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3,7

sur 250 notes
Pour moi, Trop semblable à l'éclair fut une véritable claque en matière de science-fiction et de narration.
Ada Palmer dépeint un 25ème siècle dans lequel la religion est bannie et remplacée par une construction intellectuelle individuelle grâce aux sensayers, des directeurs de conscience modernes qui dialoguent avec les personnes pour les aider à saisir le monde, des voitures volantes extrêmement rapides permettent de rallier en peu de temps n'importe quelle destination terrestre, le concept d'état-nation est remplacé par les Ruches, qui rassemblent des personnes dotées des mêmes idées et conceptions politiques, et la famille traditionnelle a disparu au profit des bash, qui sont des groupes de 4 à 20 individus élevant leurs enfants en commun.
Dans cette société, les rapports de force entre les entités politiques que sont les Ruches sont notamment déterminées par les listes des Sept-Dix, qui déterminent quels individus possèdent le plus d'influence dans le monde. L'une d'entre elles a été volée puis est réapparue, et le classement qu'elle établit risque d'entraîner des conséquences politiques majeures.
Les dirigeants des Ruches ordonnent à Mycroft Canner, un criminel devenu un Servant chargé de travaux publics, d'enquêter sur ce vol et ses implications.
Mycroft Canner est le personnage narrateur et écrivain du roman, à qui Ada Palmer confère un style très marqué par l'influence des philosophes des Lumières, et surtout celle de Jacques le fataliste de Diderot, avec des digressions philosophiques, et des adresses fréquentes au lecteur pour le manipuler ou jouer avec ses perceptions. Il se révèle être un personnage ambivalent, puisque malgré sa condition de Servant, il côtoie les personnages les plus puissants du monde et dispose d'atouts de poids, tels que ses connaissances linguistiques ou ses accès à des bases de données restreintes. En plus de son enquête, Mycroft doit également protéger Bridger, un enfant doté de pouvoirs divins, puisqu'il peut donner vie à des objets inanimés ou guérir n'importe quelle maladie, ce qui apparaît inconcevable dans une société qui ne veut plus croire en Dieu.
Trop semblable à l'éclair est donc un roman de SF lettré, philosophique, intelligent narrativement, et porté par un personnage narrateur ambigu et fascinant, à sa manière.
Je ne peux que vous le recommander, et j'attends la suite du cycle Terra Ignota avec impatience !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Quand on passe la première partie où effectivement, on ne comprend rien, cette série est une dinguerie de notre ère.
Enfin autre chose qu'une dystopie, enfin une vraie intelligence de l'autrice qui nous emmène dans des endroits reculés et poussiéreux de notre cerveau. Un nouveau regard plein d'espoir sur ce qui pourrait nous survivre, une nouvelle société où, a priori, tout se passe bien. (bien sûr que tout ne se passe pas bien, sinon il n'y aurait pas d'histoire, et ces fameux moments après avoir fini ton chapitre où tu ne sais plus quoi faire de toi même à part continuer à lire)
Accrochez vous et laissez vous porter, Ada Palmer a écrit un beau voyage.
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Un premier tome brillant dans un univers riche et complexe. J'ai adoré, c'est facilement ma meilleure lecture de l'année à cette date.

