Je crois en l'homme - Conversations avec Jorge Bergoglio

L'éducation a toujours supposé un déséquilibre. Je commence à marcher le jour où je suis sensible à ce qui me manque ; si rien ne me manque, je ne marche pas.

J'aime bien parler de patrie, pas de pays ou de nation. Le pays est, en dernière instance, un fait géographique, et la nation un fait légal, constitutionnel. En revanche, la patrie est ce qui donne l'identité. D'une personne qui aime le lieu où elle vit, on ne dit pas qu'elles une "paysiste" ou une nationaliste, mais une patriote. Patrie vient de père; c'est elle, comme je l'ai déjà dit, qui reçoit la tradition des pères dans le présent, qui doit être perpétué. C'est pourquoi ceux qui parlent d'une patrie détachée de son héritage, aussi bien que ceux veulent la réduire à l'héritage sans lui permettre de croître, font erreur.

Les retraites spirituelles sont des refuges organisés à dessein, où le rythme quotidien est freiné, et elles débouchent sur la prière. En revanche, une retraite spirituelle où l'on écoute des cassettes de béhaviorisme religieux pour être stimulé et obtenir une réponse ne sert à rien, elle n'apaise pas l'âme. La rencontre avec Dieu doit surgir de l'intérieur. Je dois me mettre en présence de Dieu et, aidé par la parole, progresser dans ce qu'Il voudra. Le cœur de tout cela, c'est la prière, et c'est un des ponts qui, selon moi, doit être abordé avec davantage de courage

Quand on éduque qu'avec des principes théoriques, en oubliant que l'important c'est ce que l'on a devant soi, on tombe dans un fondamentalisme qui est inopérant pour les jeunes. Car les jeunes n'assimilent l'enseignement que s'il est accompagné d'un témoignage de vie et de proximité. Le risque, avec les années, c'est qu'ils fassent une crise, qu'ils explosent