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De l'auteur Sophie Pointurier , j'ai lu et apprécié le premier roman La femme périphérique, que j'ai reçu également par une opération de Masse critique privilégiée.
Dans ce roman , c'est l'histoire de Claude qui n'arrive plus à trouver du sens à sa vie jusqu'au jour où elle trouve une petite annonce qui lui redonne l'espoir , une improbable annonce d'un hameau à vendre , qui lui fait penser à l'histoire des béguines , ces femmes qui vivaient entre elles.
La rencontre de trois autres femmes prêtes au changement radical , vivre, enfin plutôt construire une société idéale loin du patriarcat , comme elles le veulent , comme elles l'entendent .
Mais est ce un projet réalisable ?
Un roman au thème étonnant qui pose beaucoup de questions sur la société actuelle .
Une belle découverte .
Merci à Babelio pour cet envoi ainsi qu'aux éditions Harper Collins .
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Un roman qui détonne légèrement en cette rentrée littéraire. "Un peu" car il s'agit de violence et de femmes, mais de femmes qui réagissent à la violence par la violence. Elles choisissent de prendre un biais radical : construire et vivre dans un hameau entre femmes, sans hommes (sauf cas très exceptionnel). Bien entendu, cela ne sera pas du goût de tous, et entrainera une nouvelle spirale.
Un rythme de lecture particulier, qu'il faut trouver entre présent et flashbacks, histoire du hameau et histoires individuelles. Mais derrière un côté décousu, la construction a sa logique plutôt pertinente.
Le tout est basé sur des faits réels, mais avec lesquels l'autrice prend quelques largesses, ce qui ne gâche rien.
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Claude formatrice de profession, la quarantaine ne supporte plus sa vie. Divorcée et mère de Lenny elle rêve devant une annonce de vivre dans un hameau abandonné qui est à vendre et envisage une communauté à la manière des Béguines au moyen-âge, communauté qu'elle a découvert grâce au roman d'Alice Kiner (que j'avais également beaucoup aimé). Avec Élie, Harriet et Anna elles vont se lancer dans ce projet, vivre sans homme, libres mais à la différence des Béguines qui avaient une sorte de protection, de reconnaissance, elles vont être confrontées à l'animosité du voisinage et, voulant mettre en pratique leurs idées d'aide aux femmes brutalisées, elles vont franchir la frontière entre les idées et les actes et cela ne sera pas sans conséquences.

Ce roman, un de plus, et c'est peut-être le reproche à lui apporter ou la raison de mon jugement, est un plaidoyer pour la non prise en compte des violences (entre autres) conjugales mais également pour une libération d'un carcan dans lequel les femmes sont encore maintenues et lorsqu'elles veulent vivre hors des limites que la société leur impose, les regards, remarques et conséquences sont lourdes.

Deux temporalités : le premier revenant sur le projet, les rencontres, le passé de chacune et l'autre, celle de l'arrestation de Claude, blessée, ne se souvenant que partiellement des faits, deux narrations se relayant afin de comprendre la genèse de l'utopie et le réel de ses conséquences.

C'est surtout le projet, la conception et les portraits de ces femmes qui ont le plus retenu mon attention que la manière, assez prévisible et peut-être un peu trop western de son issue. Mais c'est un roman sur un sujet malheureusement d'actualité.

Livre lu grâce à une Masse Critique Babelio et aux Éditions Harper Collins que je remercie.
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On peut avoir l'impression qu'un livre gagnerait à être épuré, ou, au contraire qu'un autre aurait mérité d'être approfondi. C'est ce deuxième sentiment qui domine à la lecture du roman de Sophie Pointurier, dont le titre et le résumé avaient éveillé mon intérêt.
L'idée de la création d'une communauté non-mixte, imaginée d'abord sur le modèle des béguinages, est pleine de belles promesses.
L'auteure s'appuie sur la lecture du roman d'Aline Kiner et sur la consternation de son héroïne qui découvre un pan de l'histoire des femmes que les hommes ont volontairement occulté.
Cette lecture est une révélation qui lui permet de se projeter dans un choix de vie : " Ce statut, créé sur mesure par elle-même et pour elles-mêmes, leur avait permis de contourner l'obéissance pendant des siècles. Ni mariées, ni religieuses, ni soumises. Juste : tranquilles."

