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Aurait-il pu imaginer que ce tsunami d'une ampleur inégalée, sur la côte est du Japon, allait faire des vagues jusqu'en Charente, dans le cognaçais ? Et pourtant... En ce mois de mars 2011, la catastrophe japonaise ébranle les places boursières internationales. le cours du cognac fléchit fortement, mettant à mal la société de cognac dont Bertrand Berger-Lafitte est l'héritier et le directeur général. Une société de spiritueux prestigieux qui maintenait, autant que faire se peut, les traditions familiales, qui refusait de produire des premix et qui se concentrait sur les familles japonaises. Pour ne rien arranger, son ex-femme, Marjorie, présidente du conseil d'administration, veut à tout prix sauver cette entreprise et par là même son poste, Olivia, sa fille âgée de 20 ans habitant avec lui, lui apprend qu'elle est enceinte et qu'elle veut garder le bébé et Eddy, son chauffeur attentionné, percute et blesse un faon...

Anne Percin nous plonge, tête la première, dans un roman à la fois grave et léger, aux dialogues pétillants et aux situations tantôt cocasses ou badines tantôt plus sombres. Elle dépeint avec justesse une société dans laquelle l'économie est plus que jamais présente et où, parfois, l'humain et les traditions importent peu. Elle ne manque pas d'alléger ses propos en intégrant des situations plus enjouées ou incongrues. Ce roman est habité par des personnages très attachants, parfois énigmatiques, notamment Eddy, ou décalés mais aussi des animaux qui viennent pimenter le quotidien de Bertrand, notamment ce faon renversé qui déclenchera le petit tsunami de Bertrand Berger-Lafitte ou encore ces chatons coincés dans la belle Mercedes. Une comédie et satire sociale plutôt bien vue et pensée, plus profonde qu'il n'y paraît et servie par une plume alerte et parfois ironique.
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L'effet papillon, vous connaissez ? Alors qu'un tsunami vient de dévaster les côtes japonaises, à des milliers de kilomètres de là, dans le cognaçais, Bertrand Berger-Lafitte, héritier d'un empire bâti grâce au nectar des dieux est lui aussi sur le point d'être totalement submergé. Non par une déferlante de cognac mais, soyons clairs, par les emmerdements !

Le tsunami provoque une chute du cours du cognac, le conseil d'administration de sa société tente de l'évincer, aidé par son ex-femme qui y siège encore tout en ayant une liaison avec un associé aux dents longues et, pour couronner le tout, sa fille tombe enceinte d'un de ses ouvriers, syndicaliste de surcroît.

Heureusement, toujours dans l'ombre, Eddy veille. Eddy, son chauffeur. Eddy, le taiseux, le tatoué, le fumeur de cannabis mais Eddy, bien présent. C'est justement un jour qu'Eddy le conduit, qu'en traversant un sous-bois, la Mercedes heurte un faon. La goutte d'eau dans le cognac de Bertrand Berger-Lafitte…


Sous la vague, dans le ton et le style, est assez différent des livres adultes d'Anne Percin que j'ai pu lire, à savoir Bonheur fantôme et le premier été, et se rapproche de ceux de ses romans jeunesses. Une lecture tour à tour, grave et drôle, légère et profonde, mais avant tout une lecture jubilatoire à l'humour british souvent cocasse.

Des personnages loufoques qui réservent parfois de drôles de surprises. Faire d'un baron du cognac, un anti-héros décalé, dépressif, largué, lymphatique et le rendre malgré tout attachant, il fallait y penser. Sans oublier les animaux, personnages secondaires mais néanmoins essentiels au récit : faon, chien, chatons, corneille, lion et papillons peut-être, tels les héros d'une fable charentaise pour adultes.

Alors, ce petit ballon de cognac, je vous le sers après ou avant que vous ne plongiez Sous la vague ?

