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3,66

sur 319 notes
Encore une jeune femme, issue de la bourgeoisie londonienne, découverte assassinée dans une rue des très beaux quartiers.
Encore des habitants qui penchent aussitôt vers la domesticité car cela ne peut être le fait d'un aristocrate.
Encore des femmes qui cancannent et médisent sur les unes et les autres.
Si cette jeune femme a été tuée dans ces circonstances, c'est qu'elle l'a bien cherché.
Charlotte et Thomas Pitt partent à la traque du meurtrier, dans un univers où tout se tait mais où tout se laisse comprendre.
Suite des aventures des Pitt avec l'habileté habituelle de feue Anne Perry, décédée en avril, à décortiquer le monde aristocratique du 19ème siècle.
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C'est mon 3e roman de cette collection et je l'ai encore plus apprécié que les deux premiers.

Pour resituer l'histoire, nous sommes à Londres, dans les années 1880. Charlotte et Thomas Pitt, qui se sont rencontrés dans le premier tome, forment un couple plutôt atypique, puisqu'elle est issue de la grande bourgeoisie, et qu'il n'est qu'un simple inspecteur de police, ce qui signifie, pour les critères de l'époque, qu'elle s'est mariée bien en-dessous de sa classe sociale.

Mais Charlotte, féministe avant l'heure, curieuse de tout, et un peu trop franche par rapport aux exigences de bienséance de l'Angleterre victorienne, se moque bien de ces considérations. Elle est heureuse dans son couple, malgré le peu de moyens financiers dont ils disposent et les privations que cela engendre - ce qui représente un changement radical par rapport à sa vie d'avant -, et n'a de cesse d'aider et d'épauler son mari dans ses enquêtes, grâce notamment aux facilités qu'elle rencontre, de par sa naissance, pour côtoyer la bonne société, là où un policier se heurte la plupart du temps à un mutisme de classe.

D'autant plus que sa soeur Emily, elle, a fait un très bon mariage et est devenue Lady Ashworth, ce qui permet à Charlotte de continuer à fréquenter la "bonne" société londonienne alors que, normalement, elle n'en fait plus partie.

Et c'est d'autant plus vrai dans ce tome, où le meurtre perpétré au début de l'histoire a lieu dans la rue où habite Emily : Paragon Walk. La victime, une jeune fille de dix-sept ans, qui a été violée puis poignardée, est la jeune soeur d'un des voisins d'Emily. Ce meurtre choque bien sûr tout le quartier, mais c'est surtout le viol qui fait parler les gens, car la pauvre Fanny - la victime - était complètement innocente et naïve, aux dires de ses proches et en tout cas, pas du tout le genre à aguicher les hommes, même involontairement.

Ce qui n'empêchera pas certaines mauvaises langues d'aller insinuer que si elle a été violée, c'est qu'elle a fait quelque chose pour, car, c'est bien connu, il ne peut rien vous arriver de tel si vous êtes une jeune fille comme il faut. Et à travers ces propos, on reconnaît là toute l'hypocrisie et les préjugés de la société pudibonde et bien-pensante de cette époque (quoi que depuis, les mentalités n'aient pas tant évolué que ça à ce sujet, hélas).

L'enquête de Thomas piétinant, Charlotte décide de lui donner un coup de main, tout en prudence et discrétion, bien sûr, en s'appuyant sur son lien de parenté avec Emily. Elle se met donc à la fréquenter assidûment, et tantôt en organisant des réceptions, tantôt en se rendant chez les uns et les autres pour des soirées ou de simples visites de courtoisie, elles mènent toutes les deux leurs propres investigations.

Je ne voudrais pas donner l'impression que Charlotte profite de l'affection et de l'hospitalité de sa soeur à son insu pour arriver à ses fins. Les deux soeurs sont totalement complices là-dessus, et Emily est d'autant plus motivée à trouver le coupable que son mari fait partie des suspects au même titre que tous les hommes de la rue, étant donné qu'il n'a pas été capable de donner un alibi pour l'heure du meurtre.

