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4,15

sur 545 notes
La lecture de «Et soudain la liberté» a été frustrante pour moi. Dès le début quelque chose m'a gênée mais difficile de mettre le doigt dessus. Finalement j'ai compris : je trouve le ton est trop lisse pour l'histoire. Il y a un décalage entre le fond et la forme, pour raconter cette histoire il aurait fallut plus de mordant, plus de caractère dans l'écriture. A cela est venu s'ajouter une construction qui m'a déplu. D'où un avis très mitigé .

J'ai aimé la partie romancée du livre qui est intéressante, mais les incursions de l'éditrice m'ont dérangées. Je trouve cela étrange d'avoir des interventions de l'éditeur/auteur en plein milieu de l'histoire pour donner au lecteur des informations sur l'écriture du livre...c'est comme si quelqu'un venait vous déranger toutes les 5 minutes en pleine lecture pour vous dire : ah oui on avait dit ça à propos de ce passage, et pour ça on s'était posés cette question là... GGGRRRR
D'autant que, plus le livre avançait et plus je trouvais les interventions égocentriques. de mon point de vue, la relation entre l'auteur et l'éditrice n'aurait pas du interférer directement dans le livre mais plutôt faire l'objet d'une préface ou d'une postface afin d'apporter un éclairage sur le contexte dans lequel le livre a été rédigé. le fait de l'intégrer directement dans le livre casse le rythme et apporte un côté «guimauve» qui dessert l'histoire.
Certains choix m'ont également laissée perplexe: il s'agit d'une biographie, d'une fiction? Ce n'est pas clair, comme si l'éditrice s'était refusée à faire un choix, à trancher. Pourquoi ne pas s'en être tenue à l'idée de départ et faire une biographie plutôt que de donner des pseudos à des personnages réels pour, quelques pages plus loin, en révéler l'identité? Pourquoi créer un personnage allégorie de la liberté? Je n'ai pas compris l'intérêt, surtout que quelques pages plus tard la supercherie est révélée. Mais on continue de faire référence à ce personnage plus loin dans le livre comme s'il était réel. Personnellement ça m'a agacée.

Je ne doute pas que l'éditrice ait voulu rendre un hommage à Evelyne PISIER et je ne doute pas non plus de la force du lien qui les unissait, pourtant mon ressenti est que l'éditrice met son travail en avant et relègue celui de l'auteur au second plan, même si c'est certainement involontaire. Pour moi l'intention est louable mais je suis passée complètement à côté de l'hommage que l'éditrice voulait rendre à son amie. le travail d'écriture d'Evelyne PISIER est relégué au second plan.

La deuxième partie du livre est plus réussie mais c'est toujours le même constat : le fond est intéressant, la forme dérangeante.

Si on fait le bilan cette lecture est en demi-teinte : la forme m'a déplu, l'écriture était à mon goût un peu fade et pourtant l'histoire était très prenante. J'aurais aimé que l'aspect historique soit plus approfondi, plus creusé. Malgré tout cela reste intéressant. La lutte de ces femmes mérite d'être largement connue. Elles sont un bel exemple pour les femmes d'aujourd'hui, sans elles nous n'aurions pas les droits qui sont les nôtres actuellement même s'il reste encore de nombreuses batailles à mener.
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Ce récit qu'Evelyne Pisier avait voulu sous forme romancée, est un hommage à sa mère et une évocation du féminisme des année 1960. de nombreux thèmes m'ont intéressés : l'occupation japonaise en Indochine et les camps (sujet dont on parle peu), le racisme « ordinaire » du père et son maurrassisme, la lutte des femmes pour le planning familial, l'avortement, la fascination des étudiants gauchistes d'avant 1968 pour Fidel Castro.
Malgré le manque d'argent c'est d'une famille très bourgeoise dont ont parle mais ce sont des femmes comme Mona qui ont été les leaders des mouvements féministes. Pour Evelyne j'ai l'impression que ce n'est pas le féminisme qui la guidait vraiment au départ mais le besoin absolu de liberté. Surtout que les jeunes femmes d'aujourd'hui ne croit pas que toutes les filles des années 60 avaient les mêmes libertés que dans la famille Pisier.

A la lecture je n'ai pas ressenti de différence entre les deux auteurs. Tout est fluide. Les passages où Caroline Laurent nous parle d'elle, de sa famille et de ses doutes sont tout à fait bien incorporés à l'ensemble du récit.

