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sur 1796 notes
Lebrac s'en va-t-en guerre
Mironton mironton mirontaine
Lebrac s'en va-t-en guerre
Ne sait quand reviendra…
Quand la bobine des Longevernes ne revient pas aux Velrans, il faut en découdre!!!
Mironton mironton mirontaine
Il faut en découdre contre les cochons, les voleurs, les andouilles, les c.... molles, les pourris, les crevés, les jean-f..., les lâches, les traîne-besache, les tâte m...., les vieilles tourtes, les enfifrés, etc.
Ne sait quand reviendra;
Ne sait dans quel état seront les chemises!!
C'est la Murie qui a emmené cette querelle.
De fil en aiguille, ces pages forment un délicieux filtre d'humour.
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J'ai passé un très bon moment de lecture tant ce livre est léger ,humoristique et joyeux.Si l'occasion se présente, j'irais volontiers voir les différentes interprétations cinématographiques de cette "guerre des boutons" écrite il y'a plus de cent ans!!
Quelque soit votre âge ,découvrez-le ou relisez-le, c'est que du bonheur!
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J'avais le bouquin sous le coude depuis plusieurs mois, acheté trois sous dans une brocante, en repoussant la lecture toujours à demain car La guerre des boutons est tellement connue que tout le monde s'imagine l'avoir déjà lue – ce qui n'est certainement pas la réalité, je suis prêt à le parier.
L'auteur Louis Pergaud né dans le Doubs (1882-1915) est instituteur comme son père avant de devenir romancier et exceller dans le domaine animalier. Il périra durant la Grande Guerre, sans que son corps soit jamais retrouvé.
Son roman le plus célèbre, La guerre des boutons dont le sous-titre est Roman de ma douzième année date de 1912. Les gamins de deux petits villages voisins, Longeverne et Velrans, regroupés en bandes, s'affrontent depuis plusieurs générations suite à un différent cadastral quasi oublié depuis mais qui perdure dans les esprits. A la sortie de l'école, les gosses filent dans la campagne et s'affrontent verbalement, à coups de cailloux tirés de leurs lance-pierres, d'épées en bois ou de coups de poings si le combat rapproché s'impose. Petit à petit cette guerre va s'intensifier, les leaders organisent leurs troupes comme à l'armée chacun petits et grands ayant son rôle bien déterminé et le but des combats devient plus dur, désormais quand on fait un prisonnier on lui coupe les boutons de ses vêtements, on récupère ses lacets ou passants de ceinture et on le malmène férocement avant de le renvoyer vers ses copains qui jurent de le venger. Quand le gamin aux vêtements dévastés rentre chez lui, nous sommes dans le monde de la paysannerie pauvre qui se tue à la tâche, les parents n'ont pas de punition assez dure pour châtier le malheureux déjà déshonoré.
Louis Pergaud réussit là un roman magistral qui nous plonge dans la France rurale de la fin du XIXème siècle, la salle de classe et le maître, les élèves grands et petits, les conciliabules près des cabinets dans la cour, les leçons pas apprises avec le copain qui souffle, le tableau noir et les retenues, la vie aux champs et à la ferme. Mais c'est aussi l'occasion de dresser une esquisse de la III République, le conflit entre l'Eglise et la République, chaque village s'identifiant à l'un et l'autre camp « car on était calotin à Velrans et rouge à Longeverne », d'évoquer par allusions l'esprit de revanche après la Guerre de 1870. Ces grandes lignes sociopolitiques en toile de fond sont complétées par de savoureux détails sur la vie de ces pauvres petites bourgades à l'époque, et pour ajouter à la crédibilité de ces tranches de vie, les dialogues sont émaillés de termes issus du patois de Franche-Comté ou des fautes grammaticales des garnements bien souvent cancres car « on conçoit qu'il eût été impossible, pour un tel sujet, de s'en tenir au seul vocabulaire de Racine » écrit Pergaud dans sa préface.
Dire que je me suis régalé à cette lecture serait encore loin de la vérité, un très grand roman qui dépasse le pauvre résumé que je viens d'en faire. Ce n'est pas un livre d'histoires d'enfants pour des gamins - « ce livre qui, malgré son titre, ne s'adresse ni aux petits enfants, ni aux jeunes pucelles » - ici les enfants ne sont pas considérés comme des mioches par l'auteur, il les décrit comme il les connaît et en tant qu'instituteur on peut lui faire crédit. Je n'avais encore jamais lu ce livre, ma seule approche en était la version cinématographique de Yves Robert (1961) avec Jacques Dufilho, Jean Richard et Michel Galabru dont je n'ai d'ailleurs qu'un très lointain souvenir car je n'ai du le voir qu'une seul fois, et les noms des garnements Tigibus et Grandgibus. Il était temps de combler cette lacune.
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Un classique qui ne prend aucune ride malgré une écriture vieillotte mais des passages franchement drôles. le lecteur se retrouve plongé à la veille de la première guerre mondiale, dans les rivalités entre deux villages. Les enfants de ces villages s'y sont identifiés et reproduisent les conflits des adultes sans filtre et sans piété, détroussant le perdant de ses boutons un bien précieux à cette époque qui recevra une double punition en plus du déshonneur la colère et le châtiment des parents.
Chaque personnage est doté d'une personnalité bien marquée qui les rend attachants et authentiques.
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N'ayant pas vu le film, je ne savais pas à quoi m'attendre. Je suis finalement bien contente d'avoir enfin lu ce classique.

