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3,78

sur 510 notes
Encore un coup de coeur de L'Iconoclaste.
Laura Poggioli nous livre à la fois un récit autobiographique et une analyse de fait divers.
Elle va se servir de l'histoire des 3 soeurs Khatchatourian qui ont tué leur père après des décennies de sévices pour revenir sur son histoire personnelle et familiale de la violence conjugale.
L'auteure nous propose aussi une analyse pointue car non manichéenne de la société russe puisqu'elle la connaît très bien pour y avoir séjourné et y retourne régulièrement.
Un roman au style légèrement journalistique, très réussi et qui rappelle à quel point le chemin va être encore long partout sur la planète pour sauver les femmes.
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Trois soeurs de Laura Poggioli

J'ai pu lire en avant-première ce livre qui sort le 18 août.
L'auteur nous raconte l'histoire de ces trois soeurs Russes qui ivrent de détresse ont fini par tuer leur père maltraitant. Dans un effet miroir elle revient sur sa relation amoureuse avec Mitia lorsqu'elle vivait en Russie.
Noté comme roman, ce livre relève plus du documentaire mais se lit comme un roman. 
L'auteur issue d'une famille où la violence faite aux femmes, bien que tue, a été inscrite dans les gènes, va reproduire une relation toxique avec son amoureux Russe. 
Elle découvre dans ce pays, dont elle aime la langue et la culture, que la violence des hommes sur les femmes principalement, ne choque pas et est institutionnalisée. Les femmes ne portent pas plainte, à quoi bon ! "Si son mari la bat c'est qu'il l'aime ". Dans l'affaire des trois soeurs, après sa femme, le père s'en ai pris à ses filles, les maintenant dans un état de terreur permanent.
La violence ordinaire est décortiquée et analysée. L'issue semble improbable dans de nombreux cas et la police n'intervient pas d'autant que l'état légifère dans la régression.
On est effaré par cette histoire mais également par celles cités par l'auteur qui par sa propre histoire met le doigt sur ce qui mène à l'engrenage de la soumission.
C'est un livre dérangeant et qui ne laisse pas indifférent. Bien écrit, facile à lire on en sort, sidéré car les lois Russes sont pour les bourreaux, d'ailleurs #metoo n'est-il pas le produit d'un occident dépravé ? 
Les éditions Iconoclaste nous présentent encore un livre qui sort du lot.
J'adore cette maison d'édition depuis très longtemps.
#roman #documentaire #laurapoggioli #troissoeurs #éditionsiconoclaste

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Ce fait divers est horrible, et le va et vient avec la vie de l'auteur en Russie apporte un éclairage intéressant sur la violence domestique sur les femmes et la toute-puissance du patriarcat, ancrées de manière ancestrale et difficiles à contrer une fois mises en place. Heureusement que c'est court car ce n'est pas facile à lire et à admettre, mais c'est un beau premier essai, il ne faut pas faire un amalgame de tout, mais c'est une telle prise de conscience sur ce qui est vécu comme une banalité ailleurs. Percutant.
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"S'il te bat, c'est qu'il t'aime" dit un proverbe russe. Les violences domestiques doivent rester au sein de la famille, cela ne regarde personne. Pour préserver un patriarcat, un semblant "d'ordre" dans la société, la loi abonde même en ce sens en Russie en dépénalisant ces actes de violence s'ins ne vont pas jusqu'au sang...Mais une affaire va devenir le symbole de toute une lutte pour le droit des femmes : celle des soeurs Khatchatourian.
Traumatisées par une vie de sévices, d'abus sexuels, de torture, les trois soeurs assassinent leur père . Les appels à l'aide, elles les ont lancées tant de fois sans réponse qu'elles n'espèrent plus. Les forces de l'ordre ont tant de fois fermé les yeux qu'il n'est nul besoin d'y croire davantage. Alors, à bout, un soir de trop, elles unissent leur force contre leur bourreau.
C'est ce triste fait divers que l'auteure nous relate en mettant en parallèle sa propre histoire de femme. Une femme, souvent sous l'emprise des hommes, venant d' une longue lignée qui a "excusé" en son sein même les "excès de colère" des maris.
Laura Poggioli , à travers sa connaissance et son amour pour la Russie, nous offre ici un regard sociologique sur cette dernière. Elle ne juge pas, elle relate l'âme russe, ses croyances, ses espérances mais aussi ses côtés sombres, sa peur de ne plus être considérée comme une puissance. A travers ses lois, les hommes qui les appliquent (ou pas), elle nous offre ici un éclairage sans concession sur la condition des femmes mais aussi sur celle d'un peuple.
Très bon roman.
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Laura Poggioli met brillamment en scène dans ce premier roman fracassant le fait divers sordide des soeurs Katchatourian qui tuèrent leur père suite aux nombreux sévices, coups et viols qu'il leur faisait subir sans que la justice n'intervienne.