Ce que j'aime le plus, dans ce genre d'enquêtes, c'est la galerie de personnages que l'on ne manque pas de rencontrer. Et là, pour le coup, on est servi ! Il y a de tout : du plus sympathique au plus odieux, la palme de l'aigreur et de la méchanceté revenant au frère aîné de la victime (pas celui chez qui elle vivait mais un autre, qui habite quelques maisons plus loin).

Pour cela l'auteur est très forte ! Les personnages sont assez stéréotypés, pour certains, mais tellement bien campés que c'en est jubilatoire. Quand je pense par exemple à ces deux soeurs vieilles filles, l'une grande et maigre, l'autre petite et ronde, mais qui s'habillent pareil, j'en ai encore le sourire. Il y a aussi la veuve qui ne pense qu'aux hommes, le couple qui organise des soirées dont l'excentricité fait jaser tout le quartier, le veuf inconsolable qui s'abîme de plus en plus dans l'alcool, le séduisant célibataire, soi-disant français, dont toutes les femmes raffolent...

Et puis il y a la famille de la victime : le frère qui l'hébergeait et son épouse, une femme à la beauté stupéfiante mais également glaçante, et deux autres frères : le plus âgé, dont j'ai parlé plus haut, et le plus jeune, dont les sarcasmes et les sous-entendus malveillants aiguisent l'aversion des gens à son égard. Quant à la femme de l'aîné, elle est tellement terrorisée par ce qui se passe, qu'elle en devient presque folle.

Mais ce qui frappe le lecteur, c'est que dans cet univers-là, tout n'est qu'apparence et souci du qu'en dira-t-on. Et que quand on gratte un peu, on se rend compte que tout n'est pas joli-joli, et que tout ce beau monde est aussi corrompu et rempli de vices (voire bien plus !) que les gens des classes modestes qu'ils méprisent tant et dont ils se croient si supérieurs !

A chaque tome, l'auteur ne manque pas d'égratigner cette société et de montrer leurs faces cachées, mais j'ai trouvé que c'était encore plus vrai dans celui-ci. le ton est grinçant et acide, et l'auteur fait bien ressortir les rancoeurs et les animosités que tous essayent de cacher sous le vernis de la bienséance. Cette ambiance d'hypocrisie est vraiment très bien rendue, avec les dames en belles robes qui ne se soucient que de leurs toilettes, du qu'en-dira-t-on et des derniers potins, qui se reçoivent pour le thé et se font des amabilités à n'en plus finir alors qu'elles se détestent, se jalousent et se critiquent dès qu'elles ont le dos tourné. A quelques exceptions près, il n'y a pas un personnage pour rattraper l'autre.

Heureusement, certains personnages sont vraiment sympathiques et ramènent un peu de fraîcheur dans toutes ces comédies et ces faux-semblants. Je pense ici à la tante Vespasia, qui est la tante du mari d'Emily, et qui est en vacances chez eux. Elle est d'une telle franchise et d'une telle lucidité sur sa propre classe sociale et sur les gens en général (y compris elle-même) que cela procure comme un souffle d'air frais en même temps qu'un sentiment de réconfort. On se dit : "Enfin un personnage honnête, qui ne vit pas dans le mensonge et les apparences, et qui dit tout haut ce que l'on pense si fort". de plus, elle est un très bon juge de la nature humaine et est capable de reconnaître les qualités des gens au-delà de leur allure ou de leur place dans la société. Alors bien entendu, l'entente avec Charlotte sera immédiate, les deux femmes se ressemblant étonnamment, malgré la différence d'âge. Et moi, j'aurais adoré la rencontrer pour de vrai !

Au sujet de l'intrigue elle-même, elle tient la route et on ne s'ennuie jamais même si, pour moi, dans cette série, les enquêtes ne sont quasiment que des prétextes à une peinture des moeurs et des mentalités de la "bonne" société victorienne et à une galerie de portraits hauts en couleurs. Il y a des révélations, des rebondissements et même un peu de suspense et au final, si j'avais plus ou moins deviné, par déduction, l'identité du coupable, je n'avais aucune idée de son mobile et j'ai été surprise en l'apprenant. Donc, si je n'ai rien vu venir, c'est que l'auteur a bien mené sa barque, et je suis satisfaite.


