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3,7

sur 250 notes
Doit-on parler de phénomène ? Sans doute, vu la publicité monstrueuse faite sur les réseaux sociaux (enfin, en ce qui concerne le (petit?) monde de la SF) autour de la sortie de Trop semblable à l'éclair, premier volet de Terra Incognita. Il faut dire que la petite citation de Ken Liu (sur la couverture, vraiment ?) est engageante vu le pedigree de ce dernier.
A la lecture eh bien... Disons que les 100...200...300 ? premières pages sont lourdes, et peu éclairantes. L'auteur a choisi de jeter le lecteur dans un univers particulier, complexe et riche (c'est un bon point) mais sans aucune bouée et on se sent très vite submergé par les multiples concepts qui abondent et que l'on ne nous explique jamais vraiment. Alors on s'accroche, parce que Ken Liu adore, que la pub est massive, les commentaires très enthousiastes... Moui. Au final c'est un monde qui a l'air passionnant mais l'histoire est plutôt vaine et on ne rentre jamais vraiment dedans. Pourquoi pas deux étoiles dans ce cas ? Certains personnages sont tout de même savoureux et il est indéniable que l'auteur fait preuve d'originalité sur de nombreuses choses. Mais en ce qui concerne une SF moderne ou du moins plus éloignée des canons habituels j'aurais tendance à conseiller Planète à Louer de Joss par exemple, Rosewater de Tade Thompson, ou Radix de A. A. Antanasio. Chez ces derniers tout est plus fluide tout en restant savamment perturbant.
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Exigeant, complexe, ampoulé.
Ce livre est impactant et sera très clivant.

J'ai lu les deux premiers chapitres puis refermé le livre.
Respiration profonde, regard dans le vide : je-n'ai-rien-pigé.

Mais, la critique lue sur le blog de l'Epaule d'Orion prévenait de l'obstacle et du "monument" caché derrière. Donc, j'ai pris de l'élan et j'ai relu les deux premiers chapitres.

Incontestablement une oeuvre de grande ampleur : à la fois de l'autrice et de la traductrice (!).

Un futur alambiqué, par son articulation avec les réminiscences du siècle des lumières et le contexte d'utopie. La syntaxe est difficile par l'utilisation du non genré. Ne pas différencier les hommes des femmes est une des données de cet univers.

Ajoutons la prolifération des personnages et le fait qu'ils aient pour la plupart, plusieurs noms.

Et pourtant, je l'ai dégusté. C'est intrigant, tortueux.

L'idée de la chute des états nations est brillante. Les personnages se révèlent petit à petit dans leur laideur, leurs failles.

Jusqu'à la dernière page, j'ai hésité à lire le second tome. J'ai lu plusieurs livres après celui ci. Et pourtant il était toujours présent dans mon esprit.

J'ai enchaîné sur second puis troisième tome. Et je me suis arrêté là. Fatigué, en tout cas pour l'instant, de cet univers dont j'espérais une cassure à un moment donné, pour basculer vers un récit plus classique dans la forme, lors de la chute de l'utopie.

Bon j'avoue que j'avais aussi attaqué cette lecture parce que je trouvais les titres des différents tomes vraiment percutants (oui, c'est naïf) et surtout les couvertures des bouquins juste incroyables.
Et je suis très sensible à la beauté des couvertures (oui, c'est naïf aussi, mais ça fait partie du plaisir de lire que d'avoir entre les mains d'aussi beaux bouquins).
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L'une des difficultés à s'éloigner ainsi de notre présent, c'est de perdre ce qui fait la spécificité du discours de la science-fiction, à savoir interroger le futur pour mieux comprendre et interpréter notre propre époque. Alors, il existe une alternative qui s'affranchit de cet écueil et qui consiste à écrire un roman postapocalyptique. D'ailleurs, si l'on observe l'évolution actuelle de nos sociétés, c'est peu ou prou ce qui nous pend au nez. Mais sans aller vers cet extrême, imaginer ce que deviendra l'humanité dans ne serait-ce que 500 ans n'a rien d'une évidence tant nos sociétés modernes paraissent instables et en perpétuelle mutation. Certains auteurs de SF, comme Vernor Vinge, ont même mis en avant le concept de Singularité. A savoir qu'au-delà d'un certain niveau technologique, les évolutions, notamment en matière d'intelligence artificielle, sont impossibles à déterminer car bien trop imprévisibles et rapides, celles-ci s'auto-alimentant sans même avoir désormais besoin du concours de l'homme. On laissera à Vernor Vinge la paternité et la responsabilité d'une idée pas forcément partagée par ses confrères scientifiques, mais elle donne un aperçu de la difficulté qu'il peut y avoir à appréhender un futur très éloigné. Cette difficulté ne semble pas avoir le moins du monde inquiété Ada Palmer, qui dans Trop semblable à l'éclair, son premier roman, imagine l'évolution sociale et technologique de l'Humanité dans un peu moins de 500 ans. Camarades, accrochez-vous bien car dans le premier volume d'une série (Terra Ignota) qui devrait en comporter quatre autres, Ada Palmer ne ménage pas son lecteur tout au long des 650 pages de cet impressionnant récit. A noter que les deux premiers tomes du cycle forment un diptyque qu'il est préférable de lire successivement, d'une part parce qu'à la fin de Trop semblable à l'éclair vous ne serez arrivé qu'à la moitié de cette histoire, d'autre part parce que cet univers est incroyablement complexe et nécessite beaucoup d'efforts et de concentration pour en saisir toutes les subtilités ; il serait dommage d'avoir oublié trop d'éléments de compréhension entre vos deux lectures.