L'autrice qui a reçu le prix Envoyé par la Poste, a vécu à Moscou pendant quelques années d'études et décrit en parallèle sa relation toxique avec son petit copain russe de l'époque. Elle explique qu'elle s'est vu accepter des comportements malsains pour cause d'appropriation culturelle, que la justice russe ferme les yeux sur les violences domestiques d'une force telle que bien souvent même avec des preuves, les dossiers sont corrompus.

Un texte d'actualité brûlante écrit avec ferveur et conscience !

Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Un coup de coeur, un coup au coeur !
J'ai eu mal au ventre quelques fois pendant ma lecture... Prise par l'émotion, par la violence ordinaire.
Les soeurs Katchoutarian ont tué leur père en Russie en 2018. L'autrice nous livre le récit des causes de cet acte, des privations, des vexations, de la violence perpétuelle, de l'agression permanente.
Mais elle nous livre également une vision des traditions russes dans ces relations hommes/femmes.
Et ce qu'elle-même a pu vivre en tant qu'étudiante en Russie.
Tous ces récits s'entremêlent, s'entrechoquent et nous emportent.
Inclassable et indispensable lecture.
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Un roman révoltant, puissant et révélateur des conditions de vie des femmes en Russie à travers un va-et-vient de passages autobiographies et de sociétés.

Une lecture qui donne à réfléchir, à s'émouvoir, à s'indigner mais jamais dans le jugement ou la critique. Un bon premier roman pour l'autrice.

Certains passages sont dur à lire car ils nous rappels que ce que nous lisons là au chaud sur notre canapé n'est pour certaines femmes que l'horrible réalité {ici même en Russie, mais malheureusement aussi dans notre propre pays}.

Un livre qui marque !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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À Moscou le 27 juillet 2018 Krestina 19 ans, Angelina 18 ans et Maria 17 ans tuent leur père.

Laura poggioli reviens sur l'enfance de ces jeunes filles, tout en nous racontant ses propres souvenirs de ces passages dans cette ville, ainsi que des faits historiques ou politiques. le tout nous explique comment et pourquoi ces jeunes femmes ont été jusqu'au paricide.

Une bonne lecture qui m'a permis de mieux comprendre la situation dans lesquelles se trouvent les femmes russes.

Bonne lecture
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Par le biais d'un fait divers tragique qui a divisé la population : le parricide des soeurs Katchaturian, Laura Poggioli nous évoque l'amour fou et le désenchantement pour ce pays qu'elle connait bien : la Russie.
Un roman qui entremêle réalité et fiction, qui enrichit et bouleverse.
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Laura s'empare d'un fait divers, un parricide après des années de violences physiques, psychologiques et d'abus sexuels, pour décrire la place de la femme dans la société russe.
Un vieux proverbe russe affirme « s'il te bat, c'est qu'il t'aime »… première affirmation laconique d'une société patriarcale dans laquelle la femme n'a aucune valeur. Pire : la famille, les voisins, les amis, adoptent la méthode des trois singes et ne prennent absolument pas partie dans ce genre de cas. Ce qu'il se passe lorsque la porte est fermée ne regarde personne. Ici on souffre en silence…
Les filles, les femmes, servent, cuisinent, rangent et donnent leur corps pour que les coups ne pleuvent pas. Une histoire de famille…
Ces trois jeunes femmes ont décidé qu'il en serait autrement, et un soir, elles se sont associées, bravant leur peur, pour mettre un terme à ces violences.
L'affaire est toujours en cours. Dans un pays où les violences faites aux femmes ne sont pas reconnues, cette affaire retentissante dénote et nous laisse espérer qu'une reconnaissance sera un jour possible… un jour…
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