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Après une lecture difficile (Max, de Sarah Cohen-Scali) sur le terrible sujet du Lebensborn, j'ai eu envie de légèreté.
D'un petit roman distrayant, court et facile à lire.
Ayant beaucoup aimé le dernier été du même auteur, j'ai donc emprunté Sous la vague à la bibliothèque.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette vague ne m'a pas emportée.
Cela commençait pourtant plutôt bien.
De l'originalité, une touche de mystère, une pincée d'humour style anglais : j'aime ça. C'est léger, c'est parfait, et cela promet une lecture réjouissante.
Le hic, c'est que ça reste léger, très léger, trop léger. Et qu'à la longue, ça devient limite ennuyeux.
Certaines situations prêtent à sourire, certaines répliques sont assez amusantes, mais cela ne suffit pas à donner de la consistance à une histoire qui reste bien faible.
J'ai très rapidement terminé ma lecture. Elle n'a pas été désagréable, elle a juste été plate.
Pas de vague. Mer calme. Désespérément calme.
Sous la vague ne me laissera pas un souvenir impérissable, ce roman aura simplement été ce que j'appelle une lecture de transition : me voilà prête à me plonger dans une lecture plus substantielle.
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Un propriétaire terrien, producteur de cognac, divorcé et père d'une ado très indépendante qui se débat pour sauver sa société voit sa vie prendre un virage inattendu le jour où sa voiture percute un faon.

Dès lors, notre homme ouvre les yeux sur son entourage, se lie d'amitié avec son chauffeur tatoué, fumeur de hasch et amateur de rap et décide en priorité de sauver Bambi.
Voilà une histoire attendrissante, une sorte de conte des temps modernes, sauf que pour moi cela n'a pas fonctionné.

Mis à part une écriture fluide et agréable, ce roman ne m'a pas semblé d'un grand intérêt.
J'y ai trouvé une histoire banale, des personnages sans structures ni convictions, des traits parfois caricaturaux.

Je suis d'autant plus déçue en refermant ce livre que j'avais eu un énorme coup de coeur pour « le premier été ».


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Le tsunami au Japon en 2013 fait frémir les feuilles  du vignoble de Bertrand Berger-Laffite, propriétaire d' un domaine charentais de Cognac qui, depuis le grand-père a un marché privilégié au Japon.

Drôle de roman, où les rêves arrivent à grignoter la vie de Bertrand arrivé à un tournant vital , essentiel de son entreprise, peu à peu phagocytée par un gros actionnaire et qui perd ,à grands pas , son influence de décideur .

La voie que prend Bertrand n'est pas choisi consciemment par lui, c'est une déconnexion des réalités où des événements totalement indépendants de sa vie professionnelle deviennent essentiels et passent au premier plan de ses préoccupations , le jeune chevreuil blessé par la voiture, la corneille bloquée dans le tuyau de la cheminée ou le chaton coincé dans le moteur de la Mercédes   ...

C'est sans doute un échappatoire salutaire pour lui  : se rapprocher de la nature, se détacher de toute contingence mercantile et ne pas hurler avec les loups .

Belle galerie de personnages secondaires en commençant par Eddy, le mystérieux chauffeur.

J'ai bien aimé cette vision décalée , cet anti-héros, totalement  à coté de ce que l'on attend de lui , ce n'est ni responsable ni ce qu'on attend de lui, cela peut apparaitre contre-productif mais  qu'importe, on peut rêver un peu, non ? 
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Après ma découverte d'Anne Percin avec son livre "Le premier été", j'avais très envie de lire son nouveau roman.
J'ai retrouvé avec grand plaisir la fluidité, la poésie et la concision de son écriture.
Malgré les protagonistes attachants et un départ prometteur, je me suis vite ennuyée dans cette histoire plutôt commune ou déjà vue...
C'est un bon livre, voilà tout !
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Ce roman aurait pu s'intituler "De l'influence d'un tsunami asiatique sur la production du cognac en Charentes" ou encore "La mondialisation expliquée à ma fille"... Peut-être parce qu'elle écrit beaucoup pour la jeunesse, Anne Percin réussit à créer avec beaucoup de finesse un univers presque enchanté pour aborder des sujets pourtant pesants qu'elle parvient à rendre agréablement légers. J'ai particulièrement apprécié la petite touche d'humour pince sans rire qui saupoudre l'ensemble ; c'est vrai que tout passe mieux avec le sourire.

