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Boulevard des branques, donc, c'est une aventure de Nestor, détective de l'agence Bohman, que le lecteur averti (pas moi, donc) a déjà pu croiser dans Les brouillards de la Butte et Belleville-Barcelone. Dans le chaos de l'Exode de juin 1940, Nestor est chargé de la garde d'un psychiatre suicidaire. Et déterminé, puisque, malgré cette protection rapprochée, le médecin réussit à se tuer. du moins le semble-t-il, puisqu'il s'avère vite que l'on a sans doute aidé le docteur à passer l'arme à gauche. Au même moment, Nestor reçoit un étrange message, un appel à l'aide d'un inconnu évacué à Chartres dans un train transportant des malades mentaux. En ces temps troublés, le détective va tenter de faire la lumière sur une affaire dans laquelle se mêlent truands demi-sel, faux fous, vrais malades, psychiatres eugénistes, flics pourris et résurgences de la guerre d'Espagne.

Une histoire dense, donc, mais contée avec légèreté. Pécherot sait que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Et donc, c'est sous le couvert d'une écriture ironique dans un argot revisité mais qui arrive à sonner vrai, parsemée de métaphores réjouissantes (« Les points noirs lui donnaient un faux air de foie gras truffé »), qu'il nous sert une intrigue complexe placée dans un contexte parfois difficile à appréhender.
Son tour de force est de nous balancer dans la France occupée, de nous en dépeindre l'atmosphère, d'y placer des références historiques et des anecdotes, sans jamais casser le rythme de son récit ou paraître lénifiant. Et l'on imagine, sous l'apparente simplicité du texte, le travail de fond nécessaire à l'auteur pour rendre tout cela ingérable sans problème pour le lecteur.

Pécherot, la plume alerte, met la petite histoire au service de la grande et réussit à écrire un polar historique séduisant. C'est de la bien belle ouvrage.

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Quel plaisir de retrouver l'agence Bohman et Nestor le privé mais sans son patron...mauvais temps pour les juifs, les Allemands sont à Paris, la seconde guerre mondiale est là pour un bon moment.

Notre privé est chargé de la surveillance d'un psychiatre aux tendances suicidaires, ce dernier meurt, pour Nestor c'est un suicide pour Bailly, le flic , un meurtre.Pendant ce temps, Yvette est sur la route avec des milliers d'autres, petites gens, bourgeois, voleurs et malades mentaux.Elle fuit l'arrivée des troupes sur Paris quand elle trouve un papier où l'on appelle à l'aide ce brave Nestor.

Partant à la recherche de cet inconnu interné, on suit le privé sur le chemin des hôpitaux psychiatriques, croisant celui des prisons qui libèrent le grand banditisme, s'initiant aux thèses de la sélection raciale et des rêves de trésor enfoui...

Ce tome est plus nostalgique que les deux autres volumes, les rêves anarchistes du premier tome ont disparu et la guerre d'Espagne du second n'est plus qu'un souvenir. Les Français composent, certains très bien avec l'ennemi, la guerre, ses morts, ses blessés sont de nouveau là alors que l'on avait appelé la précédente "la der des der"!

Un bon troisième tome qui termine parfaitement cette trilogie.

Une trilogie à découvrir si l'on aime le Paris pas carte postale, l'argot parisien, la débrouille, si l'on est intéressé par la période d'entre deux guerres , ses acteurs, ses écrivains, ces artistes et les idéaux politiques qui ont nourri les hommes de cette époque. Trois bon romans qui se lisent facilement et qui sont loin d'être creux, avec des personnages attachants, j'espère que l'on en fera une bonne série télé, je vois déjà les décors
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Troisième tome d'une trilogie, Boulevard des Branques se situe en 1940 en plein exode. Nestor, le détective, est chargé de veiller sur un psychiatre. Celui-ci est retrouvé mort, apparemment suicidé. C'est le début d'un scénario complexe, prétexte pour parler du marché noir, de la médecine psychiatrique, du sort réservé aux malades mentaux durant cette période, de l'eugénisme ambiant, des liens entre les voyous, la police et les occupants allemands, de l'or espagnol envoyé à Staline.
Le ton est ironique, genre dialogue à la Audiard. Mais on sent une profonde empathie avec le Paris populaire.
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Dernier volet de la saga des brouillards.

Une histoire de fous !

