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3,82

sur 89 notes
Voilà une lecture peu ordinaire et qui laisse après coup songeur...
Le narrateur y raconte ces errements psychologiques. de son enfance sous la coupe de parents maltraitants à son histoire d'amour avec une Elfe avide de liberté et de tendresse évanescente en passant par son travail dans un travail psychiatrique, auprès des Monuments : quelle réalité a son récit ? Délire-t-il ? Cauchemarde-t-il ? Fantasme-t-il ?
D'ailleurs, qu'est-ce que la réalité ? Est-elle un événement advenu « en chair et en os » et dont ses différents protagonistes peuvent attester l'existence par des souvenirs communs ? Ou est-ce une construction mentale que l'on forge soi-même pour symboliser ce qui ne peut être dit, à grand renforts de symboles merveilleux ou horrifiques ?
Ce petit roman pose la question. Plus qu'il ne raconte une histoire, il donne un ressenti, celui d'un homme aliéné qui se débat pour survivre dans un monde qui ne lui laisse pas de place.
Le tout est servi par une très belle plume, poétique et immersive, qui sait trouver le lecture pour le plonger aussi bien dans l'angoisse et l'horreur que dans la douce contemplation des jolies choses.
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Il s'agit d'une histoire d'amour fantastique qui nous entraîne dans un centre psychiatrique et nous fait assister à la confrontation entre une Elfe et son psy. La relation qui se crée entre les deux protagonistes fait resurgir les lointains souvenirs du praticien, dessine le portrait d'un homme marqué par ses origines singulières, par ses souvenirs monstrueux et par son rapport à sa mère. Alors que le monde qu'il décrit, déroutant et invraisemblable, ne semble ni tout à fait réel, ni totalement fantasque, c'est finalement à son analyse à lui que l'on assiste. Et, pour la suivre, le lecteur empruntera d'étranges sentiers de traverse qui lui feront découvrir la prose poétique d'un auteur très habile dans son exploration des tréfonds de l'âme humaine. C'est d'ailleurs ce dernier point qui m'aura le plus intéressé : sans pour autant complètement verser dans le récit psychanalytique, Laurent Pépin fait preuve d'un réel talent pour nuancer ses personnages, en disséquer l'esprit et faire germer le doute quant à leur interprétation. C'est troublant.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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Après cette lecture, mon esprit bouillonne. Déroutante, dérangeante, elle nous emmène dans la tête d'un psychologue, basculant peu à peu dans la folie dure, la décompensation poétique comme il aime à dire. Il faut comprendre la décompensation psychotique, le moment ou le patient ne distingue plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
La psychose monte en puissante au fil des pages, je doit dire que j'ai été intéressée au point de vouloir lire ce récit d'une traite, d'autant que l'écriture est plaisante avec un peu d'humour noir.
Dur monde qu'est celui de la psychose , à quel moment la folie commence-telle ? le sujet ne le sait pas. Une belle découverte qui donne à réfléchir sur la psychiatrie.
Merci Laurent Pépin de m'avoir sollicitée pour la lecture de cet ouvrage.
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Avis : PARTICULIER
Voilà un roman/novella que je n'aurais pas lu si je n'y avais pas été invitée. Je n'aurais pu en être chagrinée puisqu'ignorante de son existence mais après lecture, j'ai aimé cette confrontation avec un conte psychiatrique, hors registres familiers.
Un psychologue nous promène entre monstres et enfance malheureuse et chahutée, afin de nous interroger sur le monde des elfes, des monstres et des « monuments », ses patients. Qui sont-ils pour les gens normaux ou soi-disant tels et pour les patients enfermés ? C'est une ronde infernale à laquelle je me suis laissé prendre mais qui m'a vite donné le tournis. Un semblant de retour à la réalité permet quelques pauses bien qu'elles soient perturbantes, et on souhaite que l'auteur ait tout puisé dans son activité professionnelle plutôt que dans sa propre vie.
Si la forme ne souffre d'aucune critique, le fond me laisse perplexe. Il est dérangeant car il tourne autour de l'humain et surtout de la maladie mentale qui se cache parfois très bien dans la vie de tous les jours. L'amour est lui, comme on le connaît, source de plaisir et d'élévation de soi.
le suspense entretenu sur le psychisme du narrateur est particulièrement savoureux et source d'interrogations récurrentes. L'idée que la folie pourrait n'être qu'une construction poétique aidant certains esprits à survivre est séduisante.
Regardez bien le visuel de couverture, il vous en dira beaucoup avant même d'ouvrir le livre.
C'est une expérience de lecture insolite, je ne peux que vous inciter à la tenter si vous aimez la différence par-dessus tout. L'extrait cité plus bas révèle, en quelques phrases, l'environnement troublant qui fait le fond de ce récit.
Je remercie Laurent Pépin pour m'avoir fait vivre un moment onirique, sensible, bienveillant même parfois.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..
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Monstrueuse féerie
Laurent Pépin
Flatland 2020

