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La lecture de ce roman est une grande aventure qui se mérite et en atteindre le bout sans encombre est un sacré challenge !
À bon entendeur : salut !
Pierre Pelot nous annonce d'emblée la mort de Maxime, le grand-père de Lorena, Il se serait pendu après avoir tué Anne Lisa, sa compagne, d'un coup de fusil. Une dispute qui aurait mal tourné ou un coup de folie d'un vieil homme perdant la tête ... Sauf que Lorena et ses parents, Adelin et Pauline, ne croient pas un seul instant que Maxime, "l'homme aux loups" ait pu faire une chose pareille !

Voilà le décor est planté ...

Enfin, pas tout à fait car Pierre Pelot va lentement nous diffuser des informations sur la famille Bansher et distiller le doute, tel un poison. Un doute qui va partager les habitants de la vallée vosgienne et les monter peu à peu les uns contre les autres ... Dans un style littéraire bien à lui, l'auteur fait de nombreux allers-retours, du passé au présent, pour nous éclairer dans un premier temps, enfin semble-t-il, et pour mieux jeter la confusion par la suite.

Un suicide ? Un assassinat ? Et dans ce cas pourquoi ? Quel est le rôle de Simon l'écrivain dans tout cela ? Qui sont exactement les ancêtres d'Adelin ?

Dans ce village perdu des Vosges, les habitants y mettent tous un peu leur grain de sel ... La vie y est dure, les gens plus ou moins mauvais ... Lorena rêve d'en partir avec Justin, "l'étranger" venu du Jura ...

Attention, si vous ne voulez pas vous y perdre totalement, vous n'avez pas intérêt à en oublier une seule ligne ! Il vous faudra parfois revenir sur le chapitre précédent pour vérifier que vous avez bien tout compris ! Pierre Pelot écrit avec beaucoup d'humanité mais néanmoins il reste intraitable, il faut décortiquer, partir et revenir à plusieurs reprises sur des détails du passé, un peu comme on le ferait pour une enquête policière. Et surtout, surtout, s'armer d'une immense patience !

Pierre Pelot aurait dit qu'il s'agissait de son dernier roman car il est fatigué : un récit pareil, je peux comprendre ! ...
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Il est des livres que l'on avale sans même sans rendre compte, juste pour l'histoire. Il est des livres dont on déguste les mots, mais sans aucun égard pour l'histoire qui ne raconte rien. Ce livre n'est pas de ceux-là. Ce livre se déguste, mot par mot, phrase par phrase, et l'on avance lentement, attiré par l'histoire, tiré par les fils que l'auteur tisse, petit à petit. Les mots sont beaux, les phrases sont belles, mais elles sont longues, arides parfois. Oui parfois on se perd un peu, on relit plusieurs fois, on cherche un mot dans le dictionnaire, et parfois même, il n'y est pas, parce que ses mots sont mâtinés de patois vosgien. Mais on y plonge à pieds joints et on ne le lâche plus. Passé les quelques premières pages où l'on se dit qu'on n'y comprendra rien, on commence à déguster chaque mot. Comme la mirabelle en fin de repas, un petit godet à ne pas avaler trop vite sous peine de rouler sous la table.

Mais comme je le disais, ce livre ne recèle pas que de jolis mots. le récit vous emmène dans une enquête digne d'un polar, on veut savoir ce qu'il en est, on veut comprendre, et parfois, grands dieux, on est totalement perdus, entre les taiseux et ceux qui parlent trop, entre ce que l'on montre ostensiblement pour cacher tout le reste. On croit savoir, on ne sait rien, on croit que c'est trop, et c'est pourtant si peu. Une franche réussite qui permet de tenir tout au long des 500 pages du roman…

Et enfin, il y a les personnages. Les Vosges d'abord. Celles avec les petits villages de montagne entrecoupés de forêt de sapin, avec son petit centre, et ses maisons dispersées. Celles où tu penses passer inaperçu mais où tout le monde te connait. Ces villages des Vosges, où 80% des habitants sont reliés par le sang, et même si tu y habites depuis 50 ans, tu seras toujours l'étranger. Ces affaires de familles, ah on parle des Corses parfois pour rire, mais venez écouter au bistrot d'un petit village vosgien ce qui se dit, vous serez bien surpris. Et pourtant, quand il faut cacher, défendre un secret, rien ne sort. Rien n'est mieux garder qu'un secret par là-bas, même si ça signifie être garder par les 50 habitants du hameau. S'il ne faut pas parler, personne ne parlera. Même pas contre ses ennemis.
Vous y retrouverez aussi une grande famille, avec un portrait tiré au couteau de chacun, et tellement réaliste.

