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3,82

sur 89 notes
Quand on ferme Monstrueuse féerie, on est passé (moi du moins) par plusieurs états, peut-être aussi parce que je ne l'ai pas lu d'une traite.
L'auteur alterne passé et présent. Dans le récit du passé, de l'enfance du narrateur, on est dans l'horreur, qui je l'avoue est loin d'être mon domaine de prédilection.
Puis, après quelques pages, l'auteur nous amène dans le présent avec une poésie et une qualité d'écriture, à la Boris Vian, que j'ai beaucoup aimée.
Ces sentiments, d'horreur d'une part et de poésie d'autre part, vont crescendo et à un moment il faut du courage pour continuer la lecture, comme il a fallu du courage aussi je suppose à l'auteur pour décrire cette enfance. Les métaphores sont costauds et je reconnais que l'on peut avoir envie d'abandonner le navire, il m'est arrivé vers le milieu du livre de me demander dans quelle galère je m'étais fourrée ! Mais bon, personne ne m'a forcée à faire cette lecture, elle m'a été proposée par l'auteur en échange d'une chronique, je l'ai acceptée et il faut jouer le jeu !
En même temps, fille d'infirmiers en psychiatrie, ce texte me parlait. J'ai apprécié la bienveillance de l'auteur, psychologue, qui nomme les personnes qu'il accompagne des Monuments et non des patients. Je trouve cela très respectueux.
Ce qui est intéressant aussi, ces sont les nombreuses références ou ressemblances littéraires J'ai pensé, comme déjà dit à Boris Vian, on peut voir du Kafka aussi dans le côté monstrueux, Harry Potter est cité plusieurs fois, on retrouve aussi l'ambiance des contes. Une grande richesse littéraire.
Horreur et poésie donc pour le moment.
Et puis, vers la fin du récit, j'ai ressenti beaucoup d'émotions. Je ne peux pas en parler sans spoiler, dommage !
Ah j'ai oublié de parler de l'Elfe, très importante dans ce texte. Pour elle, le narrateur va essayer de dépasser son mal être, et va tout faire pour la garder.
Car elle le sauve de ses peurs, de ses angoisses, de ses névroses nées dans son enfance.
Le narrateur /auteur ? est devenu psychologue, ne dit-on pas que les psys font ces études de psycho pour essayer de trouver des réponses à leurs questions voire à leurs névroses ? Là l'auteur nous parle plutôt d'apprendre la "décompensation poétique" (que je vous laisse découvrir).
Je n'aurais pas écrit la même chronique à différents moments de l'histoire mais à la fin, je ne regrette pas cette lecture qui, bien que contenant beaucoup d'Horreur, me laisse sur la note poétique, bienveillante et pleine d'espoir.
Je remercie Laurent Pépin pour son partage et j'espère avoir un peu compris son histoire et son chemin !

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Monstrueuse Féérie de Laurent Pépin est un livre vraiment singulier, une novella où alternent avec beaucoup de cohérence et de beauté le récit d'une enfance difficile, celle du narrateur, et son présent, sa profession de psychologue dans un établissement pour personnes atteints de maladie mentale. Tout au long de l'histoire, ces deux récits vont se répondre, se prolonger l'un l'autre, sans jamais se confondre.

Dès le début, apparaît une atmosphère particulière, un je ne sais quoi qui s'insinue, une part d'étrange qui imprègne la conscience du lecteur, un trouble, presque un malaise. C'est que peu à peu, le personnage-narrateur va faire l'expérience d'une descente dans la folie, ce moment, cet abîme indescriptible où la réalité se dérobe sous le poids de la souffrance et fait naître un autre monde en creux refermé, replié sur lui-même.
Qu'est-ce que la folie, l'angoisse de ne plus être soi ? Qu'est-ce qui nous installe et nous maintient dans le présent, dans le monde et un jour nous en détache, nous en tient à l'écart ? Comment rendre compte de cette distanciation d'avec la réalité des choses et des êtres ?

