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1966. Athènes, Paris, Berlin.
Des lettres de Suzanne, Magda, Cléomèna, trois jeunes filles nées en Europe en 1949.
Elles sont issues de milieux sociaux favorisés - parents intellectuels et/ou bourgeois aisés.
Mais les contextes socio-politiques sont loin d'être idéaux, en revanche : les parents de Cléomèna, communistes, ont été déportés. Son frère et elle doivent se cacher.
Les familles de Suzanne et Magda ont dû fuir.

Les relations entre ces trois filles et leurs mères, essentiellement, nous présentent les problèmes de jeunes filles entre enfance et âge adulte, partagées entre raison et passion.

Je l'ai offert à une demoiselle souvent en colère, et plutôt trois fois qu'une (contre sa mère ?), pour qu'elle y trouve des échos, peut-être.

Outre les pages d'Histoire enseignées (dictature grecque, guerre froide en Allemagne, mai 68), cet ouvrage a le mérite de montrer qu'au seuil de l'âge adulte, rien n'est simple, ni avec les autres, ni avec soi-même. Et qu'une mère, c'est plus facile à aimer de loin...

Dans ce registre, j'ai préféré 'La décision', de la même auteur, 'Dans le désordre', de Marion Brunet, et 'Refuges', de Annelise Heurtier.
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[Chronique complète sur le blog].

Trois évènements historiques contés à travers les yeux de différents personnages.

Il s'agit de trois jeunes filles issues de familles aisées : Suzanne, à Paris, qui s'ennuie dans sa famille bourgeoise et écrit à sa cousine qu'elle n'a pas vues depuis des années ; Magda, à Berlin-Ouest, la cousine de Suzanne, qui veut rejoindre sa famille de l'autre côté du mur ; et enfin Cléomèna, en Grèce, qui a été séparée de sa famille parce que ce sont des résistant·e·s communistes. Toutes trois vont écrire à leurs proches ou aux personnes qu'elles vont rencontrer durant ces deux années.

Afin de comprendre le récit, nous avons également les réponses à ses lettres – même l'absence de réponse, parfois, permet aussi de vraiment appréhender ce qui se passe – et c'est ainsi que ce roman épistolaire va se dérouler sur trois faits qui ont marqués l'Europe. Chacune à leur façon, les trois filles en colère vont se battre, et c'est avant tout ce combat que l'autrice nous raconte !

D'ordinaire, je ne suis pas friande des romans historiques, mais celui-ci m'a permis d'enrichir mes connaissances et d'apprendre de nombreuses choses sur cette période pas si lointaine, et j'ai poussé la curiosité jusqu'à faire quelques recherches pendant ma lecture. Et, surtout, je ne suis pas une adepte des romans épistolaires, mais ce style se prêtait parfaitement bien au texte et Isabelle Pandazopoulos écrit d'une manière qui ne pouvait que me séduire !
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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Roman épistolaire entre jeunes femmes issues de milieux sociaux différents, il tisse néanmoins un solide lien entre elles, alors suspendues par leurs idéaux, leurs engagements et leur résistance au monde. L'autrice utilise ici la voix de Magda, Suzanne et Cléomèna pour témoigner de véritables faits historiques, des révoltes et des insurrections mais également des effrois, des trahisons et déceptions humaines. En somme, elle manie et exploite de petites histoires pour marquer la grande, universelle et mémorable, celle qui nous rassemble.

Déployé sur deux années, de 1966 à 1968, Isabelle Pandazopoulos ausculte alors une époque galvanisée par les bouleversements politiques et les évolutions socio-culturelles. le récit, documenté, enseigne autant qu'il inspire, et offre une nouvelle modalité pédagogique, davantage accessible et ludique que le traditionnel manuel scolaire. En outre, la plume de l'autrice, intelligente et fluide, permet l'appréhension des angoisses et interrogations intimes que chacun·e, au seuil de l'âge adulte, peut traverser. Un corps supplémentaire qui fournit une densité bénéfique au récit et qui le rend complet.

