AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 89 notes
Le temps passe vite en vacances, cela fait déjà 10 jours que j'ai lu cette novella que l'auteur m'a présenté comme étant « un conte fantastique pour adulte teinté de pataphysique, de psychanalyse, de poésie et d'humour noir ». C'est je trouve après lecture une remarquable courte description de l'auteur sur son texte.

Un texte singulier que j'ai lu d'une seule traite un soir bien installé en terrasse ma tablette en main accompagné de quelques moustiques. Ces sales bêtes m'ont bien entendu piqué mais ma lecture aussi. Piqué par son étrangeté et ces toutes premières pages que j'ai trouvé assez glauque, je me suis demandé dans quoi je m'embarquais.

À la fin de ma lecture j'ai refermé ma tablette me demandant bien comment j'allais rédiger ce petit avis. Cela ne m'arrive pas souvent mais je ne savais pas si j'avais ou non aimé ma lecture. Je savais en revanche que je trouvais le titre lui aussi très bien trouvé et que j'aurais sans doute du plus m'attardé sur le "monstrueuse".

Quelques jours plus tard je peux dire que si je n'ai pas follement apprécié ce court texte le tout étant sans doute un peu trop sombre pour moi je ne peux pas dire ne pas avoir aimé ce texte Laurent Pépin étant parvenu à m'embarquer dans cet étrange voyage entre folies, cauchemars ou rêves éveillés dans une ambiance quelque peu oppressante au fil des pages qui ne s'oublie pas une fois la lecture terminée.

Je dirais que Monstrueuse féerie est une expérience de lecture à tenter, elle plaira ou pas mais une chose est sûre elle ne vous laissera pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          530
Monstrueuse Féerie, de Laurent Pépin, jeune auteur découvert sur Babelio, relate une histoire de psychiatrie originale et poétique... Un soignant perçoit des troubles dus à son enfance, son activité et une rencontre amoureuse : de là, il se déconnecte du réel... Intercalant les faits du passé et du présent, ce court récit, doté d'une couverture magnifique est à lire et à recommander : pour le plaisir !
Commenter  J’apprécie          501
L'auteur m'avait prévenu : le premier tiers du livre a « noyé 2 ou 3 lecteurs » j'étais donc prête à m'accrocher et pourtant pas de brasse coulée pour moi. J'ai été absorbée dés les premières phrases par le côté complètement illuminé de ce conte horrifique.

Ce court roman ne nous parle pas de folie il nous plonge en pleine folie et nous fait vivre des moments de démence parfois très inconfortables. le lecteur est décontenancé et privé de repères. Difficile de démêler la vraie vie de la folie tout simplement parce que quand on est fou la vraie vie c'est la folie ! C'est ce qui rend ce conte aussi dérangeant. En même temps le plus déconcertant c'est que j'ai bien compris les métaphores, le fil conducteur et les sous entendus. Quoi de plus perturbant que de nager en pleine folie et d'y trouver une certaine cohérence et même parfois de comprendre complètement ce que le personnage principal veut dire alors même qu'il est complètement cintré ? - Terme pas du tout médical mais qui me semble être le seul à pouvoir rendre justice à mon ressenti.-

Le lecteur est dans la tête du personnage principal qui alterne passé et présent. Croyez moi c'est un sacré bordel là haut avec tous les monstres qui y habitent, et arrivé à un certain stade cette tête prend des allures d'Alcatraz. Pas étonnant que l'Elfe se sente prisonnière. Ah Oui, je ne vous ai pas dit ? Il y a une Elfe, évidemment, tout le monde à une Elfe comme amoureuse. Ah bon pas vous ? Bon, en tous cas le personnage principal lui oui. Elle l'apaise et tient les monstres à distance mais elle voudrait qu'il soit capable de gérer ses monstres tout seul. C'est vrai quoi c'est un grand garçon ! En même temps c'est le rôle de papa et maman d'apprendre à leurs enfants à gérer les monstres mais dans le cas présent il y a eu comme qui dirait quelques défaillances.

Dit comme ça, tout ça vous semble sans queue ni tête ? Ça c'est parce que je n'ai pas le talent de Laurent PÉPIN qui nous offre un récit court, déjanté, mais complètement maîtrisé et structuré. J'ajouterai que le format est parfait, honnêtement si ça avait été plus long le léger malaise ressenti en lisant ce serait certainement accentué jusqu'à me faire refermer le livre. En l'état et à ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé !

