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Hervé Ronné (Autre)
EAN : 9782737389269
192 pages
Editions Ouest-France (13/10/2023)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Un ouvrage unique qui présente des sites insoupçonnés ou méconnus, témoignages de différentes époques de l'histoire de la Bretagne : - Des lieux interdits comme la base sous-marine allemande de Brest, les réserves du muséum d'Histoire naturelle de Nantes ou le tunnel funiculaire de Morlaix... - Des endroits discrets comme la loge maçonnique de Rennes, les bunkers du château du Ter à Ploëmeur... - Des sites privés comme l'ancien couvent des Ursulines à Morlaix ou le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bretagne cachée
Cachée ? On parle ici de sites interdits à la visite, privés, discrets, disparus, en cours de démantèlement, en réhabilitation, en usage militaire. Et justement, ces magnifiques photos qui nous dévoilent ces lieus connus et d'autres inconnus et qui pourraient le rester car interdits au public, ou privé et non ouverts à la visite en dehors des journées du Patrimoine ou des évènements exceptionnels.
Héritage qui traverse les âges, témoin des évolutions sociologiques, des avancées technologiques, des rêves de progrès, d'un savoir-faire et d'un artisanat toujours prêt à reprendre son cours, tous ces trésors architecturaux, ces lieus naturels mis à l'abri de la destruction du temps et des hommes, signe un peuple dynamique qui s'est emparé, et qui s'empare toujours, de toute occasion de se renouveler et de perdurer.
Bretonne d'adoption, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir des lieux mémorables et à parfaire mes connaissances du patrimoine breton, préservé de longue date par des associations de citoyens , cheminant sur les traces de leurs ancêtres, passionnés par leur héritage historique. Cet ouvrage témoigne du travail acharné de ces bretons qui s'évertuent, avec courage et détermination, malgré les difficultés de tous ordres, à réunir des bras et des fonds pour entreprendre les restaurations de ces sites. Et ils entendent les conserver comme preuves du dynamisme de cette péninsule armoricaine, en se disant « on ne peut pas laisser la nature dévorer toutes ces beautés », de cette terre de légendes et de mystères mais aussi territoire dynamique qui a su exploiter son potentiel maritime et terrestre et procurer du travail à ses habitants, et perdurer ainsi dans le temps.
Quand j'ai eu tourné la dernière page de ce magnifique ouvrage, j'ai un temps hésité : comment parler de cette promenade buissonnière « à la géographie curieuse de petites histoires de vie et de grands soubresauts régionaux », de ces 65 site étudiés par l'objectif d'Hervé Ronné et par la plume de Marion Ploquin , dans ce travail de transmission du Patrimoine ?
Chaque site abordé est une suite de richesses et une mine de renseignements et il serait bien difficile de tous les détailler pour une critique de l'ouvrage. Mais je peux dire que chaque page tournée donne envie d'aller plus loin, de faire ses propres recherches sur Internet, dans une bibliothèque ou une librairie.
Ce qui a plus particulièrement retenu mon intérêt, outre les superbes clichés de Hervé Ronné, se sont le château de la Boissière à Edern-Briec en Cornouaille, navire en perdition, ancien patrimoine de la famille de l'écrivain Jean-Edern Hallier, travail colossal de nettoyage du bâti et de mise « hors d'eau et hors d'air » du bâtiment. Et la flèche de la cathédrale Saint Vincent à Saint Malo, avec l'ossuaire muré sous la chapelle de la cathédrale dont le clocher, doté de cinq nouvelles cloches, rythme à nouveau la vie de la ville depuis 2019. Et les écluses noyées du lac de Guerledan, les carrières de kaolin et d'ardoises à Pleyben et à Maël-Carhaix, et les anciennes mines d'étain, et celles de plomb dont les galeries sont maintenant le refuge du grand Rhinolophe, le barrage du lac du Drennec constamment surveillé, les jardins de Kerdalo à Trédarzec et ses tableaux en galets et coquillages crées par Peter Wolkonski. Et bien d'autres….
Un bon moment de détente en compagnie de cette édition de luxe de 186 pages, pour qui s'intéresse au patrimoine de cette Bretagne « large et historique », grâce à ses magnifiques prises de vues hautes en couleurs de ces sites dévoilés pour notre plus grand plaisir. le titre de l'ouvrage est incrusté dans la couverture glacée, dont la page de garde qui a attiré mon regard, représente non pas une crypte comme je l'avais imaginé, mais un édifice ingénieux, au matériau innovant, réalisé à Lorient de 1875 à 1876, par l'architecte Edouard Angiboust inspiré de citernes à Istanbul, en lien avec la Compagnie des Indes.
Je remercie les éditions Ouest-France et Babelio pour m'avoir permis de présenter une critique pour ce beau-livre passionnant, richement illustré, lors de Masse Critique Graphique de décembre 2023 .
Bonne lecture à tous et belles découvertes.

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Bretagne cachée est un très beau livre de grand format illustré avec des photographies splendides et que j'ai apprécié parce qu'il vous emmène en dehors des sentiers battus.

Les sites dont il est question sont divisés en 5 parties : Interdits, Discrets, Privés, Délaissés et Disparus. Ils sont tous des sites façonnés par l'homme, il y a pas mal de sites techniques désuets, des constructions diverses, des maisons étonnantes, des curiosités voire des bizarreries.

La prose est résumée à l'essentiel et cela s'apprécie.

Parmi les sites interdits j'ai été impressionnée par le barrage du lac artificiel du Drennec à Sizun qui aurait été vidé pour l'entretien en 2006 (mise en service en 1981). Il faut remonter à la période de sécheresse nationale de 1976 pour prendre conscience du manque d'eau qui a nécessité la participation de l'armée pour apporter de l'eau à certaines régions dont la Bretagne. Cette pénurie a déclenché les travaux dès 1979 sur le Drennec, travaux qui ont fini deux ans plus tard; ce lac va recouvrir 110 hectares avec un barrage de type « poids » (seule la masse de la structure suffit à contrer la pression de l'eau). C'est le seul barrage de Bretagne classé dans la catégorie des grands, il est très surveillé.