Avec Monstrueuse féérie, Laurent Pépin tente d'exorciser les démons de son enfance. La figure du père, extrapolée dans une dimension horrifique par son imagination de petit garçon, est saisissante. Celle de la mère, monstrueuse, n'est pas en reste. Comment s'étonner alors que l'auteur de cet ouvrage soit devenu psychologue ?
Un autre récit s'entremêle avec ces visions cauchemardesques : celui de l'adulte qui exerce son métier dans un Centre ou les Monuments (les résidents) rivalisent de décompensations psycho-poétiques. Il s'est d'ailleurs donné pour mission de réaliser une étude comparative entre leurs propos délirants et des oeuvres de poésie classique ou contemporaine.
Et puis il rencontre son auto-déclarée Elfe. Dans la salle d'attente du Centre. Elle veut y résider parmi les Monuments qui sont, selon elle, les seuls humains poètes. Mais le Centre la refuse car sa personnalité histrionique ne présente aucun danger, ni pour elle-même, ni pour les autres. Tout naturellement, elle est recueillie par le narrateur, accessoirement psychologue du Centre, dont elle devient la douce amie.
« Elle est jolie, sa cruauté est si douce… Mon Elfe avait pris toute la place. Elle m'avait rejoint sur mon rocher. Elle croyait que je serais capable d'en partir avec elle. Moi aussi, je l'ai cru. »
« Mais il ne faut pas emprisonner les elfes… »
Laurent Pépin a fort bien réussi à intégrer son récit dans un univers métaphorique peuplé de petits monstres, d'ogres, avec au centre une incarnation féérique : l'Elfe. Sa plume sait se nimber de poésie :
« Je lui parlais des Monuments. de la dernière trouvaille de Blanche, qui avait appris à passer le temps avec un tamis tissé comme un petit rideau de vent agglutiné, doté de trous qui se dilatent imperceptiblement, comme les pores de la peau, quand on a froid ou qu'une caresse vient vous émouvoir. »
ou bien d'horrifique :
« Elle se levait constamment de table pour aller leur faire des risettes ou leur lancer des morceaux de viande. Les bébés Monstres se jetaient dessus avec de grands bruits. Il y avait du sang qui giclait partout, mais personne ne relevait. On attendait juste que la mère revienne s'asseoir. On aurait dit que j'étais le seul à les voir. »
Ce récit court se lit d'un trait. Entre analyse d'un chagrin d'amour et conte onirique, dans une écriture étudiée qui reste fluide et légère, Laurent Pépin nous embarque dans un flamboyant délire.
J'ai beaucoup aimé !
Angélus des Ogres (une suite qui peut se lire de façon indépendante) devrait sortir au début de cet automne, toujours chez Flatland. CB
Chronique parue dans Gandahar 29 en septembre 2021
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Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Laurent Pépin pour l'envoi de son livre en service presse: « Monstrueuse féerie »format pdf protégé. Une plongée dans la folie avec cette novella étrange et originale. L'auteur nous emporte dans un monde fantastique mais réel en même temps avec une écriture teintée de poésie, habillée de métaphores et chaussée d'humour. Un roman court, percutant et improbable qui ne peut laisser indifférent et un personnage complexe, en souffrance permanente et habité par un esprit dérangé et torturé. Un récit bouleversant, certains passages sont extrêmement durs et tristes, une très étrange découverte !
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¤ Une tête remplie d'êtres ¤