Conclusion : Un 3e tome plus sombre et grinçant que les deux premiers, où l'auteur égratigne un peu plus cette "bonne" société victorienne, qui se croit supérieure à tout le monde et traite les gens des classes modestes comme des sous-êtres humains, mais qui est en réalité remplie de défauts et de vices. L'enquête, bien que ne cassant pas trois pattes à un canard, finit par aboutir en une conclusion logique et pertinente, et qui sait surprendre le lecteur. Un très bon tome donc, qui me donne envie de continuer la série.

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On retrouve dans cette histoire tout ce qui fait le charme des lectures de cette auteure : l'époque victorienne, les personnages finement décrits, l'histoire au suspens haletant.
Cet opus se démarque des deux premiers tomes de Charlotte et Pitt car on est définitivement pas aux pays des petits oiseaux qui chantent. Outre le fait qu'il s'agisse de viol et de meurtres, les couples que l'on aimerait voir uni ne le sont pas autant que l'on le souhaiterait, les mascarades sont dures à réveler, les faiblesses des uns et des autres sont montrées d'une manière brutale et sans concession. Ils ont beaux être riches à Paragon Walk, il n'empêche qu'ils font pitié avec leur suffisance et leur morale à deux vitesses.
Comme vous pouvez le lire, j'ai trouvé cette histoire plus violente malgré le fait que les crimes soient moins nombreux que dans “l'étrangleur de Cater Street”. Je pense que c'est du au fait qu'il y a moins de personnages qui inspirent de la sympathie et que les héroïnes, Charlotte et Emily, sont plus touchées dans leur choix de vie.
Je recommande chaudement la lecture de cette histoire qui est une merveille d'intrigues policières et d'observations psychologiques.
Lien : http://patacaisse.wordpress...
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Ce livre montre les clichés et horreurs d'une faune-société noble londonienne du 19e. Enfin quand je dis "montre", je devrais plus tôt dire "critique avec toute la facilité de quelqu'un qui écrit de sa position confortable des années 1980". Ca m'a énervé. L'impression qu'on juge des époques révolues est énervante. Soit...
Sinon l'intrigue est banale, l'écriture correcte sans briller, sans épater.
Les personnages sont plutôt correctement construits.
Mais c'est vain. Un livre qui n'a de mérite que de distraire un peu le lecteur. Ca passe. Sans plus.
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3e enquête du couple Pitt. Voilà quelque temps déjà que j'ai lu les 2 premiers tomes et je n'en ai gardé que peu de souvenirs. Pour autant cela n'a gené en rien ma lecture.

J'ai passé un bon moment de lecture, les pages défilent et se tournent toutes seules. L'écriture est agréable et le personnage de Charlotte très sympathique. On suit pas à pas nos enquêteurs et on relève avec eux les indices pour trouver le coupable.

Bref, une série sympathique et des personnages que l'on retrouve avec plaisir.
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Fanny Nash a 17 ans, elle habite chez sa belle-soeur dans un quartier huppé de Londres, mais nous n'aurons pas le loisir de la connaître. A vrai dire, nous la rencontrons en même temps que Thomas Pitt, dans une morgue, elle a été violée puis poignardée.

Cette affaire se passe de nouveau dans un quartier huppé de Londres, dans la bonne société avec ses codes, ses habitudes et ses distractions que notre Thomas Pitt préféré maîtrise de mieux en mieux. Dans cet opus, ce sont véritablement Charlotte et sa soeur Emily qui mènent l'enquête. Cette dernière se fait introduire par son mari dans l'une des familles de Paragon Walk et emmène Charlotte dans ses mondanités.