Merci beaucoup à Laurent PÉPIN de m'avoir si gentiment proposé la lecture de son livre. Je lui souhaite de rencontrer son public.
Commenter  J’apprécie          4910
Voici un bien curieux livre que ce court roman.
L'objet livre en lui-même présente déjà un aspect original : un petit format rectangulaire, avec une couverture à rabats illustrée d'un dessin d'un artiste japonais du dix-neuvième siècle.

Cette manière de présenter ce texte est tout à fait adéquate.

Car, le roman est aussi insolite que l'illustration de couverture, représentant des créatures fantastiques et monstrueuses instruites par des maîtres aussi effrayants qu'eux.

Ni récit autobiographique, ni conte fantastique, "Monstrueuse féérie" (titre fort bien choisi) déroute parfois, tout en conservant une unité et en demeurant compréhensible.

L'introspection utilisée par l'auteur ne laisse pas le lecteur sur le bord de la route, le choix de séparer le texte en parties bien distinctes quand il s'agit de souvenirs ou du présent permet de ne pas s'égarer dans ce texte inclassable mais fort bien construit.
Commenter  J’apprécie          471
La lecture de ce livre m'a incité à prendre une décision : ne plus accepter que quiconque, s'affirmant auteur, m'adresse la moindre de ses oeuvres, à une seule exception près : les traductions du roumain réalisées par Gabrielle Danoux.

Alors si certains ont aimé, un peu, beaucoup, passionnément ou sans doute à la folie ce tissu de débilités, je respecte leur perception.

La mienne, c'est 0 + 0 = 0.
Commenter  J’apprécie          4413
Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ?
Moi, je veux être explorateur
et me glisser dans la tête des monuments
T'as pas peur des monstres ?
Si un peu

Chutttt, Moi aussi


Il y a là des blessures comme des déchirures
Il y a là des monstres cachés sous les lits
Il y a là des elfes qui soufflent sur les tourments
Il y a là des poètes cachés dans les monuments

Où ça ?
Dans Monstrueuse Féérie (* vocabulaire en annexe)



A un moment, je me suis demandé
où l'auteur voulait m'emmener
Et j'y suis allée



Un récit étrange, vous avez dit étrange ou qui dérange ?
Parlez plus fort, je vous entends mal

Et bien un peu les deux

Deux sont les temps de cette histoire parallèle
Deux sont les mondes qui s'y côtoient.
Et s'il y en avait un troisième, à la lisière des deux ?


Le temps du narrateur au passé italique (non bold)
est celui de sa famille dysfonctionnelle,
telle qu'il la voit avec ses yeux d'enfant
qui grandit peu à peu

Entre une mère fournisseuse à la chaîne de bébés
et un père cafard géant,
des frères par dizaines, parentèle peu commode,
eux qui soit l'abandonnent soit le pourchassent
- de vrais monstres - comment faire quand on nait/est différent,
dis maman, dis papa, ils répondent pas;
comme pas là, trop occupés à eux-mêmes ?
Et qui c'est qui me construit ?
Ben c'est toi mon grand, comme un grand.


Le temps du narrateur au présent
dans son milieu professionnel (psy),
un doute est amené peu à peu,
Monument ou explorateur ?
Explorateur devenant monument ?
Ancien monument devenu explorateur ?
Craque pas, on a besoin de toi pour nous écouter, nous comprendre.
Nous on est là pour toi, même si on est différent.
Tu sais, nous ne sommes pas si différents


Entre les deux mondes,
une Elfe se promène, son amoureuse,
qui rêve de partager sans se faire dévorer.
Elle n'est pas là pour panser ses blessures.
Ou est-ce lui qui panse les siennes ?
Mais on n'emprisonne pas une elfe,
elle a besoin de toutes ses ailes pour voler.


- Monstres: ils sont partout, en vrai ou inventés, dans la réalité,
dans les rêves, nul ne peut leur échapper à un moment ou à un autre.
Qui est le monstre de qui ? Monstrueuse féérie


- Monuments: ils sont enfermés pour/par leur poésie délirante
ou pour/par leur vision du monde différente,
certains y resteront emmurés à jamais, granites ?
ils ressentent, ils s'expriment,
ils sont touchants les monuments (patients)


- Elfe: l'Amour peut-il tout guérir, peut-on l'emprisonner,
l'étouffer sous prétexte de baisers. Ephémère papillon.


