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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans la campagne suédoise, deux compagnons d'infortune s'entraident pour survivre : un petit voleur à la tire, et un jeune noble qui a déserté son armée. Ce dernier demande à son nouvel ami d'aller trouver de sa part son parrain, et également le père de sa promise, qui ne manquera pas de les remettre à flot. Mais au domaine, le voleur trouve le domaine au bord de la ruine, apprend la mort du parrain, et tombe à son tour amoureux de la jeune fille. L'amour est plus fort que l'amitié : le jeune noble se verra expédier vers un travail d'esclave, tandis que son ex-compagnon exploitera ses souvenirs pour se faire passer pour lui. Quelques années de pillage et des souvenirs flous lui permettront d'épouser son aimée. Mais un bonheur bâti sur le mensonge est toujours fragile...

Ce roman de Perutz est assez proche du conte, et beaucoup d'éléments s'approchent d'ailleurs du fantastique, tout en laissant toujours une porte ouverte pour une explication rationnelle. L'histoire est en cela parfaitement exécutée : on est immergé immédiatement dans l'histoire (alors que la Suède à la Renaissance, ce n'est pas vraiment en terrain connu pour moi), les personnages sont attachants, et les questions morales accompagnent le lecteur tout au long du récit.

Et pourtant, malgré toutes ces qualités « techniques », la corde qui aurait dû vibrer au fond de moi est restée obstinément muette. le roman est bien construit, mais n'a pas réussi à me transmettre une réelle émotion.
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Il était une fois, au tout début du XVIIIe siècle, un nobliau suédois désargenté et déserteur, rencontra un voleur à la morale sans faille (comprenez qu'il ne volait pas les pauvres, à chacun sa morale). Portant leurs casseroles respectives, ils cheminaient à travers l'Europe centrale, au carrefour de la Pologne et de l'Allemagne (qu'on appelle Silésie), pour échapper l'un à un enrôlement forcé, l'autre à une mort par pendaison.

Aussi dissemblables que possible, le destin se chargea pourtant de les unir à tout jamais. Christian von Tornefeld, notre nobliau suédois un peu poltron, ne vit que pour rejoindre l'armée de Charles XII de Suède aux ambitions territoriales immodérées. Lui, le Suédois de souche, rêve de gloire (enfin, sans sacrifier sa vie non plus, ne poussons pas mémé) auprès de son cher roi vénéré tandis que notre voleur, lui, rêve d'éviter la potence et se résigne à intégrer les forges démoniaques d'un prince-évêque, prêt à se constituer esclave pour garder la vie sauve. Par un étrange coup du sort (serait-ce de la magie), notre voleur usurpe l'identité de Christian von Tornefeld : d'humble manant il devient un hobereau respecté et aimé de la belle Maria Agneta, autrefois promise au vrai Christian, et donne naissance à l'espiègle et jolie Christine, sa fille adorée. Que de chemin pourtant pour parvenir à ce résultat : il aura fallu en voler des calices et encensoirs dans les églises pour devenir riche et prétendre à un destin hors norme ! Nonobstant les obstacles, quand on veut on peut ! Oui mais jusqu'à quand peut-on prétendre être un autre ? Mystère et boules de gomme.

Le cavalier suédois est l'exemple par excellence du roman picaresque ou les aventures de notre compère dans cette Europe en mouvement, voleur de grands chemins, noble au grand coeur et père aimant tout à la fois, un homme double, ambivalent qui m'a enchantée. le thème de l"usurpation et des faux-semblants est omniprésent sans pour autant servir de prétexte à une leçon de morale bien pensante : les personnages, notamment celui du voleur, sont comme ils sont, à nous lecteurs de les accepter dans toutes leur fourberie et leur petitesse. Car ainsi sont faits les hommes, humbles pécheurs.

Et puis surtout quel panache, quelle fougue, quel style ! Ce roman est un véritable petit délice littéraire savoureux. Tout est travaillé, chaque mot fait mouche et sert à la perfection le rythme enlevé de ce récit et son propos plus tortueux qu"on ne le supposerait de prime abord. Jusque-là inconnu pour moi, Léo Perutz est pourtant un maître, je le sens à 10 kilomètres je vous le dis.