C'est un livre efficace qui souffle un vent de liberté. Intemporel.
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Un roman épistolaire très vivant et proche de l'ambiance historique des années 60 à 70, il permet également de se questionner sur la question du genre et de ce qui est traditionnellement associé au statut des femmes et de la liberté.
Trois filles en colère a un côté source historique avec sa présentation des correspondances en forme de carnet de croquis, qui permet très facilement au lecteur de s'identifier et forme un très bel objet livre.

Lien : http://www.liresousletilleul..
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Que j ai aimé ce roman
Lu aussi dans le cadre d'un challenge , il attendait depuis sa parution.
Le mur de Berlin ,Mai 68 , les réfugiés politique grecs où est le point commun.
C'est la rébellion contre le gouvernement.
Les événements de cette époque sont racontés à travers des lettres que s'écrivent trois jeunes filles une parisienne , une grec , une berlinoise.
Il est aussi aborder l'avortement ,l'autorité parentale , l'égalité des sexes.
J'ai été contente de découvrir cette époque où je n'avais que 12 ans.
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3 jeunes filles de la fin des années 1960 se livrent dans un échange épistolaire qui commence en 1966 et se termine en 1968, après les événements de mai. Elles sont d'horizons et de pays différents, et toutes vivent avec leur temps : lutte politique, vie dans un pays coupé en 2, dictature des colonels. Toutes ont des sensibilités de gauche, voire très à gauche et ont à coeur de changer la société étouffante, conformiste qui est la leur. Si le France n'est pas aussi étouffée que Berlin à l'ombre du mur ou la dictature extrêmement brutale en Grèce, aucune ne se sent à sa place là où elle est et cherche à sortir du marasme ; aucune ne correspond à l'idéal de la femme véhiculée à l'époque.
Le roman est également traversé par la question de la maternité, voulue ou non, les secrets de l'histoire dans certaines famille, la mort. Mais aussi par l'amour et l'amitié. Ces jeunes filles se construisent politique et personnellement. Les extraits de journaux intimes, les photos, les coupures de presse enrichissent encore ce roman déjà très intéressant de nombreux points de vue.
A mettre entre toutes les mains.
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A l'aube de Mai 68, trois jeunes filles participent au bouillonnement des idées et des moeurs dans leur pays.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Les personnages nombreux et le contexte obscur font que l'on parcourt les premières lettres sans véritablement cerner les situations. Pourquoi Magda a-t-elle quitté Paris? Quel est le danger qu'elle évoque ? Pourquoi sa famille est-elle séparée de chaque côté du mur de Berlin ? Pourquoi sa mère a-t-elle été arrêtée ? La situation en Grèce est tout aussi confuse. Il y est question de déportation de détenus politiques sur l'île de Makronissos. Si la profusion de documents de diverse nature apporte quelquefois un éclaircissement, ceux-ci donnent plutôt une impression de dispersion, de pêle-mêle un peu superficiel (notamment le journal de Suzanne).

Ce n'est qu'à la moitié que l'on commence à saisir l'esprit de Mai 68, entre les interrogations de Suzanne sur la sexualité et la fréquentation de cercles étudiants par Magda. Cléomèna (dont l'histoire va croiser celle de Suzanne) fait un peu la jonction entre les deux, associant les personnalités et convictions de l'une et de l'autre. Au coeur des discussions, la dénonciation "de tous les interdits autour de la sexualité" et la réclamation d'un "changement des moeurs", notamment une plus grande liberté pour les femmes à disposer de leur corps et de leur vie : "Dans ce pays comme dans tous les autres, le plaisir des femmes passe après le vôtre.", "Je ne supporte plus cette volonté de contrôler et de soumettre le corps des femmes en vertu de principes moraux qui tombent du ciel." le projet de loi autorisant la contraception est d'ailleurs en cours. La maman de Suzanne, qui tombe en dépression suite à une grossesse non désirée, montre bien l'urgence de cette législation. Cléo va même plus loin: "Je ne dépendrai jamais d'un homme".

