurs collègues, pour la plupart féminines, aussi prévenantes qu'un peu farfelues et désoeuvrées, sa faune à la fois non endémique à l'usine et qui semble pourtant s'être adaptée spécifiquement à son milieu (les ragondins gris, les lézards des lave-linge et surtout les cormorans de l'Usine), ou encore son étrange déculotteur, un mystérieux maniaque sexuel qui décidément ne se montre pas beaucoup…Tout ce monde-là évolue en vase clos dans cette entreprise dont on ne sait finalement pas bien quelle est son activité, dans un ennui mortel, où nos protagonistes ont souvent du mal à ne pas piquer du nez les après-midi…Sans parler du pervers de la forêt, qui souligne peut-être quelques déviances de vieux messieurs et leur goût pour les culottes de lycéennes par exemple ? Ou encore ces animaux hors normes, comme symbole des atteintes à l'environnement ?

Car derrière cette curieuse histoire à l'action ténue, apparaissent me semble-t-il des thématiques à problèmes pour le Japon. Ce texte sonne comme une dénonciation de l'organisation du système productif japonais, avec ses conglomérats gigantesques (keiretsu), son emploi à vie ne facilite plus aujourd'hui le dynamisme et la créativité, remplacé par une précarisation galopante guère plus enthousiasmante pour des jeunes qui doivent souvent se satisfaire de petits boulots. L'auteure semble dénoncer l'absurdité du monde de l'entreprise, avec sa spécialisation des tâches à outrance, son management défaillant, son étonnant retard dans la numérisation des tâches, dans l'appropriation de l'informatique et de l'anglais par chacun, qui ne permet plus au Japon de lutter avec agilité en ce XXIè siècle où l'ogre chinois a clairement pris le dessus.

Le style est assez surprenant également, les personnages se succédant sans transition pour parler à la première personne, ce qui ne permet pas toujours de savoir aisément qui parle. de plus, il est justement parlé, très courant, sans apprêt. L'histoire progresse assez peu, et la fin apparaît un peu précipitée, sombrant dans un fantastique facile et pas très heureux à mon sens, comme si l'auteure avait finalement calé, ne sachant plus quoi faire de ses personnages. On reste sur sa faim, car entre le déculotteur évoqué et non exploité, et les animaux étranges, on pensait s'acheminer vers un passionnant thriller. L'impression générale est donc mitigée, mais ce récit a le mérite de se démarquer de certains romans japonais à succès en France à coloration feel good quelque peu en décalage avec les côtés sombres de la société japonaise.

Je remercie babelio pour cet envoi dans le cadre de masse critique, et les éditions Christian Bourgois, qui nous font découvrir pour la première fois en France cet auteure, qui a pour un autre livre obtenu en 2014 le prix Akutagawa.
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L'Usine est un gigantesque complexe de couleur grise, une ville dans la ville, qui attire des talents venus de tous le Japon. Travailler à l'Usine est communément considéré comme un gage de réussite sociale, un privilège dont les travailleurs devraient se sentir reconnaissant. Dans cette usine à la réputation si prestigieuse, nous suivons trois protagonistes qui viennent justement d'y être embauchés.

A travers eux, l'auteure pointe du doigt ces grandes entreprises qui se font fortes de promouvoir le bien-être de leurs salariés, alors qu'elles ne font que leur saper insidieusement leur volonté, leurs désirs et les robotiser. Elle dénonce la précarité du travail – j'ai été surprise de la forte dimension de ségrégation sociale inhérente au type de contrat de travail (plein temps, intérim, contractuel) – et ces emplois vides de sens qui vous grignotent peu à peu l'âme jusqu'à la dessécher. La solitude des êtres au sein de cette usine grouillante de monde est également palpable.

L'originalité de ce roman tient selon moi à son atmosphère étrange et confinée. Il commence de manière très réaliste et factuel avec le quotidien de nos trois personnages dans des emplois aux tâches répétitives, dont la finalité est inconnue ou aux objectifs inatteignables. La division des taches est tellement optimisée que qu'on ne sait même pas ce que cette usine produit ! Puis, il glisse subrepticement vers une déstructuration de la réalité et vers le fantastique, même si la portée est plus symbolique que fantastique. de petites touches surréalistes et de légers décalages temporels sont introduits de manière anodine pour accentuer cette distorsion avec la réalité. Personnellement, je n'en suis pas friande mais je reconnais qu'ils conviennent à cette histoire et concourent à installer cette ambiance particulière à la froideur métallique.