Cette même décision de sortir des rapports de force ou de séduction s'exprime par la suite :" Pourtant je ne les déteste pas, moi, les hommes. Je m'en passe, c'est tout. Depuis que j'ai décidé de vivre en dehors de leur société, de leurs regards, ma vie a changé, le quotidien s'est apaisé et mon corps tout entier a enfin commencer à respirer."
Aucune misandrie dans ce choix de vie, d'autant que Claude intègre son fils à l'expérience et que le règlement de la communauté accepte la présence d'hommes pour peu qu'ils soient unaniment cooptés.

Cependant on sait dès le début du roman que l'aventure féministe aura une fin tragique.
Construit sur deux temporalités, le roman débute par une scène de meurtre, carabine et sang à l'appui. Sans connaître la victime, on comprend que le drame se joue in ultima res et que les retours en arrière devraient révéler une violence latente.
Lorsque les quatre femmes s'installent dans le Tarn, elles remplacent le modèle des béguines par celui du mouvement féministe lesbien né dans les années 1970 aux États-Unis.
Élie, la sexagénaire raconte son expérience « quand tes béguines se sont arrêtées, les gouines ont pris le relais. », et nous voilà dans l'Oregon Women's Land Trust, première fiducie foncière pour femmes. Claude envisage elle aussi que le hameau pourrait devenir un endroit où les femmes économiquement défavorisées pourraient se réfugier avec d'autres femmes, loin de la domination patriarcale et de la violence des hommes.

On voit alors les femmes s'organiser, restaurer les maisons, apprendre le maniement des outils, cultiver la terre. Mais l'auteure choisit de ne pas s'étendre sur la construction de la communauté pour se focaliser sur le drame. J'aurais personnellement apprécié un portrait plus complet de cette utopie en action et je pense que l'impact de l'agression en aurait été augmenté.
Même si Sophie Pointurier rend hommage aux féministes qui ont nourri son propos, on peut regretter un certain détachement de l'auteure qui n'est pas totalement en phase avec l'enthousiasme de cette expérience, ni même avec le traumatisme des violences subies.
Bref, comme le dit Kirzy, une écriture qui aurait la langue féroce et effervescente de Monica Wittig.

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A la suite d'une crise existentielle, Claude trouve la force de changer de vie lorsqu'elle voit une petite annonce relative à un hameau à vendre dans le Tarn. Bercée par ses lectures et fascinée par les "béguines", elle décide de se lancer dans l'aventure et recrute des "soeurs" qui partageront ce mode de vie. Tout d'abord Elie puis Harriet , Anna et Beatriz. Ensemble elles restaurent les maisons, élèvent poules, moutons, élaborent un potager. Aucun homme dans leurs vies, elles ont trop subies la violence de ces derniers. le seul à être admis c'est Lenny, le fils adolescent de Claude.
Petit à petit elles prennent leurs marquent et la vie ensemble s'organise...
D'autres femmes, victimes de violences ou non, farouches militantes ou non vont les rejoindre et trouver leur équilibre dans cette sororité.
Bien évidement cette communauté, intrigue, dérange et les villageois ne les voient pas d'un bon oeil. Il faut dire que Michel, leur voisin le plus proche et agriculteur n'est pas ravi de leur installation et colporte
beaucoup de critiques au village. Michel c' est le genre d'homme qui ne comprends pas que les femmes résistent à son charme, qu'une femme puisse vivre seule, pourtant il essaie de comprendre , et passe son temps à les espionner... le festival organisé par ses voisines va être le point de départ d'un enchaînement tragique. Claude va devoir répondre d'un meurtre...
Débutant comme un récit sociologique dont le sujet serait le changement de vie, l'auteur en fait un roman d'enquête. L'alternance entre le présent et le passé avec tous les éléments qui se mettent en place tient le lecteur en haleine. Petit à petit nous voyons comment ces femmes, comment Claude, ont pu sombrer dans la violence, pourquoi et contre qui elles ont "pris les armes". Superbe roman avec un style original , un souffle puissant qui rend un bel hommage aux femmes!
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Ça béguine bien, ça finit mal


Allons, bon ! Encore un livre qui surfe sur le sujet à la mode de la domination du mâle blanc hétérosexuel qui opprime la planète à coups de barbecue tout en trucidant ses compagnes à coup de SUV…Me disais-je à la réception de ce « Femme portant un fusil ».

Je reconnais que l'exploitation sans vergogne de la réellement triste condition féminine aux avancées trop lentes, par une meute d'opportunistes délivrant un prêchi-prêcha approximatif à coups de sorcières et d'éco-féminicide, me fatigue.
Je trouve qu'être passé de Jean-Jacques (oui, on sait, ses enfants abandonnés…) à Sandrine, est un beau symbole et que l'intersection comme voie, ressemble plutôt à une impasse.

