Des années sans affection ni tendresse, ça ne se rattrape pas. On n'a plus le mode d'emploi pour s'aimer.
Tu vois, commente Clara la bouche pleine, quand mes amies me disent que je suis belle, intelligente, spirituelle, je les crois, je trouve qu'elles ont bon goût, je les aime encore plus, j'ai envie de me pendre à leur cou... Pourquoi, lorsque les hommes me disent la même chose, j'ai envie de les jeter?
"Le Ciel et l'Enfer, c'est sur terre que tu les vis. Parce qu'on a une conscience . Et que la conscience fabrique du remords et que le remords empêche de vivre. Tu récoltes ce que tu as semé de ton vivant. Tu paies sur terre, un point, c'est tout."
Tu sais maman, le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est la peur.
"Tout ce qu'on fait compte. On croit qu'on peut s'écarter du droit chemin en douce sans que l'ordre en soit troublé. Mais toute action entraîne une série de complications."
Un jour tu comprendras qu’on vit, toute sa vie, sur les émotions, les sensations de ses vingt premières années. Ce sont les seules qui comptent. Les seules importantes parce qu’elles te façonnent…. Plus tard c’est sur ces années là que tu retourneras. Ce sont tes plaisirs, tes douleurs, tes déceptions de jeunesse que tu voudras retrouver. Tu te réconcilieras avec des gens qui t’ont déçue, qui t’ont trahie. Tu aimeras encore plus ceux qui t’ont aimée autrefois. Tu voudras retrouver cette douleur passée, la transformer en douceur, parce c’est plus facile que de toujours aller de l’avant, toujours se battre. Plus on vieillit, moins on a envie d’agir. La pensée ralentit, tourne autour des mêmes choses qui deviennent des obsessions qui bercent ou qui rendent fou. Les miennes me bercent.
"La vérité n'est pas ce qu'on affirme à voix haute mais ce qui nous échappe."
On finit toujours par ressembler à ce que les autres pensent de vous.
Pourquoi on a tous peur aujourd'hui ?
Peur du chômage à 10 ans, peur du Sida à 36, peur d'aimer, peur de vivre, peur de dire oui, de dire non, de déplaire, peur de l'autre quand il est différent, peur de perdre son travail, peur la nuit, peur quand on est seul ? D'où lui vient l'envie à elle de réussir sa vie, d'en faire quelque chose de gai même si, au besoin, il faut se sacrifier ?
"La société ne peut exister que par les sacrifices individuels qu'exigent les lois. En accepter les avantages, n'est-ce pas s'engager à maintenir les conditions qui la font subsister ?"
Commentez cette phrase de Balzac.
C'était son sujet de philo au Bac. Plus personne ne veut se sacrifier aujourd'hui..... Tout le monde réclame du bonheur. Droit aux loisirs, aux vacances, droit à profiter, droit à la retraite, à la Sécu, à l'orgasme, à la télé couleurs, mais plus personne ne veut donner en échange. C'est bon de donner. Ce doit être son destin à elle. Elle y trouve son bonheur en tout les cas. Bonheur d'être assise sur la moquette avec son fils, tout contre lui, bonheur de l'écouter parler, bonheur de pouvoir échanger des mots qui disent des choses.... Des petits bonheurs de rien du tout qui font un vrai bonheur. Même s'il n'est pas spectaculaire, qu'on ne peut pas l'exhiber lors de soirées diapositives avec des copains. Et contre ce bonheur la peur du Sida ne peut rien. Au fond elle n'est pas inquiète.
La vérité n'est pas ce qu'on affirme à haute voix mais ce qui nous échappe.