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EAN : 9782879622262
106 pages
Editions PHI (01/09/2007)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Le sous-titre de l'ouvrage est : Mon plaidoyer pour la poésie.

Il s'agit de fragments traduits collectivement par :
Linda Maria Baros
Magda Cârneci
Werner Dürrson
Alain Lance
Jean Portante
Lionel Ray
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce numéro 66 de la collection GRAPHITI des éditions PHI (Luxembourg) est paru en coédition avec L'Institut Pierre Werner. Il « est né dans le cadre du troisième atelier de traduction de la poésie européenne contemporaine créé au sein de l'Institut à l'initiative de Jean Portante. ». Il s'agit de poésies sur … la poésie ! C'est frais (et vrai!) et la traduction de « Doïna pour la poésie » (p. 54-59) une véritable prouesse, malgré la disparition dans le titre de (cela rime avec « haïdoucie », rimează cu haiducie). Globalement une bonne traduction même si je constate quelques absences d'explications pour des polysémies, comme par exemple dans « MOCO (CE PANA MEA!) » traduit par « MOCO (NOM D'UN CHIEN!) ». « Pana » est aussi la plume et je parie que cela a son importance. Je signale encore que la « playliste » musicale et poétique vaut le détour. On y retrouve pour ce qui est des références littéraires Nicolas Flamel, Șerban Foarță, Arthur Rimbaud, Walt Whitman, Giuseppe Ungaretti, Valéry Larbaud, Mariana Marin, José Hierro, Edoardo Sanguineti, Kenneth Koch, Ezra Pound, Frank O'Hara. Cette édition bilingue roumain-français est enrichie (p. 79 -101) de « Quelques traductions en allemand de Werner Dürrson ».
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Endettés, les temps d'étés, nous les passons dans les vignes, à faire les travaux en vert tout en buvant les fonds de la cuve. Nous palissons la vigne, tout en relevant les lapalissades qui remontent du fin fonds de nos mémoires, nous ébourgeonnons, retirons le superflu, à l'aide du sécateur pour l'ébourgeonnage, de la cisaille pour l'effeuillage.

Simona Popescu cisaille les feuillets d'un recueil de poésie, qu'on effeuille après elle. Elle y parle de poésie, de son travail dans l'enseignement (elle regrette le manque d'égards des étudiants pour la poésie contemporaine qu'elle enseigne), des opérations nécessaires au cours de la "période végétative" afin de "favoriser le mûrissement". La procédure du vigneron est traduite afin de décrire l'activité poétique. Simona Popescu plaide pour la poésie mais aussi pour les poètes à venir, ou poètes en puissance, ces bourgeons porteurs de fruits, qui, abreuvés de vie, donneront du vin, ce nectar poétique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Travaux en vert («opérations en vert» ou «façons en vert»)–opposés aux «travaux d’hiver» – sont, disent les dictionnaires, «l'ensemble des opérations culturales (rognage, l’ébourgeonnage, éclaircissages, la vendange en vert, le pincement, l’écimage, le rognage, l'entre-cœur, l’effeuillage etc.) que les vignerons pratiquent sur la vigne au cours de la période végétative» et «ils ont le plus souvent pour but de favoriser le mûrissement des grappes». Travaux en vert c’est, donc, une métaphore qui renvoie à des choses très précises. Comme pour la vigne et pour le bon vin sont nécessaires toutes sortes de «travaux», parfois, quand la culture devient «sauvage» (par l'abandon aussi) des «opérations», des «travaux» de toutes sortes sont, de même nécessaires. C'est la conclusion du personnage du livre, prof à la Faculté de Lettres (comme moi), qui doit parler de la poésie devant un «public» qui a perdu complètement, par ignorance aussi, le goût de la poésie, la vraie. La prof essaie de faire ses «travaux» et son «plaidoyer pour la poésie» d’une façon «alternative», en mélangeant des citations des grands écrivains et des allusions à la culture underground ou à la culture pop, des personnages de bandes dessinées et de Muppet’s Show, des films, des groupes de musiques etc. etc.
J'ai fait, en 324 pages, une sorte d'histoire de la poésie, avec la participation des poètes de partout, de tous les temps. J'ai convoqué aussi «les hypocrites lecteurs» (semblables et frères!). J'espère que les fragments du livre roumain traduit en français peuvent donner une idée du projet de ce... Bildungspoem.
(Simona Popescu, p. 9-10)
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DOÏNA POUR LA POÉSIE

La poésie est fraîche
Comme nourrisson en crèche
Comme la sage-femme
Qui a perdu son âme.

Poésie bébé
À peine est-elle née
Qu'elle a commencé
Soit à pleurnicher
Soit à tituber
Puis elle est tombée
Dans ta petite école
Dans d'autres encore
Teacher nous l'a donnée
Tellement digérée
La poésie mouche
Mâchée dans sa bouche
Nos cerveaux hurlaient
Des oiseaux passaient
The Wall grandissait
Pink Floyd s'entendait
(We don't need no EDUCATION)
et inside chantaient
les chœurs d'enfants
on n'a plus envie
de la poésie
on n'a plus envie
de la poésie
chandelles incertaines
étudiants par centaines
élèves redoublants
d'autres ... éminents
un grand NON disaient
dès qu'ils entendaient
de la poésie
poésie pourrie
et autres lubies
des dizaines - pourries
des pleurnicheries
lugubres envies
... et ils s’écœuraient
et ils essayaient
de se libérer
de cette poésie
tellement pourrie
dont les profs voulaient
toujours les gaver
Têtes penchées
pauvre mémoire
mémoire-Tiroir ...
Comme elle souffrait
Comme elle tremblait
Sanguinolait ...
Et avalait
Encore un poème
Encore et encore
La poésie-Chlore
Poèmes, poésie
Tellement out of vie
Éloge de la patrie
De n'importe quoi
De n'importe qui
Pour une fête scolaire
Pour une thèse misère ...
Oh, pauvre mémoire
Qui s'évanouissait
Imbécillisée ...
Stupidifiée ...
Pauvre petite cervelle
Comme cigale frêle
Quand vient le gel !

D'un coup comme un signe
Le VENT dans la vigne
Joli mois de mai
Le vent PARACLET.

J'ai vu s'avancer
Les Muses d'antan
Elles se mêlaient toujours
À des Muses plus cool
Pour l'artiste saoul
La cervelle-moule ...

Elles se méli-mêlaient
Pour encore changer
L''ère glaciaire
Des cervelles amères
L'ère glaciaire
Des cervelles amères ...
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La cave

Si je n'écrivais pas
ce qui me plairait le plus ce serait de chanter fort même très fort
dans un endroit où il n'y aurait personne pour m'entendre.
Si j'y pense bien, écrire c'est comme lorsque j'avais 8 ans et
que je chantonnais, je chantais mes trucs à moi heureuse dans
la cave de mes grands-parents.
Non, Herr Goethe
écrire n'est pas « un surplus du parler »
écrire est un surplus

de ta musique inarticulée.
(p. 65)
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Donc : l'esprit et le cœur, la coolture
l'instinct de nature,
mystère, étonnement et désinvolture
structure, ossature
dans le cœur et le cerveau, sans raclures
gardez toujours votre allure !

Soit dit entre nous…
Ne jouez pas du saxophone, laissez-le jouer en vous ! (J’espère que tu vas comprendre ce conseil précieux qui vient de la part de Charlie « Yardbird » Parker.)

(p. 63)
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