Si j'ai mis tant de temps pour finir ce commentaire, ayant lu le livre en août, c'est qu'un petit quelque chose me gêne. Je me demande s'il ne s'agit pas d'un phénomène de mode. L'hommage à la mère est dépassé par le coté people des filles Pisier. Dommage. L'épisode ou plutôt les épisodes Castro me dérangent également. Dommage aussi qu'une petite française n'ait pas usé de son influence pour aider les femmes de Cuba.
Malgré les explications de Caroline Laurent je ne comprends toujours pas les raisons de la non-existence de Marie-France dans ce roman. Elle était pourtant de toujours là au Japon, à Cuba, à Paris en mai 68….

Je ne boude cependant pas mon plaisir, j'ai dévoré ce livre et le fais beaucoup circuler.
Et bravo si ce livre amène des jeunes à lire Simone de Beauvoir (et moi à la relire) !

Lien : https://ffloladilettante.wod..
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J'ai eu peur de ce livre, j'ai craint un bio un peu « branchitude » et puis, j'ai ouvert la première page et ai commencé ma lecture. A partir de ce moment, mes craintes se sont envolées et j'ai aimé la façon dont Caroline Laurent a procédé pour parler d'Evelyne Pisier et son destin à la Marguerite Duras.
Evelyne Pisier a vécu entre un père Maurassien et une mère amoureuse qui s'ennuie dans un monde bourgeois où l'épouse sert de faire-valoir. Pendant la seconde guerre mondiale, ils habitaient l'Indochine où elle fut internée dans un camp de concentration japonais avec sa mère. La famille a eu la chance de s'en sortir et de se retrouver, le père était dans un autre camp. Ils se retrouvent en Nouvelle Calédonie après un passage en France où Evelyne Pisier découvre l'histoire de France qu'elle ne connait pas. En Indochine, sa vie était partagée entre les niakoués serviteurs et inférieurs et les français et autres coloniaux, race supérieure, selon les critères maurassiens.
Avec tout cela, il y avait de quoi faire un roman, plus agréable, pour moi, qu'une biographie pure et dure. Oui, la vie d'Evelyne Pisier est digne d'un roman. Etre aimée de Fidel Castro, se retrouver mariée avec un ancien ministre et French Doctor… « Non pas chercher l'exactitude biographique mais la vérité romanesque d'un destin. S'autoriser à changer les noms, laisser respirer l'imaginaire, explorer les sentiments profonds. »
L'Histoire est partie prenante de la vie d'Evelyne Pisier. Elle a vécu dramatiquement les derniers jours de l'Indochine, connu et vécu la colonisation et ses dérives qu'elle ne comprenait pas, toute subjuguée par son père ses idées maurassienne lorsqu'elle était petite.
Mona, sa mère, grâce à son passage à Nouméa et une bibliothécaire découvre « le deuxième sexe » qui va changer sa vie, jusqu' à divorcer. Evelyne Pisier étouffe entre ses deux parents, a besoin de partir, de s'éloigner, de faire ses propres expériences, son éducation sentimentale et politique
Une histoire de femmes, une école de la liberté qui a un prix, qu'il faut payer comptant, même au prix de sa séparation d'avec Fidel Castro. Quelle découverte cette histoire d'amour entre ces deux êtres. Outre une belle femme, Evelyne Pisier me semble être une belle personne, ce qui n'empêche pas d'avoir du caractère.
Caroline Laurent, vous racontez si bien que, prise par le texte, l'histoire je n'ai même pas essayé de chercher qui était derrière quel pseudo et, je m'en moque. J'ai aimé vos digressions où vous racontez la genèse du livre votre amitié avec Evelyne Pisier, un coup de foudre amical dont vous parlez avec tendresse. Vous racontez les parallèles entre votre propre mère et Mona.
Merci d'avoir évité l'écueil racoleur, merci pour m'avoir fait aimer ce livre au-delà de ce que je pouvais espérer.
Un coup de coeur pour un livre dense mais léger, dramatique et libre. L'histoire de deux femmes à la recherche de leur liberté à une époque où les maris ont le pouvoir. L'épisode du permis de conduire vaut son pesant d'or.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Étrange livre où se mêlent deux voix, deux histoires, celle d'Évelyne Pisier, celle de Caroline Laurent son éditrice, toute jeune femme qui découvre - et nous fait découvrir - un aspect insoupçonné du métier d'éditeur. Celui de confidente, d'oreille attentive aux blessures et aux enthousiasmes passés mais aussi, et c'est plus inattendu, celui de co-écrivain d'un récit brutalement interrompu par la mort.