Nous en sommes au troisième tome des aventures de Charlotte et Thomas Pitt. Et à l'instar de chacune des enquêtes, je trouve que la série prend son temps. L'auteur introduit un nouveau personnage haut en couleur, Vespasia. Il s'agit de la tante du mari d'Emily, elle nous est présentée tout de go comme une Charlotte à soixante-dix ans. Autant dire qu'affranchie des réserves de la jeunesse et du souci du qu'en dira-t-on, elle n'a pas sa langue dans la poche. Pour autant, la structure et les ressorts de l'enquête ne détonnent pas, pas d'évolution majeure non plus dans la vie de Charlotte et Thomas. Business as usual… Je ne cache pas ma déception, je trouve que la série, néanmoins toujours de qualité et toujours bien documentée, s'endort un peu.

J'espère sincèrement que le prochain tome se renouvellera un peu !
Lien : http://leclubdesnatifsduprem..
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3ème volet de la longue série des Pitt qui heureusement continue !
On suit non seulement charlotte et thomas mais également Emily !
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Pitt retrouve le corps de Fanny Nash, elle a été violée puis assassinée. le crime a eu lieu à Paragon Walk, milieu huppé anglais et société fermée sur elle-même. Tous incriminent les domestiques, mais pour Pitt cela paraît trop simple. Fanny était une jeune fille que l'on remarquait à peine. Etant donné que Paragon Walk est le lieu où habitent sa belle-soeur avec son mari George, Charlotte craint le pire, George a-t-il enfin mis à jour sa personnalité. Emily, sa soeur enceinte a elle aussi peur, et va découvrir que son mari la trompe. Fulbert, bourgeois disparaît, Hallam se suicide. Sont-ils les coupables ? Tromperies, expériences occultes, mascarades font le jeu de Paragon Walk, mais c'est compter la redoutable efficacité de nos enquêteurs préférés. Pour passer un bon moment rien de tel qu'une enquête de Charlotte et Thomas Pitt.
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Les deux soeurs, Emily et Charlotte, n'ont décidément pas de chance ! Après les meurtres de Cater Street et Callander Square, les voilà à nouveau mêlées à une sombre histoire de viol et d'assassinat dans ce troisième roman. Cette fois, c'est la pauvre Fanny Nash qui a péri sous l'assaut d'un meurtrier efficace et discret. Peu d'indices ont été laissés et l'inspecteur Pitt, par ailleurs mari de Charlotte, piétine.

J'apprécie toujours autant de retrouver l'ambiance de l'Angleterre Victorienne dans les romans d'Anne Perry, et de me plonger dans les us et coutumes de la haute société de l'époque.
Néanmoins, j'ai été déçue par la partie "policière" de ce roman où Thomas Pitt, pourtant inspecteur, n'est pas d'une grande utilité. C'est à se demander si la police londonienne ne devrait pas plutôt embaucher sa femme qui, avec son franc-parler et l'aide de sa soeur, sera d'une aide bien plus importante à la résolution de l'enquête...dans la toute fin du roman. En attendant, on a beaucoup de descriptions (et de lamentations) mais l'intrigue n'avance pas vite et sa résolution m'a semblé presque bâclée.
Par ailleurs, l'histoire comporte de (très) nombreux personnages, et j'avoue avoir eu quelques difficultés à les différencier, mais les descriptions de leurs caractères et personnalités sont finement rendues. Hypocrisie et mesquineries en tout genre font partie du quotidien, que ce soit lors des incontournables visites protocolaires de l'après-midi ou des soirées et garden-party qui sont données tout au long de la "saison".

En résumé, c'est un roman beaucoup plus intéressant et plaisant (si l'on peut dire) par la vision qu'il offre du quotidien des gens à cette époque, que par son intrigue policière.
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Comme toujours, Anne Perry nous plonge dans la haute société londonienne avec tous les us et les faux semblants qui y affèrent. Les batailles se font à coup de piques et de bon mots. On se balade au milieu de ces familles à première vue respectables mais le vernis n'est pas long à se fissurer et découvrir leur plus vils noirceurs. La solution n'est donnée qu'à la toute fin du roman, alors qu'on avait presque oublié le crime pour se concentrer sur notre étude sociologique.
Le seul regret que j'ai (mais c'est valable avec tous les romans anglais) c'est d'avoir besoin de faire un pense bête avec les noms de tous les intervenants.
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