AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 478 notes
5
24 avis
4
24 avis
3
9 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici typiquement le genre de lecture que je n'aurais pas faite sans babélio et ses lecteurs, je découvre également Léo Perutz avec plaisir.
Le cavalier suédois est une oeuvre qui tient du récit d'aventure, de la satire et du roman historique, le tout teinté de fantastique et conté dans un style agréable et très vivant, les pages se tournent pour ainsi dire toutes seules.
J'ai apprécié la note d'introduction qui nous parle de l'auteur ainsi que le prologue qui nous plonge idéalement dans l'ambiance.
J'ai apprécié aussi ces nombreuses notes de bas de pages indiquant "en français dans le texte", elles me font toujours sourire dans les éditions françaises (les seules que je sois capable de lire), elles témoignent aussi d'un temps où le français pouvait être une langue de référence, j'avoue que cela me procure un certain plaisir.
Il serait compliqué de parler du scénario sans dévoiler tout ou partie de l'intrigue qui en elle même n'est pas particulièrement originale, en passant je conseille d'éviter de lire la quatrième de couverture qui révèle d'emblée ce que l'on est supposé apprendre qu'aux deux tiers de la lecture...
L'histoire commence avec deux hommes frigorifiés et dans le plus grand dénuement, l'un est un voleur et l'autre un gentilhomme qui a déserté l'armée en plein conflit.
L'un est habitué à survivre quand l'autre croit encore que tout lui est dû, peut-on imaginer association plus improbable ?
j'ai beaucoup aimé cette lecture, aimé le rythme et le style ainsi que le scénario qui bien que prévisible est simplement bon.
Pour faire une analogie avec la musique et des airs souvent joués, je dirais qu'il s'agit d'une bonne interprétation sur un thème souvent évoqué.
Commenter  J’apprécie          9323
Cela faisait longtemps que cet ouvrage attendait sagement dans ma PAL, je l'avais repéré lors d'une vidéo de Babelio (2018 !) où l'éditeur Libretto présentait une sélection de livres de l'imaginaire qui ont attiré mon attention.

J'ai retrouvé le lien : https://youtu.be/ep24PhzxLLw, la vidéo est aussi sur la page babelio du livre le cavalier suédois de Perutz.

L'histoire se déroule au tout début du XVIIIeme siècle en Silésie (territoire qui se trouve dans le centre de l'Europe, et qui correspond aujourd'hui grosso modo au sud-ouest de la Pologne). Deux hommes fuient les autorités à travers la campagne dans le froid de l'hiver. L'un est déserteur, l'autre voleur…

Et c'est tout. Je ne peux en dire plus sur l'histoire car la quatrième de couverture elle-même ne dévoile rien et c'est mieux ainsi.

Ce que je peux dire en revanche, c'est que bien que petit (un peu plus de 200 pages), ce roman est dense et riche.

En effet, le contexte historique est assez développé, c'est la période de la Grande guerre du Nord (la bataille de Poltava est évoquée). Les deux protagonistes étant de milieux sociaux très éloignés, l'auteur brosse un portrait très réaliste du quotidien, des aspirations et préoccupations différentes de chacun.

La religion - avec la question du sacré, et celle du bien et du mal - est à fortiori présente puisqu'elle conditionne les comportements, traditions du quotidien et manière de penser de la population. Mais Leo Perutz a su y introduire une touche de fantastique appréciable.

Mais ce roman, c'est aussi de l'action et de l'aventure, de l'amour et de l'émotion. Et le dénouement… parfait.

Et puis, la traduction est agréable et fluide, les pages se tournent toutes seules.