À travers Monstrueuse féerie, Laurent Pépin a trouvé son parfait oxymore pour décrire sa nouvelle. Ce monde merveilleux où s'exerce le pouvoir d'êtres surnaturels abrite également des Monstres. Ces derniers le rongent depuis son enfance. Pour partager ses peines, et surtout recueillir celles des autres, notre héros compose avec d'autres personnages. Des Monuments d'abord : ce sont ses « fous » dont il aime écouter et croire aux histoires. Surtout, il adore les raconter à l'être le plus important de sa vie, celui qui lui offre des moments de répit : l'Elfe. Dans cet imaginaire fabuleux, il tend à partager les souffrances pour laisser évaporer les siennes, mais les problèmes surgissent lorsque notre héros se rend compte qu'il a tendance à partager ses peines que de se libérer d'elles.

¤ Psychologie et fantastique ¤

Dans Monstrueuse féerie, Laurent Pépin nous partage beaucoup plus qu'une nouvelle psychologique qui frôle la schizophrénie. Il écrit ce récit réaliste qui rime avec des périodes de vie traditionnelles pour expliquer cette souffrance (problèmes parentaux, isolement, mauvaise confiance en soi, enfance perturbée) avec une plume élégante jonchée de métaphores, quelques pointes d'humour qui forment un ensemble évitant une histoire noire et déprimante. Il y a une forme d'intelligence d'écriture maîtrisée dans le récit de Laurent Pépin malgré quelques redondances qui ont pour but d'accentuer un phénomène. C'est au fil de l'histoire que se découvre notre personnage et que l'on comprend les différents sens de son vécu. Tout à coup, le récit surnaturel devient une réalité. Les idées s'entrecoupent, le récit s'installe avec pour bouquet final, une fin d'histoire digne d'une bonne nouvelle. Je ne suis visiblement pas le seul – selon les autres avis – à être novice de ce genre. Mais j'ai été agréablement surpris et j'ai bien aimé Monstrueuse féerie. Surtout, l'histoire nous offre un nouveau regard, plus particulier et personnel, envers les personnes dites folles. Plutôt que de bâtir des murs entre elles et nous, la nouvelle nous invite à comprendre qu'un monde surnaturel peut coexister avec une réalité, et que cette réalité n'est qu'une construction sociale, peu importe si l'une est invisible pour l'autre : elles entretiennent une forme de relation à travers les sujets qu'elles hantent. Je vous recommande !
Lien : https://leschroniquesdejerem..
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Extrait de ma chronique :

"Plutôt que de psychanalyse (une pseudo-science, rappelons-le au passage), Monstrueuse féerie me semble plutôt, en effet, abreuvée d'anti-psychiatrie, en ce que, comme les surréalistes, elle reconnaît aux prétendus fous (les "patients volubiles" ou "Monuments" du texte) un savoir particulier, ici celui de "se tenir debout face aux vivants" (page 14), au moyen de "décompensations poétiques" dignes de Boris Vian (un des trois pataphysiciens convoqués fugacement par le texte, pages 10-11 et 28, avec le Raymond Queneau de Zazie dans le métro, pages 23-24, et surtout l'Eugène Ionesco des nouvelles fantastiques).


En ce sens, Monstrueuse féérie opère, à première vue, une relecture du Nadja d'André Breton (également promoteur du concept d'humour noir) : simplement, ici, le narrateur est un psychologue plutôt qu'un écrivain ; en revanche, son attirance amoureuse pour "une personnalité histrionique" (page 20), qu'il baptise son "Elfe", ressemble fort à celle qu'André Breton a nourri pour Nadja, "un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de soumettre"."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Monstrueuse féerie est un véritable petit ovni littéraire (ou olni pour les intimes), si bien qu'il est assez difficile de le faire entrer dans une case. Roman fantastique ? Horrifique ? Romance ? Tout ça à la fois et encore bien d'autres choses encore, en réalité. L'éditeur le décrit comme un conte pour adultes teinté de pataphysique, de psychanalyse, de poésie et d'humour noir et c'est finalement une assez bonne définition de ce qu'on peut trouver dans cette novella. Je reviens sur le terme de « pataphysique » qui ne doit pas forcément parler à tout le monde (et moi la première, j'ignorais sa signification), il s'agit de « décrire les phénomènes du monde sous un regard particulier en décalage avec la vision traditionnelle ». En effet Monstrueuse féerie nous emmène dans un récit très intimiste centré sur la manière de voir le monde du personnage principal, de ses traumatismes d'enfance jusqu'aux conséquences à l'âge adulte. On découvre ainsi la réalité alternative de ce personnage, réalité peuplée de monstres, de monuments et d'elfes.