Il fut un temps où les moeurs étaient un peu plus... violentes. En ce temps-là, les gosses se livraient bataille sans crainte et sans pitié. C'était le passe-temps préféré de Lebrac, Camus, Tintin et bien d'autres gamins du village de Longeverne. Ils ne se battaient pas entre eux, oh non. Ils se réservaient pour la bande de Velrans, le village voisin. Et chaque affrontement était épique ! Gare aux vaincus qui se voyaient alors dépouillés de tous leurs boutons et élastiques...

J'ai beaucoup apprécié la langue dans laquelle cette histoire est écrite. Louis Pergaud utilise un français plein de mots "argotiques" et d'expressions imagées pour nous plonger dans ce petit coin fictif de Franche-Comté. Grâce aux fautes de français, le lecteur se retrouve vraiment au milieu de tous ces enfants et ça rend le roman très vivant. L'histoire en elle-même ne m'a pas intéressée plus que ça, ce n'est jamais qu'une ridicule guéguerre de mômes, mais l'écriture me tenait en haleine ! J'aime aussi la façon dont les enfants se jouent parfois des adultes, en particulier Bédouin et le Père Simon, ce sont les passages les plus drôles. Par contre, on se rend compte que la violence est omniprésente dans ce roman. Entre les enfants des deux villages, bien sûr, mais aussi entre les enfants et leurs parents. C'était l'époque des punitions corporelles... C'est plutôt choquant pour les lecteurs de 2019, évidemment.