Nous sommes en 2011, peu de temps après la catastrophe de Fukushima dont les conséquences économiques se font sentir jusqu'en Charentes. Les japonais faisant partie des principaux acheteurs de cognac, la propriété que dirige Bertrand Berger-Lafitte se trouve en grande difficultés au point que son principal actionnaire envisage de le lâcher et de revendre ses parts à un consortium étranger. Et comme si ce tsunami avait donné le signal des réjouissances, tout flanche dans la vie de Bertrand, son ex-femme est prête à le trahir, sa fille est enceinte des bonnes oeuvres d'un représentant syndical du domaine et les ouvriers envisagent de se mettre en grève pour protester contre la vente annoncée. Pour couronner le tout, la voiture conduite par Eddy, le chauffeur de Bertrand percute et blesse un faon. Pour Bertrand, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, comme si la proximité de ce "Bambi" qu'il va s'attacher à soigner le ramenait à la période de l'enfance, celle où tous les choix étaient encore possibles.

Sous couvert de légèreté et d'humour, Anne Percin nous dépeint une réalité sociale dont les acteurs sont peu à peu tirés de la torpeur à laquelle leur conditionnement les réduisait jusqu'à présent. On prend progressivement conscience de l'impact d'un événement survenu à l'autre bout du monde sur les vies des employés du domaine, on prend aussi surtout conscience de la nécessité de s'engager pour faire bouger les choses. Et chacun va le faire à sa manière, à l'opposé de ce que l'on pourrait attendre de lui ce qui nous vaut des situations assez cocasses bien que toujours maîtrisées par la romancière.

A travers la relation entre Eddy, le chauffeur, trentenaire mystérieux à la fois rassurant et inquiétant et Bertrand, le patron oscillant entre paternalisme et capitalisme, tout le jeu social est bousculé, les cartes son redistribuées. Il y a des moments assez irrésistibles, des dialogues entre les deux dignes des meilleures comédies britanniques (oui, ce Eddy a quelque chose d'un majordome anglais qui aurait roulé sa bosse un peu partout dans le monde parmi les mafieux et autres personnages peu recommandables).

