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EAN : 9782813810069
144 pages
Editions Sutton (13/04/2017)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Etudiant aux Beaux-Arts de Paris, A. Vergnes est fait prisonnier par les Allemands en juin 1940. Il est envoyé au Stalag XIII A de Nuremberg puis au Kommando 1995 de Thanstein. De sa détention, il ramène des croquis pris sur le vif au crayon, au fusain, à l’encre ou encore à l'aquarelle, qui sont ici présentés.
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André Marie Vergnes est étudiant aux Beaux Arts de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est un très beau témoignage d'un jeune homme de vingt deux ans pendant la deuxième guerre mondiale.
Mobilisé le 2 septembre 1939 au début de la guerre, André Vergnes est fait prisonnier en juin 1940 et restera prisonnier jusqu'à la fin de la guerre, exactement cinq ans plus tard.
Vergnes était étudiant aux beaux arts avant la guerre, et pendant ses cinq années de détention, il va dessiner la vie quotidienne des KG (Kriegsgefangener), les prisonniers de guerre notamment au Stalag 13A dans lequel il est lui-même détenu, en Bavière.
Certains dessins portent le tampon "geprüft", marque de la censure vigilante et permanente de l'armée allemande qui touchait les photos, les dessins, les lettres qui etaient expédi par les prisonniers à leurs familles.
Ce qui frappe à la lecture de l'ouvrage, c'est la variété des styles et des techniques que Vergnes utilise pour illustrer ce qu'il voit : des croquis, qu'on sent tracés sur le vif pour capter l'instant ; des dessins réalisés au crayons, travaillés au fusain, à l'encre ou encore des aquarelles, des gouaches, voire même des lavis qui offrent des intensités et des nuances monochromatiques. Nul doute qu'il a fait feu de tout bois en utilisant les supports et les matériaux qu'il lui a été possible de trouver dans cette période difficile.
Pourtant, malgré cette diversité de techniques picturales, il se dégage de l'ouvrage, une unité et une cohérence fortes.
Qu'il dessine une colonne de soldats montant au front ; l'ennui et l'abattement des prisonniers en détention ; le travail des prisonniers, où leurs moments de repos ; les visages de ses amis codétenus ou ceux de paysans bavarois ; des paysages de villages ou de campagne, dans tous les cas, il se dégage de son travail une grande humanité.
Aucune haine ni ressentiment ne transparaissent. On perçoit derrière chaque dessin l'espoir d'une libération. À ce titre, le dessin de la page 155 intitulé "le retour" daté de fin septembre 1942 est une petite merveille. Mais en attendant ce moment, il faut prendre la vie comme elle vient et ne pas se résigner.
Un vrai plaisir de lecture. On passe et repasse d'un dessin à l'autre en quête de nouveaux détails.
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Comme je souhaiterais que ce livre attire l'attention des enseignants chargés d'initier, en classe de troisième dans les collèges, le dossier Histoire des Arts – HDA- (obligatoire pour l'obtention du brevet) !, qu'il soit retenu et proposé à l'étude, car il est un authentique témoignage qui permet de croiser plusieurs matières :
- La littérature, servie par des explications et commentaires, succincts mais bien suffisants pour tout comprendre et bien comprendre, pour mieux retenir,
- l'art du visuel avec de nombreuses techniques : croquis au crayon gris, encres, lavis, aquarelles, gouaches, fusains..., (quelques unes reproduites en couleurs)
- l'Histoire, enfin, celle relative à la Seconde guerre mondiale. (au programme de la classe de 3ème)
Comme j'aimerais également qu'il puisse servir de base à un (ou une) étudiant (Histoire, Beaux-Arts, sciences humaines…) pour préparer un mémoire ou une thèse sur cette période, sur le quotidien des prisonniers de guerre, sur la vie des populations civiles ! , les ouvrages sur les Stammlager, « camp ordinaire de prisonniers de guerre », les oflags (pour les officiers), les unités de travail forcé « les Kommando » sont beaucoup moins pléthoriques que ceux sur les camps de travail réservés aux civils et surtout peu d'entre eux sont aussi efficacement illustrés pour en dire encore plus, avec plus de conviction et d'émotion .

André Marie Vergne, est élève aux Beaux -Arts . Quand la guerre éclate il a vingt- deux ans et va être fait prisonnier sur la ligne Maginot fin juin 1940. Il va le rester tout le temps du conflit, d'abord dans un Stalag à Nuremberg puis sera affecté au Kommando 1995 de Thansteinet et terminera la guerre, après un accident de travail , toujours prisonnier comme adjoint d'un médecin dans le revier (abréviation allemande de Krankenrevier) , le quartier des malades de Nuremberg.
Certains soldats prisonniers tiendront un journal, un carnet de bord où ils annoteront leur vie au jour le jour, lui, se servira de son matériel d'artiste pour raconter par des croquis, des fusains, des aquarelles … la mobilisation, le départ pour la guerre , non pas la fleur au fusil mais avec la représentation d' une pause bucolique dans un champ lorrain en cueillant des pâquerettes, les combats mortels, le déshonneur de la capitulation, la flétrissure de l'exil, les épreuves sans fin de la perte de liberté, l'emprisonnement , pour traduire aussi la longueur et la langueur éprouvante de cette détention, l'ennui inexorable de cet enfermement, la cohabitation forcée mais sans heurt, avec ces paysans allemands pour lesquels ils devaient travailler, tout ce qui est « verboten » mais aussi par des scènes touchantes : l'amitié, le partage, la solidarité, la nostalgie du pays, celle des amis, le manque lancinant de la bien-aimée, compensée par l'arrivée d'un colis, d'une lettre, un rêve, une rencontre, une liaison (éphémère avec Dzi Dzi), une soirée à jouer aux cartes …

