Citations sur Le Marin : Drame statique en un tableau, édition biling.. (4)
Je regardais la mer et j’oubliais de vivre, je ne sais si j’étais heureuse. Je ne serai plus jamais ce que peut-être je n’ai jamais été. Le passé n’est rien d’autre qu’un rêve. D’ailleurs, j’ignore même si tout n’est pas un rêve. Si j’examine attentivement le moment présent, il me semble qu’il est déjà passé.
Au lever du jour, les rêves s’endorment.
C’est ailleurs seulement que la mer est belle. Celle que nous voyons nous donne toujours la nostalgie de celle que nous ne verrons jamais…
Au bord de la mer, on est triste quand on rêve. Nous ne pouvons pas être ce que nous voulons être, car ce que nous voulons être, nous voulons l’avoir toujours été dans le passé… Quand la vague se brise et que l’écume pleure, on dirait qu’il y a mille voix minuscules qui parlent. L’écume ne semble fraîche qu’à celui qui la croit une. Tout est multiple, et nous ne savons rien… Voulez-vous que je raconte ce que je rêvais au bord de la mer ?