Aimer une autre personne, c’est comme dire : dorénavant cette autre personne pensera plus à mon bonheur qu’au sien. Y a-t-il quelque chose de plus imprudent ?
Pourquoi est-il déconseillé de perdre la tête ? Parce qu’alors on est sincère.
Vivre, c’est comme faire une longue addition, où il suffit de s’être trompé dans le total des deux premiers nombres à additionner pour ne plus en sortir.
La poésie commence lorsqu’un idiot dit de la mer : « On dirait de l’huile. » Ce n’est nullement là une description plus exacte du calme plat, mais le plaisir d’avoir découvert une ressemblance, l’excitation d’un mystérieux rapport, le besoin de crier aux quatre points cardinaux qu’on a vu ce rapport.
La chose le plus secrètement redoutée arrive toujours.
J’écris : Ô Toi, aie pitié. Et puis ?
Il suffit d’un peu de courage.
Plus la douleur est déterminée et précise, plus l’instinct de la vie se débat, et l’idée du suicide tombe.
Quand j’y pensais, cela semblait facile. Et pourtant de pauvres petites femmes l’ont fait. Il faut de l’humilité, non de l’orgueil.
Tout cela me dégoûte.
Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus.
Une fois écrite la première ligne d'un récit, tout est déjà choisi, le style, le ton et la tournure des événements.
(P.137)
Les malheurs ne suffisent pas pour faire d'un con une personne intelligente.
Atttendre est encore une occupation. C'est ne rien attendre qui est terrible.
Si nous savons que nous pourrons faire une chose, nous sommes satisfaits et nous ne la ferons peut-être même pas.
« Il a trouvé un but dans ses enfants. » Pour qu’ils trouvent, eux aussi, un but dans leurs enfants ? Mais à quoi sert cette escroquerie générale ?