Mais j'avais tort et en dépit de ces préventions, j'ai beaucoup aimé ce livre.

Claude (le prénom n'est sans doute pas si neutre) connait une quarantaine difficile. Privée d'envie, assommée d'ennui. Elle est en crise.

La lecture de « La Nuit des béguines » d'Aline Kiner conjuguée à la découverte d'une annonce immobilière proposant un petit hameau en ruines dans le Tarn, va lui donner un but à nouveau.
La rencontre avec d'autres femmes séduites par le projet d'une communauté de femmes permettra sa réalisation.
Mais ces nouvelles béguines peineront elles aussi à trouver la paix et devront répondre à la violence qui leur est faite pour conserver leur liberté.

Après sa vision de l'invisibilité des femmes avec « La femme périphérique », roman plutôt prometteur, Sophie Pointurier évoque cette fois, la violence faite aux femmes et l'incompréhension d'une forme de résistance.

Le récit n'est pas aussi caricatural qu'on aurait pu le craindre tant la réflexion est conduite avec intelligence et oui, il faut le dire, avec humour !

Car, pour revenir à mon propos introductif, le personnage de Claude est loin d'être (trop) caricatural et ne tombe pas dans l'adoption béate de certains poncifs. Elle n'est pas forcément d'accord avec le verbiage « de cette littérature qui transforme les librairies en pharmacies ésotériques », mais elle essaye, apprend, cherche à ne blesser personne. Comme elle a eu un fils, elle s'oblige « à regarder de l'autre côté tout en ne perdant pas son angle ».

Mais cette tolérance benoite ne résiste pas à l'agression et Claude va courageusement choisir son camp, celui de la deuxième moitié du monde subissant tous les jours les assauts de la « misogynie décomplexée », et rendre les coups.

Le message passe, avec subtilité. le style de Sophie Tondurier est alerte, l'écriture est soignée. Dommage que comme 90% des romans aujourd'hui, la construction adopte le procédé du retour en arrière usé jusqu'à la corde…

Un roman que certains pourront trouver trop tiède dans son traitement, ne serait-ce qu'au regard de la scandaleuse inaction face aux féminicides. Mais parfois, le bruit et la fureur ne sont pas l'unique solution.

Merci à Babelio et Masse critique.
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Une histoire à la fois originale, qui pourrait heurter des esprits normaux anormalement normés (merci Violaine) et instructive (les béguines) sur laquelle je ne dirai rien de plus que n'en dit présentation ; il faut découvrir.
Les sujets : la violence et comment y répondre ; la bêtise (Michel) et comment y répondre.
Les quatre femmes personnages principaux ont chacune leur histoire et leur personnalité qui m'ont bien plus (mention particulière à Harriet).
L'écriture est magnifique (la marque de fabrique des éditions Harper Collins).
La narration alternant chapitres décrivant le présent et chapitres faisant découvrir le passé est particulièrement agréable à lire.

Un roman pépite dont je vous recommande la lecture sans modération.
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Je remercie les éditions "Harper Collins" ainsi que Babelio pour m'avoir fait parvenir ce livre. C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure et j'ai vraiment beaucoup aimé, impossible de lâcher ma lecture, livre lu en 2 jours, ça veut tout dire.

Claude est une femme de 44 ans, un jour elle voit passer une annonce d'un hameau à vendre et depuis cette découverte elle ne fait que penser à ça. Elle rêve de béguinage, d'une vie entre femmes, sans domination masculine, le seul homme accepté dans ce hameau sera son fils Lenny âgé de 16 ans.

Le béguinage a vu le jour, au début elles n'étaient que 4 : Claude, Harriet, Elie et Anna, chacune a sa propre histoire et ses propres raisons d'être là. Au fil du temps d'autres femmes arriveront, des liens d'amitiés vont se créer et petit à petit le béguinage devient réalité mais c'est sans compter sur le voisinage ...

J'ai aimé la façon dont est construit le roman, une alternance de chapitres où l'on découvre la vie dans le béguinage avec toutes ces femmes, leur inventivité, leur entraide, leur force et le moment où Claude est interrogée par 2 gendarmes. Que s'est-il passé ? ils vont lui demander de raconter son histoire du début de son arrivée dans le Tarn et le moment du meurtre.