Parmi les sites discrets j'ai adoré le réservoir d'eau potable de Lorient, au pied de la tour de la Découverte, construit entre 1875-76. Il peut contenir 3 100 mètres cubes d'eau potable. Voici un réservoir d'un esthétisme fou (il illustre la couverture de ce livre): 16 colonnes épurées soutiennent des voûtes d'arêtes élégantes. L'architecte de cette merveille est Édouard Angiboust qui s'est inspiré des citernes d'Istanbul. le matériau de construction est un béton à prise lente et résistant à l'humidité, un matériau mis au point vers 1820 en Angleterre, un ciment hydrofuge qui a remplacé la pierre de taille utilisée alors. Cet ouvrage a été en service jusqu'en 1940.

Dans les domaines privés j'ai retenu la villa le Caruhel à Étables-sur-Mer une maison dominant la baie de St Brieuc, bâtie en 1913 et achetée en 1925 par Louis Fricotelle, riche importateur de papier à cigarettes. Les travaux d'agrandissement ont été menés par l'architecte parisien Jean de la Morinerie. L'ensemble est d'une simplicité élégante, sobre et équilibrée. À l'intérieur de la maison on peut apprécier les oeuvres du peintre Mathurin Méheut et par terre les divines mosaïques d'Isidore Odorico; les ferronneries seront confiées à Edgar Brandt et Raymond Subes, très réputés en France.

Dans les sites délaissés j'ai remarqué la station sanitaire à Huelgoat en Finistère, en fait un sanatorium pour soigner la tuberculose qui faisait ravage au début du siècle dernier et dont Huelgoat fait partie des 23 premières à voir le jour après la promulgation d'une loi en 1915, car les infrastructures de l'époque étaient insuffisantes pour traiter civils et militaires. le traitement se compose d'enseignements sur l'hygiène, de promenades et de repos; les chambres sont aérées quasi en permanence. Cette station fermera ses portes fin 1960; elle a été rachetée par un entrepreneur de Saint-Pol-de-Léon afin de transformer la bâtisse en logements locatifs, mais l'incendie d'un étage mit fin au projet.
Dans le chapitre des disparus il y a seulement 3 sites. Ce sont les écluses du plus grand lac d'eau douce de Bretagne, le lac Guerlédan qui m'ont impressionnée. Ce lac, entre Côtes-d'Armor et Morbihan emprunte le lit de la rivière du Blavet, lequel prend sa source à Bourbriac pour aller se jeter en rade de Lorient. le canal qui relie Nantes à Brest (commandé par Napoleon en 1803) a nécessité la construction de 238 écluses dont 17 seront immergées au fond du lac Guerlédan ainsi que des maisons.

Une intéressante revue de lieux sur lesquels on n'a pas l'habitude de s'appesantir, mais ce sont des lieux riches en histoire locale du territoire français.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Ouest-France pour cet intéressant voyage.

Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Bretagne cachée est le livre que j'ai reçu lors de la dernière masse critique. Un « beau livre » de dimensions imposantes d'environ 200 pages, rempli de très belles photos des lieux évoqués. Des lieux peu connus, secrets même, disséminés en Bretagne, de toutes les époques avec une majorité de lieux « récents » (XXe siècle). Classés en différentes catégories (interdits, discrets, privés, délaissés et disparus), chaque lieu est accompagné de plusieurs photos de haute qualité et d'un article racontant son histoire.
De quoi découvrir des coins secrets de Bretagne, et donner des idées de promenades insolites pour ceux qu'il est parfois possible de visiter.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Guerledan- Écluses noyées du lac- La vallée engloutie.
Afin de procéder à l'entretien et à la maintenance du Barrage, des vidanges ont été effectuées en 1966, 1975,1985, et 2015. Chacun de ces assecs a constitué un événement. Les écluses, maisons, vergers pétrifiés et abris d'ardoisiers surgissent alors des eaux pour former un paysage irréel qui convoque les souvenirs et marque les esprits.
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Guerledan- Écluses noyées du lac- La vallée engloutie.
Le canal, voie d'eau navigable desservant le Finistère et la Bretagne centrale a été commandé par Napoléon Ier afin de contrecarrer le blocus britannique de Brest en 1803. Les différences de relief à pallier pour couvrir les 364 kilomètres qui séparent Nantes et Brest nécessitent la construction de 238 écluses. Seulement, pour le promeneur contemporain attentif, les écluses numérotées de 120 à 136 manquent à l'appel. Les dix-sept ouvrages existent pourtant....mais immergés, au fond du lac, à l'instar des maisons des ardoisiers qui habitaient également le site.
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A rebours d'un patrimoine officiel protégé par la loi sur des critères experts, la Convention internationale de Faro de 2005 reconnait à chacun le droit de désigner ce qui fait son patrimoine et de prendre pleinement part à sa valorisation. Les quelques héros anonymes du patrimoine breton présents au fil des pages à venir prouvent qu'ils ont su s'emparer avec conviction et dynamisme de ce commun à inventer.
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Ardoisière de Moulin-Lande, Maël-Carhaix-
Une étude du sol a démontré la résurgence du filon trente-cinq mètres plus bas. La production angevine ayant également périclité et l'ardoise espagnole se faisant plus chère, peut-être l'ardoisière de Maël-Carhaix n'a t-elle pas dit son dernier mot ? C'est en tout cas le souhait d'un nombre croissant de couvreurs dans les environs.
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