De longs moments à tout regarder, à tout savourer, à tout analyser, à tout scruter car le moindre petit détail a son importance et délivre un message précieux , des pages émouvantes, des dessins bouleversants.
Un grand merci aux Editions Sutton et à Babelio, et tous mes voeux pour que ce livre admirable soit apprécié par le plus grand nombre de lecteurs.
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Dans ce magnifique ouvrage Wladislaw Panarin a réuni de nombreux dessins réalisés par André Vergnes durant la seconde guerre mondiale.

Passionné par le dessin André Vergnes réussit le concours d'entrée à l'École nationale supérieure des beaux arts de Paris. En 1939 lorsque la guerre éclate André Vergnes est mobilisé. Les dessins nous montrent l'attente, l'équipement des militaires. Ensuite place à l'action les dessins réalisés par André Vergnes sont des hommes en situation de guerre, des chars, l'aviation, la cavalerie.

Suite à la défaite française André Vergnes se retrouve prisonnier en Bavière. Il va ramener de ce séjour forcé des esquisses, croquis... Ces dessins de captivité sont les plus nombreux du livre. Son auteur nous montre bien l'ennui du prisonnier, la promiscuité, la réception de lettres ou colis qui font la joie des détenus. Mais il nous fait part également à travers les dessins des rêves des prisonniers (filles des revues parisiennes). L'auteur à travers ses croquis nous renseigne sur le travail en Kommando. Enfin de beaux paysages de Bavière sont croqués par André Vergne.

L'ensemble est un livre très agréable à l'oeil. le dessin sombre, aux traits très expressifs, est un formidable témoignage d'un soldat français vaincu et prisonnier durant la seconde guerre mondiale.

Je remercie Babelio et les éditions Sutton de m'avoir offert ce livre qui m'a procuré beaucoup de plaisir lors de sa lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En automne de cette même année (1943), il fait la connaissance d’une famille polonaise, elle aussi captive, et dont la fille, Dzi-Dzi, devient, avec le temps, une compagnie plaisante… Elle rend un peu plus agréable cette détention pesante… Il lui donne des leçons particulières de peinture, ils font des promenades ensemble, elle a 18 ans… (…) Dans la zone occidentale de l’Allemagne et suite aux accords de Yalta, les militaires américains et anglais regroupent tous les ressortissants issus de l’URSS et des pays de l’Est nouvellement occupés par les Soviétiques, et organisent des convois de rapatriement, les livrant, la plupart du temps contre leur gré, aux commissaires politiques soviétiques.
Dzi6Dzi et sa famille font probablement partie de ces convois. La séparation est douloureuse. Bien plus tard, une fois de retour chez lui, André reçut d’elle une lettre enflammée couverte de larmes, puis plus rien…
Les mailles des grillages frontaliers se resserrent de plus en plus. Elle se muent en un mur, d’où plus rien ne peut plus filtrer. Le rideau de fer s’abat lentement et inexorablement entre les blocs de l’Est et de l’Ouest…
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8 mai 1945 Capitulation de l'Allemagne
Pendant 8 jours, nous sommes restés là à attendre d'être évacués. Nous recherchions dans les décombres tout ce que nous pouvions trouver pour nous nourrir et à chaque carrefour, derrière chaque pan de mur, toujours ces cadavres, vision d'horreur qui restera longtemps dans ma mémoire et que j'aurais bien des années plus tard encore beaucoup de peine à raconter...
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De ce long séjour en Bavière, André Marie Vergnes ramène avec lui une foule d'esquisses, de croquis, de fusains, etc. Dessins sombres à la Forain (1) qui ne dépareraient pas une anthologie sur l'occupation, avec des montées en ligne, lourdes d'angoisse. Dessins de captivité, silhouettes éternelles de soldats morts d'ennui, etc.
1 Jean-Louis Forain (1852- 1931), peintre et dessinateur, a publié durant plus de 30 ans des dessins pleins d'ironie dans le Figaro. Il a aussi été un des artistes les plus engagés durant la Grande Guerre en participant au développement de la section de camouflage.
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Le 6 juillet 1940, André Vergnes et ses frères d’armes se rendent d’Ebersheim à Erstein, et , le 7 juillet, ils déposent les armes dans la caserne Stirn, à Strasbourg. S’ensuit une longue et angoissante attente dans le désœuvrement le plus complet. Quinze longs jours d’une pâle existence.
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