Cela faisait des années que ce recueil m'attirait, tant pour son titre que pour l'avoir beaucoup rencontré dans des mots fléchés et le savoir présenté comme initiateur du roman policier.
Comme toujours, une critique n'est pas une déclaration de valeur universelle mais bien le reflet d'un ressenti accordé sur la sensibilité du lecteur. C'est évident mais il est parfois nécessaire de le rappeler.
J'ai d'abord pensé que j'en attendais trop mais plus j'avançais dans l'ouvrage plus je me suis rendu compte que cette grande déception venait de l'ouvrage lui-même, sous tous ses aspects.
En ce qui concerne la référence au roman policier, j'avoue ne pas voir où elle se trouve, il doit s'agir d'autres ouvrages comme "Double meurtre dans la rue Morgue". En ce domaine, je trouve Sue bien plus évocateur, sans parler de
Conan Doyle (je reconnais que ce dernier affirme avoir été influencé par
Poe).
Je trouve d'ailleurs amusant que cette référence au roman policier contribue à construire sa légende d'auteur de référence, alors que pour beaucoup ce genre est encore actuellement considéré comme un sous-genre
Pour la référence au fantastique, je comprends mieux cette analyse mais suis loin de la partager. J'aime le fantastique mais pas dans cette dimension qui me fait davantage penser au fantasy, au gothique voire au gore, genres que j'élimine d'office tant il me déplaît.
On ne peut davantage faire référence à la science fiction à la prospective ou à l'aventure magique.
Reste les personnages !
Ils sont dans la droite ligne du peu que je connais de la littérature américaine. On y rencontre des personnes tourmentées toujours à la recherche d'explications tordues bas"es sur la responsabilité des autres mais surtout par la leur. Des réflexions qui ne font que les enfoncer davantage sans aucunement les aider. Plus on avance, plus c'est sombre et le dénouement... n'en est jamais un. Ces personnages s'apitoient sur leur sort, sont présentés comme étant le centre du monde.
Sans intérêt pour moi.
On devine également, me semble -t- il l'arrivée de la période romantique qui, elle aussi, est loin de faire partie de celles que j'aime, en raison de ces façon de tourner en rond sans jamais avancer, sans jamais comprendre d'où vient ni où va le héros, un héros qui se complaît dans ce questionnement creux et sans fin. Je retrouve cela aussi dans la musique de cette époque.
Et pourtant on croise alors
Balzac et
Zola qui peignent la société avec un trame romanesque. Gervaise ne s'interroge pas sur le pourquoi de la déformation du deuxième métatarse du troisième orteil de son pied gauche. Elle est dans la vraie vie, elle souffre, elle se bat et on comprend pourquoi.
Elle est dans la vraie vie... faut-il se dire que ces auteurs, totalement déconnectés de la réalité, avaient un véritable potentiel d'homme politique ? C'est bien à ce moment là qu'a vécu Lamartine...
Lorsque je lis, j'aime que l'on me raconte une histoire, j'aime que cette histoire m'interpelle sur des conditions humaines, sur un déroulement historique, sur l'évolution d'une société mais je ne cherche nullement à lire un compte-rendu de consultation psychiatrique de personnes s'enfonçant dans une dépression.
Peut-être faut-il se rappeler le goût de cet auteur pour l'alcool et des drogues diverses et ne voir dans ses lignes que la transcription de ses délires ? Quoiqu'il en soit c'est toujours autant sans intérêt.
En conclusion, au cas où cela ne serait pas évident, je n'ai franchement pas aimé. J'ai déclaré forfait au milieu du livre. Je perdais mon temps et ai préféré aller sur d'autres chemins pour faire des rencontres qui parlent davantage à ma sensibilité.
C'est un ouvrage où je me suis profondément ennuyé, grandement en raison du fond mais peut-être encore plus en raison de la forme. Jamais on n'arrive à se projeter dans l'espace ni le temps et aucune empathie pour un personnage ne se développe pas plus que l'émergence d'un rejet face à ces personnalités qui n'en sont pas. Pour un psychopathe, au moins on éprouve un rejet total. Là, rien que de l'agacement et de l'ennui.
La qualité de l'écriture ? Je ne sais qu'en dire. Soit le manque d'intérêt du sujet rend l'écriture insipide, soit l'écriture trop lourde accentue l'ennui. Je ne sais pas.
Certains pourraient me reprocher de me comporter comme ces personnages en parlant de moi et je comprendrais votre ennui... mais à côté de ces nouvelles, cet ennui ne serait rien.
Je ne sais pas vraiment. Il me reste un sentiment d'écriture recevable mais cela ne peut suffire.
C'est un auteur que je ne rejette pas car il me semble intéressant en tant que témoignage de l'histoire de la littérature et de l'époque mais ce recueil ne figure nullement dans les lectures plaisirs ou humainement enrichissantes.
C'est surchargé, inconfortable et pompeux comme l'était la mode de l'époque, tout comme cela le fut dans les années dites folles. La littérature de cette dernière époque est quand même plus recevable.
Je vais cependant tenter la lecture d'un roman probablement d'un autre genre comme "Double meurtre dans la rue Morgue" mais j'avoue qu'au vu de l'époque et de la nationalité, je pars avec un a priori peu favorable. Par contre, relire un
Conan Doyle...
Quelle note donner ?
Pour l'intérêt historique de la littérature ; 3
Pour le plaisir de lecture 0.5