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A travers ce court récit descriptif de Lisbonne, on peut deviner l'amour que Fernando Pessoa porte à la ville. Cet attachement est d'autant plus fort que le grand poète portugais a dû quitter ce lieu qui l'a vu naitre à l'âge de huit ans, quand après la mort de son père il suit sa famille en Afrique du sud. Une ville inchangée qui pourtant le trouble - n'étant plus le même quand il revient dix ans plus tard - mais qu'il ne peut plus quitter.

Ecrit dans les années 25 (mais publié seulement en 1992), ce livre est un guide qui ne se contente pas de décrire tous les monuments et lieux remarquables lisbonnins et les artistes ou hommes célèbres qui leur sont attachés, il est aussi le témoin de l'époque à laquelle il a été rédigé ; celle du coup d'état militaire, dirigé par le général Gomes da Costa en 1926, qui met fin à la République et instaure un régime dictatorial.

Entre guide touristique et livre d'histoire portugaise, Lisbonne enchante par la clarté de son écriture, même si les descriptions peuvent paraitre trop sèches et insuffisamment littéraires pour ceux qui comme moi ne connaissent pas la capitale portugaise. En tous cas c'est une belle invitation à faire le voyage.
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Ce livre est simplement un guide touristique de Lisbonne, mais un guide magistral, très complet qui nous permet de sillonner la ville et de découvrir tout ses monuments. Un très bon guide! Cependant je me suis fourvoyée car j'envisageais un livre bien plus littéraire... Mais ceci est mon fait, cela ne remet pas en cause cet ouvrage très documenté de Fernando Pessoa, prenant un immense plaisir à nous piloter dans sa ville.
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Austère et noble, Fernando Pessoa sans pseudonyme se promène dans les rues de Lisbonne. Vous croyez ouvrir un guide touristique ? on ne connaîtra même pas les noms des bons endroits pour aller casser la croûte. Fernando Pessoa fait mine de se préoccuper de son hôte mais il nous livre un guide sans foi ni loi, qui nous fait courir d'un bout à l'autre de la ville comme si les routes étaient praticables aujourd'hui comme au siècle dernier. On s'arrête sur une place, devant une statue ou un bâtiment, on apprend une foule de choses inutiles ou illustres :


« le musée d'Ethnologie, qui occupe la dernière aile de l'édifice, est ouvert au public tous les jours ouvrables, sauf le lundi, de onze à dix-sept heures ; il a été fondé en 1893 et transféré en ces lieux en 1903. Il contient des collections archéologiques, anthropologiques et ethnologiques de grande valeur. »


Hormis ces quelques indications périmées, Fernando Pessoa se montre guide contemplatif : il nous prend par la main, nous transporte ici ou là, parfois devant l'anodin, et nous impose de réfléchir à la quantité d'êtres humains impliqués dans l'élaboration d'une statue, d'une place ou d'un bâtiment. Tout l'insignifiant se trouve à nouveau convoqué dans la contemplation muette et humiliée du symbole. La démonstration se fait dans la suggestion, pour ne pas dire, parfois, dans l'ennui le plus hostile.


Les documents annexes sont plus savoureux car ils flattent la curiosité gravitant autour de la vie menée par Fernando Pessoa. le témoignage de sa demi-soeur Henriqueta Madalena prolonge le rêve d'un homme solitaire avec qui on aurait aimé découvrir Lisbonne, certainement sous d'autres aspects que ceux présentés dans ce livre :


« Il passait son temps à écrire. Et à faire des horoscopes. Parfois, il venait dans la cuisine et nous disait : « Voulez-vous que je vous lise ce que j'ai écrit ? » Ma mère disait toujours oui… Il avait une vie assez peu réglée. Il allait au bureau le jour, sortait le soir, traversait la ville à pied, rentrait et se mettait à écrire. Il buvait et fumait beaucoup. Et prenait des bains froids. Sa santé était fragile et il se plaignait fréquemment. Très souvent, il ne se couchait pas et déambulait toute la nuit dans l'appartement. »


