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Romanciers Italiens
Liste créée par moravia le 28/06/2013
31 livres. Thèmes et genres : littérature italienne

Comme toute liste, celle ci est incomplète soit par volonté, soit par défaut.

Elle peut évoluer de quelques livres.

Ne figurent pas les poètes .



1. La belle romaine
Alberto Moravia
3.83★ (123)

Alberto Moravia a voulu créer l'image d'une femme pleine de contradictions et de fautes et, malgré cela, capable de dépasser, par sa vitalité naïve et ses élans d'affection, ses contradictions et remédier à ses fautes, afin d'atteindre à une lucidité et à un équilibre que les plus intelligents et les plus doués ignorent. La chute d'Adriana, protagoniste du roman, débute avec un sentiment de complicité et d' accord "sensuel" qu'elle éprouve en recevant de l'argent d'un homme, après un acte sexuel extorqué presque par la force. À ce stade, entre pauvreté, amitiés douteuses et pressions complices de la mère, la chute devient inévitable, surtout après la fin de son rêve d'amour. La découverte de se plaire dans la prostitution la rend plus forte et consciente de ses capacités. C'est ainsi que celle qui aurait dû être la chambre de sa première nuit de noces deviendra la pièce où elle recevra ses clients. Il n'y a plus de place pour l'ingénuité mais l'âme d'Adriana reste en quelque sorte pure pendant que le "métier" devient une routine. Dans une atmosphère dramatique, avec des situations différentes qui s'entrelacent, faisant coucher divers hommes dans le lit d'Adriana dont un seul, le plus indifférent à sa beauté, va conquérir son coeur, Moravia remet tout en cause pour clore son roman douloureusement.
2. L'homme qui regarde
Alberto Moravia
3.98★ (76)

Dans chacun des romans d'Alberto Moravia le sexe est une métaphore. Ici " L'homme qui regarde" est un roman spéculatif. Au couple père-fils , pour lequel Alberto Moravia a voulu pousser cette relation jusqu'à l'extrême, jusqu'à la concurrence sexuelle, il y adjoint la morale. Le fils est celui qui doit subir. Par ailleurs c'est un intellectuel et ce sont toujours les intellectuels qui subissent. En effet il échoue comme professeur autant que comme mari, et s'il ne mène pas à son terme sa contestation c'est parce qu'il n'y croit plus. Le roman pose la question : que reste-t-il du père ? Mais c'est pour mieux la transformer en cette interrogation : que reste-t-il du désir ? Trame essentielle de ce livre. Se condensent dans "L'homme qui regarde" (homme sans inconscient) des forces en tension entre passé et présent qui entravent la dynamique de la transmission du désir. Le père n'écrase-t-il pas le fils en s'emparant de toutes les femmes ? provoquant la révolte de celui-ci, le poussant jusqu'à l'idée d'un parricide nécessaire (mais idéalisé). Roman d'une grande virtuosité qui confirme que cet écrivain à sa place parmi les plus grands.
3. Le Conformiste
Alberto Moravia
3.73★ (580)

Cela fait plusieurs années que je repousse cet instant de vérité. Peur de ne plus aimer comme cela arrive si souvent. Pire, peur de me détester d'avoir succombé, hier, à si peu de charme. J'avais bien noté, sur un cahier bleu Héraklès, qu'il méritait les cinq étoiles. Mais cela n'était pas fait pour me rassurer. Bien au contraire. Pourtant il n'a fallu que quatre-vingts pages pour m'apercevoir que toutes mes appréhensions étaient ridicules. Le prologue m'a percuté comme un 38 tonnes en pleine vitesse. Bon sang, quel écrivain ! J'éclatais de rire, échoué au bord de la route, ayant fait plusieurs tonneaux. Je n'avais rien ! pas une écorchure ! Vous voyez ce genre de choses qui font saigner le lecteur : erreurs de ponctuation, adjectifs malencontreux, dialogues abscons, répétitions lancinantes, blabla interminable... Rien de tout cela. Alberto Moravia venait de me proposer un beau voyage : La vie de Marcel. Marcel enfant que ses petits camarades de classe raillent et maltraitent pour son excessive féminité. Marcel qui prend plaisir à tuer des animaux. Marcel toujours enfant qui croise la route d'un prêtre défroqué et pédophile. Marcel adulte, bien installé dans la société fasciste, devenu fonctionnaire au ministère de l'intérieur. Marcel qui se marie pour faire comme tout le monde, avec une fille qui ressemble à toutes les autres, avant de rencontrer, femme mariée, celle qui est l'objet de ses rêves. Marcel qui va participer à un assassinat politique en bon soldat qu'il souhaite rester. Si ce roman devait être un tableau, ce serait une oeuvre de Balthus. Pleine de sensualité, d'interrogations, de refoulements. Si c'était une musique, ce serait "Montaigu et Capulet" de Sergueï Prokofiev empli d'exaltation et de tragique. Si c'était un mot, un seul : Sexe Ne vous méprenez pas. Le sien porte un masque, parfois une voilette et souvent un scalpel. Mais jamais exhibitionniste. Cinq étoiles sans aucune hésitation.
7. La prise de Makalé
Andrea Camilleri
3.74★ (77)

Sur fond de campagne d'Abyssinie, Andrea Camilleri propose au lecteur une farce qui se joue sur le sol italien. Nous suivons Michellino, un enfant de six ans, s'enthousiasmer pour le fascisme et la religion. D'ailleurs maman est des plus dévotes et papa est un cadre dans le parti. Encouragé par son père il deviendra "Fils de Louve" dans un mouvement paramilitaire où il pourra montrer toute sa détermination. Mais le monde des adultes n'est pas exactement le modèle parfait qu'on lui laissait entrevoir. Sa mère succombe sur son divan aux charmes d'un prêtre en invoquant Dieu ou la sainte Vierge au plus fort de sa pâmoison. Sa cousine, dont le fiancé est mort au combat, a tôt fait de sécher ses larmes et de lui montrer les attraits de la levrette, qu'elle va mettre la nuit suivante en pratique avec le père du gamin. Alors qu'il joue sous la table dans le salon, une veuve qui semble inconsolable, en conversation avec ses parents, ouvre ses cuisses largement pour l'inciter à une exploration manuelle. Dans cette ambiance d'accommodements, de mensonges et d'hypocrisie Michelino, qui invoque Le Christ à tout instant, deviendra lui-même un meurtrier sans aucun repentir. Lecture divertissante dans laquelle le lecteur observe avec plaisir Andrea Camilleri railler les institutions religieuses et militaires, sans oublier ses concitoyens et leurs faiblesses.
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