Pour résumer sans trop vous donner de détails je dirais que ce livre raconte, via de nombreux chemins différents, comment un système utopique qui semble limite parfait sur le papier peut être totalement déstabilisé par le plus petit élément insignifiant qui va le faire s'écrouler.
Ce premier tome est en fait une façon de nous représenter ce qui était, le monde utopique dans lequel commence l'histoire et de nous introduire l'élément perturbateur.
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Je suis enfin arrivé au bout des 5 volumes de Terra Ignota. Quelle torture ! Les 3 premiers m'avaient été offerts (et ils m'ont littéralement dégouté), mais j'ai poursuivi jusqu'au terme afin de pouvoir me prononcer sur l'ensemble.
Durant 5 tomes, Ada Palmer passe son temps à se regarder le nombril : nombreux (et parfois longs) passages en latin (traduits juste après) – tu as vu , Lecteur, je suis capable d'écrire le latin comme si c'était ma langue maternelle. Multiplication ad nauseam de personnages inutiles avec des noms à coucher dehors ; noms qui, de plus, changent en fonction de l'interlocuteur.
Figures de style, images et analogies souvent totalement perchées qui alourdissent inutilement et rendent indigeste la soi-disant « histoire ». Tout est chiant, là-dedans.
Et le pire, c'est qu'Ada Palmer a le ‘succès' modeste, j'en veux pour preuve un passage de ses remerciements à la fin du tome 5 (écrit lors de la pandémie) : « En cette année où nous sommes tous épuisés (…), je ne pourrais pas être plus fière de voir tant de personnes accueillir et célébrer Terra Ignota, prouvant ainsi notre volonté de continuer à lire des livres difficiles et inconfortables (…) ». ‘Célébrer' ? Des ‘ livres difficiles ' ? C'est illisible et juste destiné à flatter son ego en se disant que l'on saisit les références la plupart du temps absconses. Pourquoi utiliser le mot ‘guerre' quand ‘le neveu de Poséidon' a plus d'impact, hein ? Bref, pas besoin de bouffer un castor pour sauver un arbre. le tome 5 fait 566 pages, ce qui équivaut au nombre de fois où j'ai voulu taper ce bouquin au feu. Pareil pour les 4 autres.
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Prenant le train « Ada Palmer » en cours de route, je dois bien admettre qu'il fallu déconstruire la réputation avant même d'aborder l'oeuvre. Mais plus que tout, ne plus avoir les articles de journalistes et/ou de blogueurs en tête, afin de pouvoir se faire une opinion selon mes biais et mon expérience de lecteur. Car ici, il s'agit surtout de se confronter à une oeuvre qui repousse sans cesse les limites de la narration pour servir une idée, une histoire, une oeuvre qui pousse dans les vicissitudes du « méta » et ayant la prétention d'être un texte autre que seulement un texte de science-fiction classique.

On le sait, Ada Palmer s'est inspirée du siècle et de la philosophie des Lumières, Voltaire, Diderot ou encore Sade en tête de file, pour construire son univers, sa narration et ses questionnements. Exploitant ainsi les éternels questionnements autour du rejet de l'irrationnel, de l'arbitraire ou encore de l'obscurantisme. Mais là où Ada Palmer ose reformuler cette philosophie, c'est en la réadaptant à la question de la moralité et aussi sur le point du langage notamment en questionnant le genre dans l'écriture. Une construction/déconstruction ambitieuse ayant pour principale référence « Micromegas » De Voltaire autant dans la forme que dans le fond.

Alors que nous sommes sur Terre en 2454 les états-nations ont été remplacés par des « ruches », sept en tout. Ces dernières garantissant la paix sur la planète depuis presque trois siècles suite à des guerres ayant eu pour résultat d'abolir les religions. Chaque ruche fonctionnant en parfaite autonomie, elles possèdent chacune leurs propres système politique, philosophique et hiérarchie sociale. Des particularités qui s'affichent même sur les tenues vestimentaires.

Nous plongeons dans cet univers, à la paix apparente, par le truchement du narrateur, Mycroft, chargé d'enquêter sur le vol de la liste des « Dix-sept » que devait publier le journal Black Sakura. Une liste attendue comme le messie, donnant le classement des personnes les plus influentes sur Terre. Mycroft, le narrateur donc, est un « servant », ce dernier étant au service de tous à vie en guise de peine de justice suite à un passé aussi obscur que totalement criminel. Un équilibre entre les ruches peut-être rompu par le possesseur de la liste, si ces dernières n'arrivent pas à anticiper la finalité du vol. Mais Mycroft a une autre préoccupation, un jeune garçon aux pouvoirs étranges, pouvant animer les objets, ce qui est considéré comme de la magie, et est perçu de manière totalement négative par les ruches.

Ces deux problématiques peuvent anéantir la paix, et rompre ce modèle de sociétés pluralistes, surtout à une époque où les frontières géographiques n'existent plus avec l'avènement des voitures volantes permettant de se rendre à l'autre bout du globe en a peine quelques heures.