"La guerre des boutons" nous fait retomber en enfance, mais une enfance que l'on n'a pas connue. Et c'est bien mieux ainsi, croyez-moi !
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Ceux qui, comme moi, composent des critiques ou des chroniques, dans le seul but de faire partager le plaisir qu'ils ont eu à découvrir une oeuvre ou un auteur, sont souvent confrontés au problème (qui n'en est pas toujours un, d'ailleurs) de son adaptation au cinéma. Personnellement, je me souviens d'une conversation homérique avec ma mère : « je préfère le livre » disait l'une, « le film n'est mal non plus » disait l'autre, on a tous connu ça.
Quand l'adaptation est réussie, c'est parfait, quand en plus elle transcende le roman et donne envie de le lire ou de le relire, c'est plus-que-parfait.
C'est bien ce qui est arrivé avec « La guerre des boutons » et son adaptation cinématographique (je parle bien sûr de celle d'Yves Robert en 1962, les deux de 2011, sans être des navets, restent honorables, mais purement anecdotiques). Bien que l'action soit légèrement décalée dans le temps, et bien que l'auteur ait pris quelques libertés avec le texte original, le climat général de l'oeuvre est parfaitement restitué, le monde campagnard reconstitué de façon réaliste sans être caricatural, et l'interprétation de premier l'ordre, avec mention spéciale pour les enfants. Rares sont les films, et les livres, qui nous font toucher du doigt de façon aussi personnelle, aussi intime, les joies et les peines de notre enfance.
Avant le film, il y a donc eu le livre. Louis Pergaud (1882-1915) mort héroïquement aux Eparges, près de Verdun (où il aurait pu croiser Genevoix), nous a laissé une poignée d'oeuvres centrées autour de la nature, du monde paysan et des animaux, dont on retiendra essentiellement ; deux recueils de nouvelles : « de Goupil à Margot » (1910) et « La Revanche du corbeau » (1911) et deux romans : « La Guerre des boutons, roman de ma douzième année » (1912) et « le Roman de Miraut » (1913). Chantre de la vie rustique, Louis Pergaud annonce avec vingt ans d'avance les chefs-d'oeuvre écrits par Colette, Maurice Genevoix, Jean Giono, ou Charles-Ferdinand Ramuz.
« La Guerre des boutons » est un roman truculent, haut en couleurs, épique, débordant de bonne humeur campagnarde, fin et rusé, et non dénué de tendresse. En fond d'écran, il y a aussi, de façon plus ou moins appuyée, la guerre des écoles (le curé contre l'instituteur), l'esprit revanchard contre les Allemands, autant de thèmes que le film ne reprend pas, n'étant plus d'actualité.
Ce roman ne peut que plaire aux lecteurs épris de la vie rustique (avec forcément un point de vue documentaire, un siècle et plus nous sépare de l'époque décrite par l'auteur), il plaira aussi à tous ceux que l'esprit d'enfance n'a pas quittés, il plaira aussi à tous les amoureux de la langue française, qui s'enrichit ici du parler provincial, donnant à l'ensemble une truculence certaine, mais surtout une vérité et une authenticité remarquables…
Et, en refermant le bouquin, vous ne pourrez pas dire comme Tigibus : « Ah ben mon vieux, si j'aurais su, j'aurais pô v'nu ! » (réplique qui figure dans le film mais pas dans le livre), mais bel et bien « Ah ben mon vieux, si j'aurais su, j'aurais v'nu plus tôt ! »
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Piqué dans la bibliothèque parentale avec gloussements car on y voit un cul nu.en couverture, et lu vers 10 ans puis relu rerelu rererelu
Lebrac , Camus, les Gibus, Tintin contre l'Astec des Gués et ses sbires
le festin dans la carrière.
les batailles homériques
la victoire en chantant nous ouvre la barrière
l'honneur et le sérieux de ces petits soldats à poil
le lynchage en règle du traître
Lebrac ce héros magnifique de 12 ans

des années tard, à la quinzième relecture au moins, je m'etais dit que beaucoup d'entre eux, comme leur " père" Louis Pergaud, sont morts dans les tranchées ou même, connement, parce qu'au lieu de se battre tout nus, ils portaient des pantalons rouges à l'automne 14.

alors oui la langue, le contexte, le machisme viriliste exacerbé, tout ceci a mal vieilli et sent son siècle bien sonné, mais, moi, à 10 ans, je suis tombée raide amoureuse de toi, Lebrac, alors c'est quand tu veux pour aller dérouiller ces salauds de Velrans
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De la guerre des boutons, je ne connaissais que le film d'Yves Robert que j'ai vu il y a un certain temps maintenant, considérant cette réalisation cinématographique comme un classique à voir.

Cette fois-ci, c'est le livre original de Louis Pergaud que j'ai abordé. Je dois avouer ma déception. Je n'ai pas du tout accroché. Peut-être parce que je n'ai pas connu des moments identiques dans ma jeunesse, citadin que j'ai été ? Je crois que c'est surtout le mélange dans le texte de patois, de mots déformés pour donner une prononciation enfantine et des citations classiques, comme celles de Rabelais conservées dans le style vieux « françois », qui ont gêné ma lecture.

