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EAN : 978B003X76AKQ
254 pages
Hachette (30/11/-1)
4.33/5   3 notes
Résumé :

CHEVAL piaffant » n'est pas un des?
C'est un homme, un Basque plein de fougue, qui s'expatrie aux Amériques où les Indiens lui donnent ce nom de guerre mérité.

Redresseur de torts, courageux et chevaleresque, prompt à s'enflammer pour toutes les bonnes causes, parfois victime de son cœur généreux, Sauveur Etchemendy connaît des avatars multiples : passager clandestin, gaucho en Argentine, chercheur d'or en Californie, berger chez les M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Mon premier Joseph Peyré. J'avais douze ans. C'était comme sur la photo de Babélio une BV (Bibliothèque verte), mais l'ancienne édition, souple, qui datait, comme on dit chez nous « de la reine Jeanne » (Jeanne d'Albret, la mère d'Henri IV, ce qui ne nous rajeunit pas vraiment).
C'est le seul ouvrage, à ma connaissance, que Joseph Peyré ait écrit directement pour la jeunesse. Mais d'autres oeuvres ont été adaptées, dont « L'Escadron Blanc » (BV et Idéal-Bibliothèque), « Mont-Everest » (BV) et d'autres moins connus, qui n'ont pas été souvent réimprimés comme « le Chef à l'étoile d'argent », « Sous l'étendard vert », « Sahara », ou « Aïno » (BV première série pour la plupart).
Le titre, quand on le lit en entier, est explicite : Cheval piaffant n'est pas un équidé (même pas un pottok (prononcez pottiok), ces jolis petits poneys du Pays Basque), c'est un homme, un Basque, originaire d'un village perdu près de Saint-Etienne de Baïgorry (grande banlieue de Saint-Jean-Pied-de-Port, pour ceux qui ne connaissent pas). Il fait partie de ces milliers d'émigrants qui à la fin du XIXème siècle prirent le chemin de l'Amérique (du Nord et du Sud) en quête d'un Eldorado, souvent décevant, mais pour certains plus souriant.
Pour échapper à la maréchaussée, à la suite d'une rixe de village, Sauveur Etchemendy (de la maison de la montagne, littéralement, et Sauveur, quel beau prénom !) se voit dans l'obligation d'émigrer en Amérique du Sud. Passager clandestin sur un voilier, il est reconnu et sert d'homme à tout faire sur le bateau. Grâce à sa force et à son bon caractère (bien que têtu et ombrageux) il s'attire les faveurs de l'équipage, mais tient tout de même à débarquer à Buenos-Aires au lieu de continuer sa route. Retrouvant des compatriotes, il devient gaucho en Uruguay, puis ayant entendu parler de la ruée vers l'or en Californie, il part vers la Terre promise, en passant par les Andes. Arrivé aux Etats-Unis, il prospecte avec plus ou moins de bonheur et se fritte avec les autres mineurs, émigrants comme lui, mais irlandais, ou écossais pour la plupart. Il repart vers l'est où il devient berger chez les Mormons, puis continue sa route à l'intérieur des terres indiennes. C'est en défendant un vieux bison attaqué par une meute de loups blancs qu'il s'attire la sympathie des indiens Cherokees (Les Cherokees ou Creeks sont une tribu amérindienne, située dans l'Est et le Sud-est des Etats-Unis, c'est par erreur que le titre parle de Sioux, cette tribu étant plutôt fixée dans les Grandes Plaines au centre du pays). « Cheval piaffant » est le nom honorifique et respectueux que les Indiens donnent à notre ami Sauveur. Mais il pense au pays, à sa mère, au curé Kochepa qui lui a tout appris, et à sa fiancée, Kattalin…
L'histoire de Sauveur, c'est celle de milliers d'émigrants qui ont fait le voyage dans des conditions parfois très difficiles pour un pays neuf qui ne leur a pas toujours réussi. On estime que plusieurs milliers de jeunes gens, poussés par l'aventure, mais plus souvent encore par la nécessité, ont pris le chemin de l'Amérique.
Joseph Peyré a déjà abordé ce sujet dans le très beau « Jean le Basque » (1953). Dans « Cheval piaffant », il écrit à l'intention des jeunes un magnifique roman d'aventures, qui au-delà, est également un plaidoyer contre l'injustice et les inégalités, notamment racistes. Les vertus inculquées à Sauveur par son peuple basque (héritées de sa mère et du curé), se conjuguent avec la sagesse cherokee : « Cheval piaffant » se veut également un hymne à la tolérance.

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Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre de ce roman, Cheval piaffant n'est pas un étalon gambadant allègrement dans un pré ou un enclos mais le surnom qui lui a été donné par des amis Indiens.

Il s'agit de Sauveur Etchemendy, de la maison Etchemendia, né la nuit de Noël 1829 dans le petit village d'Izterbéguy sis dans la riante vallée basque de Saint-Etienne-de-Baïgorry. A douze ans, il paraît en avoir seize. C'est dire s'il est musclé, fortement charpenté et est d'humeur batailleuse. Mais sa fiancée, la blonde et tranquille Kattalin, le défend en déclarant qu'il ne se bat que pour défendre les plus faibles.

Afin de le calmer, et écoutant les conseils du curé, Kochepa, la mère de Sauveur décide de l'envoyer en haute montagne passer l'été en compagnie du troupeau familial. Une idée comme une autre car le cadet de la maison Etchemendia, voyant les béliers s'affronter, s'exerce au lancer et au lever de grosses pierres, en compagnie des autres jeunes bergers. Et il manie le bâton de berger comme d'une arme redoutable.

