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sur 238 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pourquoi Sybille bégaie-t-elle depuis sa plus tendre enfance?
Pourquoi se sent-elle, à quinze ans, étouffée par des parents trop protecteurs? Pourquoi ressent-elle par instants une telle fureur qu'elle pourrait tout casser autour d'elle, et faire souffrir les personnes auxquelles elle tient le plus?
Sybille, alias Sissy à cause de son bégaiement, est à une étape charnière de sa vie, celle où elle va devoir s'affirmer après tant d'années à se cacher, celle où elle va devoir s'opposer à ses parents et choisir une voie: tailleuse de pierre.
Hormis le mystère qui entoure Sybille, responsable de son bégaiement, ce qui fait toute la force de ce roman à mon avis c'est de l'avoir inscrit dans cet univers très particulier de la taille de pierre. le lycée que Sybille a choisi, dans les Vosges, existe vraiment, et c'est le seul à former à tous les métiers de taille, gravure et sculpture. J'ai trouvé fascinant de nous emmener dans ce monde un peu fermé, qui m'a par ailleurs aussi rappelé l'option cinéma de mon lycée où nous étions un peu comme un groupe à part.
Mais beaucoup d'autres aspects de ce roman m'ont ramenée à mon adolescence et je l'ai trouvé très justement écrit, abordant certaines difficultés propre à l'adolescence, bien que je m'y retrouve également en tant que parent.
Je suis tombée sur ce roman, dédicacé à ma fille, lors d'un salon du livre jeunesse, donc complètement par hasard, et je ne regrette pas d'avoir découvert cet autrice qui, après des années d'enseignement en ZEP, a décidé de se consacrer à l'écriture de romans jeune adulte.
Une belle rencontre.
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Sybille est une jeune adolescente de quinze ans et qui est bègue depuis presque toujours. Après en avoir cherché la cause auprès de beaucoup de spécialistes, il s'avère que personne n'y trouve aucune explication. Malgré tout, la jeune fille se battra pour tenter d'avancer. Mais bientôt, elle va s'apercevoir que le chemin tout tracé pour elle par ses parents est loin de la convaincre. Elle va décider de travailler la pierre.

J'ai beaucoup aimé ce roman, que j'ai trouvé très bien amené et très divers de par les différentes thématiques que l'auteure va aborder, toujours avec une grande délicatesse et beaucoup de sensibilité.

D'emblée, je me suis attachée à Sybille. J'ai trouvé ce personnage très abouti, et l'auteure a su lui accorder une bonne gamme de nuances. La jeune fille va devoir se battre, que ce soit contre son bégaiement, ainsi que contre les adversités, à plusieurs niveaux. Elle va vite s'affirmer en refusant les études proposées par ses parents, et elle va se diriger vers la pierre.

L'auteure s'est renseignée sur ce métier et cela transparaît tout au fil des pages. Je connaissais mal cet univers, et Isabelle a su en parler avec des mots abordables et beaucoup de simplicité, afin de pouvoir intéresser son lecteur sans le perdre dans des explications trop techniques.

Ce qui m'a réellement plu dans ce roman, c'est la diversité des thématiques abordées par l'auteure. Je ne voudrais pas vous en dire plus, afin de rien vous spoiler à l'histoire. Par contre, je dois avouer que les thèmes composant ce récit sont si nombreux, que l'auteure n'a pas forcément réussi à tous les approfondir. C'est le seul bémol que j'ai trouvé à cette lecture.

La plume de l'auteure est simple, directe et empreinte de beaucoup de sensibilité. J'ai beaucoup aimé le choix narratif de la première personne afin de mieux comprendre ce que ressent Sybille. Les chapitres sont plutôt courts et cela donne un bon rythme à l'histoire.

