Les invasions quotidiennes

Au début j'avais du mal à entrer dans sa vie puis Joséphine m'est devenue sympathique et j'ai beaucoup aimé la complicité avec le père dans l'épisode de l'anniversaire et sa rencontre avec son nouvel éditeur.
Une femme d'aujourd'hui qui jongle avec tous les petits tracas du quotidien tout en essayant de sublimer sa vie !
belle découverte de l'auteure que je ne connaissais que médiatiquement jusque là.

Mazarine Pingeot nous livre ici un roman léger et plein d'humour, très différent par exemple de "Un bon petit soldat".
L'héroïne et narratrice, la quarantaine, femme célibataire, écrivain de littérature jeunesse (les héros de ses livres étant des animaux pour le moins "décalés") et prof de philo, mère de deux enfants, nous relate au long de douze chapitres (chacun constituant une journée) une période charnière de sa vie.
Les relations avec "le père de ses deux enfants", avec sa famille, ses copines, son nouvel éditeur et les "invasions quotidiennes" que peuvent être la livraison d'un lave-vaisselle sans porte, une visite chez son banquier ou encore les poux de ses enfants donnent lieu à des scènes assez croustillantes et souvent très justes. Il faut ajouter que ses copains philosophes ont souvent leur mot à dire, comme Kant, par exemple, réincarné en perroquet, avec qui elle partage des monologues intérieurs.
Au début du livre, j'ai trouvé que ça "fusait" un peu dans tous les sens mais finalement, je me suis faite au rythme. C'est sans prétention, incisif et humoristique, parfait à lire entre deux traités philosophiques, par exemple.

"La question n'est pas de savoir si je suis une mauvaise mère, mais quelle solution trouver pour que je puisse aussi faire mon travail." Tout est résumé dans cette citation tirée du roman "Les invasions quotidiennes" de Mazarine Pingeot, un roman qui met en scène Joséphine, une jeune mère de famille séparée du père de ses fils, dont la sensibilité lui permet de donner une perspective philosophique à chaque seconde de son quotidien. le roman est court mais intense tant par l'écriture que par la résonance qu'il est susceptible de provoquer en particulier chez les femmes et les mères de 25 ans (ou moins) à 50 ans (ou plus). Il est léger aussi, d'une part parce qu'il ne nous entraîne pas dans des digressions philosophiques mais se contente de les évoquer nous laissant le choix de poursuivre ou pas sur notre propre chemin de pensée pendant que lui, le roman, elle, l'histoire, elle, la narratrice et elle, l'auteure, poursuivent leur histoire. Il est maladroit - dommage - (ou bien je n'ai pas réussi à dépasser le degré voulu par l'auteure) quand il parle du second métier de Joséphine, notre héroïne, qui du coup devient notre anti-héroïne : elle écrit pour la jeunesse, soit, mais des histoires d'animaux handicapés et de nains autistes, que je me permets de ne pas les confondre avec les premiers, car grosse et négative surprise quand la narratrice considèrent que ses personnages sont "exclusivement des animaux". La maladresse aurait pu être évitée, de mon point de vue en cantonnant Joséphine a de la littérature jeunesse point, et ça n'aurait rien enlevé au roman. Cela dit la critique de la littérature jeunesse et de ses portées morale et pédagogique pourrait être un bon sujet d'un prochain roman dans lequel Joséphine reviendrait nous éclairer ...

Joséphine est une jeune femme, mère de deux jeunes garçons, séparée d'un mari envahissant et manipulateur, et autrice en manque d'inspiration en littérature jeunesse.
Rien ne va plus pour elle. Son lave-vaisselle la làche un beau matin, ses cheveux aussi sont en rébellion. A cela se rajoute le fait que sa carrière d'autrice prolifique commence à date, qu'elle n'a toujours pas écrit un mot de son prochain livre et que son nouvel éditeur veut la voir de toute urgence pour parler avec elle de la suite de leur collaboration.
On suit ainsi Joséphine pendant douze jours d'un quotidien perturbé.
Autant le dire d'emblée, ce n'est pas mon roman préféré de Mazarine Pingeot. Je ne suis pas parvenue à comprendre Joséphine. La manière dont le roman est écrit ne m'a pas plus aidée : des réflexions longues et décousues. Je n'ai pas trouvé de cohérence ni de fil conducteur.

C'est un livre rythmé, qui se lit facilement, d'autant que la vie de la narratrice est un marathon du matin au soir sans pause ou « à peine » — une vie très parisienne dans le monde de la culture et des lettres, une vie de femme célibataire, monoparentale, avec 2 enfants. Qui se lit facilement ne veut pas dire passionnant ; ne veut pas dire non plus mauvais… (mi-figue mi-raisin).
Cependant il y a de bons moments et des passages qui vous emportent sans prévenir. Particulièrement à la fin, sur sa relation avec sa mère, pas franchement une alliée, on découvre peut-être à cet instant la raison de ses doutes, de ses questionnements incessants, de son manque de confiance en elle. Un passage qui parle (je le trouve très pertinent) de la relation mère-fille à notre époque, une relation – ou plutôt un manque de complicité – qui a certainement une grande part de responsabilité dans l’image donnée de la femme dans la société, dans ses choix.
« Ah, les mères et leurs filles, si seulement elles pouvaient en faire autant pour elles que pour leurs « FILS » – car ne sont-elles pas un peu responsables (aussi) du manque de respect, de considération, d’importance donnée à cette progéniture du même sexe qu’elles ? »
Lien : https://marieanavel.com/2017..

Pas mal, mais j'en ressors tout de même avec un sentiment un peu mitigé. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Certains passages étaient un peu tirés en longueur, ce qui cassait le rythme, la dynamique. Mais heureusement, j'ai tenu bon et à partir de la page 100, le livre m'a vraiment happé, je me suis attachée à l'héroïne.

http://critiquelecture.blogspot.be/2015/01/les-invasions-quotidiennes-mazarine.html

Quotidien d'une mère qui se sépare et élève ses enfants.
Très belle écriture