Avec ce roman, l'auteure apporte un peu de douceur dans un monde de brutes, laissant croire que oui, de nos jours, les gentils peuvent encore gagner. J'étais curieuse de lire Anne Percin après l'avoir découverte grâce au superbe Les singuliers. Je ne suis pas déçue, dans un autre style, une tout autre histoire, la même délicatesse. Reposant dans toute la violence littéraire de cette rentrée.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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"Sous la vague" est la chronique piquante d'un "empire" mondain qui s'effondre. Un riche entrepreneur de Cognac vit dans son château avec ses gens (surtout son chauffeur), sa fille et son ex-femme qu'il croise essentiellement au conseil d'administration de la société. le tsunami de Fukushima fait chuter le cours des spiritueux et de la bourse et patatras ! le riche bonhomme glisse doucement, mais sûrement vers la chute. La messe est dite ? Pas tout à fait, parce que le naufrage est rythmé de micros intrigues animalières : un faon renversé, une corneille dans le tuyau de poêle, un chien disparu ou un chaton sous le capot de la Mercedes... À cela s'ajoute des personnages d'un snobisme aérien dont leur manque de prise avec la réalité pousse davantage au rire et à la moquerie qu'à l'indignation. le système ronronne durant les trois quarts du roman avec des procédés amusants : les débuts de chapitres en faux rêves catastrophiques, les dialogues ciselés et les digressions saugrenues. Pour moi, cela a fonctionné. J'étais donc bien frais pour me faire cueillir par l'intrigue de marivaudage financier qui réserve son petit lot de surprises. Cette comédie fonctionne à merveille et conte en dessous de table un certain nombre de choses qui font plaisir à entendre, surtout en ces heures où l'inhumanité des riches fait trop souvent bondir... Un bon cru, ce cognac !
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Arrière-petit-fils du fondateur du Domaine Berger-Lafitte, impressionnant vignoble charentais, Bertrand « nage » dans le Cognac depuis sa naissance. Enfant il déambulait et jouait dans les chais, adolescent il arpentait et observait les vignes, jeune adulte il travaillait auprès de son père. L'enseignement d'un métier, d'un savoir-faire, d'une tradition. Un passage de témoin, une transmission que l'on ne peut pas refuser. Un environnement luxueux et raffiné. Une affaire prospère, une vie aisée.
Mais en 2011, la cinquantaine bien entamée, Bertrand se « noie ». L'entreprise familiale est devenue une vieille dame, chancelante et surranée. Et le tsunami sur les côtes japonaises qui a déclenclé la catastrophe nucléaire de Fukushima ébranle le commerce de spiritueux. L'entourage de Bertrand lui conseille d'utiliser les stocks à d'autres fins, produire des dérivés : des boissons alcoolisées aromatisés – très tendances auprès des jeunes gens. Evidemment, il est hors de question pour lui de « brader le Cognac », de s'écarter de la route tracée par ses aïeux. le poids d'un héritage, la conservation d'une tradition séculaire, l'élégance de l'eau-de-vie.
Son navire sabordé, ses collègues et actionnaires désunis, sa femme partie avec un ancien associé, sa fille enceinte d'un de ses employés syndicaliste de surcroît, ses ouvriers en grève par peur de délocalisation... Bertrand voit son existence s'écrouler. Submergé par des sentiments confus, il ferme les écoutilles, fuit ses responsabilités. On profite de sa fragilité pour le destituer...
Esquivant le tumulte, l'homme escorté de son fidèle chauffeur roulent à travers la forêt jusqu'à ce que la voiture heurte un petit chevreuil. Un accident qui le trouble. Un choc, une prise de conscience. L'amorce d'une remise en question. le doute qui s'immisce, les certitudes qui se fissurent.
Un roman en clair-obscur qui mêle la froideur des spéculations, l'austérité de la tradition, la dureté des relations professionnelles, l'éclat de la richesse, la réalité crue, les mauvais rêves, un humour mordant, à la douceur de la faune, la beauté de l'art, la tendresse des relations filiales, le dénuement de la nature, la mollesse d'un homme abattu, la délicatesse d'un confident, la caresse de la poésie, la volupté de la musique... Si l'histoire met du temps à s'installer, et les personnages tardent à prendre de l'épaisseur, je suis finalement entrée dans ce roman avec plaisir, savourant l'écriture alerte d'Anne Percin.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Rien ne va plus dans la vie de Bertrand Berger-Lafitte, héritier d'une prestigieuse propriété de Cognac. La crise économique met ses affaires en péril, son ex-femme manigance pour l'écarter du conseil d'administration, sa fille est enceinte d'un ouvrier syndicaliste de son usine d'embouteillage et les actionnaires voudraient céder l'entreprise à des capitaux étrangers. Mais au lieu de se battre, Bertrand fait l'autruche. Il fuit les soucis aux coté de son fidèle chauffeur Eddy, costaud tatoué, fumeur de joints un peu bourru, confident aussi mystérieux que flegmatique.

Anne Percin porte sur son personnage principal un regard à la fois tendre et mordant. Un personnage qui n'avait rien pour me plaire à la base mais que j'ai trouvé infiniment attachant. J'ai toujours eu un faible pour les mous lymphatiques et résignés qui fuient les problèmes plutôt que de les affronter, je n'y peux rien. Bertrand préfère s'intéresser à un faon blessé, une corneille coincée dans la cheminée ou une portée de chatons plutôt que de défendre ses propres intérêts. Il subit mais surtout il relativise.

Un plaisir de retrouver la plume alerte et l'humour d'une auteure dont je ne connaissais jusqu'alors que les romans jeunesse. Dans cette satire sociale, elle multiplie les situations incongrues pour dénoncer sans avoir l'air d'y toucher la dureté d'une économie de marché dont le pragmatisme n'a que faire des traditions familiales. Les catastrophes ont beau s'enchaîner, Bertrand n'y voit que futilités. L'essentiel est ailleurs, même s'il ne sait pas vraiment où. Drôle, ironique et bien plus profond qu'il n'y paraît.


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