Un roman empli de sensibilité et servi par une héroïne touchante. Une multitude de thématiques sont abordées et j'ai trouvé ce récit très intéressant. À découvrir sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Parfois, j'aimerai pouvoir rédiger des avis courts. J'ai aimé ce roman donc je vous recommande sa lecture. Simple, net, efficace. Seulement, il faut un peu développer son avis. Ce n'est pas que cela se gâte, c'est simplement que je n'ai pas envie de trop en dire.
Sibylle bégaie. Je ne sais pas ce qui est le plus rare, le fait de bégayer, ou le fait de consacrer un roman à un personnage qui bégaie. Rien n'a pu venir à bout de son bégaiement, ni les nombreux spécialistes rencontrés, qui ont tous un avis sur la question, ni l'affection de ses parents, ni l'affection de sa meilleure amie, qui la soutient depuis le CP. Or, l'oral est devenu extrêmement important dans l'enseignement – voir le développement des épreuves orales – et la rapidité aussi. Qui prend réellement le temps d'écouter Sibylle, de lui laisser le temps de parler ? Pas grand monde. Une personne émerge cependant : Mamie Lise, sa grand-mère. Seulement, Sibylle la voit de moins en moins. Pourquoi ?
S'il est un mot d'ordre, pour moi, dans ce livre, c'est le mot « étouffement ». Sibylle étouffe sous l'affection de ses parents, sous la prévenance de sa meilleure amie. Sibylle voit des personnages – Salma, Emma – comme des êtres positifs. Pour ma part, cela n'a pas toujours été le cas, ce qui tient à ma personnalité, à mon propre vécu d'adolescente, et au fait que je suis aussi, en lisant, du côté des adultes. Sibylle étouffe aussi sous les liens communs, les clichés, les désirs de ses parents, désirs de sécurité qui ne sont pas les siens. Sibylle veut simplement exercer le métier qu'elle a envie d'exercer.
Le second sujet important est là aussi : même de nos jours, on peut expliquer à une jeune fille qu'il existe des métiers d'homme, et des métiers de femme. Je pense que le constat est valable aussi pour les garçons qui ont envie de débuter des études pour être sage-femme, puériculteur, danseur, et autres métiers « de femmes ». Il est bon d'élargir les horizons aussi, de montrer que c'est possible, que c'est faisable, même si les obstacles à surmonter sont plus nombreux que pour une filière classique. J'ajoute aussi, et c'est valable pour les filles comme pour les garçons, que le nombre d'établissements qui proposent des formations pour des métiers rares est faible.
Il sera question aussi d'homophobie. J'ai toujours la faiblesse de croire que les choses ont changé. Pas toujours, malheureusement. J'ai partagé l'étonnement de Sibylle à ce sujet.
Il est d'autres sujets, encore, dont j'aurai aimé parler, mais là, j'aurai vraiment l'impression, à raison de spoiler. Je terminerai donc en disant qu'il serait dommage de passer à côté de cette oeuvre sensible et bien documentée.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Un livre d'Isabelle Pandazopoulos, on ne peut pas en parler, il faut le lire, c'est une merveille, un petit miracle chaque fois.

Vous raconter l'histoire ne donnera aucune idée sur la beauté de cette écriture, l'empathie et l'émotion que dégage ce roman.

Sibylle, bégaie, et ça lui pourrit à la vie à un point inimaginable. Car comment vivre avec les autres, et non à côté des autres, quand on ne peut jamais exprimer ce qu'on a envie et même besoin de dire.
Sibylle, on l'appelle Sissi, car c'est tout ce qu'elle arrive à dire de son prénom.
Elle a 15 ans, des parents aimants, protecteurs, qu'on lui envie. Un peu trop protecteurs pour une ado ?
Peu à peu, elle se doute qu'un grand secret se cache derrière leur attitude. Mais ira-t-elle mieux, ou pire, si elle parvient enfin à connaître la vérité ?
Sissi est fille unique, et si son souhait profond ne correspond pas à l'orientation que ses parents souhaitent pour elle, comment pourrait-elle envisager de suivre ses désirs, et de leur faire de la peine. Ils sont là pour la protéger, mais savent-ils mieux qu'elle ce qui lui convient ?

On va découvrir avec elle le rude apprentissage des tailleurs de pierre, et les doux émois d'une très jeune adolescente. Avec elle, on va s'apercevoir que quels que soient nos problèmes, les autres en ont aussi, et la vie n'est pas forcement plus facile pour eux, même si c'est moins visible.