Côté politique, les étudiants réclament une plus grande liberté de pensée, que ne permettent pas les programmes universitaires alors en vigueur. Mais aussi "un monde sans guerre" - on finit par comprendre que la Grèce est alors soumise à une dictature. Car les explications sont fournies par bribes... Or la période est mal connue et aurait nécessité des informations plus claires. Quant à la famille de Magda, elle renferme des "secrets bien gardés" qui remontent à la Seconde Guerre : "La Stasi continue de nous surveiller." (encore faut-il savoir ce qu'est cette organisation). Ainsi entre le sujet ardu et le style trop souvent mélodramatique, le lecteur peine à accrocher à l'intrigue. Par contre il m'a donné envie de découvrir les textes de Simone de Beauvoir qui a participé au mouvement de libération des femmes, notamment son essai "Le Deuxième sexe", mais aussi son oeuvre autobiographique rejetant la morale bourgeoise, "Mémoires d'une jeune fille rangée", qui ne va pas sans rappeler le personnage de Suzanne.
Lien : https://www.takalirsa.fr/tro..
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Un roman épistolaire de 1966 à 1969, une correspondance qui se noue entre trois adolescentes. Suzanne qui étouffe dans sa famille bourgeoise à Paris, sa cousine Magda repartie vivre en Allemagne et dont la famille a été séparée avec le mur de Berlin et Cléomèna refugiée venant De Grèce avec un père communiste. Ces écorchées vives qui découvrent la vie, écrient à leur proches, et nous racontent leur quotidien, envies, angoisses, découvertes de la révolte, des manifestations avec mai 68.

Texte très intéressant et fort, secret de famille, culpabilité, envie de vivre, de briser les règles. Des cartes postales, lettres, photos, extraits de journaux intimes donnent corps au récit. Un roman atypique pour comprendre, j'ai adoré.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Le choix des correspondances pour décrire le vécu et le ressenti de ces jeunes filles soixante-huitardes est sympathique. La lecture est fluide et aisée. Malheureusement, les moeurs et les idées révolutionnaires, qui se sont imposées à cette époque, ne sont que brièvement évoqués au profit de petites amourettes sans grand intérêt.
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Une correspondance entre trois jeunes filles vivant respectivement à Paris (Suzanne), Berlin-Ouest (Magda, sa cousine qui a vécu chez elle durant 5 ans juste avant), et Athènes, puis Paris (Cléoména), qui s'échelonne d'août 66 à juin 68. Entre les lettres échangées s'intercalent des articles et photos d'époque ainsi que des extraits de journaux intimes. Au-delà de la vie quotidienne des jeunes filles de 17 ans de l'époque (bien différente par certains aspects de celle des ados d'aujourd'hui), on découvre tout le contexte historique qui aboutira aux événements de mai 68. Personnellement je connaissais très mal l'histoire de la "dictature des colonels" en Grèce, et je regrette un peu qu'il n'y ait pas plus de développement à ce niveau, les jeunes lecteurs risquent d'être perdus s'ils ne se documentent pas sur le sujet. L'histoire de la partition de l'Allemagne et du mur de Berlin leur sera sans doute plus familière, le sujet étant traité à partir de la classe de 3ème.
D'un point de vue personnel, j'ai bien accroché, l'époque et les personnages font écho à mon histoire personnelle, même si j'étais encore enfant à l'époque, on était très impliqué dans mon entourage. le récit est très réaliste, et présente plusieurs points de vue (générations des parents et des enfants, hommes et femmes, étudiants, travailleurs et patrons...). Les jeunes femmes se posent des questions qui feront sourire les lecteurs d'aujourd'hui, mais qui étaient brûlantes à l'époque, notamment concernant la sexualité et la contraception (on y parle de la loi Neuwirth). On mesure bien l'évolution de la société qu'a apporté cette période de révoltes et de remises en cause des fondamentaux. Une piqûre de rappel pas inutile à mon sens, à une époque où on a tendance à considérer tous nos acquis comme normaux, en oubliant les luttes menées pour y arriver.
A titre professionnel, je conseillerai cette lecture à partir du niveau 3ème pour de bons lecteurs ou pour des lycéens. Je pense qu'il est nécessaire d'avoir déjà une certaine maturité et un intérêt pour l'histoire politique. A défaut, certains aspects du romans risquent de passer complètement à la trappe.
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