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3,53

sur 92 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Gus et André à bord d'un camion Citroën à bout de souffle, sur les routes enneigées du Jura chargent et déchargent des cageots de villes en villes.

Nous sommes en 1958, dans les relais routiers entre une saucisse purée et un ballon de rouge la radio donne des nouvelles de nos valeureux soldats partis remettre de l'ordre en Algérie.

Sur les route verglacées, ces « évènements », pourtant lointains, vont percuter de plein fouet la vie des deux routiers. La mort d'un chibani dans la cité dortoir d'une ville ouvrière perdue en Franche-Comté, ça n'intéresse personne.

Mais alors pourquoi ce gros développement de la police nationale dans les environs de Morez ? Et puis soixante ans plus tard il y a il y a la confession de Gus.

Nous sommes dans la France morne et grise des années 50, la France de l'OAS, de l'ORTF, de l'ennui et de la voix de son maitre.

La langue c'est de l'argot, du pur, du brutal, un vrai vocable des trois-huit, de la sueur et du zinc. Devoir de mémoire obligatoire pour rayer à jamais le scandaleux euphémisme « évènement » par le mot vrai « guerre d'Algérie », Patrick Pècherot écrit un roman triste, une série blême sur des laissés pour compte qui ne serons jamais des héros. Un grand « Noir » de chez Gallimard qui mériterait la « Blanche ».
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A l'inverse de Taipo, j'ai beaucoup aimé ce 1er livre d'une série que j'essaierai de lire ,concourant pour les Ancres Noires 2019 du Havre.
L'histoire se déroule pendant la guerre d'Algérie : deux hommes Gus et André se démènent au volant d'un vieux " citron"pret à rendre l'âme pour dégoter du frêt ,afin non pas de vivre mais survivre.Une solide amitié soude les deux hommes jusqu'au jour où l'arrivée d'un passager clandestin va semer la Zizanie ,détruire petit à petit leur amitié. Au travers l'histoire l'auteur a très bien retranscris cette page de notre histoire où le racisme qui régnait à cette époque entraînait souvent de graves rixes allant jusqu'à la mort.
J'ai été rapidement immergée dans l'ambiance et l'atmosphère quelque peu glauques à certains moments.La gouaille argotique et populaire et cette façon d'interpeller le lecteur m'ont plu et m'ont vu sourire ,ce petit côté Frederic Dard est sympa.Un auteur que je vous invite à découvrir. ⭐⭐⭐⭐
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'un prix (Prix folio Polar) organisé par une libraire. Je ne connaissais pas cet auteur, simplement que ce livre était un polar.

Effectivement l'intrigue est intéressante car elle se passe dans le Jura en Janvier 1958, au moment de la Guerre d'Algérie. le livre décrit l'ambiance de l'époque, les regards, les gestes, les paroles qui évoquent toutes les tensions de cette période de notre histoire. Et tout au long du livre, on ressent une oppression, une noirceur, une angoisse même qui monte au fil des pages, et on sent bien qu'il va se passer quel que chose de grave.

L'écriture est forte, puissante, et la narration est judicieuse. Pourtant, ce polar ne m'a pas emportée ... et je ne sais pas trop pourquoi. Et pourtant, il a été qualifié de "meilleur polar de l'année" par François Busnel ... alors chacun son ressenti ;-) C'est ça la beauté de l'écriture !

CHALLENGE ABC 2019 - 2020
CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2020
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« Hével : en hébreu tardif, réalité éphémère, illusoire, absurde ». le roman démarre avec cette prémisse, mettant en garde le lecteur sur l'exactitude d'un récit livré par Augustin, dit Gus, à un journaliste, longtemps après les faits. Passeurs sous l'Occupation allemande, résistants à leur heure, deux routiers trimballent dans leur camion un passager clandestin, Pierre. Son arrivée inopinée mais préméditée viendra chambouler le quotidien pépère de Gus et André. Avec comme fond de scène, le conflit avec l'Algérie, l'intégration difficile des Algériens débarquant dans les hameaux français et le passé jamais si lointain, nos routiers seront confrontés de nouveau à leurs démons personnels.
De la gouaille argotique du narrateur à l'embrouillamini de l'intrigue, j'avoue avoir eu quelque difficulté à suivre le fil de l'histoire. Il me manque probablement des références locales et historiques pour bien apprécier le propos de l'auteur, dont j'avais lu précédemment avec bonheur Les brouillards de la butte.
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Janvier 1958 sur fond de guerre d'Algérie, Gus et André parcourent le Jura à la recherche de Frets hypothétiques.
2018: Gus raconte à un écrivain venu l'interroger, cette traversée qui ne fut pas des plus calmes. Un meurtre vieux de 60 ans intéresse, l'intervieweur. Gus raconte-t-il la vérité?
J'ai très moyennement apprécié ce roman, le style, l'écriture, l'histoire, la façon dont le narrateur digresse du récit en s'adressant au lecteur ou peut-être à l'écrivain qui l'interroge ne m'ont pas emballée.
Certains passages sont savoureux mais l'ensemble m'est resté sur l'estomac, allez savoir pourquoi.