Mais les personnages y perdent sans doute en consistance. Ils sont un peu trop statiques selon moi. Cette absence d'évolution m'a gênée, d'autant qu'ils ne suscitent pas particulièrement l'empathie. La fin y aurait d'ailleurs gagné en force. Là, elle passe presqu'inaperçue, alors que pourtant elle a une valeur symbolique forte…

Ce roman assez sombre a une approche pour le moins intéressante et originale mais ne porte peut-être pas suffisamment « la plume dans la plaie », comme le dirait Albert Londres, d'autant que le thème dominant est l'aliénation au travail. du coup, le soufflé à tendance à retomber. C'est un premier roman. L'auteure en a écrit d'autres depuis que je tenterai surement par curiosité.
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Dès le début de ce récit on entre dans un univers très "kafkaïen", aussi banal que déroutant. Une usine très vaste traversée par un large fleuve qui se jette dans la mer et et une forêt. Que produit-elle exactement ? Tout y est opaque et très ordonné en apparence, reflet d'une société déshumanisante où chacun est associé à une tâche dont il ne comprend pas toujours le sens. Trois personnes y ont été embauchées, à des périodes différentes, par le même responsable des relations publiques, l'une pour déchiqueter des documents, une autre pour les corriger, une autre pour étudier des mousses et végétaliser les toits. Dans cette usine rôde un pervers. Des animaux sauvages, dont des cormorans au plumage noir, y prolifèrent de façon étrange, des ouvriers s'activent mystérieusement autour d'un pont... Dans ce récit tout est étouffant, névrotique, d'une névrose collective. Les personnages sont confinés à leur fonction, à leur solitude, manquent de relief. Quand ils communiquent, cela reste très superficiel, voire accidentel. Mais cette réalité cache peut-être quelque chose de plus terrifiant encore? Il ne s'agit pas d'un véritable thriller, plutôt d'un récit d'atmosphère, avec cette façon si particulière d'appréhender les choses qu'ont les auteurs japonais.
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L'Usine est un complexe si vaste que c'est une ville dans la ville, enclos par une enceinte, traversé par un fleuve, bordé par l'océan.
Trois personnes vont y être embauchées : Ushiyama comme déchiqueteuse de documents, Furukué doit végétaliser les toits des bâtiments et sera logé sur place, Yoshiko qui est le frère de Ushyama sera correcteur de notices en tout genre.
Jusque-là, ça va. Très vite cependant on s'aperçoit que quelque chose ne va pas. Il y a d'abord les boulots en question qui s'avèrent tous plus absurdes les uns que les autres : introduire pendant 7 heures des pages une à une dans une déchiqueteuse, récolter des mousses, lire des documents sans queue ni tête… Les personnages ont conscience que leur travail n'en est pas un, ce qu'on appelle aujourd'hui un bull shit job, mais il faut bien manger.
D'ailleurs cette préoccupation de la nourriture est très présente : pauses déjeuner, qualité des cantines et restaurants très nombreux dans l'Usine, description des repas pris, des friandises ingurgitées…
A cela s'ajoute des créatures étranges : le déculotteur dont on parle mais que l'on en voit pas, et des animaux qui se sont adaptés au biotope de l'Usine : les ragondins gris, les lézards des lave-linge et surtout les cormorans de l'Usine.
J'ai été très désarçonnée par ce roman. J'ai bien compris qu'il s'agissait d'une métaphore sur l'aliénation au travail mais la façon de présenter les choses ne m'a pas convaincue et notamment la chute. En outre, j'ai eu des difficultés à m'y retrouver dans les personnages. On passe sans transition de l'un à l'autre et on se demande sans cesse qui parle.
Le style est en outre bien plat.
Je suis déçue moi qui avait si séduite par la belle 1ère de couv. Bien fait pour moi.
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“Sans travail on est rien”, clame l'un des personnages de ce livre. Et un autre “ Un homme à une mission dans la vie, gagner assez d'argent pour manger à sa faim.”

