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EAN : 9791032925706
L'Observatoire (24/08/2022)
3.44/5   97 notes
Résumé :
Guillaume, 15 ans, vit plus fort que les autres. Qu'est-ce que cela peut bien faire, qu'il mette des robes et danse devant sa webcam?? qu'il tombe amoureux de François et de Mathis et de Jordan?? Si sa mère a baissé les bras, la juge des enfants, elle, ne s'en laisse pas conter?: Guillaume est envoyé en foyer puis en hôpital psychiatrique. Là-bas, sa vie change - fini les talons aiguilles de son alter-ego Raffaella, place aux médicaments et aux électrochocs. Mais mê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Guillaume a quinze ans et n'est pas comme les autres. Il aime les garçons et ne déteste pas s'habiller en fille. Il accuse son père d'attouchements sexuels lorsqu'il était plus jeune, mais la frontière paraît mince au juge pour enfants entre ces attouchements et la toilette normale d'un petit enfant sous la douche. ● le livre commence sur des chapeaux de roue mais ne tient pas toutes ses promesses. ● Lorsque Guillaume se retrouve en hôpital psychiatrique, on a l'impression de lire des choses déjà lues cent fois, dans des livres qu'il cite pour certains, comme A la demande d'un tiers (2019) de Mathilde Forget, le Fumoir (2020) de Marius Jauffret ou encore A la folie (2021) de Joy Sorman. ● Quelques formules bien trouvées cependant : « Moi aussi vous me direz j'avais des choses en tête mais je voulais compenser par le sexe, c'était un dérivatif, ça dépend des gens ça soit t'en as envie pour oublier soit t'attends d'oublier pour en avoir envie. » ● « Ce principe de la chambre d'isolement c'est un truc de schizophrène : à l'extérieur, quand on est fou, pénalement on n'est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni. » ● « Quand on fait des gosses on se dit qu'ils seront une version améliorée de nous-mêmes, on ne prévoit pas qu'ils puissent être moins bien et pourtant ça arrive. » ● La société « hétéronormée » en prend pour son grade : « [D]u fait que le mot gay soit inapproprié – les homos sont dépressifs, n'importe qui le serait à moins avec tout ce qu'on se prend dans la gueule, les moins chanceux deviennent alcooliques ou tombent dans le chemsex mais c'est une autre histoire –, comment ne pas rejeter un monde qui n'est pas le nôtre ? en vouloir à la Terre entière à commencer par ses parents, se sentir inadapté, à côté de la plaque, un peu là surtout ailleurs. Les enfants hétéros sont attendus, le monde les attend : on espère rencontrer la première copine du petit garçon, on veut qu'il en ait une dès la maternelle d'ailleurs, vous avez remarqué le nombre de parents qui demandent à leur fils de trois ans Alors Malo, comment elle s'appelle ta copine ? Alors Benjamin, c'est qui ta chérie à l'école, c'est Chloé ou Mélanie ? On apprend aux enfants à tomber amoureux, on est impatient de les marier qu'ils en aient à leur tour, on espère laisser à travers eux une part de nous-mêmes. » ● Malheureusement le récit, pourtant bref, manque de dynamisme, s'enlise ; il fait tourner le lecteur en rond. C'est dommage car le début du roman était prometteur et le livre avait, a priori, tout pour me plaire !
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Guillaume a toujours aimé se déguiser. S'il tombe amoureux, c'est de Jordan ou de Mathis. Sa mère semble jouer le jeu. Pourtant, et on ne sait pas quel faisceau de circonstances, il se retrouve interné dans un service de soins psychiatrique, et traité par électrothérapie. L'environnement et la prise en charge sont synonymes de souffrance, mais il se lie d'amitié avec un autre patient, qui lui apporte un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.

Le thème est porteur bien que souvent traité. Mais j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris :

pourquoi Guillaume se retrouve t-il enfermé. Rien dans ses agissements ensemble relever de la psychiatrie ? le récit en semble pas dater des années avant guerre où l'homosexualité était considérée comme une pathologie.
C'est d'autant plus étonnant que dans l'histoire, on aurait plutôt envie de s'attaquer au cas du père, dont l'attitude semble plus que douteuse
Enfin la mère, la seule à avoir un comportement plutôt adapté, ne semble pas avoir son mot à dire.

Le récit perd ainsi de sa crédibilité et l'empathie qu'aurait dû inspirer le personnage est plus difficile à concevoir.

En ce qui concerne l'écriture, je ne vois aucun obstacle à utiliser un style oral avec un affranchissement des règles de bases, mais dans ce cas, il faut le tenir. Trouver dans la même page un « moins pire » puis « les bois naissant d'un chevrillard à l'orée de la forêt » offre un contraste difficile à comprendre.