Nous sommes en 2454 et après de multiples conflits, qui ont failli signer son anéantissement, la Terre s'est radicalement transformée. Grâce à l'invention de la voiture volante, chaque point du globe est devenu accessible en moins de deux heures de vol. Ce rapport au temps et aux distances a ainsi radicalement modifié notre organisation sociale. Les Etats-nations se sont progressivement effacés au profit d'une vie collective non plus fondée sur la nationalité des individus, mais sur leurs goûts, leurs orientations politiques ou idéologiques. Dix milliards d'êtres humains se divisent désormais en sept grandes “Ruches” aux idéaux bien distincts (les très stricts Maçons, les bienveillants Cousins, les Utopistes tournés vers les étoiles, les Humanistes avides de dépassement de soi, les plus cérébraux Gordiens ou bien encore les très terre à terre Européens et Mitsubishi), la cellule familiale traditionnelle a explosé au profit des bashs, ces communautés où les gens se regroupent par affinités pour élever leurs enfants, et la religion a fait l'objet d'une prohibition presque totale, renvoyée à sa dimension personnelle ; il est ainsi strictement interdit de parler de religion à plus de deux personnes. C'est la raison pour laquelle existent des Sensayers, sorte de confesseurs privés à mi-chemin entre le prêtre et le psychanalyste. Chaque individu est également relié à un réseau de traceurs, ces petits appareils personnels chargés de faciliter les communications et d'indiquer en temps réel la position de tout un chacun. La question du genre a bien évidemment également évolué, pas question de désigner un être humain par son sexe, d'autant plus que certains prennent un malin plaisir à brouiller les pistes par leur accoutrement ou parfois même par des évolutions physiques (génétiques ou chirurgicales). Au lecteur de déterminer si le personnage est un homme ou une femme, quitte à se rendre compte deux cents pages plus loin qu'il s'était littéralement fourvoyé, ou bien à s'en affranchir (ce que personnellement j'ai fini par faire). Mais nous reviendrons un peu plus loin sur cette question. Dernier point et pas des moindres pour comprendre le mode de pensée de nos futurs descendants, la philosophie des lumières semble avoir imprégné très profondément une société qui se veut utopique et éclairée. Ne vous étonnez donc pas de croiser régulièrement dans les dialogues, des références explicites ou implicites à Rousseau, Voltaire ou bien encore Diderot (bon, et à Sade lors d'un chapitre d'anthologie).


L'ensemble est donc à la fois riche et complexe à appréhender, Ada Palmer s'adressant directement à l'intellect du lecteur plutôt qu'à son ressenti ou à ses émotions. Il vaut mieux donc avoir de solides références dans le domaine des humanités pour saisir toutes les implications des références que l'auteure dissémine tout au long de son roman. Consciente de la difficulté que cela peut représenter, Ada Palmer ne réussit pas toujours à éviter l'écueil du didactisme et il n'est pas rare qu'elle cède à quelques explications un peu pesantes, qui alourdissent indiscutablement son récit. Arrivé à ce stade du texte, vous vous dites tout de même que vous n'en savez pas beaucoup plus sur le scénario de Trop semblable à l'éclair…. et vous aurez raison. Mais c'est à l'image de ce roman, qui met beaucoup de temps à progresser dans son intrigue ; sur les 650 pages du texte, je dirais que les 300 premières servent à l'exposition de l'univers. En poussant la logique un peu plus loin, on pourrait même affirmer que le roman est dans son intégralité un volume d'exposition. D'où son côté un peu frustrant.