Mais notre compagnie aurait peut-être entravé cet homme qui semblait ne pas pouvoir se contenter de simples promenades digestives… Même lorsqu'il écrit sans masque, Fernando Pessoa ne peut s'empêcher de révéler plus qu'il ne veut bien l'écrire et on finit par imaginer un homme qui parcourait les rues de Lisbonne comme Henry David Thoreau gravissait une montagne : avec l'acharnement illuminé de l'homme qui n'est jamais assouvi.
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Surprenant ouvrage de qui a su, au travers de nombreuses personnalités, nombreux pseudonymes, communiquer toute la densité de la conscience humaine face à son propre vide (bon il est temps que j'arrête les phrases pompeuses). Surprenant de trouver ici un guide touristique, presque neutre décrivant les beautés de Lisbonne dans un circuit touristique (en automobile de préférence).
Pour qui connaît un peu Lisbonne, il est aujourd'hui désuet, pour qui ne connaît pas la ville, cet ouvrage est décidément aride par rapport à tous ces guides touristiques abondamment illustrés.
Y a-t-il autre chose à y lire, qui s'y cache ? L'amour démesuré de Pessoa pour sa ville ? La présence d'une âme urbaine qui se cache derrière ses monuments, âme décidément incommunicable !
La neutralité du ton et la pure description en surface de sa ville natale nous dévoile en tout cas un autre Pessoa (encore un ?) qui a signé de son nom !
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Pourquoi rédiger de la sorte un guide touristique sur Lisbonne. Un hommage? une déclaration d'amour à cette ville?... Sans doute pouvons nous avec délice arpenter ses rues à travers les mots de Pessoa. Admirable descriptif. Inventaire précis. Extrêmement précis. Trop précis. Si la menée est alerte, le silence qui règne dans le Lisbonne de Pessoa est alertant. Où sont ses habitants? Où est l'âme de cette ville? J'ai donc fait le choix de reprendre la lecture. Il devait avoir "planté" une explication quelque part.
Il faut replacer le Lisbonne de Pessoa dans le temps. 1925. En 1926 la fin de la République fut proclamée. Les militaires prenaient le pouvoir. 1925, c'est à ce moment là qu'il faut commencer la lecture. Et c'est au moment même où le touriste pose le pied dans le port de Lisbonne que l'on comprend que ce que le touriste verra sera tout, tout sauf Lisbonne. Il sera pris en charge par les fonctionnaires, les douanes, le service de l'immigration. Ses bagages seront saisis par la police, sous entendus fouillés. "Nous allons à présent prier le touriste de nous suivre", " veillant à lui signaler tout ce qui vaut la peine d'être vu". Voilà la comédie qu'installe une dictature. A cet instant là, je crois que l'on peut arrêter sa lecture. Car tout ce que vous lirez ne sera qu'un décor, une falsification, une mise en scène.
Voilà Lisbonne tel qu'il était en 1925.La réalité de cette ville à ce moment de l'histoire ne tient pas dans ce que l'on en verra.
Elle réside justement dans tout ce que l'on ne montre pas. Un prodigieux manifeste contre la dictature, voilà ce qu'est "Lisbonne" de Fernando Pessoa.

Astrid Shriqui Garain
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Qui de mieux qu'un poète amoureux de sa ville pour nous faire visiter Lisbonne ?
Bien sûr la visite date d'il y a maintenant un siècle, et il n'y a plus guère de calèches dans Lisbonne.
Cependant, les monuments eux sont toujours présents, et leur histoire quant à elle traverse l'Histoire.
Un guide à relire en déambulant dans la ville pour la voir d'un autre oeil, celle de Pessoa dont la mémoire restera à jamais associée à Lisbonne qui fut dès son enfance son grand amour.
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On n'aurait pas idée de lire de bout en bout, ligne à ligne et mot à mot, un guide touristique. On y piocherait plutôt les renseignements voulus : histoire des monuments, horaires des visites, parcours suggérés. Pourtant, en suivant ce cicérone qu'est Fernando Pessoa, on se retrouve à lire, justement, un véritable guide touristique de bout en bout, ligne à ligne, mot à mot. de façon exhaustive y sont décrits les monuments, les rues, les musées, tout ce que le touriste doit voir selon le titre original - et en anglais - du récit.