Je crois que ce qui rend ce texte si émouvant, c'est en partie parce qu'elle va croiser, même si elle a du mal à s'en rendre compte, beaucoup d'amitié et de gentillesse, des gens qui l'apprécient, alors qu'elle pense que c'est impossible.

J'ai aimé qu'on découvre avec elle la technique et les instruments utilisés pour travailler la pierre, de façon précise mais sans que ce soit jamais complexe ou ennuyeux quand on n'y connait rien.
J'ai tout aimé en fait dans ce roman. Sauf qu'il se termine !
J'aimerais tant faire encore un bout de chemin avec Sibylle, même si je sais que c'est absurde. Isabelle Pandazopoulos n'écrit que sur les moments les plus forts de l'existence, les moments où tout bascule.

Quand j'ai eu la possibilité de lire ce roman (Merci Netgalley, merci Rageot) j'avoue que j'ai un peu hésité, j'ai tant besoin de douceur et de lectures faciles et drôles en ce moment, je savais que celle-ci me remuerait. Mais impossible de passer à côté d'un roman de cette autrice, qui écrit toujours merveilleusement. Et je ne regrette vraiment pas, il est si beau d'un bout à l'autre.
Il n'y a ici absolument rien qui fasse écho à ma propre vie, contrairement à Trois filles en colère, et pourtant, j'ai été totalement happée par ces personnages, j'ai fini en larmes d'émotion.

J'ai l'impression que cette autrice est assez peu connue, et ça me surprend, tant chacun de ses romans (j'ai lu aussi La Décision) aborde des sujets importants avec une écriture extraordinaire.
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Sibylle est en fuite. Pas à cause de sa famille : ses parents sont d'ailleurs un peu collants à trop l'aimer, et sa grand-mère l'adore sans jamais oublier de lui mettre un coup de pied de fesse chaque fois qu'elle s'apitoie trop sur son sort. Ou peut-être que si, après tout. Elle sent planer un secret entre eux, un silence, comme un mensonge qui s'acharne à les séparer, à l'isoler, elle qui encaisse coup après coup au lycée. Car Sibylle bégaie depuis son entrée au CP et à partir de là, soit on l'évite purement et simplement, soit on ronge son frein quand elle s'avance pour s'exprimer, une seule phrase pouvant prendre des proportions inédites en termes de longueur et d'efforts. de plus en plus, Sibylle choisit de se taire quand bien même les mots se bousculent dans sa tête. Elle a pourtant tout fait pour se défaire de son handicap ; elle est passée par la case de tous les spécialistes, et pas qu'une fois. Aujourd'hui, elle s'est résignée à vivre avec ses syllabes trébuchantes. Alors pourquoi sent-elle la colère monter inexorablement en elle ? À l'âge où il lui faut commencer à décider de son avenir, comment s'opposer au chemin tout tracé que parents et professeurs lui indiquent ? Comment exprimer ses envies et ses besoins, elle qui se mure dans le mutisme ou au contraire dans la révolte ? Comment ramifier, étendre ses racines, alors qu'elle s'entête à les remonter pour découvrir l'origine de son mal-être ?

Dans ce roman, Isabelle Pandazopoulos aborde avec sensibilité tous les enjeux de l'adolescence. Ce besoin de s'affirmer face aux adultes, celui d'être reconnu·e par ses pairs, la peur de ne pas trouver sa vocation, les cours, les ami·es, les amours… Entre les mains de Sibylle, sa plume se fait directe, incisive. On sent toute l'énergie dégagée par son héroïne atypique et volontaire, car si Sibylle hésite longuement, une fois l'étincelle allumée, il semble presque impossible de l'étouffer. Je me suis pas mal retrouvée en elle lorsque je partageais le même âge : ce côté introverti, créatif, cette peur de se confronter aux autres, de prendre la parole. Bonne élève, j'ai été dirigée vers la filière scientifique alors que j'étais depuis toujours une littéraire dans l'âme, à la seule différence que je n'ai pas eu son courage. Je n'ai pas su taper du pied, alors forcément, je n'en admire que davantage sa détermination à se trouver, indépendamment des pressions exercées, des préjugés et des idées reçues. Et là où ses pérégrinations l'emmènent, il n'en manque pas : tailleur de pierre, c'est un métier d'homme, selon son père et beaucoup d'autres. Et les métiers de main, c'est indigne d'elle.

