Après la Mongolie, je me suis dirigée vers le Tibet pour le défi "1 mois 1 pays en livres" proposé sur Bookstagram et bien m'en a pris tant la découverte du témoignage autobiographique d'
Ani Patchèn m'a touchée ! Née en 1933 dans la famille d'un chef de la région du Kham, elle comprend très tôt qu'elle ne pourra pas se soumettre au projet de mariage de ses parents tant l'appel d'une vie retirée et consacrée à la prière résonne en elle. Bien que le mode de vie et les préoccupations de l'autrice soit très éloignés de nous, la certitude de sa vocation et le courage qu'elle lui donne ne peuvent que nous toucher.
Mais ce n'est pas seulement le récit de son éducation au bouddhisme et à la vie religieuse qui nous est fait puisqu'à partir des années 1950 la Chine maoïste débute son invasion du Tibet. Celle-ci est particulièrement violente : les soldats soumettent la population, et particulièrement les moines, lamas et nonnes bouddhistes, à des humiliations et tortures publiques, enlèvent les enfants pour les éduquer en Chine, condamnent les élites à mort et envoient des centaines de Tibétains résistants, dont
Ani Patchèn en prison. Elle y passera vingt-et-un ans, de 1959 à 1980.
Ce récit est fantastique parce qu'il nous parle de l'histoire d'un pays, du destin d'une jeune femme au courage incroyable, et de la pratique du bouddhisme tibétain qui invite à se libérer de l'ignorance, de la haine et du désir pour nourrir la bonté et la compassion. L'aspiration à ces valeurs se retrouve dans chaque geste du quotidien et l'autrice en offre une illustration vivante et honnête, expliquant par exemple à quel point il lui a été difficile de ne pas haïr
Mao Zedong, responsable du chaos dans son pays, lorsqu'elle s'arrêtait de prier.
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