Avis mitigé pour ce premier roman, qui manque d'une structure plus consistante.


160 pages L'observatoire 24 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Guillaume est différent, il aime se déguiser et embrasser ses petits amis. Mais il a des crises d'anxiété et est interné dans un hôpital psychiatrique, où il se fait un ami...
J'avais apprécié l'image de la couverture où on voit un petit garçon à la fenêtre mais finalement, j'ai eu du mal avec l'écriture : le narrateur enchaine des phrases qui expriment brutalement ses pensées.
La chronologie n'est pas clairement établie, on navigue entre présent et passé, sans but précis. Pourtant, j'ai apprécié les passages où il parle de sa relation forte avec sa mère ou celle avec son père qui reste dans un brouillard imprécis...
Au final, j'ai une impression un peu floue d'une personnalité particulière dans une sombre famille sans avoir vraiment réussi à comprendre ce roman.
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« Cherchez le garçon
Trouvez son nom… »

Dans Ils vont tuer vos fils, le garçon s'appelle Guillaume.
Mais parfois Guillaume se pare des colliers maternels, enfile ses escarpins rouges et devient Raffaella.

Guillaume a 15 ans et rêve de liberté. D'être lui. de s'écouter. de céder à ses pulsions.
Guillaume n'est pas à l'aise dans sa vie, ni dans son corps.
Parce qu'il ne répond pas à la « norme », Guillaume va être encore plus privé de cette liberté qu'il revendique.
Enfermement. Camisole chimique. Électrochocs.

(le titre du roman, inspiré de la chanson Kill your sons de Lou Reed, fait écho aux expériences homosexuelles du chanteur, envoyé dans un centre médicalisé afin qu'il y reçoive un traitement aux électrochocs)

Hospitalisé en psychiatrie, Guillaume s'éprend de Clément, atteint de phobie scolaire et d'anorexie mentale.

L'écriture, proche du style oral, peut déconcerter. Les pensées s'enchaînent, le récit navigue entre présent et passé, la narration s'enlise parfois dans des digressions.

Pour ma part, je trouve au contraire que la plume sert le propos et les questionnements du narrateur, dont le cerveau est soumis à l'action de psychotropes et qui à cause de sa « différence » et du manque de repères, navigue en « zone grise ».

Thématiques proches / romans (plus ou moins) dans la même veine :
- Zéro Gloire de Pierre Guénard
- Avalanche de Raphaël Haroche
- de sel et de fumée d'Agathe Saint-Maur

Je ne vous épargnerai pas un (très mauvais) jeu de mots : le roman n'est pas gai, gai ;-)

Perso j'ai bien aimé.
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Avec un titre inspiré d'une chanson de Lou Reed « They're gonna kill your sons, until they run away », ce roman parle de la difficulté d'être gay dans un monde qui rejette la différence.

Extraverti, excessif, habité par un amour débordant pour sa mère, Guillaume se sent depuis toujours fille au fond de lui, aimant se déguiser, faire sensation et plaire.

Mais dans son milieu bourgeois de Quimper, il n'entre pas dans la peau du bon fils, d'autant plus que le divorce de ses parents et les gestes abusifs de son père engendrent en lui une forte instabilité.

A l'adolescence, il tente de se libérer de ce carcan social et se lance dans le tournage de vidéos de « drag » sur les réseaux sociaux qui lui permettent d'être pleinement lui-même.

Mais la société n'est pas prête à l'accepter tel qu'il est et les persécutions dont il est victime le font basculer dans les crises d'angoisse. Après avoir exploré la marge, il finit en hôpital psychiatrique pour être soigné comme malade mental.

En côtoyant la vraie maladie, comme l'anorexie de Clément qui deviendra un de ses premiers amours, Guillaume va trouver une force de caractère salvatrice pour s'affirmer et se défendre contre l'adversité.

« Je porte en moi la force de ceux qui n'en ont pas eu besoin. »

Quand l'intolérance provoque un malaise tel, que le simple fait d'être gay conduise en HP, on s'interroge sur la société dans laquelle on veut vivre et élever nos enfants.

Offrant un témoignage plein d'émotion et d'amour, ce roman cru et saisissant de Guillaume Perilhou est un cri de détresse. Car il y a encore dans notre monde soit disant « évolué », des hommes et des femmes qui subissent une violence morale et physique, simplement parce qu'ils n'entrent pas dans le moule étriqué qu'on leur octroie.