Les phrases sont parfois hachées sans perdre de leur poésie, de leur rythme ou de leur précision. Cette construction nous montre toute l'intensité du caractère de Sibylle, toute la vivacité de ses pensées. Comme si elle cherchait à en dire un maximum en un minimum de mots, ce que l'on ne peut que comprendre en se mettant à sa place. Quelques chapitres virent de bord, elle laisse sans crier gare la parole à ses parents pour nous livrer un regard extérieur sur son comportement, ses décisions, son côté impulsif, imprévisible, passionné et passionnel. Chacun de ces changements de narrateur amenant son lot de surprises. Chose rare : l'autrice a réussi à me prendre au dépourvu sans que son intrigue n'en soit dénaturée. Bien au contraire. le récit est riche, inattendu ; c'est pourquoi cette lecture s'est révélée si addictive. Je voulais savoir comment Sibylle allait tirer son épingle du jeu, si elle allait parvenir à trouver des réponses à ses questions, à s'épanouir. J'ai tremblé pour elle. Derrière sa personnalité à fleur de peau, on ne peut que l'apprécier et la soutenir dans sa quête d'elle-même.

À travers sa galerie de personnages secondaires, Isabelle Pandazopoulos explore d'autres thèmes tout aussi pertinents comme l'homosexualité, l'ouverture d'esprit, la communication. Elle développe grâce à eux la notion de famille pour ne pas se cantonner au portrait traditionnel dressé par Sibylle et les siens. En plus d'apprendre à manier le burin et à apprivoiser leur nouvelle camarade, les pierreux ne sont pas en reste côté challenges de la vie. Bien qu'ils occupent une place moindre dans le récit, ils n'en sont pas moins touchants et intéressants.

Pour toutes ces raisons, je ne peux qu'en recommander la lecture. du young-adult comme je l'aime, dans l'air du temps, une héroïne campée avec force et fierté, loin des clichés de la demoiselle en détresse. Un roman qui aborde le handicap avec intelligence et compassion sans jamais sombrer dans la pitié, qui nous invite à nous questionner sur nos propres choix et notre relation à l'autre.
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Un livre taillé minutieusement dans le marbre !

Renard est entré dans la vie de Sybille et a été touché par sa belle histoire.

Contexte: Sybille est bègue, au point qu'elle n'a pas confiance en elle. Mais elle a un coeur d'artiste. Suite à un conflit avec sa meilleure amie, elle part dans un lycée professionnel où elle va apprendre le métier de sculptrice. Elle va commencer à s'exprimer à travers l'art et se découvrir.

Ce livre est une sculpture, avec son côté lisse et ses petites fissures. le personnage de Sybille s'apparente réellement à une oeuvre. Jamais parfaite. Elle est touchante et à la fois énervante par moment, mais on ne peut pas lui en tenir rigueur car on ignore ce qu'elle vit.

C'est une adolescente de quinze ans, perdue dans ses tourments, qui aimerait s'exprimer librement, sans qu'on lui coupe la parole. J'ai beaucoup apprécié son évolution, sa complexité, le déroulement de l'histoire.

La fin m'a tiré quelques larmes. À elle-même, Sybille est une pierre qui se taille progressivement pour prendre la forme qu'elle aimerait être. Une belle image pour chaque individu de la Terre.
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Ça comme par une fugue. Sibylle veut retourner à la Manille retrouver sa grand-mère mais il n'y a plus personne.
On découvre que Sibylle est bègue. Les mots restent bloquer dans sa bouche. A force, elle ne lutte plus, elle s'efface quitte à devenir transparente.
Mais un jour, tout dérape. Sibylle a tout gâcher et doit trouver une autre voie. Contre l'avis de ses parents, ce seront ses mains qui s'exprimeront à sa place car elle deviendra tailleuse de pierre.