Ce livre vous parle des villages de chez nous. Des hommes, des familles, des secrets. Mais surtout, il vous parle des hommes de là-bas. Et vous allez adorer.
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Pierre Pelot fait partie de ces écrivains qui se doivent d'avoir un style, bien à eux et parfaitement identifiable. le pari est réussi, mais ce qui faisait le charme d'un Jean Giono, lui aussi chantre d'un pays où hommes et bêtes, en proie aux forces vives de la nature, finissent par se ressembler, semble ici étrangement lourd et encombré. L'auteur multiplie les tournures désuètes, agrémentant sa prose de nombre de "vosgianismes" et termes de métier qui auraient mérité au mieux un lexique en fin d'ouvrage, au pire quelques notes en bas de page. Il ose également des envolées lyriques à la Marcel Proust, enfilant comme des perles les propositions subordonnées relatives et autres finesses grammaticales de la langue française, rendant la lecture particulièrement scabreuse. Pourtant, l'histoire qu'il nous raconte est passionnante. Situé dans les Vosges du Sud, dans une vallée reculée du pays des Ballons, aux confins de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, le récit part d'un double assassinat, celui de Maxime et sa compagne Anne-Lisa, maquillé en un crime (Anne-Lisa tirée à bout portant d'un coup de Luger Parabellum) suivi du suicide par pendaison de Maxime. Les gendarmes ont vite fait de classer l'affaire, le soi-disant coupable et sa victime rejoignant au plus vite le cimetière. Mais les gens du pays n'en pensent pas moins, chacun sachant ce qu'il sait sans en dire plus, et encore moins à la maréchaussée. La vérité, chère lectrice, cher lecteur, il va vous falloir attendre quelques 500 pages pour la voir apparaître, à condition de ne pas rater les indices donnés avec parcimonie par l'auteur, habile à multiplier les fausses pistes. Un lourd passé, partagé par tout un chacun, a su faire taire les langues dans ce village isolé où s'est retiré dans sa "Vôge" natale un célèbre auteur de romans policiers, vieil homme acariâtre fuyant les mondanités parisiennes. Pierre Pelot se met en scène lui-même, ce qui est assez réjouissant, même si l'humour n'est pas au programme dans ce roman noir, très noir. Son roman, on aimerait le voir réécrit pour un lecteur d'aujourd'hui. Hélas, seul l'auteur en aurait la capacité, s'il voulait bien se laisser inspirer par l'auteur de "Madame Bovary", qui savait condenser quatre pages en dix lignes. Et j'entends d'ici les fans de Pierre Pelot crier au sacrilège…
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Il s'agit d'un roman commence avec la mort de Maxime, le grand-père de Lorena, Il se serait pendu après avoir tué Anne Lisa, sa compagne, d'un coup de fusil. Nous sommes très vite plongés dans le bain, mais c'est sans compter que Lorena et ses parents, Adelin et Pauline. Aucun ne croient que Maxime se soit pendu. Impossible d'imaginer une seule seconde cette hypothèse. C'est comme ça que l'auteur va dévoiler lentement les informations sur la famille Bansher tout en laissant planner le doute.
Dans un petit village perdu des Vosges, Purgatoire, les habitants vont tous s'en mêler. Les habitants sont plus ou moins mauvais, difficile de vivre dans ce village... Lorena rêve de quitter les lieux accompagnés de Justin.
Il est difficile de tout assimiler d'emblée et il faut parfois s'armer de patience pour tout comprendre. Cependant, cela n'enlève rien à la qualité de l'ouvrage et de l'histoire dont l'intrigue suscitera et éveillera sans aucun doute votre curiosité.
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Et oui...j'adore Pierre Pelot ! je ne suis pourtant pas des Vosges mais pour vivre dans un petit village pas loin du Jura je m'y retrouve parfaitement. C'est un gros pavé, un bon gros livre avec toujours cette écriture, ses tournures de phrases, ses expressions, ses secrets, ses personnages...on lit doucement, tranquillement...on voit la nature, les bois, les loups, les chasseurs, les vallées, les sentiers, les émotions...l'écriture est juste vraiment magnifique !
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Purger le passé

Quelqu'un un jour a dit que le Sud se caractérisait avant tout par sa lumière. Je dirais que l'écriture de Pierre Pelot se caractérise avant tout par un style de phrasé qui n'appartient (presque) qu'à lui. A la fois alambiqué avec des structures de phrases à rallonge et rebondissements, à imbrications et digressions et en même temps limpide. A la fois détaillé et poétique.

Si Pierre Pelot devait décrire une pièce dans laquelle une vingtaine de personnes parleraient, mangeraient, boiraient, bougeraient, on observerait chaque détail. Non seulement on saurait ce que dirait, ce que mangerait, ce que boirait, ce que ferait chaque personnage, mais on visualiserait aussi les mouvements de chaque bulle de champagne, de chaque glaçon dans chaque verre de whisky, on observerait chaque bâillement, chaque éternuement, on verrait voler chaque mouche, chaque insecte présent dans la pièce, chaque grain de poussière invisible à l'oeil nu mais qui chez Pierre Pelot prendrait corps et vie sous nos yeux. On aurait grâce à lui une vision tout à la fois périphérique et générique de la scène et une vision précise et d'une acuité microscopique de la même scène.