Mais venons-en au fait. le récit est raconté par un certain Mycroft Canner, individu que l'on sait rapidement peu recommandable car condamné à une peine de “Servant”. Une sorte de liberté conditionnelle qui l'oblige en contrepartie à remplir des missions d'intérêt général, du ramassage des ordures à la corvée de chiottes, rien ne lui est épargné. Sauf que Mycroft, dont on sait assez peu de choses, a l'oreille des puissants. Tout au long de son récit, il ne cesse de croiser les Grands de ce monde. Les dirigeants des Ruches font régulièrement appel à ses services et Mycroft dispense volontiers ses conseils, avec un mélange de servitude affectée et de roublardise. Cet homme cache des choses, c'est une évidence. Donc Mycroft est au service de l'un des bashs les plus puissants de la planète, puisqu'il a la charge du réseau de voitures volantes. A priori au-dessus de tout soupçon, le bash Saneer-Weeksbooth est mêlé, à l'insue de son plein gré, à une sombre histoire de vol et doit faire face par ailleurs à une série d'accidents de voitures volantes, un événement extrêmement rare… et donc très perturbant. Mais quel est exactement l'objet du délit. A priori rien qui puisse changer la face du monde, un simple article publié par l'un des plus puissants journaux de la planète (associé à la Ruche Mitsubishi), contenant la liste des sept-dix. En gros la liste des dirigeants les plus puissants du monde. Chaque journal publie annuellement une liste similaire et le palmarès détermine quelles seront à l'avenir les Ruches les plus attractives et donc à terme les plus puissantes puisqu'elles attireront en conséquence des citoyens toujours plus nombreux. de quoi faire basculer l'équilibre du monde. Pour résumer, cette liste fait la pluie et le beau temps en matière de politique internationale. Mais ce n'est pas terminé car ce petit coquinou de Mycroft cache un secret bien plus considérable, il est en effet le protecteur d'un garçon d'à peine 13 ans, capable de réaliser de véritables miracles (oui, comme changer l'eau en vin et multiplier les petits pains). Une véritable petite bombe dans une société où, rappelons-le, toute forme de religion a définitivement été bannie de la sphère publique. Plusieurs pistes s'ouvrent donc dès l'entame du roman. le vol de la liste des sept-dix et les accidents de voiture volante sont-ils liés ? Qui a donc pu commettre un tel crime ? Pour quelles raisons ? Qui est donc ce jeune prodige aux pouvoirs mystérieux et dans quelle mesure peut-il renverser l'ordre établi ? Et enfin, question subsidiaire mais néanmoins essenteille : putain mais qui c'est ce Mycroft bordel ?