Ça peut paraître confus et dense résumé ainsi, et j'omets volontairement quelques points pour m'intéresser ici plus particulièrement à un point marquant : la narration.

Mycroft étant le narrateur, ici la langue se fait soutenu, très référencée période des lumières, osant par moment la désuétude de certains mots ou schéma de pensée pour donner plus de profondeur à l'univers proposé par Ada Palmer. Et puis il y a le côté « Meta », tout comme Voltaire dans ses écrits nous nous retrouvons très souvent questionné directement par Mycroft. Il en vient même à devancer nos pensées et répondre par anticipation à des réflexions que nous nous apprêtions à avoir. Ce petit jeu n'est pas sans rappeler les auteurs de la vague « Metafiction », on pense tout particulièrement à William Vollmann et son cycle des « Seven Dreams », John Barth et son « Courtier en Tabac » ou encore « La maison des feuilles » de Danielewski.

Le lecteur devenant une part, extradiégétique, de la narration, donnant un jeu de question/réponse constant avec Mycroft. Ce petit jeu habile de l'autrice ne tombe pour autant jamais dans la référence pompeuse ou encore dans une forme d'élitisme littéraire.

Alors oui l'écriture est exigeante, et l'histoire passe autant par la narration que par les non-dits et demande un investissement certains du lecteur, mais c'est fait avec tellement d'habilité que l'on plonge allègrement dans le récit. « Trop Semblable à l'éclair » est fin, intelligent, pertinent et dérangeant à la fois, il s'agit là d'un oeuvre littéraire qui a pour base la science-fiction, mais a des prétentions beaucoup plus grandes et folles. Nous pouvons parler de livre absolu, de livre monde, d'absolu littéraire, tout comme l'est « Central Europe » de William Vollmann. Nous retrouvons une générosité et une finesse dans l'écriture jouant sur l'abondance culturelle et référentiel toujours dans le but de servir une histoire profondément puissante, mais qui ne prendra toute son ampleur que si vous acceptez de vous laisser guider par ce bien étrange Mycroft, et acceptiez d'autant plus ses digressions. Rien est gratuit, tout a un sens, dans le roman ou dans le rapport du lecteur avec l'oeuvre. Chef d'oeuvre !
Lien : https://undernierlivre.net/a..
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Embarqué par tant de critiques positives, je me suis lancé dans la lecture de ce premier tome. Ou plutôt, je m'étais lancé, puisqu'il y a de cela longtemps. Et au final, sept mois pour lire ce premier tome. Ça dit tout de ce que j'ai pu penser de ce livre, puisqu'un roman de cette taille, je le lis habituellement en 1 semaine. Quand ça me plaît.
Autant dire qu'il n'y a pas besoin d'expliquer qu'il ne m'a pas plu. Mais alors, pas du tout. le style est ultra-pompeux, faussement philosophique, et le tout au service d'une histoire qui est sur ce premier tome relativement faible : il ne se passe pas grand chose. Et pourtant on ne peut dire qu'il y ait une introduction : on est balancé dans cette époque, dans ce nouvel univers, sans aucune explication. Ce n'est pas forcément un problème, mais pour cela il faut que les choses racontées soient beaucoup plus limpides. Pas faussement compliquées pour étirer le livre.

Bref, la lecture de ce tome 1 a été un calvaire, j'ai failli m'arrêter à de nombreuses reprises : à la fois vide dans le fond et compliqué dans la forme, je ne comprends pas les louanges qui lui sont adressés.
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ATTENTION VERSION AUDIO

Bon,bon,bon, j'arrive après la bagarre. Tout le monde a déjà lu ce roman. du moins tous ceux qui étaient censés le lire. Restent ceux, qui comme moi, n'en ressentait pas forcément le besoin tout en étant curieux. Ceux-là pourront très certainement le découvrir en audio. Autant vous le dire tout de suite, le roman me serait certainement tombé des mains, mais le talent incroyable de Benjamin Jungers m'a tenue en haleine.

