Journal écrit entre 1935 et 1950. J'espérais y trouver le regard d'un intellectuel sur l'une des époques les plus noires de l'histoire. Première surprise, le texte est essentiellement consacré à l'art poétique, à la création littéraire et à la littérature elle-même, les grecs antiques,
Dante,
Shakespeare ou
Dostoievski notamment. Pas un seul mot sur les événements politiques ou sociaux de son temps. L'antithèse de l'écrivain engagé tel que le concevait
Sartre par exemple. Deuxième surprise, les passages consacrés à ses états d'âme, ses douleurs intérieures, ses liaisons, son rapport à la morale et à la religion sont elliptiques et peu clairs (pour moi en tout cas) et toujours liés à sa création littéraire. Pour lui, métier de vivre et métier d'écrire sont a priori identiques. Bref, une lecture très exigeante (je suis loin d'avoir tout saisi) pour un plaisir limité.