Quand on ferme
Monstrueuse féerie, on est passé (moi du moins) par plusieurs états, peut-être aussi parce que je ne l'ai pas lu d'une traite.
L'auteur alterne passé et présent. Dans le récit du passé, de l'enfance du narrateur, on est dans l'horreur, qui je l'avoue est loin d'être mon domaine de prédilection.
Puis, après quelques pages, l'auteur nous amène dans le présent avec une poésie et une qualité d'écriture, à la
Boris Vian, que j'ai beaucoup aimée.
Ces sentiments, d'horreur d'une part et de poésie d'autre part, vont crescendo et à un moment il faut du courage pour continuer la lecture, comme il a fallu du courage aussi je suppose à l'auteur pour décrire cette enfance. Les métaphores sont costauds et je reconnais que l'on peut avoir envie d'abandonner le navire, il m'est arrivé vers le milieu du livre de me demander dans quelle galère je m'étais fourrée ! Mais bon, personne ne m'a forcée à faire cette lecture, elle m'a été proposée par l'auteur en échange d'une chronique, je l'ai acceptée et il faut jouer le jeu !
En même temps, fille d'infirmiers en psychiatrie, ce texte me parlait. J'ai apprécié la bienveillance de l'auteur, psychologue, qui nomme les personnes qu'il accompagne des Monuments et non des patients. Je trouve cela très respectueux.
Ce qui est intéressant aussi, ces sont les nombreuses références ou ressemblances littéraires J'ai pensé, comme déjà dit à
Boris Vian, on peut voir du Kafka aussi dans le côté monstrueux, Harry Potter est cité plusieurs fois, on retrouve aussi l'ambiance des contes. Une grande richesse littéraire.
Horreur et poésie donc pour le moment.
Et puis, vers la fin du récit, j'ai ressenti beaucoup d'émotions. Je ne peux pas en parler sans spoiler, dommage !
Ah j'ai oublié de parler de l'Elfe, très importante dans ce texte. Pour elle, le narrateur va essayer de dépasser son mal être, et va tout faire pour la garder.
Car elle le sauve de ses peurs, de ses angoisses, de ses névroses nées dans son enfance.
Le narrateur /auteur ? est devenu psychologue, ne dit-on pas que les psys font ces études de psycho pour essayer de trouver des réponses à leurs questions voire à leurs névroses ? Là l'auteur nous parle plutôt d'apprendre la "décompensation poétique" (que je vous laisse découvrir).
Je n'aurais pas écrit la même chronique à différents moments de l'histoire mais à la fin, je ne regrette pas cette lecture qui, bien que contenant beaucoup d'Horreur, me laisse sur la note poétique, bienveillante et pleine d'espoir.
Je remercie
Laurent Pépin pour son partage et j'espère avoir un peu compris son histoire et son chemin !