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Citations sur Dieu de l'univers. Science et foi (44)

Mais ce vaste mouvement de convergence ne sera possible que si nous savons convenablement situer chaque « entité spirituelle », chaque religion dans le mouvement général de la socio-diversité qui est, répétons-le, la loi du monde. Ce qui postule l'humilité, le refus du (ou des) pouvoir(s), et le souci préalable de se faire pardonner ses erreurs passées. Tous, dans toutes les confessions, nous avons erré, nous avons péché. Tous, nous avons hérité des fautes et des erreurs d'antan. Aussi l’œcuménisme ne peut-il être que le fruit de l'esprit des Béatitudes.
p. 234
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Ouvrons quelques pistes, tentons de déblayer le terrain à parcourir : à partir de situations réelles, il conviendra de prendre acte des dissonances et de voir comment, çà et là, araser quelques positions par trop saillantes ; reconnaître que l'autre n'avait parfois pas tort, et reconstruire sur le socle de la première Église indivise une union dans la foi en Christ ressuscité. Ici, c'est la dynamique qui compte, et non les interminables arguties des théologiens. Il faut prendre chaque Église telle qu'elle est, et s'ouvrir résolument à une communion toujours plus large. Chaque Église apportera de la sorte ses richesses : les protestants, leurs rapports si personnels avec la Bible ; les orthodoxes, leur liturgie et leur attachement si profond à la résurrection du Christ ; les catholiques, la riche diversité de leurs ordres et de leurs congrégations. Le christianisme devrait aussi multiplier les contacts avec les représentants du judaïsme et de l'islam d'une part, avec les religions orientales d'autre part. Ces religions rappellent à l'homme qu'il a une tâche à accomplir : accéder à la maîtrise des désirs et des passions, sources de souffrances pour l'humanité. Leur but : aboutir à plus de sérénité, à l'illumination intérieure, au “nirvana”. Tel est le sens de l'enseignement bouddhique, par exemple, qui n'est pas étranger aux objectifs moraux proposés par les religions chrétiennes. Le rapprochement des hauts responsables spirituels du monde pèserait d'un poids décisif en faveur de la justice et de la paix. Tous auraient en commun un message à délivrer sur le sens de la vie : annoncer au monde que chaque être nouveau-né est destiné à devenir un homme, c'est-à-dire une sorte de chef-d’œuvre potentiel de justesse et de sagesse, de bonté et de sainteté. Chaque jour qui passe, chaque acte accompli, chaque pensée juste se doit de concourir à la réalisation de ce chef-d’œuvre. Chacun, naturellement, s'y évertuera selon sa voie, puisqu'il n'est pas deux êtres identiques. Si chacun proposait cet objectif au sein de sa propre religion, le mouvement général qui se dessinerait alors mènerait vers l'universalisme, puisque « tout ce qui monte converge », comme le disait Teilhard de Chardin. Or il s'agit bien, pour tous, dans toutes les confessions, de promouvoir et réussir une véritable métamorphose par une alchimie de l'âme.
p. 232-33
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Il découle de ce qui précède que la « socio-diversité », forme sous laquelle nous apparaissent aujourd'hui les religions chrétiennes, ne constitue pas un phénomène “anormal”. Il ne s'agit pas d'accidents fortuits de l'Histoire, mais du déroulement naturel de cette Histoire dont les aléas font partie de la nature des choses. L'homme étant ce qu'il est, on ne voit d'ailleurs pas ce qui soustrairait les « entités spirituelles » à ces aléas, alors que toutes les entités sociales, eth-niques, culturelles, nationales et géographiques sont soumises à leur pression évolutive. Nul n'a jamais prétendu que les Églises n'étaient composées que de saints, seule condition qui pourrait les exempter d'obéir au mouvement de l'Histoire. Mais nous serions alors déjà dans ce Royaume annoncé par le Christ, qui n'est pas de ce monde et qui, pourtant, n'exclut pas, lui non plus, la diversité. L'unité dans la diversité ne trouve-t-elle pas son premier modèle achevé dans la Trinité avec le fameux « qu'ils soient uns comme nous sommes un* » ?
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*. Jn, XVII, 22.
p. 231-32
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Si l'écologie discourt généreusement sur la diversité, notamment sur la « biodiversité » qui exprime la richesse de la vie, répartie en une mosaïque d'espèces concourant toutes aux équilibres des écosystèmes, pourquoi s'étonnerait-on de la « socio-diversité » qui peuple la terre d'ethnies, de cultures, de nations, d'églises, bref, d'une multiplicité d'entités et d'institutions différentes ? Cette multiplicité des cultures, des ethnies, des nations et des religions humaines dessine une géographie sociale aussi riche que la biogéographie et la diversité biologique.