Nestor est dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. L'exode de juin 1940 l'oblige à répondre à l'appel à l'aide d'Yvette, à cette occasion il va croiser Jean Moulin à Chartres. L'Histoire, toujours l'Histoire qui sert de trame aux récits de Patrick Pécherot … de retour à Paris, Nestor va connaître les premiers mois de l'occupation de la capitale française par l'armée allemande et ses conséquences tragiques pour la population française. Mais il y a encore du travail pour un détective privé même si le patron de l'Agence Bohman a fui prévoyant la traque des juifs. Nestor doit veiller sur l'éminent neuropsychiatre Antoine Griffart mais ne peut empêcher son suicide.

Une histoire de fous !

L'auteur sait utiliser les hasards de l'Histoire. Durant l'offensive allemande de mai 1940, l'hôpital psychiatrique de Clermont de l'Oise fut bombardée, obligeant l'évacuation des malades. « Deux mille dingues en chemin de fer. Ça devait valoir le jus. Un express rempli de Napoléon en pyjama et de baveux à camisole ». le style fait sourire mais Patrick Pécherot en profite pour dénoncer les adeptes français des théories nazies eugénistes.

Il n'y a rien de mieux qu'un enquêteur pour fouiller dans la société de son époque. En fait Griffart a été assassiné, meurtre déguisé en suicide, la police est formelle. Pour une fois la police officielle en apprend à un privé ! Nestor enquête et dans ses pas le lecteur voit arriver la Wehrmacht, s'installer le rationnement et les privations au quotidien, les premières alertes des bombardements alliés et la course vers les abris et les premiers contrôles « des flics à pèlerine et des soldats allemands, le fusil à l'épaule et la grosse plaque au cou ».

Une histoire de fous !

Nestor et la belle secrétaire sur les traces d'un fabuleux trésor ! En 1937 l'or de la République espagnole a été mis en sécurité à Moscou. Cinq cents tonnes. Mille cinq cent quatre-vingt-six millions de pesetas-or. Cinq cent dix-huit millions de dollars. Selon la rumeur, selon la légende, une partie de cette fortune aurait été détournée. de quoi attiser bien des convoitises.

J'ai adoré cette trilogie et les dernières lignes sur le destin de Nestor : « Envoyé au stalag, il s'en évada en mai 1941, mais cela est une autre histoire ». Place aux récits de Léo Malet

Patrick PÉCHEROT - Boulevard des Branques. Parution en novembre 2005, Éditions Gallimard, collection Série Noire. ISBN 9782070776375. Réédition en 2008, Folio policier n° 531. ISBN 9782070359554.

Les trois titres de la saga des brouillards ou Trilogie parisienne sont réunis en un seul volume paru en octobre 2014, Éditions Gallimard, collection Folio policier, n° 744. ISBN 9782070461431 .
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Suite de Belleville-Barcelone, ce nouveau roman de Patrick Pécherot, l'auteur de Les brouillards de la butte (…tous deux chroniqués dans urbanbike), est enthousiasmant…

Dans un style très personnel, l'histoire est remarquable en retraçant, entre autres, le sort des aliénés en ces périodes troublées des années 40. Les travaux de Ernst Rüdin, les textes d'Alexis Carrel ouvrent des perspectives monstrueuses à certains esprits "éclairés". Bref, les thèses eugénistes essaiment un peu partout dans le monde et même au USA. C'est ce que le narrateur découvre en cherchant à comprendre qui a occis son client, un psychiatre.
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Boulevard des Branquesˮ, une histoire de fous. L'auteur se révèle un fils naturel de Simenon et de Léo Mallet. Comme quoi les tarlouzes peuvent garder espoir. le héros porte le même prénom que Burma chez Léo. L'action se situe au début de l'Occupation, avec l'arrivée de la Wehrmacht et son installation. On y voit se développer toutes les bassesses, les combines et la mise à profit de la situation : marché noir, petits et grands trafics… Au-delà de ce contexte déjà largement évoqué dans la littérature, le livre rappelle un épisode des plus abominables de l'époque qui n'en n'a pas manqué : le sort des aliénés qui sont morts par dizaines de milliers pour cause de mauvais traitements. Une histoire encore largement sous le boisseau. Pécherot parle avec brio l'argot de ces années, celui des truands, des demi-sel, des demies-mondaines ou des totalement mondaines. On aime aussi la tendresse de l'auteur pour les paumés, les perdants de l'histoire, de l'Histoire. Un clin d'oeil au cinéma et aux acteurs et cinéastes, les collabos et les résistants, les attentistes et les volontaires. Un livre d'ambiance, de sociologie et d'études des moeurs.
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Dernier volet de la trilogie de Pécherot. Cette fois nous sommes en 1940, Paris est vide, les Parisiens ont presque tous quitté la capitale. Nestor, notre ami apprenti détective, est chargé de veiller sur un psychiatre dépressif. Mais un matin il se réveille trop tard, le professeur Griffard s'est tué (ou on l'a aidé à se tuer). Un peu déçu d'avoir mal fait son travail, Nestor se retire, mais il n'est pas tranquille pour autant ! On l'assigne à résidence alors que plus loin sa secrétaire l'appelle d'urgence à Chartres ! Train, vélo, voiture ! Un rythme endiablé pour ce polar qui, comme les autres, nous plonge complètement dans la grande Histoire avec l'exode, les théories eugénistes, l'or espagnol, les banques russes et les nazis !

