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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Cherchez le garçon
Trouvez son nom… »

Dans Ils vont tuer vos fils, le garçon s'appelle Guillaume.
Mais parfois Guillaume se pare des colliers maternels, enfile ses escarpins rouges et devient Raffaella.

Guillaume a 15 ans et rêve de liberté. D'être lui. de s'écouter. de céder à ses pulsions.
Guillaume n'est pas à l'aise dans sa vie, ni dans son corps.
Parce qu'il ne répond pas à la « norme », Guillaume va être encore plus privé de cette liberté qu'il revendique.
Enfermement. Camisole chimique. Électrochocs.

(le titre du roman, inspiré de la chanson Kill your sons de Lou Reed, fait écho aux expériences homosexuelles du chanteur, envoyé dans un centre médicalisé afin qu'il y reçoive un traitement aux électrochocs)

Hospitalisé en psychiatrie, Guillaume s'éprend de Clément, atteint de phobie scolaire et d'anorexie mentale.

L'écriture, proche du style oral, peut déconcerter. Les pensées s'enchaînent, le récit navigue entre présent et passé, la narration s'enlise parfois dans des digressions.

Pour ma part, je trouve au contraire que la plume sert le propos et les questionnements du narrateur, dont le cerveau est soumis à l'action de psychotropes et qui à cause de sa « différence » et du manque de repères, navigue en « zone grise ».

Thématiques proches / romans (plus ou moins) dans la même veine :
- Zéro Gloire de Pierre Guénard
- Avalanche de Raphaël Haroche
- de sel et de fumée d'Agathe Saint-Maur

Je ne vous épargnerai pas un (très mauvais) jeu de mots : le roman n'est pas gai, gai ;-)

Perso j'ai bien aimé.
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Lu d'une traite emportée par la plume de l'auteur de ce qui est un premier roman.
Cet ado qui se cherche m'a tout de suite plu. Guillaume ou Raffaella? Enfant victime d'attouchements paternels, il dénonce...mais il n'est pas cru; un peu trop homosexuel peut-être aux yeux de la justice? Il va aller de foyer en HP où il rencontre l'amour avec Clément, anorexique: ils fuguent sans succès: retour à la case départ.
Il fait des crises de violence et a des hallucinations (effet des médocs ou des électrochocs?)
je suis toujours très intéressée par ce qui frôle la "folie".
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L'éveil progressif de Guillaume à son homosexualité est douloureuse et lui vaut une brouille avec père et mère qui le conduit dans un hôpital psychiatrique qui n'est pas l'endroit le mieux adapté pour soigner son mal être. le cheminement de ce jeune garçon qui se rêve en « raphaella » est évoqué avec une grande sensibilité et une grande délicatesse qui nous rappelle la difficulté d'affirmer sa différence.
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Avec un titre inspiré d'une chanson de Lou Reed « They're gonna kill your sons, until they run away », ce roman parle de la difficulté d'être gay dans un monde qui rejette la différence.

Extraverti, excessif, habité par un amour débordant pour sa mère, Guillaume se sent depuis toujours fille au fond de lui, aimant se déguiser, faire sensation et plaire.

Mais dans son milieu bourgeois de Quimper, il n'entre pas dans la peau du bon fils, d'autant plus que le divorce de ses parents et les gestes abusifs de son père engendrent en lui une forte instabilité.

A l'adolescence, il tente de se libérer de ce carcan social et se lance dans le tournage de vidéos de « drag » sur les réseaux sociaux qui lui permettent d'être pleinement lui-même.

Mais la société n'est pas prête à l'accepter tel qu'il est et les persécutions dont il est victime le font basculer dans les crises d'angoisse. Après avoir exploré la marge, il finit en hôpital psychiatrique pour être soigné comme malade mental.

En côtoyant la vraie maladie, comme l'anorexie de Clément qui deviendra un de ses premiers amours, Guillaume va trouver une force de caractère salvatrice pour s'affirmer et se défendre contre l'adversité.

