Trois filles en colère

A l'aube de Mai 68, trois jeunes filles participent au bouillonnement des idées et des moeurs dans leur pays.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Les personnages nombreux et le contexte obscur font que l'on parcourt les premières lettres sans véritablement cerner les situations. Pourquoi Magda a-t-elle quitté Paris? Quel est le danger qu'elle évoque ? Pourquoi sa famille est-elle séparée de chaque côté du mur de Berlin ? Pourquoi sa mère a-t-elle été arrêtée ? La situation en Grèce est tout aussi confuse. Il y est question de déportation de détenus politiques sur l'île de Makronissos. Si la profusion de documents de diverse nature apporte quelquefois un éclaircissement, ceux-ci donnent plutôt une impression de dispersion, de pêle-mêle un peu superficiel (notamment le journal de Suzanne).

Ce n'est qu'à la moitié que l'on commence à saisir l'esprit de Mai 68, entre les interrogations de Suzanne sur la sexualité et la fréquentation de cercles étudiants par Magda. Cléomèna (dont l'histoire va croiser celle de Suzanne) fait un peu la jonction entre les deux, associant les personnalités et convictions de l'une et de l'autre. Au coeur des discussions, la dénonciation "de tous les interdits autour de la sexualité" et la réclamation d'un "changement des moeurs", notamment une plus grande liberté pour les femmes à disposer de leur corps et de leur vie : "Dans ce pays comme dans tous les autres, le plaisir des femmes passe après le vôtre.", "Je ne supporte plus cette volonté de contrôler et de soumettre le corps des femmes en vertu de principes moraux qui tombent du ciel." le projet de loi autorisant la contraception est d'ailleurs en cours. La maman de Suzanne, qui tombe en dépression suite à une grossesse non désirée, montre bien l'urgence de cette législation. Cléo va même plus loin: "Je ne dépendrai jamais d'un homme".

Côté politique, les étudiants réclament une plus grande liberté de pensée, que ne permettent pas les programmes universitaires alors en vigueur. Mais aussi "un monde sans guerre" - on finit par comprendre que la Grèce est alors soumise à une dictature. Car les explications sont fournies par bribes... Or la période est mal connue et aurait nécessité des informations plus claires. Quant à la famille de Magda, elle renferme des "secrets bien gardés" qui remontent à la Seconde Guerre : "La Stasi continue de nous surveiller." (encore faut-il savoir ce qu'est cette organisation). Ainsi entre le sujet ardu et le style trop souvent mélodramatique, le lecteur peine à accrocher à l'intrigue. Par contre il m'a donné envie de découvrir les textes de Simone de Beauvoir qui a participé au mouvement de libération des femmes, notamment son essai "Le Deuxième sexe", mais aussi son oeuvre autobiographique rejetant la morale bourgeoise, "Mémoires d'une jeune fille rangée", qui ne va pas sans rappeler le personnage de Suzanne.
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Le choix des correspondances pour décrire le vécu et le ressenti de ces jeunes filles soixante-huitardes est sympathique. La lecture est fluide et aisée. Malheureusement, les moeurs et les idées révolutionnaires, qui se sont imposées à cette époque, ne sont que brièvement évoqués au profit de petites amourettes sans grand intérêt.

Se lancer à l'aveugle dans un roman.

Être attirée par cette couverture : déchirures, violences, explosion de couleurs, slogan, articles de presses.

Être attirée par ce titre : féminisme, revendications, secrets, évolution.

Au travers de 79 lettres, suivez le destin de trois jeunes femmes durant la période allant d'août 1966 à juin 1968. Elles découvrent leur corps et leur féminité. Elles tentent d'exister dans cette Europe où les conflits vont encore rage. Elles tentent de lever leur voix.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai malheureusement pas été sensible à leur destin malgré que les mouvements de mai 1968 m'intéressent beaucoup.

Une découverte mais une petite déception pour moi malheureusement.

Trois filles en colère est un roman qui ne se présente pas comme un roman classique. Il ne se compose que de lettres, dont les principales auteures sont Magda, Suzanne et Cléomena, 3 jeunes filles ayant une vie quelque peu difficile de 1966 à 1968.

Magda et Suzannes sont cousines et très proches l'une de l'autre. Cependant Magda va devoir la quitter pour rejoindre sa famille en Allemagne, une Allemagne divisée par le mur de Berlin, séparant également les deux jeunes filles.
Cléomena quant à elle, vit au coeur de la dictature en Grèce et devra, pour sa propre sécurité, se réfugier à Paris.

Tout au long de ce roman nous allons donc suivre ces trois filles mais également leurs proches à travers leurs lettres.
Nous découvrons alors que certaines relations sont tendues, rien n'est facile et certains liens ne résistent pas à ces temps difficiles.

J'ai apprécié certaines correspondances plus que d'autres mais j'ai un peu regretté le fait que Cleomena soit moins mise en avant dans ce roman, du moins elle l'est beaucoup moins que Magda et Suzanne durant toute la première moitié du roman. En effet, celles-ci étant cousines, elles sont liées et on suit beaucoup plus leurs échanges.

Or ce ne sont pas les échanges que j'ai préféré. En effet j'ai trouvé dommage le fait que l'on s'attarde énormément sur les problèmes de coeur de Suzanne alors qu'il y aurait tellement de choses à aborder sur le contexte historique. C'est d'ailleurs pour moi un point faible de ce roman, j'aurai aimé que l'auteur creuse plus sur le contexte historique.

Je m'attendais à en apprendre beaucoup plus sur la vie en cette période, ce que les conflits engendraient sur la vie des gens, or ici nous nous attardons plutôt sur la vie sentimentale des personnages et même si cela n'est pas déplaisant ce n'est pas ce que je cherchais en lisant ce roman.

J'ai beaucoup aimé découvrir Cléomena qui a été pour moi ma petite préférence.

Ce roman, par son format, se lit assez rapidement. Nous suivons les échanges entre les personnages et attendons parfois avec impatience la prochaine lettre.

Il s'agit pour moi d'une bonne lecture, et je remercie les éditions Gallimard jeunesse pour leur envoi.
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Trois jeunes filles entretiennent une correspondance entre août 66 et juin 68. de Paris à Athènes, en passant par Berlin-Ouest, elles nous racontent leur quotidien d'adolescentes avec des interrogations ciblées sur la liberté et la sexualité. Il est aussi question de révolution et d'émancipation dans un contexte historique particulier avec la construction du mur de Berlin, la dictature en Grèce et la révolution en France.

Je ne cours pas après les romans historiques, habituellement, c'est plutôt mon mari :) Acheté lors d'un SLPJ (je ne sais plus lequel), j'avoue, ce livre prenait la poussière. Un petit challenge En sortir 23 en 2023, un coup de plumeau et le voilà enfin lu.
Un roman épistolaire intéressant sur une période pour laquelle je ne connais finalement que l'essentiel. J'ai apprécié l'apport de documents authentiques, illustrant ainsi le contenu des correspondances et donnant du crédit à l'histoire. Les trois jeunes femmes sont assez différentes mais ont en commun un objectif : la condition féminine. Certains aspects de leur existence peuvent sembler fou pour nous aujourd'hui mais à l'époque ce n'était pas la même chanson, il est important de le souligner.
Même si ma lecture a été plaisante et instructive, je ne suis toujours pas réconciliée avec les romans historiques ! Oups !

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