Très loin de l'effet « people » qu'on aurait pu craindre (Pisier, Kouchner, Castro), nous découvrons avec respect et admiration - un peu d'envie aussi ! - le parcours d'une femme libre, libérée plutôt, par sa mère, son époque, ses rencontres, ses choix. Une femme qui se construit « contre », contre l'exemple du couple de ses parents, comme le statut de la femme imposé par la société des années 1940-1960.

Il s'agit de Lucie-Évelyne, fille d'un haut fonctionnaire à l'époque coloniale, pétri d'idées toutes plus réacs les unes que les autres, bien inscrit dans un milieu d' « expats », diplomates issus de la petite-bourgeoisie du début du XXième siècle. Évelyne Pisier restitue la vie de ces hommes et femmes au Vietnam, en Nouvelle-Calédonie, persuadés d'agir pour la grandeur de la France et sa vocation à éclairer le monde, à civiliser des gens qui sans elle resteraient dans l'obscurantisme et le Moyen-Age. le sujet n'a pas fini de faire débat.

La petite fille garde des souvenirs éblouis et terribles de ses passées à Hanoï, jusqu'à la fuite hors du pays au moment de la guerre avec le Japon. Enfermement dans un camp, violences, viols : sa mère et elle ont connu l'horreur. Son père, rebaptisé André, en réchappera lui aussi. Et la vie reprendra, à Nice d'abord, à Nouméa ensuite. Nouveau poste, nouvelles découvertes pour la fillette mais aussi pour sa mère, Mona. Ayant fait la connaissance avec Marthe (personnage inventé de bibliothécaire féministe et sans doute homosexuelle), Mona se découvre un appétit pour la liberté, les libertés : conduire, avoir sa voiture, prendre un amant, divorcer. Son haut-fonctionnaire de mari en est mortellement blessé, ridiculisé aux yeux de la bonne société. Il le lui fera chèrement payer...

Ce couple s'aime, se déteste, ne peut se passer l'un de l'autre, se sépare et, sans préavis, se reconstitue, sous les yeux incrédules et furieux de Guillemette, la mère de Mona. Sous les yeux lassés et déçus de Lucie, à qui on fait des confidences intimes en oubliant qu'elle est une toute jeune fille, qui n'a pas commencé encore à vivre sa propre vie. Confidente malgré elle, à qui l' innocence est volée par des adultes enfantins et égocentriques. Elle qui doit à chaque rupture quitter ses amis, son petit monde de fillette, renoncer à ses rêves (partir en Afrique avec l'Amant !)

Devenue grande, poussée par sa mère, nourrie du « Deuxième sexe » de Simone de Beauvoir, elle fait des études (sa mère lui interdit le ménage et la cuisine!), passe l'agrèg et fait sa thèse brillamment, fréquente les milieux révolutionnaires à Cuba où elle devient la maîtresse de Castro (saisissant et attachant portrait du Commandante), fréquente Cohn-Bendit et les activistes de mai 68.
Destin hors norme, façonné par une mère et des rencontres hors-norme.

Mais, de Lucie-Évelyne ou de Caroline, qui est le personnage le plus intrigant, le plus émouvant, le plus attachant ? Cette toute jeune éditrice de 28 ans, visiblement bouleversée par la rencontre avec Évelyne Pisier suscite mon intérêt, mon admiration, ma tendresse. Elle a manifestement vécu un coup de foudre d'amitié en rencontrant Évelyne. Étrangement - mais existe-t-il un hasard ? - elle trouve des résonances de sa propre histoire dans celle d'Évelyne et de sa mère.
In fine, en dépit de la richesse et de l'originalité du personnage d'Évelyne, c'est celui de Caroline qui me touche le plus. J'aime son travail obsessif pour restituer du mieux possible le destin d'Évelyne, le compléter de façon plausible et respectueuse d'une vérité ; j'aime son humilité et son respect, sa discrétion et sa sensibilité, la légèreté et la gravité de sa plume, la rigueur et l'originalité de la construction de son texte. Bref, si j'ai aimé découvrir Évelyne Pisier et son histoire qui a longé la mienne, j'ai adoré découvrir Caroline Laurent, comme une amie virtuelle mais tellement vivante ! Et je me dis que si , un jour, il me prenait l'envie de raconter mon histoire, je ne voudrais pas d'une autre éditrice...