Lire la chronique sur le blog:
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Je n'avais entendu que des louanges sur Terra Ignota avant de m'y attaquer. J'étais ravie de commencer une nouvelle série de SF prometteuse et intelligente. Après une lecture laborieuse, je ne peux que rester sur ma faim.
On nous présente un monde dont on nous dit qu'il est utopique, et qui par bien des aspects semble être le côté le plus intéressant de ce livre, mais on en sait finalement si peu qu'il reste très confus. Je suis habituellement ravie de découvrir un monde à mesure de l'intrigue, mais j'étais tellement perdue ici que j'ai dû faire une liste des personnages pour commencer à comprendre ce qu'étaient les différentes Ruches, et qui étaient les dirigeants de celles-ci. le texte n'a aucun problème avec les "info-dumps" quant il s'agit de résumer la philosophie de Diderot ou De Voltaire, j'aurais plus apprécié un peu de contextualisation.
Parlons maintenant des personnages. Mycroft, le narrateur, est incompréhensible. On ne sait ni ce qui l'a poussé à commettre les crimes pour lequel il a été condamné, ni ce qui l'a fait changer. On ne comprend pas non plus pourquoi il fréquente toute la classe dirigeante de ce monde, et a accès à tous leurs secrets et intrigues. Et les dirigeants en question, dont Mycroft ne cesse de vanter la grandeur, montrent finalement peu de caractère ou de charisme, voire se révèlent être une bande d'animaux en rut aisément manipulables.

Parlons aussi de l'écriture et notamment des pronoms utilisés par l'autrice. le monde de Trop semblable à l'éclair a prétendument aboli le genre, et si je n'avais jamais vu les pronoms on/ons à la place de il, elle/ ils, elles, pourquoi pas, on s'habitue. Mon problème avec cet aspect du texte est que Mycroft décide (sans que l'on comprenne pourquoi) de présenter les personnage de façon genrée, ou plutôt semble-t-il au masculin, les seuls personnages féminins d'importance correspondant aux lieux communs de la Mère ("universelle") ou de la Putain, de la Princesse ou de la sorcière. Résultat, au lieu d'une tentative intéressante de faire abstraction des questions de genre, on a une insistance malaisante sur des clichés dépassés.
Bref. La narration est lourde, l'intrigue noyée dans des cours de philosophie. L'existence de Bridger, cet enfant aux pouvoirs divins qui paraissait devoir être central à l'histoire, n'a pour le moment aucun impact. Il faut attendre les toutes dernières pages pour avancer dans l'enquête, et si cela semble ouvrir sur quelque chose d'intéressant, je ne suis pas sûre d'avoir le courage, ou l'envie, de lire la suite.
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Est-ce qu'on critique ici le premier tome ou la trilogie ? C'est important car les deux premiers volets de la saga forment un tout indissociable plutot éblouissant.

Foisonnant d'idées et remarquablement traduit, grand prix de l'imaginaire traduction pour Michelle CHARRIER, amplement mérité tant la dificulté a du etre grande pour transposer en francais les concepts dévellopés dans trop semblable a l'éclair.

Apres soyons honnetes, ce premier tome est parfois (souvent) diffcile a suivre voir meme arride en certains points. Entrer dans l'univers des ruches se mérite et en rebutera plus d'un.

A ce titre je trouve que ce premier tome aurait pu etre plus didactique et moins élitiste.

il n'en reste pas moins qu'il est l'avant propos du tome 2, 7 réditions, proprement éblouissant, jouisif, mais qui ne s'appréciera qu'aprés etre passé par le premier tome et une certaine forme de penitence .
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L'histoire : on cherche toujours qui a bien pu voler une liste des grands de ce monde. Et on en discute. Longuement.
Les personnages : les grands de ce monde aiment se croire au 18ème siècle. Et se comportent comme des ados immatures. Ah oui, et aussi ils pleurent souvent.
Le style : si vous aimez Diderot, aucun problème. Mais il faut vraiment aimer.
L'univers : un fond de bonne SF, malheureusement bien discret.
La mauvaise surprise : le "à suivre" final… Bah, je lirai peut-être quand même le tome 2 !
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