C'est ici que réside toute l'originalité, tout l'intérêt du livre de Laurent Pépin : l'imaginaire et la poésie (j'ai lu Monstrueuse Féérie comme un long poème en prose) servent une belle écriture pour décrire au plus près l'angoisse d'une conscience égarée et livrée à elle-même. L'histoire n'est pas un aplat, un énoncé d'impressions et de descriptions venant asséner une vérité. Elle est comme un récit en mouvement, un jeu de nuances qui s'agrègent les unes aux autres pour faire sens, et amplifier ce que l'auteur nomme une «décompensation poétique».

Entre onirisme, fiction et réalité, ce livre de Laurent Pépin est comme une confidence que le lecteur recueille, avec ses zones d'ombre et d'incompréhension mais aussi et surtout avec sa belle part de lumière, de sensibilité et d'humanité.
La lecture nous ouvre des chemins qui nous conduisent à l'altérité, à une meilleure connaissance du monde et des autres. Monstrueuse Féérie de Laurent Pépin est de ces chemins là.
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Merci à l'auteur de m'avoir choisi parmi les babeliotes pour m'adresser son roman court si original.
Babelio me permet ainsi de sortir des sentiers battus, de faire de belles découvertes et d'ouvrir mon esprit à des textes différents de ceux de ma zone de confort.

Quelques mots d'abord pour dire que j'ai bien apprécié l'agencement astucieux du texte, présenté sur une largeur d'une quasi demi-page, et composé de deux récits qui alternent, dont l'un écrit en italiques.

Quelles incroyables et dérangeantes « phantasies » renferment ces deux récits!

L'un décrit le cheminement d'un narrateur, un étrange psychologue, souffrant lui-même de troubles profonds de communication avec le monde, et qui travaille dans un bien étrange service de Psychiatrie, celui des patients volubiles, patientes et patients qu'il nomme les Monuments, et dont certains font des décompensations « poétiques ». Il rencontrera parmi ses patientes une Elfe avec laquelle il engagera une liaison amoureuse, mais qui s'éloignera de lui, pour retrouver sa liberté et échapper au sentiment d'étouffement que le narrateur lui inspire. La fin du récit suggère que le narrateur progresse vers la capacité à « bâtir » sa vie.

Le second récit correspond le plus au titre du livre. Oui, c'est une féerie, une fantasmagorie monstrueuse, une relation horrible et fascinante d'un enfant avec ses parents, « affreux, sales et méchants » qui sont alternativement menaçants et attirants, et qui disparaîtront à la fin après un combat terrifiant.
Est-ce un récit métaphorique d'une enfance douloureuse, ou une vision déformée par la maladie mentale, ou un cauchemar? Je ne sais.

En tout cas, c'est impeccablement écrit, et même si je ne suis pas du tout familier des récits « gore » ou gothiques, je trouve que celui-là « déménage » et je serais bien curieux de savoir si l'auteur continuera dans la même veine.
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Merci à l'auteur ,Laurent Pépin ,de m'avoir permis la lecture de cet étrange roman. le narrateur est psychologue dans un centre de psychiatrie où il a choisi d'écouter ses patients ,quelque soit leurs délires psychotiques et là, il y a du lourd !!!Lui-même ,traumatisé par des parents complètement barrés ,n'est pas en reste ,amoureux d'une Elfe et en proie à des rêves complètement déjantés. Un roman dérangeant mais agréable à lire ,un Objet Littéraire Non Identifié .
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J'ai bien aimé ce roman qui nous parle d'une famille pas comme les autres, le personnage principal qui est psychologue va m'épater en racontant son histoire qui grace à la plume de l'auteur prend toute son élégance.

Au niveau perché, il est bien tout en haut de la branche.

Il m'a raconté son histoire de famille très incroyable et aussi son amour pour son Elfe. Mais hélas il ne remonte pas l'échelle et il sombre dans l'âbime de son esprit tordu.

Il tombe en bas de son arbre et se retrouve vraiment très mal dans un cauchemar replis de monstruosités.

Pour soigner les gens malades du cerveau, il faut avoir une grande expérience dans le domaine.

Dans cette aventure et dans l'esprit flouté du personnage, il y a des moments qui font vraiment peur mais je me suis souvent posé les questions.

Rêves ou réalité ?

C'est quoi cette famille de fous ?