Et, en principe, je devrais la rencontrer le 15 décembre, grâce à l'association « 68 1ères fois », cadre dans lequel j'ai pu découvrir ce livre.
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Comment écrire un avis sur un livre qui fait déjà l'unanimité et qui finalement n'a pas tellement besoin de mon avis pour convaincre les lecteurs de le lire ?








Pourtant j'ai rarement eu si envie de décrire ce que j'ai pu ressentir en lisant ce livre. J'ai aimé découvrir Evelyne Pisier, je ne la connaissais pas du tout. Et surtout j'ai aimé lire les mots posés par elle et Caroline Laurent. Une amitié hors du commun me semble t'il, une amitié qu'on ne vit pas tous les jours, aussi fugace soit-elle ?






L'amitié a t'elle d'ailleurs un temps défini avant d'être décrite comme forte et puissante ? Je n'en suis pas sur et ce livre m'apporte la preuve que j'ai raison.






Caroline Laurent espérait certainement vivre plus longtemps aux côtés d'Evelyne pour justement vivre encore plus intensément leur relation. Mais dans le récit on voit rapidement que Evelyne savait, devinait l'avenir. Elle savait qu'il était temps de se livrer pour laisser une trace. Et son choix pour Caroline a donc été une évidence.



Deux femmes, deux générations, un même combat ?






Lisez ce livre comme un hymne à l'amitié, l'amour, la combativité aussi et le respect également.






Evelyne dévoile cette femme qui l'a élevée, éduquée, protégée pour qu'elle puisse s'épanouir et vivre à sa place dans la société. Comme à chaque fois, la relation mère-fille n'est jamais parfaite, simplement elle aura laissé à Evelyne la possibilité de faire ses choix.


le récit évolue au fil de la grande Histoire et j'ai perçu les difficultés d'être une femme à différentes époques, la bataille est commencée depuis longtemps en fait. La femme a toujours eu une place à part dans les sociétés mais chaque fois il faut en faire la preuve...


Les armes au fil du temps diffèrent et Caroline l'exprime divinement bien dans le récit. Elle intercale les moments de force de Evelyne avec ses moments de faiblesse que seuls certains connaîtront.


Ce roman est écrit avec beaucoup de finesse, il y est question du féminisme mais pas celui qu'on expose et qui se voit partout, plutôt celui, intime qui fait naître des convictions et nous fait agir. C'est peut-être pour cela que les relations mères-filles sont si particulières. L'envie que la société change se transmet certainement dans nos échanges, dans notre approche de l'éducation à donner aux enfants mais pour cela il ne faut pas être seule !


C'est aussi ce que j'ai ressenti de la relation entre Evelyne et Caroline. Une transmission différente d'une relation familiale mais qui porte tout autant des valeurs fortes. J'ai trouvé le récit d'une profondeur touchante et percutante. L'objectif de gagner cette liberté tant espérée est sous-jacent à chaque page et le fait que Caroline soit celle qui écrit lui donne encore plus de poids. Elle représente la jeunesse et cette nouvelle génération qui apporte sa (grande) pierre à l'édifice. le monde dans lequel nous vivons est voué à changer, rien n'est jamais figé.


Ce livre est un coup de coeur pour moi car il représente ce que j'aime dans l'idée du féminisme, il est solide, il est fort et en même temps il émane de ces pages une tendresse infinie entre les deux auteures, un sentiment que rien ne pourra les séparer, même pas la mort puisque Caroline a les clés de l'univers d'Evelyne !


Un livre que je vous conseille vivement de lire !



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J'ai beaucoup aimé la façon dont est raconté cette histoire. Les mots choisis sont justes, sans cacher la vérité. On découvre les différentes facettes de chaque personnes au fil des pages. On compatit, on comprend leur réaction en fonction de leur passé. C'était une époque pleine de changements, de révolutions. Aucun d'entre eux n'a eu peur d'agir, d'affirmer ses positions.

Un livre intéressant, et dont certaines leçons sont à retirer.
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L'incroyable destin de Evelyne Pisier, histoire romancée de son enfance en Indochine, à son histoire d'amour avec Fidel Castro, femme de coeur et militante engagée.
Un témoignage sur la condition féminine au vingtième siècle.
Aussi une belle histoire d'amitié avec son éditrice qui termine ce dernier livre après son décès.
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Un coup de maître...de maîtresse devrais-je dire devant ce fantastique récit - hommage  de l'editrice Caroline Laurent ayant dû reprendre le flambeau, au décès de celle qui avait entamé son récit de vie ; Evelyne Pisier, sans conteste un symbole de tous les combats de femmes sur ce XX è siècle écoulé.