J'ai aimé rencontrer les différents personnages de ce roman, découvrir au fil des pages leurs histoires et en mesurer leurs forces. Je me suis surprise à plusieurs moments à penser "j'aurais bien aimé connaitre un lieu comme celui là"

Ce livre est un questionnement sur bien évidemment le patriarcat mais aussi et surtout sur la condition de la femme, sur les violences qu'elles subissent au quotidien

Une phrase tirée du livre "C'est un miracle que cette deuxième moitié du monde ne se soit toujours pas réveillée en rage, consciente de sa blessure collective" .... A méditer ....
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Béguines, amazones, idéalistes lesbiennes, révolutionnaires, courageuses mères de la place de mai… l'Histoire fourmille de femmes indépendantes, résistantes, déterminées. Elles sont nos soeurs, amies, collègues, partenaires, consoeurs. Ce sont ces femmes et les utopies féministes qu'elles ont vécues qui ont inspiré cette histoire à l'auteure.

Dès les premières lignes, j'ai été happée par le récit de Sophie Pointurier. En divulguant à la première page qu'un événement grave va changer la vie des personnages principaux, elle capte l'attention du lecteur. Elle alterne ensuite habillement la genèse du projet de Claude et le récit de son arrestation.
Dans ce roman, comme dans le précédent, l'auteure dresse de beaux portraits de femmes. Claude, Elie et les autres ripostent face à une vie qu'elles n'ont pas choisie et se lancent dans une aventure commune réfléchie. Pour elles, il n'est plus possible de faire société dans l'état actuel du monde. Elles partent donc à des centaines de kilomètres de Paris vivre leur rêve.
Idéalistes sûrement, naïves aussi, un peu, elles sont déterminées, solidaires et sont capables de s'assumer seules. Elles apprennent à rénover, bâtir, jardiner, planter… Elles vivent en autosuffisance et ne dérangent personne. « Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux. »

Cette histoire fait la part belle aux femmes, à leur détermination et montre que repenser sa façon de vivre reste marginal en 2023. L'auteure nous montre comment, sans faire de mal à personne, on peut déranger et attirer la violence et l'injustice.

J'ai dévoré ce roman. La plume est fluide, l'écriture agréable. On a envie de tourner les pages pour connaitre l'histoire puis de revenir en arrière pour savourer les mots. Sophie Pointurier signe là un très bon deuxième roman. Cette ode à la sororité et à la liberté est un coup de coeur. Pour moi, ce sera le roman de la rentrée littéraire.
Et je remercie Babelio et les éditions Harper Collins de m'avoir permis de le découvrir en avant-première. J'en ferai la publicité car il est très intéressant et mérite d'être lu.
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Lassée de l'injustice et de la violence ordinaire de son quotidien, Claude veut réinventer sa vie, construire un havre de paix pour les femmes de tous horizons, loin des injonctions quotidiennes imposées par le patriarcat et des sévices infligées par les hommes. Quand elle tombe sur un hameau à vendre dans le Tarn, ce rêve commence à prendre forme. Il lui faudra l'aide d'Elie, de Harriet, d'Anna, et de bien d'autres encore pour faire advenir ce qu'elle espérait de toutes ses forces – mais aussi pour y mettre un terme, en basculant dans l'extrême violence, faute de trouver une autre solution dans notre société où elle est omniprésente.

Avec Femme portant un fusil, Sophie Pointurier signe un roman révolté par la condition féminine, les violences faites aux femmes, psychologiques et physiques, la misogynie, et nous offre, l'espace d'un instant, une utopie réaliste, l'espoir d'un monde meilleur, hameau caché permettant de tout renverser. C'est sans compter bien sûr ce qui arrive généralement aux utopies : le réel les rattrape, l'environnement déborde et reprend ses droits, et tout part à vau-l'eau.

Maniant avec férocité le suspense, l'autrice nous embarque dans cette folle aventure dès la première page, dressant un portait sans illusions de notre société où les femmes sont toujours moins que les hommes. Alternant les chapitres courts où Claude est au commissariat pour un fait que nous ignorons encore, et ceux où elle raconte comment elle en est arrivée là, elle nous maintient en haleine tout en abordant nombre de thèmes actuels comme l'abandon des personnes âgées notre société capitaliste, les jugements de genre, l'éducation des enfants, l'homophobie. C'est un petit condensé de prise de conscience, et en même temps un thriller très haletant dans un cadre un peu décalé par rapport aux codes du genre – une grande réussite !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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