J'ai été dès les premières pages emportée par la plume de Laurent Pépin, sa poésie et sa manière de dépeindre le monde m'a complètement fascinée. On découvre ces lignes sans réussir à en saisir tout l'essence, mais les incertitudes entre réalité et folie, et l'alternance entre des scènes d'une violence extrême notamment psychologique et des scènes extrêmement douces m'ont captivée. J'aime beaucoup les récits qui interrogent l'esprit humain et c'est ce que j'ai trouvé ici. Plusieurs lectures et interprétations de ce livre sont possibles, l'auteur utilise de nombreuses métaphores qu'il est intéressant d'essayer de décrypter. On est plongé dans les pensées remplies de doutes du personnage principal et Laurent Pépin parvient très bien à sonder l'âme humaine et à donner beaucoup de relief et d'humanité à son personnage. Il n'y a finalement pas de réelle intrigue dans cette novella, on observe simplement la vision du monde du personnage issue de ses propres expériences et traumatismes et c'est suffisant pour en faire un texte très réussi qui nous pousse à nous interroger sur le monde et sur les normes sociales. C'est effectivement un conte sombre et troublant teinté de psychanalyse qui ne plaira pas à tout le monde de par son étrangeté et son aspect très métaphorique, mais qui m'a personnellement beaucoup plu. C'est un texte court et très bien écrit, donc si vous êtes intrigués, n'hésitez pas à lui laisser sa chance !

Lien : https://sometimesabook.wordp..
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Bonsoir,
Merci à @laurent pépin de m'avoir permis de lire Monstrueuses fééries et L'Angelus des ogres.
Le narrateur de ces deux opus est un psychologue qui a lui-même subi dans son enfance des traumatismes avec une mère enfantant à tour de bras puis abandonnant sa progéniture et un père taxidermiste qui nourrit de force ses enfants . Il lui faudra se construire avec ses monstres dans un univers ou les personnes traitées sont pour lui des monuments. Il va être aidé dans le premier tome par une elfe, qu'il va aimer mais qu'il ne faut pas attacher et dans le deuxième par une autre jeune femme aussi étrange. Deux livres étranges, inclassables, originaux, sur la folie, sur le rapport à la réalité.
Une histoire originale qui nous plonge dans l'esprit torturé d'un homme, qui évolue entre fiction, réalité, délire, folie et justesse de raisonnement. Où est la folie et comment la définir ?
Quatrième de couv. Depuis toujours, j'ai du mal à établir des contacts avec les gens « normaux ». Quand je suis dans le trou noir, la tronche à l'envers, avec l'envie d'engueuler le vent et les oiseaux, je me dis parfois que ce sont des modèles en série, des ersatz, des brumes floues, sans consistance.
Alors que les bizarres, c'est plus noble. Eux, ce sont des modèles uniques qui sont nés sans mode d'emploi et en kit et qui ont dû se fabriquer seuls. Alors, bien sûr, ça donne des constructions très personnelles. Les idées ne sont pas au bon endroit, ou bien elles sont morcelées ou trop vastes, sans limites. Et parfois, il manque des pièces. C'est le problème des trucs en kit.
Je suis devenu psychologue et je travaille dans ce Centre. Souvent mon boulanger me demande si ce n'est pas trop dur de travailler avec « les fous ». Moi j'ai envie de lui répondre que ce qui est vraiment dur, c'est plutôt ce genre de dialogue, mais je me tais.
Et je ne peux pas répondre que parmi les Monuments, on peut parfois trouver des elfes.
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