Certains livres se lisent, ne serait-ce que pour le plaisir de sentir les mots faire tilt et prendre sens, d'éprouver le bonheur simple de tenir entre ses mains un récit intelligent et maîtrisé, du travail d'orfèvre vous dis-je.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Je n'ai aucune mauvaise critique objective, le style est brillant, la narration bien construite, riche en rebondissements variés, en personnages hauts en couleurs, en valeurs humaines et fourberies de tout genre… Et pourtant, je me suis globalement sentie très peu concernée. J'ai tout de même accroché au récit sur les derniers chapitres – mes élans de midinette ont été rassasiés par les dilemmes amoureux de notre pseudo-Tornefeld sans doute. J'ai véritablement adoré la chute qui m'a volontiers incitée à revenir au prologue, une deuxième lecture aurait sans doute été bénéfique – si j'avais été adepte des relectures. Je m'emballe en écrivant ce billet et me sens incapable de justifier cette dispersion constante qui m'a poursuivie pendant les trois premiers quart de ma lecture…
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Leo Perutz (1882-1957), d'origine autrichienne, fut obligé de s'exiler en 1938 car, Juif, il aurait risqué sa vie en restant dans son pays. Il est surtout connu pour deux de ses romans, "La neige De Saint-Pierre" et "Le cavalier suédois". Ce dernier a un scénario remarquable. Au XVIIIème siècle, un noble en situation de désertion nommé Christian von Tornefeld échange son identité avec un voleur de grand chemin surnommé Piège-à-poule, à la suite d'une péripétie fantastique. Ainsi, alors que le premier se trouve contraint à un travail forcé, le second profite de sa nouvelle vie et finit par épouser la fiancée de Christian, qui lui donne une petite fille. C'est très bien mené. le dénouement fera intervenir le fantastique. Je n'en dirai pas plus. le roman est assez subtil. Les deux personnages principaux ne sont pas présentés d'une manière manichéenne et l'aventure ne se réduit pas un récit palpitant. Cette lecture laisse des souvenirs puissants.
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Ce livre est assez étrange, et l'on croit parfois lire un conte. C'est l'histoire d'une substitution de personne: le vrai Christian est parti à la guerre, un abuseur va tenter de se faire passer pour lui auprès de sa belle, Marie Agneta. Tout cela est plus qu'improbable, et nous sommes dans un monde assez imaginaire, même s'il nous est décrit comme celui de la Suède du début du XVIIIème siècle, en guerre avec la Russie.
Cette lecture est plaisante: ce mélange de drame et de farce est original et bien enlevé.
Parfois un peu confus toutefois...
Alors, pourquoi pas?
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Pour qui aime les contes fantastiques, étranges, inquiétants, peuplés de fantômes, ce roman là est une jolie trouvaille, la langue est belle, l'histoire bien ficelée, et la chute émouvante. C'est le chef d'oeuvre de Léo Perutz, qui lui a hanté la première moitié du 20ème siècle. Né à Prague, blessé lors de la Grande Guerre, exilé en Israël face à la montée du nazisme, mort en 1957, il nous livre là un très très beau roman, à l'ancienne, mais intemporel, car les affres de ses héros, et des vivants sont partout les mêmes : bonté et malfaisance tout à la fois, pour la grandeur, et la décadence. Rien n'est simple chez Perutz, même si à la fin la morale est sauve - un conte à l'ancienne, je vous dis ;) A découvrir, et à conseiller aux ados qui ont a travailler sur les récits fantastiques, celui-ci ne figure sur aucune liste, et c'est bien dommage.
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Un roman plutôt classique dans son ensemble ce qui ne fait pas de mal de temps en temps....

Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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Très bon roman d'aventures, qui contient une bonne part de mystère et tient en haleine jusqu'à la fin, habilement ficelée, où tout s'éclaire. J'ai acheté ce livre après en avoir lu une critique élogieuse d'Emmanuel Carrère dans son recueil de textes « Il est avantageux d'avoir où aller » (Carrère me semble avoir un goût assez sûr, du moins en matière de littérature).
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livre qui se caractérise surtout par son suspens et son jeu avec le thème du double.Il y a une part de mysticisme catholique.Le récit est bien mené mais n' a que peu de rapport avec l' oeuvre de Kafka.Le récit se prête très bien à une adaptation cinématographique.
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