Mis à part lors du Festival d'Angoulême, nos chers médias grand public passent sous silence l'existence de la BD. Les hautes autorités intellectuelles la méprisent (ou peu s'en faut) Et que ce fois n'ai-je entendu en rayon : La BD c'est pour les enfants." Pourquoi ? Parce que les histoires dessinées c'est pour les enfants et de populaire. Vision corroborée par des études plus que lacunaires ou avec des outils théoriques inadaptés.
Et pourtant.... L'amateur de BD sait que cela est faux. Qu'elle peut être mature et élitiste comme l'inverse. Que les graphismes peuvent être des plus dépouillés comme être un tableau. Qu'elle peut être vide de sens comme intense, foudroyante. C'est à cela que s'est attelé l'auteur, à présenter ce genre qui contient tous les autres, aux personnages souvent plus connus que leur créateur. A montrer que de multiples courants, contradictions, controverses la traversent. Qu'elle est moins vaine et superficielle qu'elle le laisse apparaître ; elle est un miroir souvent déformé. Elle peut se permettre beaucoup de transgressions dans les formes, les propos par sa souplesse (cases, dessins : tout peut se modifier, porter du sens) et surtout par "l'oubli" où la laissent les têtes pensantes. En fait lire de la BD apparaît presque comme une transgression.
Mais attention. Point ici d'angélisme : tout n'est pas bon, certaines productions sont uniquement mercantiles et de très "belles" BD sont indigestes. L'auteur sabre aussi la spéculation qu'il peut y avoir autour des dédicaces et des planches originales. Des malheureuses traductions de productions étrangères qui n'ont pas trouvées leur public (trop "exotiques", manque de curiosité du public...) Est abordée la difficile notion d'auteur (le scénariste ? le dessinateur ? les 2 ?), les rapports image/texte.
Ce genre qui contient tous les autres en partage toutes les interrogations, défauts et qualités. Avec en plus, une mise en image, un équilibre supplémentaire à trouver.
Mineure, vraiment, la bande dessinée ?
(Avec une bibliographie très fournie en fin d'ouvrage)
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Lecture jeune, n°118 - Cet ouvrage édité par une maison d’édition spécialisée dans les sciences humaines aborde la thématique sous la forme de cinquante questions élaborées autour de l’axe auteur / personnages. Un historique et des données théoriques nous invitent à suivre la pensée de Frédéric Pomier, spécialiste de la bande dessinée, puis le genre narratif est questionné ainsi que les auteurs et les personnages. Le tout forme un document assez pointu qui pourra être mis en réseau avec celui de Virginie François, chez Scala (voir notice 65). Qui y a-t-il entre les cases ? Pourquoi Lewis Trondheim est-il entré dans le Larousse 2005 de la bande dessinée ? Est-il possible de ne pas parvenir à lire de bande dessinée ? Derrière des questions qui paraissent légères, l’auteur nous fait découvrir un monde caché, des luttes, des éditeurs, et nous guide dans la réflexion sur les difficultés de réception de la bande dessinée. _ Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Car il existe vraisemblablement une relation d'amour et de haine qui s'illustre de bien des façons et qui souligne l'interdépendance étroite entre créateur et créature. Fréquemment prisonnier (plus ou moins volontaire) de son propre personnage, l'auteur y réagit diversement.