Outre ce talent littéraire tout à fait hors norme, que j'ai rarement rencontré mais ai-je suffisamment lu ?, Pierre Pelot maîtrise sa narration. On a souvent l'impression que les écrivains s'amusent à démêler des pelotes de laine faites de plusieurs fils de laine. Chez Pierre Pelot, il n'y a au départ qu'un seul fil formant la pelote. Mais ce fil en appelle d'autres, issus des fibres mêmes de ce fil initial, comme si un récit en appelait un autre, comme si le narrateur passait sa loupe grossissante sur ce fil ou ce récit pour en extraire d'autres, des histoires dans l'histoire, qui viennent expliquer et éclairer d'une nouvelle lumière les situations dans lesquelles ses personnages sont plongées.

Pierre Pelot part de l'assassinat d'Adelin et Pauline maquillé en meurtre familial et en suicide. Laurena, la petite-fille, tout comme les autres habitants du patelin local, ne se satisfait pas de ce point de vue policier. Grâce à sa famille et malgré elle aussi, elle va extirper la vérité de l'histoire familiale qui semble être comme une chape de plomb sur cette vallée reculée, qui semble être l'histoire de cette vallée reculée. Chaque famille est liée aux autres, comme si tout était relié à des ancêtres communs.

Pierre Pelot, au-delà de son sens de la narration, y adjoint une écriture de dialogues qui puisent, dans l'ellipse et les non-dits, toute leur force. Surtout les non-dits, les phrases inachevées qui n'empêchent pas, au contraire, de faire avancer l'histoire.

Bref, ces braves gens du village de Purgatoire y sont en plein dedans, à la recherche d'une rédemption qui passe par la confrontation avec leur passé et celui de leurs ancêtres. le Purgatoire a la fonction spécifique de permettre l'expiation, la réflexion et la repentance. Pierre Pelot, tel un Dante moderne, nous y entraîne à la suite de ses personnages.

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Les grands-parents de Lorena Bansher sont retrouvés morts dans des conditions macabres à Purgatoire, petit village retiré des Vosges. S'agit-il d'un double meurtre ou, comme les apparences l'accréditent, d'un suicide et un assassinat? Convaincue que ses grands-parents ont été tués, Lorena, jeune femme au caractère bien trempé, va se mettre en quête de la vérité, notamment auprès de Simon Clavin, vieil écrivain brusque et taiseux de la famille, qui écrit des romans à clef sur ces « braves gens de Purgatoire». L'élucidation du drame familial donne lieu à une fresque montagnarde s'étalant sur plusieurs générations, remplie de « personnages d'une rudesse haute en couleur ». Une nature sauvage peuplée de loups lui sert d'écrin. L'histoire fera émerger les secrets familiaux, les règlements de compte entre clans, les vengeances d'une vallée à l'autre, dans un milieu de chasseurs prompts à utiliser leur fusil. Si l'intrigue est bien menée, le récit reste néanmoins sinueux et la langue de Pierre Pelot est escarpée, à l'image des montages de la région.
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J'avais adoré « C'est ainsi que les hommes vivent ». Mais là, quelle déception ! Une lecture fastidieuse, un style boursouflé aux développements inutiles, souvent proche de l'incompréhensible. Pourtant le coeur de l'intrigue, l'ambiance, les personnages avaient tout pour faire un très bon roman. Mais malheureusement l'édifice s'écroule sous sa lourdeur indigeste… J'ai rarement eu autant de mal à finir un livre.
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Que de secrets, plus ou moins tardivement divulgués, dans ce roman ! Il faut dire que la région où se déroule l'action s'y prête : Purgatoire est une ville imaginaire aux confins de la Lorraine, de la Franche-Comté et de l'Alsace, au coeur d'un territoire où la forêt règne en maîtresse et où les habitants passent pour des "taiseux" congénitaux.
Le vieux Maxime et sa compagne Anne-Lisa sont découverts sans vie, la seconde tuée d'un coup de fusil, le premier pendu à un fil électrique. Personne ne croit réellement qu'ils se sont donné la mort. Beaucoup pensent au contraire qu'ils ont été assassinés et que les deux inconnus aperçus dans une fourgonnette, rôdant aux alentours, ne sont pas étrangers à ces meurtres. Pourquoi ces exécutions ? Lorena, la petite-fille de Maxime, cherche à en savoir plus sur son grand-père, "l'homme des loups", et sur son histoire familiale en général dont elle ne connaît que des bribes. Mais même Simon, l'écrivain, qu'elle considère comme son oncle, dont elle se doute que les romans contiennent une part de vérité, rechigne à révéler la ou les clés des mystères qu'il est censé connaître. Quant à Zébulon, le rejeton un peu simplet des propriétaires de l'usine de tissage locale, il est trop fantasque pour qu'on accorde un quelconque crédit à ses propos. Et pourtant... Elle-même, Lorena, au bout du compte, ajoutera un secret à la liste en mettant fin à la menace représentée par les deux individus venus d'ailleurs.
Dans l'écriture souvent tarabiscotée de Pierre Pelot, certains trouveront de la poésie là où d'autres ne verront qu'approximation, barbarismes, ellipses difficiles à suivre. L'histoire, les histoires qu'il raconte dans ce livre sont néanmoins bien documentées et tiennent la route.
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la lecture de ce livre est presque une aventure, et elle requiert une certaine concentration (du moins pour moi) pour en apprécier la virtuosité.
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