- Explorateur: celui qui regarde dans la tête des monuments
Le Psy, le Narrateur, le lecteur peut-être s'il y consent ?
Tout un chacun qui posera un regard bienveillant,
ouvert sur la différence.


*o* Retour de lecture par l'auteur himself *o*
, et que j'avais trouvé particulièrement réussi, donc je me dis, tant qu'à faire, autant le rajouter ici 👁‍🗨


"C'est un psychologue schizophrène, une Elfe, des Monstres et des Monuments qui sont dans un bateau.
L'Elfe tombe à l'eau, le psychologue décompense, keski reste?
Des Monuments, c'est à dire des patients de psychiatrie nomenclatures 'chtarbés' (catalogués fous) depuis des décennies alors qu'ils incarnent simplement les contes de fées classiques en toute naïveté, et des Monstres, c'est à dire ton père, ta mère et toutes les épouvantables figures infernales que leurs complexes répugnants exhument.
Alors keskon fait?
On écrit Monstrueuse Féérie et on regarde avec une stupeur probablement inquiétante la bataille mêlée que se livrent la poésie, l'humour noir, les contes et la psychiatrie" 👁‍🗨


A un moment, je me suis demandé où l'auteur voulait m'emmener
C'est pour ça que j'y suis allée et que j'ai continué
Sa Monstrueuse Féérie


Et que je vous invite à avoir la curiosité d'en faire de même
# Premier Roman # Fantastique # Poésie
# Blessures d'enfance
# Folie # Psychiatrie
# Solutions alternatives
# Regard différent


Allez chiche
Explorateurs
Monstres
Monuments
Elfes

ou 'simples' Humains, nous sommes tous des pièces détachées
Il y a bien l'un ou l'autre
dans lequel vous vous reconnaîtrez ou que vous reconnaîtrez


Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas

Parfois on fait un rêve étrange et pénétrant
Ni tout à fait le nôtre ni tout à fait un autre


Osons
Explorer des univers différents
Qu'est-ce qu'on risque ?


Court premier roman édité d'un auteur inconnu
Voilà je le connais maintenant,
il s'appelle Laurent Pépin
que je remercie de sa confiance


