Orcs et Gobelins, tome 9 : Silence

Yudoorm était un Orc de légende.
De ceux que la mort elle-même craignait.
Aujourd'hui, bien des années ont passé.
Il n'est plus que l'ombre de lui-même.
Un vieillard entouré de fantômes.
Et de Freill, son indéfectible pote, gobelin de son état.
Yudoorm a vécu dans le sang.
Il ne sera pas dit que son dernier chapitre vengeresque soit d'un autre éclat.

Alors oui, le coup du dernier baroud d'honneur, on le connait tous.
Cela n'empêche en rien de pondre un récit aux p'tits oignons comme celui de Silence et de sa destinée hors norme, de son épilogue qui l'est tout autant.
Un récit bien plus introspectif que les autres qui fera la part belle aux flashbacks de toute beauté couplé à un périple punitif actuel qui lui tient la dragée haute.

Silence apparaît finalement comme un album à ne surtout pas passer sous...

BD FANTASY / DARK FANTASY.
Celui qui recherche la vengeance doit se préparer à creuser deux tombes : un récit sombre et implacable. Mais ce coup-ci Olivier Peru emprunte la boîte à outils de Nicolas Jarry, donc on nous refait le coup du vieux grognard qui se lance dans un baroud d'honneur en crachant à la gueule de la mort. Les vieilles recettes marchent toujours quand on y met du coeur, et pour ne rien gâcher la fin ouverte nous épargne le traditionnel "noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir"...
Lien : http://www.portesdumultivers..

Lorsque j'ai lu le résumé avant de commencer ma lecture, un horrible doute m'a saisi car le résumé ne m'était pas inconnu… Foutrediable, aurai-je acheté une bédé que j'avais déjà lue ??

Feuilletant l'album, je ne reconnaissais aucun dessins et donc, l'esprit un peu embrouillé, j'ai commencé ma lecture, suspicieuse.

Non, je n'avais jamais lu ce tome et je ne le possédais pas dans ma biblio…

Ce qui m'avait troublé, c'était cette sensation de « déjà-lu » : un vieux guerrier qui n'est plus que l'ombre de lui-même et qui va faire un baroud d'honneur accompagné de ses anciens guerriers et de jeunes recrues.

Le scénario de départ est éculé, plus réchauffé qu'une vieille soupe, mais comme toutes les histoires, le plus important est la manière dont on nous la raconte (et qu'on nous la dessine puisque c'est une bédé).

Olivier Peru n'est pas un manche avec sa plume et il a fait en sorte de rendre son scénario punchy, de l'entrecouper par un flash-back sur la jeunesse glorieuse de Yudoorm, un vieil Orc sur le retour que tout le monde appelle "Silence" car il ne hurlait pas durant les attaques, ce qui déstabilisait ses adversaires, des culs verts comme lui ou d'autres ennemis.

Silence est touchant dans sa vieillesse qui lui fait voir les fantômes de sa famille et discuter avec, touchant dans sa manière de mener ses combats, sans jamais se précipiter, entraînant ses culs verts de mercenaires à sa suite, mais sans jamais oublier la stratégie, très souvent perfide et digne d'un coup de pute. Mais on ne gagne pas les batailles en étant réglo, surtout que l'adversaire ne la joue pas à la régulière non plus.

Les dessins de Stéphane Créty sont eux aussi au service de l'histoire, nous donnant à voir des décors sombres, écorchés, des châteaux battus par les vents et les flots, des Orcs aux dents pointues, du sang, bref, que du bonheur pour les yeux.

Durant tout le récit, on se demande contre qui le baroud d'honneur de Silence est dirigé et même les explications de Freill, son Gobelin et ami, ne nous éclaireront pas avant le moment final. Excellent, j'adore supputer et ne pas trouver.

Son adversaire était à sa hauteur, sorte de messie de secte pour frappadingues, grand manipulateur devant l'Éternel et le pire, c'est que les gens suivent les sectes ! Au moins, l'Église catholique ne me demande pas ce genre de sacrifices… Elle me fout même une paix royale, pour ne pas dire divine. Mdr

Une fois de plus, les auteurs se basent sur nos sociétés pour monter leurs scénarios et c'est une source intarissable d'histoires, de tacles, des piqûres…

Yudoorm, dit Silence, n'avait pas envie de se laisser mourir dans son lit et son baroud ultime était magnifique de stratégie. Les dessins sont magnifiques, les personnages attachants (Silence et Freill) et c'est avec regrets que je les ai laissés continuer leur route.

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Yudoorm est un vieil orc, autant de cicatrices que de rides et de vieilles blessures dans l'âme. Autre fait rare parmi les siens, il ne braille pas quand il va au combat ce qui lui vaut le surnom de Silence et le respect du à un chef de compagnie. Accompagné de Freill, son fidèle gobelin, il va combattre une sombre secte.

L'histoire de base est assez classique mais elle a fait ses preuves de nombreuses fois : un vieux héros sur le retour, avec autant de cicatrices sur la peau que dans le coeur, qui se lance dans un épique baroud d'honneur.
Yudoorm est un vieil orc bourru, un poil sanguinaire et revanchard mais qui attire malgré tout immédiatement la sympathie. Plusieurs retour sur son passé nous permettre de comprendre comment il est devenu Silence et le pourquoi de ce combat contre la secte des écorcheurs.
C'est bien rythmé et la fin un peu ouverte permet presque une note d'espoir. Pourquoi pas s'imaginer une fin paisible pour ce vieil orc qui a tant vécu?
Niveau dessin je trouve que Créty gagne en precision et en finesse au niveau du trait. Héban colorise très bien le tout.

Pour ce tome 9, Olivier Péru choisit de nous conter le baroud d'honneur de Silence, un guerrier Orc sur le tard qui court après sa dernière guerre.
Péru choisit de nous la faire connaître à travers les mots de Freill un cul vert qui l'accompagne depuis toujours et seul capable de raconter sa légende.
Comme à son habitude, Olivier Péru emprunte bien des chemins, développe son scénario, parfois à outrance ( certains passages mériteraient d'être plus courts, plus concis, afin d'éviter quelques longueurs) et finalement nous en dit long sur la mentalité des Orcs, qui ne se sentent vivants que dans le sang et la guerre. À l'image de Silence, l'Orc ne connaîtra le repos et la paix que dans la violence, la vengeance et la mort.
Ce tome ne m'a pas particulièrement accroché, sans doute parce que je commence à m'habituer aux scénar de Nicolas Jarry qui officie dans le même univers, et que je ne suis plus capable d'apprécier à sa juste valeur le travail d'un autre auteur. Ou alors je deviens plus exigeant...
Pourtant cette histoire fonctionne bien, elle se laisse lire ( malgré quelques longueurs dispensables) et même les graphismes sont réussis, bien que je remarque quelques irrégularités et approximations de la part de Stéphane Créty, lequel, m'avait habitué à mieux. Là encore, je ne saurais dire si la qualité baisse ou si mon seuil d'exigence augmente...
À vous de juger...