Ils sont jeunes, ils ont encore le temps de trouver mieux mais pourquoi ne pas intégrer la vaste usine ? Si vaste qu'elle est plus grande qu'une ville, on y trouve : des quartiers résidentiels, des immeubles d'habitation, des supermarchés, de nombreux équipements de loisirs, des étangs de pêches, des librairies, des opticiens, des agences de voyages, la montagne, la mer, la forêts, un fleuve et elle a même son décorateur attitré, qui attaque tout le monde sauf les personnes en tailleur ou en costume. Un vaste monde à part…

Nous entrons dans le quotidien de trois salariés sur plusieurs décennies, depuis leur embauche.
Au départ, ni les uns, ni les autres ne voulaient travailler dans cette usine réputée et peuplée de cormorans et de ragondins.
Qu'est-ce qui a fait que Furufué qui étudie les mousses dans le but de végetaliser les toits de l'usine,Yoshiko Ushiyama qui travaille au service des déchiqueteuses de documents et l'ancien ingénieur système qui a pour mission de corriger des textes qui paraissent n'avoir aucun lien avec l'usine au stylo rouge, soient restés à des postes si vides de sens pour eux depuis tant d'années ? Des postes déshumanisants et aliénants.

Que fabrique-t-on dans cette usine au juste ?

Je suis mitigée par cette lecture, je n'ai jamais été transportée, la fin était plus ou moins attendue, j'ai trouvé ce roman assez banal. 
J'ai bien aimé la première partie, lorsque les personnages principaux passent leurs entretiens d'embauches assez surréalistes.
Puis le temps de l'adaptation était intéressant à lire, l'intégration au sein des équipes, les restaurants le midi avec l'équipe et les discussions entre collègues.
La construction narrative n'était pas très claire par moment, cela passe d'un personnage à l'autre dans le même chapitre, et même à une année différente.
J'ai moins aimé les passages trop longs au restaurant, il y en avait assez souvent et je les ai trouvés inutiles pour l'avancement du récit.
J'ai lu en diagonale les descriptions des animaux qui peuplent l'usine, soit les ragondins, les cormorans et les lézards des lave-linge.
La chute est très kafkaïenne, ce qui est assez plaisant mais attendu.