Et je lui réponds: Moi aussi ----
" C'est comme ça que je combats les Monstres,
en regardant les histoires voler comme des oiseaux "
Commenter  J’apprécie          4269
Avant toute chose, je remercie l'auteur qui m'a proposé et envoyé son livre.
Étrange découverte que celle de cet homme qui travaille comme psychologue dans une clinique accueillant des malades mentaux et qui jongle avec ses propres démons.
J'ai beaucoup aimé la poésie qui se dégage de ces lignes, même si le récit oscille entre horreur et férie, on y parle de maltraitance, de souvenirs dont on n'arrive pas à s'extraire et qui nous engluent, de nos peurs, de nos rêves et de nos divagations, qu'on les appelle psychotiques ou poétiques…
On y rencontre des fous, des elfes et des êtres qui jonglent entre deux mondes, le monde « normal » et un autre, qu'ils se créent chaque jour et qui leur permet de pouvoir vivre.
Le texte étant court, je l'ai lu d'une traite et j'ai apprécié sa brièveté car les faits racontés m'ont mises très mal à l'aise, l'auteur y raconte des faits atroces, et le sort réservés à tous ceux qui s'écartent d'une certaine norme est lui aussi assez effrayant, un peu comme les produits qui défilent sur une chaîne de production à l'usine, tout ce qui est « hors norme », « cabossé », « mal étiqueté » est aussitôt éliminé.
Mais je reconnais que le style d'écriture est particulier, fluide et poétique à la fois, et que j'ai été happée par ce roman, bien qu'il soit très dérangeant.
Commenter  J’apprécie          362
Dans Monstrueuse Féérie, Laurent Pépin sait capter ce moment de l'enfance où l'on découvre à la fois :
- Que nos parents sont nos parents
- Comment ils s'y sont pris pour nous concevoir
- Pourquoi nous sommes considérés comme les empêcheurs de tourner en rond de leur réussite dans la vie
Trois traumatismes que chacun subit et dont il parvient tant bien que mal à se défaire sinon à les assimiler et à s'acharner à les reproduire vaille que vaille.
Ces trois traumatismes sont les raisons qui conduisent certains à se confier à des spécialistes censés les aider à "s'en sortir"
Voie étroite. Il n'y a que peu de façons de s'en sortir. Je vais faire comme papa et maman, en moins bien, en mieux, en totalement différent pour les faire bien rager.
Le narrateur, lui-même broyé par ces traumatismes, travaille dans un centre psychiatrique où l'on pratique "la réhabilitation", cette confrontation entre les normaux et les fous dans laquelle l'institution psychiatrique a crû trouver le remède à tous les maux.
Le récit alterne la relation du drame familial vécu par le narrateur et celle de son travail au centre. En italiques. Mère absente et père sévère comme dirait l'autre...
Monstres sous le lit qui vous empêchent d'aller pisser la nuit. Grognements animaux dans la chambre des parents. Frères et soeurs étrangements indifférents.
Au centre, l'histoire de Didier, de Pierrot et Pierrette sont comme autant de contrepoints au vide familial du narrateur.
Il se réfugie dans l'alcool... Côté amour il essaye en vain de retenir une Elfe qui n'aspire qu'à disparaitre pour vivre. Sexualité en berne, recherches vaines d'une communication hors le sexe, incompréhensions, divagations, séparation...
Retourner vers sa prétendue famille ? Pourquoi pas ?
Dans un style fébrile illustrant le questionnement du narrateur sur sa propre dérive et celle de ses patients, les monuments comme il les appelle, avec un vocabulaire fourni et fouillé, Laurent Pépin nous fait toucher du doigt la réalité et la fragilité du travail psychiatrique.
Quand la folie déclarée comme telle interroge notre normalité supposée et que celle-ci se montre incapable de répondre autrement que par de nouvelles questions.
Epoustouflant
Commenter  J’apprécie          366
On ne lit pas Monstrueuse féérie, on plonge dedans, comme dans une eau rutilante où fleurit l'amour d'un gentil narrateur pour son elfe et là très vite on s'embourbe. Une vase gluante de visions et de descriptions, de mots nous retient par les pieds au plus profond de notre inconscient. Les apparitions prolifèrent : celles de nos légendes et contes des temps passés, les phantasmes les plus inavouables et les souffrances psychiques se font chair, pas toujours fraîche et belle à contempler. On vous l'avait dit : la féérie sera monstrueuse. Mais les monstres ne sont-ils pas ce qui montre, se montre tel qu'il est, ce que l'on dévoilait dans une foire ou l'on évoque au détour d'un conte ?
Troisième lecture cette année à propos des liens que peuvent entretenir la folie et la littérature.
Raphaël Gaillard nous rappelle que folie et création ne sont pas consubstantiels mais que les artistes comme les gens atteints de maladie mentale remettent en cause le rapport apparemment anodin que nous entretenons avec le langage.
Shoshana Felman, elle nous rappelle que la littérature pour évoquer la folie, se fonde sur un "rythme imprévisible" une forme de répétition qui exprime l'échec de cette folie à s'exprimer entre un "trop-plein-de-sens et le trop-vide-de-sens".
Qu'en est-il de Laurent Pépin ? Celui-ci prend le pari de nous parler de la folie dans un récit subjectif, en la vivant, (du moins le narrateur la vit), en la souffrant même mentalement, laissant sa paranoïa s'exprimer et ce de la façon la plus poétique et la plus lyrique possible.
Dans son récit, les grands complexes, le refoulé, les terreurs et les pulsion inavouables prennent forme, la terrible forme de ce qui nous hante mais aussi la féérique logique des contes de notre enfance.
Laurent Pépin fait le pari de la tendresse, il nous réconcilie avec cette folie ou avec nos propres démons et comment on les traite.
Commenter  J’apprécie          331
Ce livre est la folie à l'état pure. J'ai eu du mal à me concentrer dans ce dialogue d'authentique démence.
Je suis une adepte de la psychologie, j'ai lu d'innombrables ouvrages sur ce sujet.
Mais l'horreur est parfois tel que je n'ai pas réussi à m'y identifier, à la comprendre.
Mais c'est là le souci, devrais-je réellement la comprendre ?
Je me suis senti perdu, inadapté à cette lecture.
La souffrance et l'histoire de cet être hors du commun et au-delà de mes capacités de compréhension.
Je reste néanmoins dans le doute, et j'accorde tout de même 2,5, une moyenne tout à fait légitime pour un écrit qui vous laisse avec un certain malaise.
Auteur à découvrir !

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
Commenter  J’apprécie          290



Autres livres de Laurent Pépin (1) Voir plus

Lecteurs (133) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}