Inutile de tourner autour du pot, le roman d'Ada Palmer est dense, très dense même et assez peu facile d'accès. En revanche il est d'une richesse assez folle et d'une inventivité qui force le respect. On ne peut qu'admirer la capacité de l'auteure à imaginer un univers aussi riche, aussi complexe et pourtant parfaitement cohérent. La contrepartie c'est que vous allez en baver pendant une centaine de pages (voire davantage) et parfois ne pas tout comprendre. Mais progressivement l'univers se met en place et fait sens, à un moment ou à un autre. Je vous cacherai pas que le roman contient quelques longueurs et des dialogues parfois un peu nébuleux, mais bien moins qu'on aurait pu le croire car la narration reste relativement dynamique et plutôt inventive (mêlant des phases dialoguées à la manière du théâtre, des phases de narration plus classiques, des apartés du narrateur avec son lecteur ou même des extraits de rapport ou de compte-rendu). En revanche, quelques détails demeurent agaçants comme cette confusion que la narration entretient au sujet du sexe des personnages, dont on ne sait jamais s'ils sont des hommes ou des femmes. Lors des dialogues, les personnages ne sont pas genrés et l'auteure emploie le pronom personnel “on” (pour il ou elle) ou “ons” (pour ils ou elles), Mycroft en revanche emploie des pronoms genrés, mais nous oriente régulièrement sur des fausses pistes (pas vraiment fiable le gars). Ce n'est que parfois 200 pages plus loin dans le récit que l'on se rend compte que le personnage dont on croyait qu'il s'agissait d'un homme, est en réalité une femme. Ce n'est pas tant qu'il est perturbant de ne pas savoir exactement le sexe des personnages, à la rigueur on s'en fout un peu, mais à la lecture, l'emploi du “on” oblige parfois le lecteur à relire deux fois la même phrase pour savoir exactement de quel personnage l'auteur parle. C'est pénible car cela nuit un peu à la fluidité de la lecture, mais ceci dit, on finit par s'y habituer. Chapeau bas tout de même à la traductrice Michelle Charrier, qui a certainement dû beaucoup transpirer sur cette traduction. Autre élément un peu poussif, la multiplicité des personnages et des titres/fonctions (souvent nébuleux) n'aide pas à structurer l'histoire, il faut un certain temps avant de repérer qui est qui, qui fait quoi, qui appartient à quelle faction…… prise de tête garantie avant que la lumière n'éclaire le lecteur.
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[Lien vers mon avis complet à la fin (les 3 premiers tomes)]

Dans ce planet opera, Ada Palmer nous livre un monde complexe, régie par de grandes lois communes et des représentants de chaque ruche, ruches qui ont chacune leur politique et organisation propre.
Nous découvrons donc dans ce premier tome, toute la complexité et l'enchevêtrement d'intrigues grâce à Mycroft, qui connaît les enjeux et nous raconte de son point de vue ce qui se déroule.

A la fin de ce 1er tome, on a gratté le lustre avec Mycroft, ce qui se cache sous cette organisation "sans accros". C'est pas jojo, non non non. Mais qu'est ce que c'est bon, un vrai plaisir à lire. Palmer nous offre un début de série emplie de philosophie des Lumières, complots politiques, religions, d'utopie, nous parle place de la science dans la société, transhumanisme, liberté individuelle et elle le fait avec maestria.
Lien : http://reve-general.fr/?p=8004
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Le worldbuilding de ce roman relève d'un talent certain mais le style (le narrateur qui s'adresse au lecteur, l'utilisation du pronom "on" sans arrêt, la ponctuation très particulière,...) m'a laissé complètement hermétique aux personnages et à l'histoire. Livre abandonné à la page 300.
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Bonjour à tous.
Je suis en cours de lecture... page 300 ... Pour l'instant j'aime beaucoup l'ambiance et la richesse du récit... mais j'avoue que le livre est relativement complexe et je ne comprends par tout a 100% ...
Je sollicite les lecteurs qui ont saisi toutes les subtilités de ce livre assez exigeant... s'ils veulent bien m'apporter quelques réponses à mes questions en message privé. Merci d'avance !
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On m'avait prévenu que ce livre était exigeant, qu'il ne se lisait pas sans un minimum d'effort. Mais on m'avait aussi dit que les efforts fournis étaient largement récompensés.
Maintenant que je l'ai lu, je peux confirmer que tout ce qu'on m'a dit est vrai.

L'exigence se situe à plusieurs niveaux :
- Au niveau de la lecture en elle même puisque la narration est très particulière. On y trouve des interpellations du lecteur faites par le narrateur, de passages dans un français du siècle des Lumières, ou encore des passages en latin...
- Au niveau des personnages ensuite. J'ai failli prendre des notes pour savoir qui était qui.
- Enfin, l'appréhension globale de cet univers ne peut se faire qu'au fil des pages, au rythme des informations que nous donne l'auteure. Cela renforce cette sensation d'avoir pénétré un univers inconnu.

Il faut accepter de faire confiance à l'auteure pour nous donner les clés de compréhension au fur et à mesure, car on ne peut comprendre de quoi il s'agit sans ces clés.

Une fois cela intégré, j'ai pris un réel plaisir à découvrir et comprendre les interactions entre les personnages, les rouages d'une société qui se voulait idéale et équitable (sur le papier au moins). J'ai pris un grand plaisir à découvrir les fonctionnements de cet univers.

Jusque dans les derniers chapitres, l'auteure nous donne des informations qui nous éclairent sur les premiers chapitres.

Une lecture certes exigeante, mais jouissive...
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