« Je porte en moi la force de ceux qui n'en ont pas eu besoin. »

Quand l'intolérance provoque un malaise tel, que le simple fait d'être gay conduise en HP, on s'interroge sur la société dans laquelle on veut vivre et élever nos enfants.

Offrant un témoignage plein d'émotion et d'amour, ce roman cru et saisissant de Guillaume Perilhou est un cri de détresse. Car il y a encore dans notre monde soit disant « évolué », des hommes et des femmes qui subissent une violence morale et physique, simplement parce qu'ils n'entrent pas dans le moule étriqué qu'on leur octroie.

Il faut absolument lire « Ils vont tuer vos fils » pour s'imprégner, pour partager et pour changer.
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Guillaume a 13 ans et il aime les trucs de filles depuis qu'il est petit. Ce n'est pourtant pas un crime ! Au début du roman, Guillaume est dans le bureau du juge où il accuse son père d'attouchements. Mais la juge est sceptique, où est la limite entre la toilette qu'un père fait à son fils et l'inceste ? Finalement, Guillaume sera séparé de sa mère et envoyé en foyer. Mais là n'est pas sa place, il veut juste être libre Guillaume, libre de porter des vêtements féminins, des talons hauts et de se faire appeler Rafaella. Cette recherche de la liberté à tout prix est complètement incomprise par son environnement et le conduit en hôpital psychiatrique.

C'est un roman difficile car même si ce n'est pas un récit, l'auteur s'est appuyé sur sa propre expérience de l'homophobie. Et c'est un sujet touchant qui me bouleverse. Je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas se foutre un peu la paix les uns aux autres !! le point de départ de ce roman que Guillaume Perilhou dit porter en lui depuis des années, est un jugement qui a été rendu à Venise en 2017. Un jeune ado jugé trop efféminé par les responsables de son école qui ont alerté les services sociaux, a été retiré à la garde exclusive de sa mère par la justice sous prétexte qu'il n'avait que des modèles féminins (sa mère et sa soeur) et que c'était le manque de son père qui l'avait "corrompu". le gamin de 13 ans avait donc été placé en foyer ! Guillaume va donc, sous la plume de l'auteur, subir la même bêtise.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Une lecture ultra déstabilisante aux messages multiples mais parfois mal transmis.

La plume est perturbante au possible et va jusqu'à nous empêcher de respirer à la fin, une expérience dingue et saisissante.

En revanche la conclusion, trop floue à mes yeux, me laisse sur ma faim.
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« Quand on fait des gosses on se dit qu'ils seront une version améliorée de nous-mêmes, on ne prévoit pas qu'ils puissent être moins bien et pourtant ça arrive. »

Guillaume a quinze ans. Il affronte son monde tout entier. Il aime les garçons, s'habiller parfois en Raphaella dans sa chambre et sur Instagram. Il aime sa mère qui l'élève même quand ça la déborde.

Il dénonce le comportement incestueux de son père quand il était jeune enfant, à une magistrate qui ne le croit pas vraiment. On le place, le déplace.

« Il ne fallait plus que je voie ma mère pour devenir un homme. »

Il comprend son arrivée au foyer, moins son internement en hôpital psychiatrique pour calmer ses angoisses à coups de camisole chimique et d'électrochocs. Il y tombe amoureux de Clément, intensément. Lentement des lumières éclairent une part de son histoire et son identité tandis que son esprit sombre, s'enferre, s'étouffe.

La narration dense, la ponctuation chaotique, la brièveté des chapitres et les sauts incessants rendent le récit inquiétant, suffoquant. le narrateur brûle une vie qui le consume, portant au monde un regard singulièrement attachant. Rien n'est politique ou moral, tout n'est que sensations, perceptions et intime. le récit à la première personne de la violence de soi, d'être à ce monde qui ne comprend pas, qui ne comprend rien. Qui rejette. Tout est brutal dans ces pages, ça remue, ça percute, ça étouffe ; mais la voix est juste, bouleversante. Un premier roman coup-de-poing qui marque pour longtemps. Une nouvelle voix de la littérature française à découvrir !