Sibylle est un personnage attachant dont nous lisons son histoire avec plaisir. Pourquoi cette petite fille pleine de vie s'est mise à begayer du jour au lendemain jusqu'à lui gâcher la vie encore maintenant ? Elle comprend que ses parents cachent un secret mais comment cela peut-il l'affecter elle ? En tout cas, c'est une adolescente forte qui décide de prendre son destin en main. Elle n'a plus le choix, elle doit se trouver pour prouver qu'elle peut elle aussi réussir.
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Une histoire comme celle-ci, il en faut plus. Des héroïnes humaines et définitivement attachantes, on en a besoin ! Je tiens à remercier les éditions Rageot et Netgalley pour cette lecture.

Sibylle a 15 ans. Elle est bègue. Un mal qui l'a ronge depuis toute petite et qui ne lui laisse aucun répit. Elle a même hérité d'un surnom à l'école: Sisi. Parce qu'elle n'a pas réussi à dire son prénom devant toute la classe lors de sa présentation. Outre les moqueries, il y a ce profond mal-être auquel Sybille doit faire face. Et pour couronner le tout, elle doit aussi faire face à cette sale période qu'est l'adolescence. Pas facile quand on a 15 ans. Il y a les quiproquos avec ses parents. Il y a cette fugue qui va être comme une sorte de nouveau souffle. Mais derrière ce mal-être grandissant, il y a toujours une explication.

« Nous, les pierreux, c'est ça qu'on a dans le ventre, un secret ou un chagrin, un mystère en tout cas, qui pèse lourd. C'est pour ça qu'on se coltine la pierre, parce que ça nous résiste… Et si on reste, c'est pour savoir. »

Et puis il y a ce souhait, ce rêve, si important que ça lui tord le ventre. Elle veut être tailleuse de pierre. Elle ne peut pas utiliser sa langue pour s'exprimer comme elle le souhaiterait, alors elle veut se servir de ses mains pour montrer qui elle est vraiment et ce qu'elle vaut également. Elle se met cette idée en tête. Elle voit Notre-Dame détruite. Elle observe ce qui l'entoure. Elle a le souffle coupé par cet art si minutieux. Et c'est alors qu'elle sait. Elle sait que c'est ce qu'elle veut absolument faire. Mais c'est encore une fois une autre étape pour elle. Convaincre ses parents. Passer des heures à se justifier. Une chose est sûre: l'adolescence n'est pas une période facile et Sybille doit y passer comme tout le monde.

Parler comme tu respires est un roman aussi profond qu'important. L'autrice y aborde des sujets tels que la confiance en soi, les secrets de famille, les liens, le traumatisme, la quête de soi et la recherche profonde de son futur. Isabelle Pandazopoulos nous livre là un roman à la fois humain et passionnant sur l'art dans tout ses états. L'art d'être soi. L'art d'être humain. Mais aussi l'art qu'on trouve partout et cette beauté unique qu'on a tous en nous. Parler comme tu respires est à la fois poétique et terriblement unique.
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Isabelle Pandazopoulos a été professeure de lettres notamment en zone d'éducation prioritaire et elle a travaillé aussi avec des jeunes en situation de handicap. Elle est aujourd'hui formatrice à l'école supérieure du professorat et de l'éducation de l'académie de Paris et avant tout autrice de romans pour adolescents. Chacun de ses cinq romans a marqué l'édition pour les adolescents par leur juste description du monde et leur manière d'aborder des thématiques adolescentes avec réalisme et sans concession aucune. Nous nous souvenons en 2009 du premier Scripto d'Isabelle Pandazopoulos, On s'est juste embrassés sur la rumeur au sein de la cité et la pression imposée aux filles puis il y a eu La décision en 2013 sur le déni de grossesse qui a eu un grand retentissement. En 2016, Double faute abordait la pression parentale sur l'éducation des enfants avec le sublime portrait de deux frères broyés par leur père. En 2017, Isabelle Pandazopoulos décrivait la vie de trois jeunes femmes européennes à la veille de mai 1968 avec notamment un lumineux portrait d'une jeune Grecque qui nous avait beaucoup marqué par la description de la tragique histoire moderne de la Grèce. Enfin, en 2020, Demandez-leur la lune abordait le décrochage scolaire et comme toujours, chez Isabelle Pandazopoulos, donnait une voix à celles et ceux qui sont hors normes pour l'éducation nationale.
Sibylle Rossignol est devenue bègue a son entrée à CP, son père Laurent avait été nommé responsable du réseau Biolife à Nantes et sa mère, Anja, avait immédiatement trouvé du travail comme infirmière à domicile. La famille avait donc quitté Corancy entre Nevers et Château-Chinon, le lieu de famille ou vivait encore Mamie Lise, la maman d'Anja. Sibylle a réussi à grandir ; intelligente, elle réussit à l'école et en raison de son handicap, elle est surprotégée par ses parents. Sa meilleure amie, Emma, la protège mais sa camarade, Anaïs, qui veut être l'amie d'Emma, n'hésite pas à se moquer d'elle jusqu'à une confrontation violente au collège. Les parents d'Emma veulent porter plainte. Sibylle décide alors de réaliser son rêve, devenir sculptrice de pierre et elle s'inscrit au lycée professionnel Camille-Claudel de Miremont dans les Vosges. Elle va y rencontrer des jeunes d'autres horizons, Louna, dont la mère est en prison, Yanis qui est gay dans un milieu macho et Balthazar, un brillant sculpteur sensible et tendre.