La suggestion de l'éditeur a donc été excellente car j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'avais acheté deux autres ouvrages de sa sélection, je sens que je ne vais pas trop tarder à les sortir de ma pal.
Commenter  J’apprécie          2713
Début du 18ème siècle, dans l'Europe orientale du nord les contrées regorgent de bandits, la famine est un fléau et la guerre jamais très éloignée. Dans ce contexte troublé le puissant roi Charles XII de Suède mène une guerre de conquête toujours plus à l'Est contre les Slaves et les Turcs.
A l'arrière, 2 personnages en rupture de ban : un valet de ferme et un jeune gentilhomme suédois font chemin ensemble vivant d'expédients au jour le jour. le valet de ferme est aussi surnommé le Voleur. Roué il est l'opposé du freluquet, ignorant de la vie qui ne rêve que d'intégrer la prestigieuse armée suédoise. Opportuniste le Voleur souhaite se débarrasser de son encombrant compagnon tout en tirant parti de la confiance et des confidences du jeune Tornefeld.
Le roman comporte quatre parties correspondant aux différentes étapes du parcours du Voleur pour parvenir à ses fins. Il passe de brigand de grand chemin, à hobereau avisé bien marié. Mais « Bien mal acquis ne profite jamais ». Son passé le rattrapera.
On retrouve la veine du roman picaresque. Toutefois ici pas de roman fleuve. Les choses peuvent aller très vite. le surnaturel ou le fantastique font irruption à chaque moment crucial : un meunier fantôme, un ange à l'épée, un puissant arcane, des rites mystérieux… On oscille entre l'extrême savoir et rigueur du hobereau faisant fructifier son bien, la félicité de sa vie familiale - qui donne lieu à un délicieux dialogue avec la petite fille et ses interrogations sur la guerre - et l'irrationnel de l'époque où le danger est toujours en embuscade. «Toute joie est vanité » et la Fortune est proche de la chute.
Un texte au style impeccable, même en traduction, un vocabulaire riche, un rendu des Temps modernes superbe, une aventure peu ordinaire qui ne se laisse pas deviner. Voilà ce qui m'a retenu dans ce roman. Même si je suppose que les amateurs doivent adorer, j'ai moins été sensible à l'aspect fantastique sur le destin et ses interventions. Question de sensibilité personnelle.
Pour conclure ces quelques mots, il n'est pas superflu préciser que le roman a été publié en 1936 par un Autrichien né à Prague et qu'il y aurait une critique de l'époque de la publication à mener. Un texte à plusieurs dimensions.
Commenter  J’apprécie          220
Écrit dans les années 30, je trouve ce roman/conte très agréable à lire. Leo Perutz, que je ne connaissais pas, est une jolie découverte. Ses personnages sont nuancés et il évite le manichéisme auquel on pourrait s'attendre avec une telle histoire.
Le point de départ est une usurpation d'identité entre un voleur de poules et un nobliau suédois déserteur, dans la Silésie du tout début du 18e siècle, et les conséquences qui en découlent.
Le rythme est enlevé, il y a beaucoup d'humour et de très beaux passages sur la paternité, un rien de fantastique avec le fantôme d'un meunier qui apparait aux deux compères, et un solide cours sur la façon de bien gérer un domaine et son bétail. Une fin très belle et saisissante, ce qui n'est pas facile pour ce genre d'histoire.
Lu avec plaisir, je le recommande si vous voulez vous dépayser pendant quelques heures de lecture.
Commenter  J’apprécie          197
Pour une première incursion dans l'oeuvre de Leo Perutz, j'ai opté pour un de ses plus célèbres, le cavalier suédois. Mon mari avait déjà lu le cosaque et le rossignol, sans m'inciter plus qu'il ne le faut à prendre sa suite. Je n'avais donc aucune idée préconçue sur le style ou le genre littéraires de cet auteur.
J'ai été agréablement surprise par ce conte fantastique qu'on dirait tout droit sorti de l'imaginaire d'un écrivain du XVIIIe siècle, époque à laquelle se déroule le récit.
La rencontre fortuite d'un voleur vagabond, Piège-à-poules et d'un jeune noble suédois Christian von Tornefeld dans les landes silésiennes, scelle le destin de deux hommes que tout sépare. le premier, excellent à la rouerie, se promet de tirer parti des possibilités offertes par ce cavalier naïf et un peu crédule. Sur des promesses et des serments que le brigand se convainc de ne pas tenir, un enchaînement d'événements permet à ce dernier d'usurper l'identité du cavalier suédois et ainsi de connaître enfin une vie de gentilhomme longtemps espérée.
Je me suis laissée emporter par cette écriture d'un autre temps, portée par des dialogues et des apartés savoureux, et dont les personnages, superbement incarnés, évoluent autant dans la réalité cruelle du quotidien que dans l'onirisme et le surnaturel.