J'ai bien constaté l'ode de Louis Pergaud à la Nature, à la camaraderie et à l'enfance. J'ai relevé la reprise de l'opposition Républicains - Cléricaux, sujet contemporain à l'auteur. Mais surtout, j'ai retenu le caractère préparatoire à la guerre de la jeunesse française, où les balles remplaceront les pierres des frondes. Ironie de l'Histoire, l'auteur perdra la vie en 1915 dans les tranchées.

Au-delà de ces éléments, comme le film, je n'ai eu pour unique satisfaction que d'avoir lu ce livre car c'est un classique de notre littérature .
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Ce qui frappe le plus dans ce roman, c'est la langue, savoureuse, inépuisable de richesse et de terroir, aussi bien dans le vocabulaire des terrible têtes blondes, qui ont l'insulte colorée et des plus originales, que dans la narration en elle-même, avec ce sens de la formule délicieuse de Pergaud. L'auteur mérite d'être bien plus connu qu'il ne se retrouve l'être aujourd'hui : une telle jubilation! Et ses garnements. Cruels et loyaux, capables de beaux gestes comme d'idées odieuses, têtus comme des mules (normal, ce sont des Franc-Comtois. Comtois, tête de bois, comme on dit dans la verte contrée que Lebrac et ses guerriers représentent si bien.)...
Ce roman vaut bien plus que les films qui en ont été tiré: comment rendre la truculence de la langue à l'écran dans des films qu'ils s'obstinent à édulcorer à cause des enfants? Non, Pergaud avait bien plus conscience de ce qu'est un enfant, justement. C'est un auteur qui mérite d'être connu pour bien plus que ce roman, mais ce roman aussi-là mérite d'être redécouvert, encore et encore.
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Voici un livre dont on peut encore se délecter sans retenue, plus de cent ans après sa parution. Presque tout le monde en a entendu parler ou a vu le film qui en a été tiré. C'est l'histoire de la "guerre" entre des enfants habitant deux villages voisins, Longueverne et Velrans. Ce conflit, soigneusement caché aux adultes, émaillé de plans de bataille, d'embuscades, de coups de théâtre, a pour enjeu principal de faire des prisonniers et de leur arracher tous leurs boutons et bretelles - une humiliation. C'est une « guerre fraîche et joyeuse », malgré les horions que reçoivent alternativement les deux clans ennemis. le point de vue proposé par l'auteur est celui des "Longueverne", que l'on prend en sympathie; certains d'entre eux sont particulièrement hauts en couleur ou attendrissants. Il faut souligner que, pour raconter cette "guerre", L. Pergaud adopte un ton épique bien venu et très amusant, en parodie de Homère, prouvant ainsi son vrai talent littéraire. le langage "fleuri" des garçons est aussi délicieux, car profondément implanté dans le terroir franc-comtois d'antan. Cependant, le récit cesse d'être léger vers la fin du livre, en raison d'une grave "bavure" et le ton change alors complètement. Et pour finir, les garnements reçoivent des raclées mémorables de leurs parents, enfin informés des "exploits" de leurs rejetons. Mais il est amusant de se souvenir que la rivalité entre les deux villages a bien une origine historique: une querelle (datant de la nuit des temps) impliquant les adultes, et non les enfants !
Malheureusement, cette "guerre pour rire" représente - par une anticipation étonnante - la guerre de 1914-1918 qui éclatera peu après. Son moteur a été, aussi, une rivalité entre voisins, attisée par des cyniques et des imbéciles; elle a conduit aux horreurs que l'on sait. Et Louis Pergaud en a été justement l'une des innombrables victimes.
Lisez ce livre, si vous ne l'avez pas encore lu, ou du moins voyez l'excellent film éponyme de Y. Robert, si vous le n'avez pas encore vu: vous ne le regretterez pas !
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