Ce livre fait réfléchir à ce que nous sommes prêt à donner en termes de temps et de soi-même à une entreprise, à un poste. Ce que nous allons y chercher. de quoi se nourrir ou s'épanouir et quelles sont les limites entre les deux pour ne pas être totalement absorbé ? Mitigée mais très pertinent en ce qui concerne les réflexions sur le monde du travail. Vaste sujet
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critiques presse (4)
LeDevoir
15 mars 2021
La romancière japonaise Hiroko Oyamada met en scène un monde du travail qui ne tourne pas toujours rond.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
22 février 2021
Le premier roman traduit d’Hiroko Oyamada, nouvelle plume japonaise, est une plongée dans l’enfer inepte du travail.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
05 février 2021
La romancière japonaise joue du réalisme magique et du non-sens avec une audace folle pour signifier l’aliénation dans le travail.
Lire la critique sur le site : LeMonde
RevueTransfuge
26 janvier 2021
Avec L’Usine, la Japonaise Hiroko Oyamada distille toute l’inquiétante étrangeté du monde du travail.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Rien ne me permet de supposer que quelqu'un vérifie les documents que j'ai fini de corriger. Les enveloppes contenant les documents corrigés disparaissent des étagères où on les dépose et sont emportées quelque part, mais j'ignore où et qui les réceptionne. Personne ne me dit si je fais du bon ou du mauvais travail ; comment pourrais-je alors faire des progrès ? Je suis certain que demander à Kasumi ou aux autres intérimaires ne servirait à rien ; autant me débrouiller par moi-même. Dès que la cloche de 8h55 retentit, je me mets à feuilleter les documents. A son habitude, Maimi/Mamimi arrive à une heure qui frise le retard et, lorsqu'elle découvre son bureau transformé en cellule cloisonnée, s'écrie en ôtant de ses oreilles ses écouteurs en forme de bonbons : "Hein ! C'est quoi ces murs ?! Non mais qu'est-ce qui se passe ?" Tu es intérimaire, faut te pointer à l'heure au boulot !
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"Lors des moments d'exploration libre, je vous demande de ne jamais vous aventurer dans la forêt. Elle est sombre même en plein jour et vous seriez en danger si vous vous égariez. Ceci est également valable pour les parents." Sans compter ce pervers de "déculotteur" qui rôde dans les environs. Mlle Aoyama m'a demandé de ne pas en parler aux participants. "ça gâcherait la bonne humeur des parents, vous comprenez. Le personnel de l'Usine est au courant de toute façon, alors ça ne servirait à rien. Veillez plutôt à ce que tout se passe bien. Si vous le jugez nécessaire, on pourrait peut-être envoyer quelques hommes des relations publiques pour surveiller la forêt ? Ou demander à la sécurité ? ─ Bonne idée. Je veux bien que vous demandiez à la sécurité." De cette façon, nous serons tranquilles, mais ça ne m'enchante pas. Le déculotteur est, paraît-il, un homme d'âge mûr voire âgé, qui rôde dans la forêt à l'affût de personnes, hommes ou femmes, à qui baisser leur slip ou leur culotte. "Pourquoi l'appelle-t-on "la fée de la forêt" ? ─ C'est lui qui se fait appeler comme ça, il paraît." Si les personnes qu'il agresse résistent ou ripostent, il s'ensuit aussitôt en courant et disparaît dans la forêt. En fin de compte, comme personne ne se laisse faire, il n'a jamais réussi à déculotter complètement quelqu'un. "Ses victimes ne sont pas exclusivement des jeunes femmes, il attaque tous azimuts, sans distinction d'âge et de sexe. Apparemment, seules les personnes en costume ou en tailleur seraient épargnées." Mlle Aoyama tire sur le col de son tailleur gris. Ce faisant, elle tord le fin collier doré au bout duquel est accrochée une minuscule pierre noire de moins d'un millimètre. "C'est pour ça, paraît-il, qu'il n'est pas considéré comme un agresseur sexuel." Qu'il soit homosexuel, gérontophile ou bien qu'un costume ou un tailleur le rende impuissant, tous les goûts sont dans la nature, mais on ne peut pas affirmer qu'il n'est pas un agresseur sexuel pour la simple raison qu'il ne vise pas exclusivement des jeunes femmes. D'abord, ne faut-il pas être un peu taré pour se faire appeler "la fée de la forêt" ? "Quelqu'un devrait le signaler à la police, non ? ─ Oui, mais en fait il n'y a pas vraiment de victimes, et comme des appels à la vigilance ont été faits dans tous les services de l'Usine, on n'a pas de motifs suffisants pour faire intervenir la police." Vu le niveau de sécurité de l'Usine, il est difficile d'imaginer qu'il s'y introduit de l'extérieur, et donc la probabilité est forte de découvrir qu'il s'agit d'un employé de l'Usine si on se met à rechercher le déculotteur. Porter plainte signifie également que des crimes se sont produits à l'intérieur de l'Usine, avec l'opprobre que cela implique.
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Ce fleuve, ce pont qui le traverse, cette usine. Tout est si grand, et j'en fais partie, j'y suis nécessaire, j'y travaille, alors je devrais être reconnaissante, me dire que c'est merveilleux, non ? Certes, n'importe qui pourrait faire mon travail, même un vieillard ou un handicapé. En ce sens, c'est peut-être une injustice terrible pour une jeune femme qui, comme on dit, a l'avenir devant elle. Pourtant, ça ne manque pas, les jeunes gens contraints de passer leur temps dans l'oisiveté, reclus dans leur chambre. Celui qui veut travailler et qui a la chance de le pouvoir, comment ne serait-il pas reconnaissant d'avoir un emploi ? Sauf que moi, je n'ai pas envie de travailler. Car, en vérité, ce qui fait la valeur de la vie, ce qui lui donne un sens, n'a rien à voir avec le travail. Je l'ai cru autrefois, mais je sais aujourd'hui que ça n'a aucun lien.
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L’Usine est grise, et lorsque j’ai ouvert la porte du premier sous-sol, une odeur d’oiseaux m’a envahi les narines. « Bonjour, j’ai rendez-vous à 14 heures pour un entretien. » Sous un panneau « ACCEUIL, SERVICE, REPROGRAPHIE » juste en face de la porte, une femme corpulente entre deux âges est assise, qui hoche la tête sans me regarder, décroche un combiné téléphonique et compose un numéro de poste. Son rouge à lèvres n’a pas bien tenu par endroits. « Le responsable va venir tout de suite. » A peine a-t-elle prononcé ces mots, qu’un homme en costume-cravate arrive. Elle n’a pas eu à téléphoner bien loin.
(incipit)
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Plus de vingt que je suis sur cette planète, et pourtant je suis incapable de parler correctement, ou de faire mieux qu’un travail qui pourrait être confié à un robot. Je n’actionne pas les déchiqueteuses, je les assite. Je travaille, mais j’ai l’impression de ne pas mériter l’argent que je gagne et grâce auquel on me permet de vivre. Le matin, c’est comme si le temps ne passait pas du tout, même si la pendule au mur dit qu’il y a trois heures que je suis au travail. (p162)
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