Il doit surement arrêter l'alcool car ses parents dans ce récit font trop flipper, des monstres et les odeurs de putrefaction.

Mais, heureusement qu'il garde espoir au retour de son amour, son elfe qui pourra peut-être le sauver de cette folie où pas.

Il y en a des histoires qui sortent du subconscient de cet homme souffrant.

Merci à l'auteur de m'avoir permis de découvrir cette monstrueuse féerie qui m'a bien divertie. Belle plume qui m'a entrainée dans cette histoire de folie.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Où je vous parle de brocolis...

Une histoire d'amour, de la psy-(chanalyse)(chologie)(chiatrie), de la poésie : bref, un condensé de ce que je déteste lire.
C'est comme les brocolis, c'est dégueulasse et pourtant j'en mange et c'est parfois très bon. Même que je me régale. Et que j'en redemande. Car tout n'est pas dans les ingrédients, la recette et le talent du cuisinier feront que le plat est digne de Flunch, ou d'un restaurant étoilé...

Monstrueuse Féérie, c'est des brocolis délicieux, cueillis juste à maturité, choisis avec passion. de petites fleurettes tendres et légèrement croquantes. Sublimés à la vapeur d'un bouillon d'une culture foisonnante. le cuistot a su capturé l'essence des ingrédients pour un faire plat unique, indéfinissable et dont les saveurs restent longtemps en bouche et en mémoire.

Lorsque je regarde des émissions culinaires avec de grands chefs étoilés, je les entends toujours dire qu'un plat est une histoire, et sans histoire, pas de bons plats. Ce qui m'a toujours fait bien marrer : des histoires pour péter plus haut que son cul ! Mais un jour devant cette assiette de brocolis, j'ai su que c'était vrai. J'ai su capter la malice du cuisinier, qui a exploité avec talents les combinaisons d'épices (noires) pour en révéler le parfait accord.

C'est la parfaite recette. Et c'est toujours un plaisir que de retourner dans ce troquet déguster ces brocolis. Ici, le chef a révisé sa recette initiale pour lui donner une subtile variation, tout aussi délicieuse. Il parait qu'il va concocter d'autres recettes, cette fois avec des épinards et une autre avec des choux de Bruxelles. Et vous savez quoi ? Je suis très impatient d'y goûter.
 
En conclusion, les brocolis, c'est délicieux, mangez-en !
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L'écriture poétique de ce conte est d'une grande richesse et ainsi l'auteur y exprime une sensibilité agréable. On peut même y relever des passages utiles pour un bien-être maximal.

Le narrateur est psychologue dans un centre où il côtoye des patients, qu'il appelle les « Monuments », des sources de poésie immenses et uniques, qui le fascinent. Il pense que chacun d'eux exorcisent leurs monstres par le moyen de la poésie.

Il y a des moments où l'oeil de l'analyste se voit très clairement au travers d'un lexique spécifique, mais c'est ponctuel. Les métaphores sont surtout très prolifiques, et montrent une véritable âme de poète. J'ai aimé le regard poétique jeté sur le monde psychiâtrique.
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J'ai été agréablement surpris d'être contacté par l'auteur qui m'offrait un exemplaire (numérique) de son livre pour que j'en parle... en bien de préférence, cela va sans dire. Je ne suis pas adepte, loin s'en faut, de la lecture sur écran. Mais c'est une oeuvre courte. J'ai donc accepté de lui donner sa chance. Laurent Pépin m'a donc envoyé un document pdf. J'aurais donc pu l'imprimer. Ce que j'aurais sans doute fait si le document avait été plus long.

Donc ! Monstrueuse féerie est une chronique peu ordinaire de la folie. Un héros complètement décalé, mal dans sa peau et qui s'enfonce un peu plus à chaque page dans la démence. Par certains côtés, ce texte m'a rappelé les lectures de certaines oeuvres de Serge Brussolo, Philippe Curval et autres Pierre Siniac. le narrateur, au fil des 90 pages, se sent perdre pied mais est totalement incapable d'éviter le pire... à moins que pour lui ce pire assure sa sauvegarde.

