Derrière les murs, il y a l'usine. le bruit assourdissant, la cadence infernale. La fatigue. La machine à café et son jus dégueulasse. Quelques copains aussi. Et de temps en temps la satisfaction d'en voir un partir en retraite, même s'il est dans un sale état. Il y a aussi les cadres, les chefs, les sous-chefs, ces trous du cul qui font semblant de vous porter une quelconque attention mais qui s'intéresse uniquement au fait que vous produisiez le nombre de pièces prévues dans la journée. A l'usine, les satisfactions sont rares. Quand la bécane tombe en rade par exemple. Mieux, si on graisse la patte du régleur avec quelques confiseries pour qu'il fasse durer les réparations, on peut gagner deux heures. Finalement, l'usine, l'idéal, ce serait de la quitter. Mais comment faire quand on a rien entre les mains, pas un diplôme ?
Un homme porte un regard désabusé sur sa condition d'ouvrier. Pas forcément en colère ni revendicatif, il constate, tout simplement. Il passe en revue quelques moments forts qui viennent bousculer le train-train comme la grève ou les journées portes ouvertes. Il s'attarde aussi sur sa vie en dehors de l'usine : une femme, qu'il n'a sans doute jamais aimée. Une maîtresse qui le comble sexuellement. Et puis l'image du père, disparu depuis peu...
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