Et cette propension à se mêler de ce qui ne le regarde pas lui joue un mauvais tour. S'interposant dans une rixe opposant un vieux maquignon-contrebandier à des bohémiens, qui au Pays Basque ont mauvaise réputation, Sauveur laisse sur le carreau l'un des agresseurs. Mortellement blessé pense-t-il. Aussi il n'a plus qu'une échappatoire pour ne pas tomber aux mains de la maréchaussée, s'enfuir en Espagne puis gagner l'Amérique du Sud où il retrouvera quelques représentants de la communauté basque. Il réalise ainsi, plus vite qu'il pensait et dans des conditions peu avantageuses, cette idée de partir aux Amériques et gagner le pactole, ainsi que l'ont fait quelques-uns de ses ancêtres.

Il embarque comme passager clandestin sur un voilier cap-hornier, mais découvert il est obligé de gagner son voyage et sa pitance en servant d'homme toutes-mains. Toujours aussi ombrageux, il démontre sa force en boxant son voisin de hamac, exploit qui attire les compliments des autres marins et du capitaine. Toutefois Sauveur refuse la proposition de continuer le voyage sous d'autres cieux et préfère débarquer à Buenos Aires.

C'est le début des pérégrinations du Basque qui devient gaucho en Argentine, puis il fait la connaissance de compatriotes, les suivant dans leur périple jusqu'en Californie, en franchissant à dos de cheval les Andes, devenant chercheur d'or dans cet état qui vient d'adhérer à l'Union américaine (devenue les Etats-Unis), découvrant quelque pépites mais se faisant spolier à cause d'ingestion immodérée d'alcool écossais ou irlandais, lui qui n'est habitué qu'au vin rouge, devenant berger chez les Mormons, une fonction qu'il maîtrise fort bien même s'il est un peu vantard, mais le blizzard l'oblige à gagner l'Est et abandonner son emploi, puis à combattre les loups blancs, devenant le défenseur d'un vieux bison blessé. Un exercice de bravoure que peuvent observer les Sioux ébaubis et il rencontre un Cherokee, qui fait partie du campement et est né le même jour que lui, un soir de Noël. Sauveur se lie d'amitié avec quelques-uns des Indiens grâce à sa force, son courage, et son désir d'intégration mais celui de retourner au pays et de se retrouver sa fiancée Kattalin, à laquelle il pense souvent, est freiné car il n'a pas un sou vaillant en poche. Et c'est ainsi qu'il sera surnommé Cheval piaffant, à cause de sa fougue et de son courage.



Telle est une partie de l'histoire de Sauveur Etchemendy, vantard, hâbleur, orgueilleux, bravache, mais attachant, prompt à défendre les plus faibles contre leurs oppresseurs.

Natif du Béarn, Joseph Peyré a beaucoup écrit sur sa région et le Pays Basque, montrant les hommes et les femmes tels qu'ils sont, sans en faire l'apologie mais démontrant leur courage, leur esprit de conquête, ainsi que leur attachement au pays lorsqu'ils en sont éloignés.

L'éducation de Sauveur, c'est le curé qui la lui prodiguera, mais il ne s'agit pas de prosélytisme, seulement de lui faire connaître l'histoire de son pays et de ses ancêtres, lorsque ceux-ci parcouraient le monde et découvrant l'Amérique, Terre-Neuve, avant Christophe Colomb.

Du père de Sauveur, il n'est guère question, parce que, au Pays Basque, ce n'est pas l'homme, c'est la femme, la maîtresse de maison, qui commande réellement.

L'histoire de Sauveur, c'est celle de nombreux migrants, s'expatriant par goût de l'aventure, par obligation aussi, et sans ces migrants, bien des avancées sociales, bien des découvertes, bien des amitiés n'auraient pu n'auraient pu se réaliser. Mais en toutes circonstances, il faut raison garder, et savoir se contenter de ce que l'on possède et de ce que l'on sait faire :

Sauveur, l'or est trop cher pour nous. En Amérique comme chez nous, je m'en rends compte, notre fortune, à nous Basques, est dans la laine des brebis.

Et se méfier aussi des idées préconçues trop souvent propagées :

Les Blancs, vous êtes tous pareils. Pour vous, les Indiens sont des sauvages avides de guerre, de sang, et de supplices, alors que c'est tout le contraire. Nous ne renverserons jamais cette légende, qui nous a fait et nous fait encore tant de mal.

Une leçon donnée par le Cherokee à Sauveur qui saura en tenir compte. Malheureusement, il est, était puisque cette histoire se déroule dans les années 1850, peut-être le seul à accepter que les Indiens n'étaient pas des sauvages, des êtres non civilisés tels qu'ils furent dépeints dans bons nombres d'ouvrages et de film à la gloire du Blanc colonialiste.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les Blancs, vous êtes tous pareils. Pour vous, les Indiens sont des sauvages avides de guerre, de sang, et de supplices, alors que c’est tout le contraire. Nous ne renverserons jamais cette légende, qui nous a fait et nous fait encore tant de mal.
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Sauveur, l’or est trop cher pour nous. En Amérique comme chez nous, je m’en rends compte, notre fortune, à nous Basques, est dans la laine des brebis.
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au Pays Basque, ce n’est pas l’homme, c’est la femme, la maîtresse de maison, qui commande réellement.
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