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Cette histoire qui se déroule dans le Jura en 1958, période de la guerre d'Algérie, est racontée par Gus en 2018. le style est déroutant au début du livre, frôlant le langage “San Antonio”, avec des négations excluant le ne, mais on comprend vite qu'il s'agit du langage oral d'un entretien avec un écrivain. À partir de faits concrets et plausibles, la narration dérive entre le réel et l'imaginaire expliquant le titre Hével qui signifie en hébreu réalité illusoire. Gus est maintenant âgé et ses souvenirs sont fluctuants. Son camion de fret navigant entre les barrages de la gendarmerie en période où sévissent FLN et OAS, a embarqué Pierre un mystérieux personnage qui va conduire l'intrigue. Un livre original que l'on lit d'une traite.
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Gus et André parcourent le Jura dans leur camion de transport routier aux pneus encore plus usés qu'eux et les regards toujours tournés vers l'essieu de leur bahut fatigué. Nous sommes en 58 et les tensions en Algérie poussent leurs ramifications dans l'hexagone. Les haines, les trahisons, les suspicions empoisonnent le climat. La rencontre avec un inconnu en cavale va précipiter le cours des choses.

Le bandeau publicitaire m'a fait hésiter, partagé entre la crainte ("Le meilleur polar de l'année" pour François Busnel) et l'espoir ("Prix Marcel Aymé").
Une fois la dernière page tournée, mon sentiment reste mitigé.
Embarqué par moments lors de passages franchement réussis, mais vaguement agacé aussi par un procédé usé jusqu'à la corde (le récit-confession brouilleur de pistes) et par des tics d'écriture ("Le ciel s'était fait couette", "ils étaient canadiennes et blousons fourrés", "il devenait (..) docks brumeux, ruelles suintantes...", "noueux comme racines", "on se sent plénitude", "je suis terre et boue", "les terres ici étaient de résistance"...

Il Jura, mais un peu tard.
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Livre dans la série noire de Gallimard mais nous ne sommes pas dans un polar mais dans la réalité crue des années 1958, en pleine guerre avec l'Algérie et un racisme primaire, viscéral et glaçant. L'histoire de Gus qui fait le chauffeur avec André, vie difficile, un camion bringuebalant, le bon vouloir des patrons et quand Gus dans une rixe contre un Arabe, se blesse au bras, leur travail est en jeu car il ne peut plus aider au déchargement. C'est Pierre, un étranger, enfin, presque, qui va venir les aider. Et puis il y a Simone, patronne de café, la petite amie occasionnelle d'André, histoire que Gus jalouse au fond de lui. Car Gus rassemble tous les pires sentiments de l'Homme, mais hélas, avec bonne foi et le "mais qu'est ce que vous auriez fait à ma place". Car il y a de la veulerie, de la solitude, de la camaraderie, de la jalousie, de la haine, le racisme lié totalement à cette époque où l'on entendait les récits des tortures de cette guerre. le tout mêlé à un paysage âpre du Jura pendant l'hiver, montagne froide, petits chemins neigeux, des couleurs vert sapin, noir, bleu nuit, blanc éclatant et ...la proximité avec la Suisse. Je vais ajouter une écriture formidable, très travaillée mais si évidente, où l'on y sent incroyablement l'époque, le terroir, la gouaille sans un seul mot d'argot. Difficile de ne pas être bouleversée, sans pour cela dire que j'ai totalement aimé car si ce roman se lit d'un trait, il reste au fond de soit une vraie amertume quand on l'a terminé.
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