L'auteure, d'origine corse, a mal a son pays. On pourrait le penser en lisant ce roman. L'écriture, fluide, riche est plaisante, l'approche de la région imaginaire de l'Argentu ressemble à un retour au pays d'une native du lieu. C'est le cas du personnage principal. Les drames liés au passé resurgissent, blessures entretenues par des non-dits criants, une évidence que l'on chuchote derrière les volets clos.
L'omerta, la loi du talion, le fils caché, le père immonde, la nature vengeresse ou protectrice, selon les besoins de l'histoire sont autant de thèmes vus ailleurs.
Antigone, pièce de
Sophocle, dramaturge grecque, est un fil ténu que l'on a du mal à suivre. Les ressorts de la pièce originale obéissent à des codes écrits pour les puissants, non pour le quidam. le baron serait-il un roi, déchu, sans descendance patrimoniale ?
Les chemins de traverse empruntés sont plaisant à arpenter, sauf qu'ils sont autant de facilités narratives. L'homosexualité est sans lendemain. le veuvage de César, est un secret qui enrichit le personnage mais n'ajoute rien à l'histoire principale.
Il y a comme un recyclage d'archétypes. Moi, breton, peut me représenter la Corse, la Calabre ou la Sicile sous ces dehors rugueux, où la femme souffre d'un amour impossible, fière et droite, belle à se damner, condamnée au désir inassouvi de mâles brutaux et sanguinaires.
Je le répète, agréable lecture. L'auteure m'a dédicacé ce livre.
Merci