Il aurait été plus équitable, selon kake,d'indexer la durée des peines pour crimes de sang sur le nombre d'années de vie qu'il restait au défunt.
Hélas, plus on vieillit, plus on fréquente les cimetières, c’est la vie.
Kauko Nyyssönen posa ses cartes sur la table. Il admit avoir réfléchi plusieurs fois à la question. D’autant plus qu’il y avait maintenant le testament… mais ce n’était pas une raison pour oublier qu’au bout du compte la sentence pour meurtre était la même quelque soit l’âge de la victime. Ce qui était en soi injuste. Il aurait été plus équitable, selon Kake, d’indexer la durée des peines pour crimes de sang sur le nombre d’années de vie qu’il restait au défunt. Autrement dit, si l’on mettait fin aux jours d’un bébé qui aurait pu vivre encore soixante-dix ans, une condamnation à dix ans de taule, si ce n’est plus, paraissait raisonnable. Si on zigouillait un vieux birbe, par contre, une amende aurait dû suffire, car le dommage n’était pas bien grand.
Certaines familles faisaient preuve d’une telle indifférence envers la circulation monétaire - même face à la majesté de la mort - qu’elles avaient tendance à oublier leurs obligations dès que le défunt avait pour de bon quitté le monde visible, comme si la facture avait été enterrée avec lui. Une telle attitude était bien sûr infiniment regrettable.
Concocter une mixture mortelle pourrait aussi être une activité beaucoup plus passionnante que le macramé ou la peinture sur porcelaine.
A mesure que l'homme change, ses fantasmes évoluent.
Mais l'on sait que les forces de l'ordre ne traitent que par le mépris les pitoyables suggestions des délinquants pris de boisson.
On ne s'habitue jamais à la mort
Sirkka Issakainen conclut que le monde serait un endroit agréable s'il n'était pas peuplé de déments et d'alcooliques. Mais d'un autre côté, sans eux, une psychologue comme elle n'aurait guère de travail.
"Hélas, plus on vieillit, plus on fréquente les cimetières, c'est la vie."