Commenter  J’apprécie          150
Très bon roman d'aventures mâtinées de fantastique, écrit dans la première moitié du XXe siècle par un auteur de cette mitteleuropa qui a donné tant de génies à la littérature ; c'est vivement mené, plein de rebondissements, très bien écrit dans une langue soignée et très imagée. J'y ai retrouvé le plaisir de mes Alexandre Dumas d'enfance, c'est tout dire !
Commenter  J’apprécie          151
LE CAVALIER SUÉDOIS de LEO PERUTZ
Maria Christine avait 50 ans quand elle écrivit ses mémoires vers le milieu du 18 ème siècle, elle avait eu une vie riche en voyages mais ce n'est pas cette partie la plus intéressante. Son petit fils exhuma ce récit et plus particulièrement la partie liée à son père, le Cavalier Suédois. Il partit à la guerre alors que Maria Christine était très jeune et sur les conseils des palefreniers de son père cousit un petit sac de terre et de sel sous la selle de son cheval »créant un lien indestructible entre lui et elle ». Effectivement son père revint la voir de nuit très régulièrement, en secret, sa mère n'en sut jamais rien. Un jour une missive arriva annonçant sa mort, elle fut très étonnée car il était venu deux nuits auparavant et le champ de bataille était très éloigné. C'est cette histoire qui nous est contée et elle commence par la rencontre entre Christian Tornfeld, un gentilhomme et un voleur cheminant ensemble pour échapper à un groupe de dragons, Tornfeld ayant frappé son commandant il est condamné à mort. Ils vont se réfugier dans un moulin qu'ils pensent abandonné mais un homme apparaît, le meunier. Vivant ou fantôme il réclame un dû pour l'évêque et le travail dans les forges épiscopales. Dès lors Tornfeld va déléguer le voleur pour qu'il aille sur son domaine récupérer de quoi payer le meunier. A son arrivée au domaine de Kleinroop, la situation est assez différente de ce à quoi il était préparé et il va monter un plan machiavélique.
Ruse, mensonges, parjure, usurpation d'identité, Perutz nous crée un Cavalier Suédois bien pâle aussitôt qu'il n'a plus son argent et ses beaux habits, il est vite demandeur envers ce voleur habile et entreprenant. Roman étrange, à la morale incertaine et tourbillonnante, dans lequel se dégage un pessimisme certain, et qui mêle réalité et fantastique sans oublier une incroyable histoire d'amour. Une belle curiosité.
Commenter  J’apprécie          143
C'est dans une formidable épopée que Leo Perutz, auteur tchèque nous emporte aux confins de la Prusse et de la Pologne dans l'Europe orientale au début du XVIIIe siècle. Une tragédie pleine de vie, d'aventures, d'humour et une fin des plus émouvante. Un livre remarquablement construit.
Commenter  J’apprécie          120
Amusant comme j'ai pu me laisser emporter par cette histoire ! Normalement, le fantastique me laisse de marbre, mais là je l'ai pris comme un alibi permettant la mise en place de l'histoire.
J'ai trouvé l'intrigue originale, j'ai aimé jouer à dénouer l'écheveau des personnages, de leurs histoires.
Un bon moment de lecture et une découverte intéressée d'une période (le 16e siècle) dans un lieu (la Pologne) que je ne connaissais pas.
Commenter  J’apprécie          120
Lors d'un hiver glacial au début du XVIIIe siècle, deux hommes se retrouvent dans une grange. Tous deux fuient, l'un pour désertion, l'autre pour vols. C'est dans ce lieu désert, hanté par le fantôme d'un meunier que leur destinée se scelle. L'un ira au bagne de l'évêché, l'autre deviendra le cavalier suédois, se mariant et prospérant. Mais on ne se glisse pas dans l'identité d'un autre sans en payer, un jour ou l'autre, les conséquences…

Publié en 1936, « Le Cavalier suédois » est un roman de l'écrivain tchèque Leo Perutz.
« Le Cavalier suédois » est une oeuvre attachante et polymorphe. Tout d'abord, ce roman nous fait voyager dans l'histoire, au début du XVIIIe siècle en Europe orientale. A cette époque, le jeune roi Charles XII de Suède a des rêves de conquête et l'ambition de bâtir un empire qui irait de la Baltique à la mer Noire. C'est ce même idéal que poursuit Le Cavalier suédois avant que son identité ne soit volée.

C'est là la deuxième facette captivante de l'oeuvre, celle de l'usurpation d'identité en cette période trouble de guerre, de disette et de corruption. Un homme sans nom, fieffé voleur qui parvient toujours à s'extraire des mauvaises passes, va endosser l'habit – et même les traits – d'un gentilhomme. Il parvient presque à se convaincre, alors que passent les années, de sa nouvelle identité. Mais l'ombre de la culpabilité n'est jamais loin et avec elle un remords qui prend le visage d'un fantôme.

Il s'agit là d'une autre facette de l'oeuvre, celle du fantastique qui émerge, tel un rêve – ou cauchemar – éveillé, au détour d'un chemin : l'avenir se révèle, la voix du remords jaillit, la peur d'être démasqué revient et revêt l'habit d'anges ou de diables.

« Le Cavalier suédois » est aussi un roman d'aventure qui nous emporte dans le tourbillon d'une âme qui veut vivre, aimer, prospérer, au prix du vol suprême, celui de l'identité d'une autre âme. Si la chute nous est d'emblée donnée dans le prologue, l'auteur ménage le suspense et la fin sait nous troubler, brouillant une nouvelle fois les frontières entre réel et surnaturel, alors que la neige qui tombe estompe, peu à peu, les contours du monde.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (1052) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
415 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}