Comme toujours chez Isabelle Pandazopoulos, chaque roman raconte une destinée personnelle mais qui a une valeur universelle. Dans ce roman, l'héroïne souffre d'un problème d'élocution mais ce pourrait une autre différence, son histoire montre qu'il est possible de réaliser ses rêves. En l'occurrence, ici, suivre des études de sculpture de pierre quand on est une fille et quand on est bègue. Chaque lecture d'Isabelle Pandazopoulos montre ainsi des jeunes qui réussissent à dire qui ils sont et ce qu'ils souhaitent de leur vie. La langue est toujours aussi belle, nous apprécions toujours les descriptions de la nature et les jeux de la narration : ici, l'histoire est racontée successivement par l'héroïne et par un narrateur extradiégétique pour aborder le point de vue d'autres personnages. Nous avons cru voir une référence à Double faute dans la soirée parisienne de l'héroïne avec ses deux amies. En tout cas, Isabelle Pandazopoulos nous livre à nouveau une histoire que nous ne sommes pas près d'oublier.
Coup de coeur.
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La couverture de ce roman adolescent m'a interpelée et est en parfaite adéquation avec le titre : un souffle, une respiration, un mouvement. Sybille a 15 ans et est bègue. Elle a vu pléthore de spécialistes mais rien n'y fait. Alors, elle s'est construite une carapace et joue la petite fille modèle face à des parents surprotecteurs. Des ami.e.s, elle n'en a pas vraiment ou plutôt si, une mais c'est une relation étrange, un peu à sens unique car Sybille parle peu et préfère ne rien dire de ses pensées profondes. La première moitié du roman, s'attache à son quotidien de collègienne de 3ème, son envie d'ailleurs, sa différence et un premier secret familial qui se dessine petit à petit. Quand vient le choix de son orientation, un problème se pose car comment faire de longues études quand on ne peut parler en public ? Comment aller à l'encontre de ce que ses parents veulent pour elle ? Alors, Sybille pète les plombs. C'est son seul moyen de s'exprimer, elle, qui a des difficultés avec les mots. Mais un professionnel va lui ouvrir les yeux sur son âme d'artiste et l'aider à réaliser son rêve : devenir tailleuse de pierres pour restaurer Notre Dame de Paris, partie en fumée. Malgré les réticences de ses proches, elle partira à plusieurs centaines de kilomètres à l'internat pour tenter cette formation très masculine. La petite fille surprotégée va alors découvrir le monde du travail, la douleur physique, la mysoginie mais c'est sans compter sur l'esprit de solidarité et de fraternité présent dans cette formation. En s'affirmant, Sybille va libérer la parole des ses ami.e.s mais aussi de sa famille. Un roman dense par les thématiques abordées qui parlera et plaira aux adolescents. Sybille, la petite fille priviligiée, est une héroïne attachante et courageuse. #Parlercommeturespires #NetGalleyFrance
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