Les corps inanimés n'échappent pas non plus à la règle de la diversité …
p. 229
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Les religions qui n'ont cessé « de se poser en s'opposant » – et avec quelle agressivité ! – doivent retrouver le chemin de l'unité : unité pour tous les chrétiens au sein d'une Église à nouveau indivise ; communion en Abraham au sein de la grande famille monothéiste ; enfin, convivialité partagée avec toutes les religions de la terre. Tel pourrait être le programme fabuleusement ambitieux et pourtant on ne peut plus réaliste à fixer au troisième millénaire.
p. 228
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Peut-on imaginer l'institution plus respectueuse des épreuves et des souffrances des hommes ? Hélas, la compassion, la bonté, la miséricorde n'ont jamais été les vertus cardinales des institutions.
p. 226
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Écrasée par une aussi longue histoire, l'Église romaine offre le spectacle contrasté d'un appareil institutionnel d'une extrême rigidité et d'une « base » muette mais vivante. Rome inspire un diagnostic de raidissement, donc de sénescence ; mais, aux yeux de qui parcourt l'Afrique ou les Amériques, de jeunes rameaux croissent et fleurissent ici et là.
Après l'espérance suscitée par Vatican II, l'Église n'est pas parvenue à secouer le poids des ans et a été en quelque sorte rattrapée par son passé. Dès lors allait se consommer un franc divorce avec la modernité. Une telle situation est-elle irréversible ? L'avenir seul le dira ; mais il est d'ores et déjà possible d'entrevoir les chances du futur.
p.226
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Le récit analogique de ce développement* historique manifeste spectaculairement que les Églises sont des sociétés humaines lourdes d'histoire, et, par là même, répondent aux lois générales qui président à toutes les manifestations de la vie dans les trois règnes : ici, les lois fondamentales de l'évolution sont aussi celles de l'histoire des sociétés. On en vient alors tout naturellement à considérer comme “normaux” le poids et les séquelles d'un passé qui obère parfois si lourdement la barque de Pierre ou le croissant de l'islam.
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*. Évolution rapide et divergente, multipliant en peu de temps le stock d'espèces issues d'une même souche.
p. 223
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Sous Constantin, la nouvelle espèce a déjà gagné tout le monde romain. Mais elle a aussi subi de multiples influences. Débordant largement le cadre étroit du judaïsme au sein duquel elle a pris naissance, elle rencontre la pensée grecque et « s'hybride » plus ou moins avec elle, en ce sens qu'elle la « baptise » tout en intégrant certaines de ses valeurs : le message évangélique subit alors l'influence de l'idéalisme platonicien — notamment avec saint Augustin — et du dualisme, contenant en germe le manichéisme et sa fameuse opposition entre la chair et l'esprit, si profondément étrangère à la pensée juive et à ses toutes premières sources. En même temps, la nouvelle religion se coule dans le cadre juridico-administratif du droit romain, et l'on voit les Pères de l'Église s'évertuer à définir et délimiter les contours de l'espèce, tant sont nombreux et menaçants les risques de contamination et d'hybridation susceptibles de corrompre la pureté initiale du message. Les conciles succèdent aux conciles, chacun s'attachant à préciser davantage les caractères de l'espèce nouvelle, tout comme le font les botanistes quand ils décrivent une espèce et délimitent les “frontières” qui la distinguent de ses voisines. La sélection joue alors à plein : les hybrides que la nouvelle foi produit avec d'autres croyances, les mutants qui surgissent çà et là en son sein sous l'influence de zélateurs inspirés, sont systématiquement éradiqués sous l'appellation d'hérésies. Les conciles se livrent à un épuisant travail de “désherbage” en vue de préserver la nouvelle espèce de tout gène étranger. Pendant la longue histoire du catholicisme romain, ils jouèrent ainsi le rôle d'horticulteurs à qui eût été dévolue la mission de prémunir contre tout risque de contamination génétique les caractéristiques initiales de l'espèce, d'éviter que des pollens extérieurs ne viennent en altérer, par quelque fâcheuse et illégitime hybridation, la pureté initiale.
p. 216-17
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Chaque individu pratiquant adhère, au moins en principe, à un ensemble de croyances qui s'expriment dans des rituels et des pratiques caractéristiques de “l’espèce spirituelle” à laquelle il appartient. Mais cette adhésion s'accompagne toujours d'une certaine marge individuelle de liberté — il y a des nuances dans la pratique et dans la croyance — représentant ces fameuses fluctuations qui, au sein de toute population, différencient et individualisent chacun de ses membres. La preuve en est que, pour des “espèces spirituelles” qui nous concernent ici, leurs spécimens les plus hautement représentatifs, les saints, sont tous différents : chacun a sa propre histoire, son aventure humaine, ses charismes, au point qu'on a pu dire à leur sujet que « Dieu ne se répète jamais » et que chacun d'eux est un “autographe de Dieu”.
p. 208
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