Alors ? J'ai aimé ? Je n'ai pas aimé ? Les deux en fait. le style est intéressant, l'écriture sûre (et il n'y a pas de coquilles), les idées développées lumineuses. Mais je ne suis pas un inconditionnel de ce genre de récit. du fantastique oui, mais pas celui-là... ou du moins à dose homéopathique.

En bref : Je vais surveiller les prochaines publications de cet écrivain et, en fonction du thème, lui donner encore une chance. Et vous, lecteurs de cette recension, donnez lui aussi sa chance.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Atypique, le mot est faible pour qualifier cette novella d'une centaine de pages, brève mais d'une intensité extraordinaire. Je n'ai jamais rien lu de tel: les yeux écarquillées je me suis aventurée dans cet OLNI totalement déconcertant ! Comme je m'y attendais un peu en abordant ce « conte psychiatrique », j'ai du faire preuve de concentration pour être un maximum réceptive à ce texte qui traite de la folie, présentée du point de vue d'un névrosé.
Le narrateur est psychologue en clinique psychiatrique mais souffre lui aussi de troubles psychologiques liés à son enfance au sein d'une famille vraisemblablement dysfonctionnelle, victime d'une maltraitance insidieuse. Surmonter ses traumatismes en aidant les autres est certainement plus altruiste qu'efficace, car le voilà à l'âge adulte pansant ses plaies en s'inventant une elfe pour compagne. Mais dès que cette elfe apaisante s'absente et le rend à son triste sort, notre psychologue retrouve un univers peuplé de Monstres et autres délires psychotiques poétiques terrifiants, il nous entraine alors dans un imaginaire effroyable et désopilant. L'extravagante couverture vaut d'ailleurs d'être vraiment admirée en détail, elle laisse présager un pêle-mêle de scènes ahurissantes, mais on est loin du compte : certains passages sont cauchemardesques et replonge le narrateur en enfance, avec une vision totalement déjantée de la réalité. On oscille en permanence entre l'imaginaire et le réel: s'il m'a été difficile au début de distinguer le quotidien du narrateur et ses rêves, je me suis laissée emportée par le texte, par la poésie qui émane de ces lignes.

Je me pose une question, que chacun peut se poser en lisant ce livre : l'auteur parle t-il de lui-même, est-il le narrateur de ce récit (Laurent Pépin est psychologue clinicien), a t-il réellement ce point de vue sur le monde qui l'entoure? Ou, en clinicien justement observe t-il ses patients pour retranscrire le plus justement possible leur univers au travers de ce texte ? L'auteur a en tout cas une sensibilité hors-norme qui m'a beaucoup touchée… parce qu'il fallait oser tout de même écrire ce texte, sur ce sujet, et le faire avec beaucoup d'humanité. Je remercie l'auteur de m'avoir contactée pour m'offrir cette lecture sombre, insaisissable et époustouflante… Je vous conseille cette lecture que vous ne trouverez nulle part ailleurs, vous aimerez ou pas… mais j'aimerais avoir votre avis !!


Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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L'auteur, Laurent Pépin, m'a offert de faire la lecture de son conte. Je l'en remercie. Je m'attendais à une oeuvre du domaine du fantastique, mais c'est à un tout autre univers dans lequel j'ai été immergé. Et puis, dès les premières pages, je n'ai pu empêcher que des souvenirs datant de près de 50 ans remontent en moi et viennent interférer ou se surimposer au texte. En effet, alors étudiant, j'ai travaillé pendant cinq années dans un hôpital psychiatrique. Cette lecture a ainsi fait renaître des images de longs corridors grisâtres, d'âmes en peine circulant en longeant les murs, de poètes déclamant des textes incompréhensibles, mais on ne peut plus ressentis lors de décompensation. Les Monuments dont parle l'auteur, je les ai côtoyés et la lecture de Monstrueuses fééries a réveillé cette vive expérience.

C'est dans un style déroutant, mais efficace que Laurent Pépin nous offre ce portrait poétique d'un monde schizophrène qui bascule entre réalité, rêve et hallucinations, un monde qui cherche à engloutir celles et ceux qui s'y frottent, un monde qui se propulse au-delà de ses limites. Voilà une nouvelle en forme de conte qui se lit comme une expérience esthétique et émotionnelle.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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