442 pages qu'on lit, pour ma part, d'un seul trait, tant les portraits de Mona Desforêt et de sa fille Lucie, tirés de la vie d'Evelyne Pisier et de sa mère, sont passionnants de contrastes, fulugurances et de combats et les parfaites illustrations de la France coloniale, post-coloniale, des trente glorieuses et de la montée en puissance des modèles communistes et d'une certaine gauche. Un fil rouge que le passage de Mona initalement sous la coupe d'un mari passionné mais violent, fondamentalement pétainiste et conservateur en poste en Indochine puis en Nouvelle Calédonie, à la révolte contre le modèle imposé par ce dernier, puis à la bonne société coloniale et enfin au modèle sociétal français en son entier corsettant la femme (droit de disposer de son corps, droit de vote, soumission à son mari, rejet de l'indépendance économique, du divorce, de l'avortement, du planning familial....) et tant de combats dont le flambeau est partagé par sa fille Lucie. 

Récit multiples aussi où l'on suit aussi les échanges et la collaboration trop courte de l'éditrice Caroline Laurent avec Evelyne, les similitudes d'histoires de vie des deux, les passages et combats furtifs et propres de Marie France Pisier, soeur d'Evelyne, l'épisode Castriste où Evelyne et Fidel deviennent amants, la profonde convergence et le véritable amour comme les oppositions et divergences entre Mona et sa fille qu'elle veut voir comme l'égérie et la prolongation de ses propres échecs ou combats....

Mona, c'est aussi et de manière forte le destin d'une femme aux amours complexes, avec sa fragilité, ses faiblesses et échecs et son extrême sensibilité. de femme relativement naïve, Mona, par ses rencontres, ses passions, ses fureurs comme ses drames va se construire avec sa fille une personnalité à la fois forte et d'une grande fragilité et une certaine stature politique.

Tous les combats féministes, mais aussi celui des idéologies politiques, les combats autour des grands thèmes sociétaux (racisme, homosexulaité, sida....) sont mis sous les projecteurs de ces plumes et destin croisées. Un plaisir absolu de lecture, un témoignage humain et historique pour une certaine postérité.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Quel choc! Quelle découverte ! C'est plus qu'un coup de coeur, c'est un coup de foudre!!!!
On suit l'histoire de Lucie et Mona ou celle d'Evelyne Pisier et sa mère à travers plusieurs décennies et sur plusieurs continents.
Ce roman retrace leurs vies, leurs amours, leurs déceptions, leurs souffrances,leurs batailles...
On y voit l'évolution du droit des femmes et pour la juriste que je suis et qu y oeuvre pour l'égalité des sexes, ce livre m'a parlé énormément.
Ce roman se lit comme 1 fleuve, où telles des marées on passe de Mona à Lucie. Chacune à sa manière va se battre contre les hommes et les règles/lois existantes, les barrières sociales afin de pouvoir vivre pleinement..
On suit l'acquisition des divers droits des femmes : conduire, travailler sans l'accord de son mari (1965), droit de percevoir son salaire(1970),IVG, contraception...
Un bouleversement !.
L'écriture est fluide, plus qu agréable et les interventions régulières de l'auteur de ce roman ,mais aussi amie de l'héroïne sont pertinentes,agréables. Elles nous permettent aussi de comprendre le lien étroit qu'elles avaient et d'avoir une image encore plus précise de Mona.
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Il y a des livres qu'on a du mal à sortir, de peur de ne pas l'aimer alors qu'on apprécie beaucoup une des personnes qui l'a écrit. C'est le cas pour et soudain la liberté et qu'est ce que j'ai eu tort de le laisser trainer, j'ai passé un excellent moment. Evelyne Pisier est décédée pendant l'écriture de sa biographie romancée. Pendant celle-ci, une très belle amitié est née entre elle et son éditrice Caroline Laurent. Ce texte est un hybride où s'intercale les passages entre l'histoire initialement prévue et ceux contenant les réflexions, les doutes… de Caroline Laurent. Cette construction donne une histoire très intimiste avec des échos touchants. On navigue entre passé, présent et échos de passés plus vastes. La plume est belle et prends aux tripes. Niveau histoire entre la fin du colonialisme, la naissance d'une conscience féministe et militante et la relation au communisme c'est une tranche d'histoire qui est mis en avant. C'est un beau texte intéressant et touchant.
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