Il faut absolument lire « Ils vont tuer vos fils » pour s'imprégner, pour partager et pour changer.
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critiques presse (2)
LeFigaro
03 janvier 2023
L'histoire d'un adolescent qui se veut et garçon et fille.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
29 août 2022
La lutte entre une pulsion de vie jugée excessive et sa ten­tative de destruction méthodique. Un premier roman fougueux qui sonne toujours juste.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On a dit que la vie n'est qu'une goutte qui glisse le long d'une vitre, rien de plus vrai derrière les fenêtres de ces lieux : les dingues ne font pas plus de traces ni de bruits qu'une goutte d'eau le long d'une vitre, ceux qui tentent d'en faire sont bâillonnés. Quelle empreinte laisseront ces pauvres gars ? Nombre d'entre eux n'ont personne. Des gens si fous qu'ils n'ont plus rien alors leur rendre leur liberté pour quoi faire pour qu'ils s'en aillent dormir et mourir sous un pont au bout de trois jours ? Je dis Oui bien sûr que oui. Dans la chambre d'à côté y avait un type, Denis, 54 ans, interné depuis qu'il en a 19, et je me demandais souvent si Denis avait vraiment un intérêt à continuer. J'avais entendu dire qu'il était atteint d'une psychose infantile. Il avait toujours été taré, un QI d'enfant comme ses frères, son père avant lui. Rien à faire. C'était un truc génétique, une atteinte du cerveau il avait le cerveau pourri, fini à la pisse comme on disait quand j'étais petit. Dans un monde meilleur il ne serait pas là. En plus, l'attitude des soignants variait selon leur humeur. Denis quand ils n'étaient pas contents de lui ils l'appelaient par son nom de famille, parce que Denis parfois faisait des conneries. A la cantine il balançait son assiette. Rien de grave, il ne la jetait sur personne mais ça l'amusait je crois c'était sa façon à lui de dévier un peu de la ligne droite de la goutte d'eau sur la vitre. On le grondait alors et couic, un tour de vis, quelques heures à l'isolement pour que Denis retienne la leçon. Méchant Denis. Ce principe de la chambre d'isolement c'est un truc de schizophrène : à l'extérieur, quand on est fou, pénalement on n'est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous, quand on fait une connerie on est puni. Vous voyez la logique ? Non, mais peut-être justement que la logique est là, faire des trucs de dingue pour rester cohérent.
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Ce principe de la chambre d’isolement c’est un truc de schizophrène : à l’extérieur, quand on est fou, pénalement on n’est pas jugé responsable de de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni.
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la police de Quimper s’est-elle lancée à la recherche d’un fugitif dangereux, malade échappé de l’asile ? Un garçon-fille en fuite, un garçon manqué on disait quand j’étais petit et je ne comprenais pas pourquoi on disait garçon manqué je l’avais demandé ça à ma mère une fois Pourquoi on ne dit pas une fille manquée ? ce ne serait pas plus logique de dire une fille manquée puisque justement ce n’est pas une fille ? le garçon n’est pas manqué puisque c’est un garçon alors qu’il aurait plutôt fallu peut-être qu’il soit une fille, c’est la fille qui est manquée.
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Ce principe de la chambre d'isolement c'est un truc de schizophrène : à l'extérieur, quand on est fou, pénalement on n'est pas jugé responsable de ses actes, mais chez les fous quand on fait une connerie on est puni. Vous voyez la logique ?
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Petit à petit (heureusement Clément avait des parents bien) il y a eu des pédiatres et puis des psys qui ont trouvé des mots. Un, surtout : maladie.
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Vidéo de Guillaume Perilhou
Au sommaire de ce (Book) club, deux romans intimes qui racontent l'homosexualité à travers des souvenirs et des adolescences hors des normes imposées.
Daniel Arsand est éditeur et écrivain, auteur de "Moi qui ai souri le premier" (Actes Sud, août 2022). Il y rassemble trois souvenirs de jeunesse où se jouent des événements violents qui pourraient raconter l'homophobie.
Guillaume Perilhou publie "Ils vont tuer vos fils" (L'Observatoire, août 2022), l'histoire de Guillaume, 15 ans, qui, pour vivre sa vie comme il l'entend, résiste au foyer, aux électrochocs et à l'hôpital psychiatrique.
L'occasion de revenir sur le lien de ces auteurs avec les littératures traitant de l'homosexualité et, plus généralement, des thématiques LGBTQIA+, et avec des librairies comme l'emblématique Les mots à la bouche, aujourd'hui située dans le 11e arrondissement de Paris.
#lgbt #adolescence #bookclubculture
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