« Je n'avais jamais réussi à me tenir à distance des garçons que je rencontrais. Je devais, à la seconde où je les embrassais, me perdre en eux. »
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Le titre est tiré d'une chanson de Lou Reed “Kill your sons” sortie en 1974. Cette chanson, comme le roman, parle de HP et de fils en danger.

Guillaume est un adolescent qui a subit les attouchements de son père et dont la mère ne sait pas s'occuper de lui.

Guillaume se sent fille à l'intérieur, aime jouer à la poupée et s'habiller en fille.

Mais ses crises d'angoisse vont l'emmener à l'hôpital psychiatrique en unité adulte.

J'ai préféré la seconde partie qui décrit le quotidien de Guillaume, son amitié avec Clément, un ado anorexique.

J'ai trouvé ces deux personnages bien seul dans cet hôpital, avec des traitements uniquement médicamenteux.

J'ai eu de la peine pour Raffaella, le double féminin de Guillaume qui disparait peu à peu. Elle était flamboyante Raffaella, pleine de vie.

L'auteur laisse deviné l'origine de la souffrance de son personnage.

Un premier roman doux-amer sur un amour impossible.

Une citation :

Les psychiatres ont l'assurance apparente des curés, les mains sèches et le pas lent, un pouvoir canonique. (p.78)

L'image que je retiendrai :

Celle de Guillaume empruntant des bijoux pour faire vivre Raffaella.
Lien : https://alexmotamots.fr/ils-..
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Le premier roman de Guillaume Perilhou, raconte l'histoire d'un adolescent qui relate son terrible mal-être, devenu une souffrance au quotidien.

Guillaume est un personnage sans retenue, qui résiste à toutes les tentatives de destruction méthodique de sa personnalité exubérante.

Son histoire est racontée avec une grande sensibilité qui m'a touchée à travers des chapitres courts et des dialogues sans fioritures et sans tabou.

J'ai trouvé ce garçon attachant, émouvant dans sa quête d'identité, sa solitude et ses sursauts de vie.

Ce récit dénonce la pression sociale et la discrimination envers ceux qui ne se conforment pas aux normes de genre et d'orientation sexuelle.

Un roman réussi et bouleversant qui mérite d'être découvert. La plume de l'auteur est incisive et il a retenu mon intérêt jusqu'à la dernière page.

Une lecture sans filtre, prenante et humaine. Une ode à la liberté et à la tolérance.
Lien : https://www.instagram.com/cl..
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Un récit brutal qui frappe et et qui touche (touché, coulé).

C'est le récit d'une jeunesse chaotique. Guillaume, 15 ans, n'est, semble-t-il, pas un garçon comme les autres. le récit s'ouvre sur sa dénonciation auprès de la justice d'attouchement qu'il aurait subit par son père. Cependant, personne ne semble le croire et sa mère reste muette, absente, elle ne semble plus être auprès de lui déjà depuis longtemps. Peu après, il va être rapidement placé en foyer, celle-ci étant rendue incapable de s'en occupée. Cependant, Guillaume est homosexuel et il joue avec les personnalités. Il est Guillaume parfois et Raffaella à d'autres moment. Par un concours de circonstances, mais aussi à cause de ses crises d'angoisses à répétition, l'adolescent se retrouve en hopital psychatrique où il doit suivre un traitement d'électrothérapie. Il y fait la rencontre d'un autre garçon, Clément, avec qui il partagera des moments lumineux.

J'ai trouvé ce récit tout à fait brillant. Sans doute que Guillaume choque son lecture car, en effet, il ne passe pas par quatre chemins. Ses réflexions ainsi que ses témoignent nous heurtent et nous bousculent. Il est sans concession. Abîmé, voire même détruit par la vie alors qu'il n'est encore qu'un enfant, celui-ci ne lui fait aucun cadeau et ne pardonne rien à ses protagonistes. Ces mots sont tranchants, sans pincettes. Il parle dans un flot de mots qu'il nous déverse et parfois nous vomit presque.
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