L'histoire s'achève en 1941 alors que Nestor est emprisonné dans un stalag. Il s'en évadera quelque temps plus tard, là où commence 120 Rue de la gare de Léo Malet (que je me suis empressée de relire..)

J'ai vraiment beaucoup aimé cette trilogie où Pécherot rend hommage à Léo Malet en imaginant les débuts de Nestor (Burma) et en faisant revivre le Paris d'alors. le style, populaire et gouailleur, est bourré de trouvailles et on a du mal à quitter cet argot parisien renouvelé et ses personnages attachants !
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J'imagine que les aficionados de Burma sauront noter les clins d'oeil et autres codes repris par Patrick Pécherot, voire peut-être quelques aberrations, que sais-je. Pour ma part, je suis bien incapable de faire ce travail. Je sais juste que j'ai beaucoup apprécié ma lecture, la plume de Pécherot traduisant la gouaille des Parisiens, le tout avec un contexte historique extrêmement bien mis en valeur : l'Exode de juin 1940 et le début de l'occupation de la zone nord de la France. Pour son enquête, Pécherot embarque Burma dans les coulisses du monde médical d'alors, et notamment des établissements psychiatriques : les descriptions font froid dans le dos, mais là encore je crois que l'auteur a bien sur décrire le contexte de l'époque.

Roman d'atmosphère, où les secrétaires de détective expérimentent avec le boss les ressorts du canapé de l'agence, où le patron du bar-tabac du coin dégotte au marché noir de quoi faire une omelette baveuse, où l'on fume la pipe d'un air penseur en déchiffrant des photos mystérieuses, Boulevard des Branques m'a clairement donné envie d'aller explorer l'oeuvre de Léo Mallet. Voilà de quoi satisfaire les amateurs de romans noirs !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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"Boulevard des Branques" constitue l'ultime volet de la trilogie de Patrick Pécherot dédiée aux débuts de Nestor Burma, le héros conçu par Léo Malet, et c'est celui que je préfère : à mon avis c'est le plus original des trois. On y retrouve avec bonheur des personnages rencontrés dans les épisodes précédents, surtout le deuxième puisque deux ou trois ans seulement se sont écoulés. Nous sommes en juin 1940, au moment du grand exode des Français et des Parisiens en particulier vers le sud du pays. le patron de l'agence Bohman, juif, a laissé les clés à Nestor, secondé, ô combien !, par l'irremplaçable Yvette, secrétaire, amante, infirmière, répondant du tac au tac aux propos parfois condescendants de Nestor et lui suggérant des pistes auxquelles il n'avait pas pensé.
Les "branques", ce sont tous ceux qui sont internés dans les hôpitaux psychiatriques, et que les nazis avaient prévu d'éliminer comme beaucoup d'autres catégories de "sous-hommes". Dans cette sombre affaire, Nestor est amené à fréquenter des "fous", vrais ou simulateurs, mais aussi les médecins qui les soignent ou des grands pontes qui les étudient et écrivent des articles sur leurs maladies dans les revues scientifiques. C'est d'ailleurs à la sécurité de l'un de ces mandarins, opposé aux théories eugénistes en faveur chez les dirigeants hitlériens, que Nestor est chargé de veiller alors que les troupes allemandes entrent dans Paris. Mais le professeur se suicide pendant que son gardien dort. Suicide ou meurtre ? Nestor, qui se sent coupable d'avoir failli à sa mission, tente de répondre à cette question. Son enquête, sans jamais l'éloigner vraiment de la sphère psychiatrique, le ramène aussi à des à-côtés peu reluisants de la guerre d'Espagne dont il avait déjà eu vent dans "Belleville-Barcelone".
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