Le lecteur qui a vu Lisbonne retrouvera certainement la ville qu'il a arpentée le nez en l'air. Celui qui ne l'a pas vue l'idéalisera probablement, car rien dans le récit de Pessoa ne vient diminuer la capitale portugaise. C'est à raison, évidemment, que l'auteur célèbre cette ville dont il fut privé lorsque, avec sa mère et son beau-père, il déménagea en Afrique du Sud. Il y a, derrière cette description aussi minutieuse que laborieuse (aucun horaire n'est oublié, ni aucun nom d'artistes, ni même aucune curiosité digne d'intérêt), l'expression d'un attachement de Pessoa à une ville longtemps associée au bonheur familial et originel, et celle d'une connaissance parfaite des secrets lisboètes.

Si Pessoa chante le génie portugais à travers les arts qui s'exposent dans la capitale : architecture, sculpture, peinture, céramique ..., il se fait surtout le guide discret qui, pourtant, imprègne toujours chaque rue de sa ville chérie. Encore aujourd'hui, à Lisbonne, Pessoa est partout: plaques commémoratives, portraits peints, souvenirs stylisés à son effigie. Pourtant, nous dit la postface, il n'est nulle part, tant les traces de l'homme sont fugaces. L'homme, en effet, avait symbolisé jusque dans son nom (Pessoa signifie personne, au sens d'être qui vit, en portugais) son individualité et son indifférenciation. C'est donc logiquement que cette ombre que l'on suit nous fascine et nous laisse, bien naturellement, admirer Lisbonne, le Tage et toutes les beautés que l'on pourra trouver.
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Préparant un week-end à Lisbonne, il me semblait indispensable de lire le guide (annoncé comme tel) sur la capitale portugaise, écrit en 1925 par Fernando Pessoa. Dès la préface, il est indiqué que « Nous parcourons, sous l'égide de l'auteur, une cité dont le patrimoine intellectuel, architectural, artistique est extraordinaire. »

Je ne doute pas des qualités littéraires de l'auteur car l'écriture est plaisante mais je n'ai pas du tout aimé ce livre. Il est à l'opposé de ma conception du tourisme qui est d'abord de vivre la ville ; je privilégie la déambulation à la visite de musées ou monuments.
Pessoa ne fait que décrire le bâti avec de nombreux détails inutiles, rien sur la vie des lisboètes, sur SA vie, son vécu à Lisbonne où il aime vivre.
Je m'attendais à des anecdotes, à un parti pris sur ce qui le fait vibrer mais rien de cela : des descriptions, des chiffres sur ce qu'ont couté un édifice, une statue. Il cite au moins 3 fois « un des plus beaux jardins » de la ville alors que j'aurai aimé qu'il nous raconte celui où il préfère se promener.
J'ai pris quelques notes mais ce guide qui s'adresse aux touristes n'est même pas pratique : ni index, ni carte et les photos en noir et blanc représentent surtout Fernando Pessoa.

Pourtant l'auteur est réputé : « Théoricien de la littérature engagé dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal. ». Ces poèmes doivent donc être plus intéressants.



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Je m'attendais à un peu plus de lyrisme de la part du poète qu'est Pessoa, mais le lyrisme n'est pas la seule porte vers l'évasion. Ce petit guide touristique est très dépaysant, et dresse un portrait attirant de Lisbonne, capitale du Portugal, et chaque rue est un chapitre de l'histoire de cet ancien Empire. Pour une immersion plus totale encore, et afin de vous laisser envahir à la fois par les lignes de Pessoa et les images et couleurs de Lisbonne, je vous suggère de lire ce livre en jetant un oeil aux photos et diaporamas de cette page facebook (qui ne se limite pas à Lisbonne) : https://www.facebook.com/regressarasorigens?ref=ts&fref=ts

Je ne sais pas pour vous, mais la prose de Pessoa et les images de Lisbonne m'ont donné envie de traverser les écrits de Pessoa, de franchir la barrière de la représentation et d'aller au devant de cette ville splendide qu'est Lisbonne !
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« Pour le voyageur arrivant par la mer, la ville s'élève, même de loin, comme une belle vision de rêve, se découpant nettement contre un ciel bleu vif que le soleil réchauffe de ses ors. Et les dômes, les monuments, les vieux châteaux surplombent la masse des maisons, tels les lointains hérauts de ce délicieux séjour, de cette région bénie des dieux. »
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